Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

12 de desembre de 2024
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La segona mort de Samuel Paty

L’ensenyant Sanuel Paty va ser degollat per un gihadista el 16 d’octubre del 2020, des de fa setmanes s’està desenvolupant el judici als acusats de complicitat del crim fent aplorant les circumstàncies que envolten el cas, com explica Didier Lemaire. “Certains militants estiment que l’islamophobie  présumée de la société française explique la mort de Samuel Paty. Le contexte de menaces quotidiennes que subissent de nos jours les professeurs rend ce type de messages particulièrement dangereux pour ces derniers, rappelle Didier Lemaire dans cette tribune: l’ «islamophobie» toujours invoquée par certains militants.

Maître Carine Chaix, avocat partenaire de Défense des serviteurs de la République, a déposé plainte au nom de Mikaëlle Paty et de notre association, pour apologie de terrorisme et incitation à la haine envers les professeurs suite à des propos tenus le 3 décembre sur X (ex-Twitter) par Monsieur Pierre Jacquel.

Une argumentation inacceptable

Mardi 3 décembre, le doctorant Pierre Jacquel formulait l’accusation suivante : « Sans islamophobie, ce drame ne serait jamais arrivé. Patty (sic) était probablement un islamophobe laïc, mais si un musulman le dit on parlerait (sic) d’apologie du terrorisme. Le père de famille musulman fait le coupable idéal, et ce procès va encore alimenter l’islamophobie ».

Nous ne pouvons accepter que la mémoire et l’honneur de Samuel Paty soient salis par une personne prenant fait et cause pour l’un des prévenus, Brahim Chnina, qui a organisé la campagne de haine ciblant le professeur. Il reviendra à la Justice d’apprécier la justification de cet assassinat, formulée par ce Monsieur, et si celle-ci participe de plus à focaliser la haine sur les professeurs soucieux que soit respecté dans leur établissement le cadre laïque de l’instruction.

Inversion victimaire à la mode

Ce Monsieur, se présentant comme enseignant doctorant à l’université de la Sorbonne – alors qu’il ne maîtrise manifestement pas la concordance des temps –, prétend, en effet, que « l’islamophobie de la société et de nombreux profs laïcs sont la racine du terrorisme ». Il reprend ainsi le type d’« argument » qui innocente le violeur en prétendant que la mini-jupe, quand ce n’est pas la femme elle-même, serait la cause du viol. Il faut dire que l’inversion de la victime et du bourreau est devenue un « argument » très en vogue depuis quelques mois dans la sphère islamo-gauchiste, notamment chez les députés de LFI qui nazifient les juifs pour justifier les pogroms génocidaires du Hamas et inciter à l’antisémitisme dans notre pays. Ces députés ne font finalement que reprendre la phraséologie frériste.

Déjà, en mars 2012, Tarik Ramadan expliquait que les assassinats d’Imad Ibn Ziaten, Abel Chennouf, Mohamed Legouad, Jonathan Sandler (le rabbin et professeur juif) et de ses trois élèves de l’école Ozar Hatorah, Myriam, Arié et Gabriel (qui avaient huit, cinq et trois ans), devaient être imputés non à son auteur, Mohamed Merah, mais à la France qui traite une partie de sa population « comme des citoyens de seconde catégorie ». Aujourd’hui, il faut bien l’admettre, c’est une large partie de la classe politique et de la petite bourgeoisie intellectuelle déclassée qui propage ce genre de rhétorique, impulsée par les idéologues de tous les mouvements totalitaires pour préparer les meurtres de masse.

Post Scriptum, 17 de desembre del 2024.

Avui a Tribune Juive reaccionen així a les peticions de pena pels acusats: “Les Réquisitions lâches au Procès Samuel Paty. Des peines d’un an à seize ans de réclusion requises contre les huit accusés”.

La peine la plus élevée a été requise contre le Russe d’origine tchétchène Azim Epsirkhanov, jugé pour complicité d’assassinat terroriste, mais pour lequel le Parquet national antiterroriste a demandé à la cour une requalification des poursuites en association de malfaiteurs terroriste.

C’est hier 16 décembre que le Parquet national antiterroriste s’est vautré et a montré son incohérence et sa lâcheté en requérant des peines allant d’un an de prison à seize ans de réclusion criminelle à l’encontre des huit accusés impliqués, à des degrés divers, dans l’assassinat du professeur Samuel Paty, la peine la plus élevée étant réservée auRusse d’origine tchétchène Azim Epsirkhanov, jugé pour complicité d’assassinat terroriste, mais pour lequel l’accusation a demandé à la Cour une requalification des poursuites en association de malfaiteurs terroriste.

Si le Parquet a souhaité que cette peine de seize ans de réclusion soit assortie d’une période de sûreté des deux tiers, il a demandé à la Cour d’écarter l’obligation de quitter le territoire français « en raison de la situation en Russie » – une peine pourtant obligatoire pour les étrangers condamnés dans des affaires de terrorisme.

Une peine de quatorze ans de réclusion, assortie d’une période de sûreté des deux tiers, a été requise contre Naïm Boudaoud, poursuivi pour complicité d’assassinat, une infraction que le parquet veut voir requalifiée, elle aussi, en association de malfaiteurs terroriste.

Douze ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté des deux tiers, ont été requis contre le prédicateur islamiste Abdelhakim Sefrioui, et dix ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté des deux tiers, contre Brahim Chnina, ces deux hommes à l’origine de la campagne de haine sur les réseaux sociaux contre Samuel Paty.

Enfin, des peines allant d’un an à cinq ans dont dix-huit mois avec sursis ont été requises à l’encontre des quatre accusés présentés par l’accusation comme des membres de la « djihadosphère » gravitant autour d’Abdoullakh Anzorov sur les réseaux sociaux.

Maître Thibault de Montbrial ou Maître Francis Szpiner, avocats de parties civiles, ont commenté les réquisitions de manière lapidaire: « Alors que la pression islamiste ne cesse d’augmenter sur les réseaux sociaux, notamment à l’école et à l’université, les peines proposées par un parquet pourtant spécialisé sont difficilement compréhensibles. Heureusement, la cour n’est pas tenue de les suivre », a dit le premier, Maître Szpiner, avocat du fils et de la compagne du professeur, a déclaré que « ces réquisitions, ce n’est pas rendre la justice ».

Les membres de la famille de Samuel Paty ont quitté la salle d’audience à l’issue des réquisitions, avant que les premiers avocats de la défense commencent leurs plaidoiries.

Post Scriptum, 25 de desembre del 2024.

Abans d’ahir, Céline Pina, es demanava de manera punyent des de Causeur , Verdict Paty: que retenir du procès du séparatisme?

Contrairement à l’affaire de Gisèle Pelicot, le procès de Samuel Paty concernait bien l’ensemble de la société française et son avenir, explique notre chroniqueuse, qui regrette que le verdict ait été si peu commenté en fin de semaine dernière.

Le verdict du procès Paty est tombé vendredi. Les magistrats sont allés plus loin que les réquisitoires et ont essayé de donner à ce procès une réponse à la hauteur de l’abomination commise. Mais pour le suivre dans ses détails, il aura fallu faire preuve de ténacité tant sa couverture a été légère. Heureusement qu’Emilie Frèche, écrivain et réalisatrice a suivi pour Le Point toutes les audiences. Elle a été exemplaire, mais elle a surtout été très seule à en rendre compte. Or autant le procès de Dominique Pelicot a occupé l’ensemble des rédactions et des médias, autant celui de Samuel Paty a été étonnamment peu couvert. Pourtant c’est ce dernier qui nous parle du danger qui menace notre avenir en tant que nation. Mais c’est sans doute ce qui le rend très perturbant, là où le procès Pelicot est rassurant : les méchants sont punis, la société a fait son travail, le politique a été clair et le verdict met tout le monde à l’aise.

Le mois des grands verdicts « sociétaux »

Pour autant, le procès Pelicot ne dit pas grand-chose de nos sociétés, sauf pour quelques féministes radicales qui pensent que la perversion est une norme chez tous les hommes. Le procès Paty, lui, nous concerne tous. Il est la pointe émergée d’un iceberg qui montre sous une forme exacerbée l’existence d’un écosystème qui vise à radicaliser la jeunesse musulmane pour essayer de se constituer une armée de réserve. Le séparatisme basé sur la haine de la société d’accueil qu’implique l’islamisme nourrit ainsi la déstabilisation politique, l’assassinat de proximité et le massacre de masse. Le but : imposer sa vision du monde et faire céder les institutions. C’est de cela que parle aussi le procès Paty et c’est sans doute pour cela qu’il n’a pas été très couvert. Ce qu’il raconte est atroce ; mais surtout, comme il n’y a pas eu « un avant et un après » suite à la décapitation du professeur en pleine rue, il met en relief une impuissance collective, institutionnelle comme politique, effrayante alors que la cible de l’islamisme c’est nous tous en tant que peuple et chacun de nous en tant que kouffars… Personne n’a envie de se confronter à cela s’il pense que ses représentants politiques sont incapables de l’en protéger.

Or ce procès a été très instructif, jusque dans son dénouement qui a mélangé courage et faiblesse. Courage des magistrats qui sont allés au-delà des réquisitions du Parquet, mais faiblesse symbolique également. Il a fallu ainsi exfiltrer Mickaëlle Paty du Palais de justice car elle était menacée par la famille et les proches des islamistes condamnés, en nombre dans la salle. Alors que ces personnes auraient dû être sorties manu militari, avec toute l’absence de ménagement qu’elles méritaient, c’est elle qui a dû sortir par une porte dérobée. Elle avait fait l’objet d’une apostrophe menaçante de la fille de M. Chnina, l’adolescente menteuse à l’origine de la campagne qui aboutira à la mort de Samuel Paty. Visiblement, elle n’a rien appris et est toujours aussi radicalisée. Mais au vu de l’indulgence ridicule du tribunal pour enfant, cette adolescente qui est responsable de la mort de son professeur n’a pas pris conscience de ses actes et étale une absence de remords et une violence qui promettent pour l’avenir.

Mais surtout le verdict a montré l’absence totale de remords et de prise de conscience des accusés. Notamment de Sefrioui, le prédicateur et leader d’opinion qui a permis que l’incitation à la haine et l’appel au meurtre codé et sous-jacent trouve un exécuteur. En bon islamiste, il retourne l’accusation pour en faire un procès politique destiné à humilier l’islam et les musulmans. L’horreur de ce qui est arrivé à Samuel Paty est le cadet de ses soucis et face au verdict, le prédicateur montre son vrai visage, il n’a plus rien à gagner à se dissimuler. Pareil pour Chnina et sa famille.

Une contre-société violente qu’on se refuse à décoder

Le procès Paty a démontré ce que les gens qui travaillent honnêtement sur ces sujets savent : il existe un écosystème islamiste dont une partie des musulmans partage les représentations, les codes et les modes d’action. Cet écosystème cultive la haine et l’inhumanité comme des marques de puissance à mettre au service du dieu de l’islam. Un évènement peut ainsi cristalliser cette haine savamment semée et cultivée contre les valeurs occidentales, la liberté d’expression, l’égalité entre les hommes. Ces principes et idéaux sont présentés comme une offense au dieu de l’islam et à son prophète, offense qu’un vrai croyant doit laver dans le sang.

Ce que raconte le procès Paty rappelle ce qu’expliquaient les policiers à propos des phénomènes de bandes qui se créaient pendant les émeutes. Ils racontaient que les jeunes violents, même venant de quartiers différents, agissaient de façon similaire car ils partageaient la même façon de voir et de fonctionner. Ils pouvaient donc se regrouper spontanément dans un but de prédation (agression, destruction), agir de façon coordonnée puis la bande se défaire aussi vite qu’elle s’était formée. Là c’est la même chose. L’écosystème islamiste est ce qui va permettre, en diffusant le message dans les réseaux islamistes avec les bons mots clés pour susciter la haine, de trouver un exécutant de basses-œuvres. Mais aussi un réseau pour le soutenir et l’encourager sans forcément avoir à passer une commande criminelle explicite.

L’étude des messages échangés sur les réseaux sociaux entre une femme, Priscilla Mangel dite « cicatrice sucrée », qui a soigneusement excité et provoqué le basculement de l’assassin tchétchène en utilisant tous les codes qui rendent fous les militants islamistes, montre encore à quel point les magistrats ou les procureurs sont encore naïfs. La fameuse Priscilla Mangel, radicalisée et qui multiplie les provocations n’aura qu’une sanction bien légère eu égard à son rôle essentiel. Or être magistrat et se confronter au terrorisme, c’est aujourd’hui devoir devenir spécialiste de l’islamisme, de ses méthodes et de ses éléments de langage. Ce sont les islamistes qui tuent en Europe, l’extrême-droite est aujourd’hui anecdotique dans le terrorisme et pour le coup, ses modes d’action et ses références sont connues mais comme le vrai fascisme chez nous est résiduel et peu actif, le combattre est sans danger et gratifiant.

En revanche, le procès Paty, lui, parle de notre société et de son avenir. Il parle d’une réalité de plus en plus lourde : l’existence en Europe d’une contre-société islamiste qui possède sa vision du monde, une forme de conscience de soi et une idéologie incompatible avec nos principes, lois et mœurs. Cette idéologie a créé une contre-société violente, qui n’est plus en gestation mais existe bel et bien. Elle pèse de plus en plus lourdement sur nos institutions. Et elle devrait continuer à le faire : ce procès témoigne d’un début de prise de conscience mais aussi du refus d’une partie de la classe médiatique et politique de regarder en face ces réalités. En cela il n’est au final pas très rassurant.

Ahir, al mateix periòdic, Didier Lemaire, philosophe et Secrétaire général de « Défense des serviteurs de la République », hi publicava aqueixa reflexió: Le procès Paty : Justice a-t-elle été rendue ? La qualification des faits apparaît, pour les parties civiles, comme une indéniable victoire juridique. Toutefois, au regard d’actes mettant en danger de la société tout entière, les peines prononcées constituent une défaite politique pour la République.

 

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