Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

19 de juny de 2022
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La República francesa entra en una fase de desconstrucció accelerada

El resultat de les eleccions legislatives d’avui a França ha atorgat una majoria relativa al conglomerat de politicastres que dóna suport al president Emmanuel Macron, seguit de l’islamogauchisme liderat per Jean Luc Mélenchon, tots dos procedents del fallit PSF i amb espais d’intersecció compartits, aparentment rivals. França entra de la mà d’aqueixos dirigents mediocres en una fase de desconstrucció accelerada, preconitzada fa més de cinquanta anys per la intel·lectualitat progressista (Derrida, Foucault, et altri) i aplicada ja en el mandat presidencial de François Mitterrand. El resultat és «L’effondrement généralisé menace la société française», segons preveuen Sébastien Laye et Jean-Baptiste Giraud en un article a Le Figaro del 8 de juny.

Per Maxime Tandonnet, lúcid assagista polític, contrasta els discursos polítics actuals amb els del Conseil National de la Résistance, creat en 1943 per lluitar contra el nazisme i el petainisme, impregant de patriotisme francès, a l’origen del sistema polític vigent, el que ara fa fallida malgrat ser evocat pels seus enterradors. Quatre tendències entren en conflicte: l’elitisme tecnocràtic sense ideologia representat per Macron, el nacional-populisme francès de Le Pen, l’islamogauchisme de Mélenchon i les renaixents identitats autòctones no franceses (corsos, catalans, bascos, alsacians, bretons, occitans i de les colònies d’ultramar). Cap de les quals és continuadora dels principis fundacionals del règim constitucional vigent. Tandonnet escrigué el proppassat 7 d’aqueix mes a Le Figaro un article que trobo clarificador: «Les principes du Conseil national de la résistance étaient à l’opposé de l’idéologie dominante actuelle»:

Le président de la République, Emmanuel Macron, a annoncé la création d’un «Conseil national de la refondation» réunissant des «forces politiques, sociales, associatives ainsi que des citoyens». Cette initiative renvoyait explicitement au Conseil national de la Résistance (CNR), créé au printemps de 1943 pour rassembler les partis politiques et les mouvements de résistance et préparer la libération de la France. «Nous vivons un temps comparable», a ajouté le président de la République.

Présidé par Jean Moulin, préfet mandaté par le Général de Gaulle pour unifier les réseaux de la lutte clandestine, le Conseil de la Résistance (CR), se réunit pour la première fois à Paris le 27 mai 1943 et lança un appel dont l’auteur était Georges Bidault, âgé de 42 ans, professeur d’histoire et ancien éditorialiste du journal démocrate-chrétien “L’aube”.

Cette motion condamnait la «dictature de Vichy» et soutenait la création d’un gouvernement provisoire (à Alger), «confié au général de Gaulle qui fut l’âme de la résistance aux jours les plus sombres et qui n’a cessé depuis le 18 juin 1940 de préparer […] la renaissance de la patrie détruite comme des libertés républicaines déchirées».

À la suite de l’arrestation de Jean Moulin par la Gestapo à Caluire et de sa mort sous la torture, un mois plus tard, le CR élut Georges Bidault, son fidèle compagnon, pour lui succéder à la présidence de cette organisation représentative de la résistance intérieure, qui prit le nom de CNR quelques mois plus tard.

Certes, le président Macron n’est pas, loin de là, le premier responsable politique français à faire référence au CNR. «Une histoire commence avec le Conseil national de la résistance et nous n’en sommes pas sortis» déclarait François Mitterrand dans un discours du 14 mars 1994. Au plateau des Glières, Nicolas Sarkozy est revenu à plusieurs reprises sur cette même histoire. Le 28 mai 2013, le président Hollande, au lycée Buffon s’en réclamait à son tour. Honorer une institution qui a incarné pendant plus d’un an la France en lutte contre la barbarie nazie est le devoir sacré d’un président de la République. Cependant, rien n’est plus contraire à l’esprit du CNR que d’en faire une récupération ou de prétendre l’imiter.

Premièrement, le CNR était à l’origine composé de seize d’hommes rassemblés pour la Libération de la France. Traqués par la Gestapo, ils risquaient en permanence la torture, la déportation et la mort. À l’inverse des résistants de l’extérieur (à Londres ou à Alger), les membres du CNR étaient pourchassés sans répit par les tortionnaires de la Gestapo. Certains, comme Jean Moulin, ont payé le prix fort de leur engagement. Georges Bidault lui-même a échappé par miracle aux multiples souricières qui lui furent tendues. Le courage était ainsi la première caractéristique des membres du CNR. Toute prétention à les imiter en faisant abstraction de leur sacrifice et de leur héroïsme qui n’ont pas d’équivalent possible aujourd’hui en France, relève ainsi du contresens.

Deuxièmement, leur démarche était désintéressée sur le plan personnel – dès lors qu’ils risquaient leur vie à tout moment – motivée par le seul patriotisme, à l’inverse de la médiocre tambouille politicienne actuelle. Entièrement mobilisé pour la Libération de la France, le CNR était aux antipodes des calculs électoralistes. D’ailleurs, à l’exception des forces qui ont rejoint la collaboration, sa composition couvrait quasiment tout l’échiquier politique de l’avant-guerre, depuis les communistes (Vallon pour le Front national, Mercier), jusqu’à la droite conservatrice (Jacques Debû Bridel) en passant par la SFIO, les radicaux, les démocrates-chrétiens (Georges Bidault), la droite classique (Alliance démocratique) et les grands mouvements de la Résistance. Certes, sa sensibilité sur le plan économique et social penchait à gauche, mais la composition du CNR était œcuménique. À cet égard, l’esprit du CNR était à mille lieues de la politique spectacle actuelle, avec ses gourous, ses duels, ses provocations et ses coups narcissiques inefficaces.

Troisièmement, le projet politique du CNR s’est exprimé dans une charte du 14 mars 1944, dont Georges Bidault coordonna la rédaction, fondement idéologique des politiques de la Libération et de la reconstruction: nationalisations massives, politique familiale universelle (allocations familiales), statut de la fonction publique, création de la sécurité sociale, rétablissement de la démocratie parlementaire (en opposition à la «dictature pétainiste») et des libertés. Or, comme le rappelle Arnaud Teyssier dans le Figaro du 4 juin dernier, les principes du CNR étaient précisément à l’opposé de l’idéologie dominante actuelle et des politiques qui en émanent en particulier l’affaiblissement des services publics, notamment scolaires et hospitaliers, le démantèlement des structures de l’État (suppression des corps préfectoral et diplomatique) et le déclin de la solidarité nationale, au profit d’une «start-up nation», qui s’exprime notamment dans la montée de la pauvreté. Honorer le CNR, oui, mille fois oui. Le récupérer, à quelque fin que ce soit, non, mille fois non !

Post Scriptum, 29 de juny del 2022.

L’historiador Gaël Nofri publicava abans d’ahir aqueix crit d’alerta a Le Figaro: «Il y a un risque d’effacement définitif de tout pouvoir efficient».

Post Scriptum, 2 de juliol del 2022.

El fet que dues dones siguin primera ministra -Élisabeth Borne(stein)- i presidenta de l’Assemblea Nacional -Yaël Braun-Pivet-, ambdues d’ascendència jueva i professionalment competents, és un senyal d’esperança que contrasta amb els negres presagis derivats de l’emergència dels partits antisemites RN i France Insoumise, dirigits per gentola imbècil i incompetent.

Post Scriptum, 12 de juliol del 2022.

Ahir, a Le Figaro, Arnaud Benedetti assenyala com «Uberfiles ou le nouveau symptôme de l’affaiblissement du régime», del qual val la pena extreure aqueix paràgraf: “Emmanuel Macron de ce point de vue est le greffier terminal d’une séquence d’ubérisation constante et soutenue de l’intérêt général ; il en constitue le vecteur tout à la fois le plus logique et le plus décomplexé. Le point de départ de ce phénomène est à rechercher déjà du côté des années 1990 dans l’ivresse de la mondialisation naissante et dans l’émergence d’un techno-libéralisme dont la vocation était d’acculturer les modèles étatiques aux logiques entrepreneuriales. Le marketing de la «start-up nation», dont les «uberfiles» sont l’illustration, est l’ultime excroissance née d’une pensée tout autant managériale que dérégulatrice.”

Post Scriptum, 6 de febrer del 2023.

El proppassat 17 de gener a Le Figaro: “Saisi par le ministère, le Conseil d’État réclame une peine plus sévère à l’encontre d’un enseignant pour son implication dans l’évacuation musclée d’étudiants occupant de force un amphithéâtre de l’université de Montpellier en 2018. Anne-Marie Le Pourhiet et François-Xavier Lucas décryptent cette décision, «Pour le Conseil d’État, mieux vaut se trouver du côté du désordre que de celui de l’ordre».

Post Scriptum, 23 de març del 2023.

Abans d’ahir, a Le Figaro, Gilles-William Goldnadel advertia : «Le 49.3, dernier prétexte de l’extrême gauche pour tenter une énième expérience insurrectionnelle». Ahir el president Macron reblà que, «la foule» n’a «pas de légitimité» face «au peuple qui s’exprime à travers ses élus».

Post Scriptum, 5 d’abril del 2023.

Avui, a Le Figaro dues anàlisis complementàries: D’una banda, “le philosophe Denis Maillard analyse les causes et conséquences du sentiment de colère qui traverse une partie du peuple français.«Non seulement les luttes ne convergent jamais, mais en plus elles restent imperméables les unes aux autres». I d’altra banda, per Gaël Nofri : «Plus que le risque de “révolution”, c’est le risque d’effondrement qui nous guette».

Post Scriptum, 31 de maig del 2023.

Abans d’aahir, a Tribune Juive, Maxime Tandonnet descriu: “Dix-huit mensonges ou débilités qui empoisonnent l’atmosphère“.

“Le chômage disparaît, la France marche au plein emploi”. La France compte 3 à 5 millions de demandeurs d’emplois selon pôle emploi, des chiffres auxquels on s’habitue mais considérés comme monstrueux jadis, et reste un des pays d’Europe dont la situation de l’emploi est la plus désastreuse.

“Il est intelligent”: le président Macron évidemment. Sur le plan de l’habileté manœuvrière, de la ruse politique, de la malignité, il est en effet inégalable, au vu par exemple de la manière dont il a piégé la droite (sa cible préférée) sur les retraites. Mais le machiavélisme n’a rien à voir avec l’intelligence au sens de la vision de l’Etat, du peuple, de l’histoire, dont il est étrangement dépourvu.

“L’inflation est due aux entreprises profiteuses”: elle est due principalement aux politiques de “quoi qu’il en coûte”, à la gabegie dépensière des gouvernements notamment des dirigeants Français pour leur réélection et au recours massif à la planche à billets et l’aggravation de la dette publique.

“Les Français ne veulent plus travailler”: phrase clé d’un répugnant mépris de classe, certes le travail a changé avec le partage de l’éducation des enfants et des tâches ménagères, le télétravail et Internet, le téléphone portable, mais les Français, notamment les jeunes, travaillent comme les autres et de plus en plus souvent en acceptant des salaires de misère au regard de leur formation et leurs diplômes.

“La France est une république décentralisée”: les différents gouvernement depuis 10 ans ne cessent d’étrangler financièrement les collectivités territoriales, les humilier et de leur imposer des charges pour mieux les écraser et les dominer dans une logique de pouvoir “vertical”.

“La France a besoin d’un chef (ou une cheffe) à poigne pour la redresser”. Absurde: elle n’a pas besoin d’un roitelet, elle a déjà beaucoup donné en termes de roitelet: elle a besoin d’une équipe dirigeante honnête, sincère, dévouée au bien public et de la confiance populaire, ce qui est bien plus difficile à trouver qu’un roitelet.

“La vertigineuse montée de l’abstentionnisme est le signe d’une perte du civisme”: non, elle manifeste bien au contraire la perte de la confiance en la politique, elle est la réponse à l’arrogance, à la banalisation des affaires et la corruption d’une partie de la classe politique qui n’est même plus sanctionnée (un conseiller élyséen, mis 13 fois en examen…)

“Une souveraineté européenne est en train d’émerger”: mensonge paravent d’une désintégration accélérée de l’Union Européenne (Brexit, guerre franco-italienne sur l’immigration, quasi sécession de la Pologne et la Hongrie, naufrage anti-nucléaire allemand, etc.), sur fond de ruines, il ne reste qu’une bureaucratie arrogante et hors sol, mais qui aurait l’idée stupide d’appeler encore cela “Europe”?

“La France est menacée du danger extrémiste” : faux: l’extrémisme est déjà au pouvoir (autocratie ou culte de la personnalité, courtisanerie, Absurdistan liberticide, contrôle des médias radio-télé, pensée unique, boucs émissaires, mépris du parlement et collectivités locales, climat de mystification permanente. La question n’est pas d’éviter l’extrémisme mais de s’en débarrasser – en évitant un autre.

“La France est victime d’un ultra-libéralisme”: grotesque, avec une dépense publique de 55% du PIB, un niveau de prélèvements obligatoires record en Europe (45%) et toujours en hausse, 5 millions d’agents publics soit un salarié sur six, suradministrée, l’économie française est aux antipodes d’un quelconque libéralisme.

“L’école se démocratise avec l’enseignement de masse”: le pire des mensonges car le nivellement par le bas se traduit par un effondrement général du niveau scolaire et le recul de la sélection par le mérite intellectuel ne peut que ressusciter la sélection par l’argent et les réseaux de famille.

“Les traitres n’existent pas en politique”: appeler un chat un chat: changer de camp, tourner le dos à ses camarades pour passer chez l’adversaire, quelles que soient les bonnes raisons invoquées, cela s’appelle une trahison et en général, les traitres finissent mal, tôt ou tard, d’une manière ou d’une autre, parfois dans le ridicule, l’essentiel est qu’ils soient punis un jour ou l’autre.

” Le macronisme est de droite”: battre tous les records de dépense publique en portant le dette à 3000 M€, pulvériser les records de flux migratoires, laisser la violence exploser, saccager l’enseignement secondaire (réforme du bac) pour accélérer le nivellement, est-ce une politique de droite? D’extrême droite dans les mots ou les postures et d’extrême gauche dans les faits: esprit du macronisme.

“Il faut un référendum sur l’immigration”. Idiot. Un référendum n’est jamais une solution en soi, tout dépend du contenu de ce référendum, des changements concrets qu’il est susceptible d’apporter et aussi du respect de son verdict par la classe politique, ce qui est rarement le cas en France.

“Le droit du sol est source des problèmes d’immigration”: tout le monde en est absolument persuadé et tout le monde vous rit au nez quand vous expliquez preuves à l’appui que tel n’est pas le cas ne serait-ce que par le nombre réduit des personnes concernées. Mais il est tellement plus facile d’agiter les chiffons rouges que de s’en prendre aux puissances criminelles: les filières esclavagistes.

“Les 64 ans de la réforme des retraites sont indispensables”: absurdité, bêtise, mensonge 100 fois dénoncé ici. Avec la règle des 43 annuités et une moyenne d’âge du premier emploi à plus de 22,5 ans (soit 65,5 ans), les 64 ans ne servent strictement à rien sinon à frapper la France populaire ayant travaillé avant l’âge de 21 ans et permettre au locataire de l’Elysée de bomber le torse.

“Les idées de droite ont gagné la bataille de l’opinion”: autre imbécilité qu’on entend partout. Le discours de mépris populaire et la réforme stupide des retraites sont en train de faire basculer une partie de l’opinion vers Nupes. Entre le RN qui véhicule ses idées de gauche étatiste, la Nupes et le macronisme (gauche déguisée en autocratie droitière), la gauche n’a jamais été aussi puissante.

“La mégalomanie présidentielle est dans la tradition gaullienne” : absolument faux. De Gaulle pendant ses dix ans à la tête de l’Etat, n’a jamais cessé de dire aux Français: je suis à votre service et d’ailleurs, si vous ne voulez pas de moi, je pars. Et quand les Français n’ont plus voulu de lui, il est parti en 1969. Ces présidents détestés qui s’incrustent sont des anti-de Gaulle.

 

 

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