Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

20 d'agost de 2021
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Freddy Eytan: L’échec de la doctrine américaine dans le combat contre les Islamistes

Freddy Eytan després d’una llarga i intensa carrera diplomàtica és un dels analistes israelians més eminents dirigint el CAPE de Jerusalem, on abans d’ahir hi va publicar aqueixa reflexió estratègica, L’échec de la doctrine américaine dans le combat contre les Islamistes:

Voilà déjà de longues années que nous avertissons contre les menaces réelles et les pires scénarios. Plongées dans l’indifférence, les chancelleries n’écoutent que d’une oreille distraite et laissent faire les Islamistes, de tous bords, de semer la terreur et de déstabiliser les régimes à travers le monde. La débâcle américaine en Afghanistan démontre clairement que la diplomatie américaine a été naïve, irréaliste et irréfléchie à long terme. Triste de constater qu’elle abandonne souvent ses alliés dans des moments critiques. Souvenons-nous de la chute du Chah d’Iran ou de celle de Moubarak en Egypte. Deux pays alliés où les Islamistes ont pris le pouvoir.

Nul doute que le syndrome de la guerre du Vietnam a forcé le retrait de l’Afghanistan, de Syrie et d’Irak. Devant les pertes quotidiennes des soldats américains, les budgets colossaux investis inutilement, et le manque de renseignement précis sur les réelles intentions de ces régimes, Trump hier, et Biden aujourd’hui, ont eu raison d’ordonner le départ des maudits territoires. Le départ des troupes américaines, prévu de longue date, s’inscrit dans une politique planétaire qui souhaite privilégier les affaires intérieures et économiser les budgets et les aides financières extérieures.

La question n’est pas dans la logique de la décision, mais quand et comment fut-elle mise à l’œuvre et à l’épreuve. Les images du tarmac de l’aéroport de Kaboul demeurent poignantes, éloquentes, humiliantes. Concernant le retour des Islamistes au pouvoir, rappelons que tout a commencé le 4 juin 2009, jour anniversaire du déclenchement de la guerre des Six-Jours. A l’université du Caire, Barack Hussein Obama, prononce un discours destiné au monde musulman. Jusqu’à ce jour l’Oncle Sam demeurait l’ennemi satanique et Obama cherchait à tout prix la réconciliation, même au détriment de l’Etat juif.

Dix-neuf mois plus tard, face aux manifestations monstres contre Moubarak, Obama et son alter ego Joe Biden paniquent et exigent le départ immédiat du président égyptien. Le fameux discours de réconciliation avec le monde musulman se transforme soudain en cauchemar et accélère la montée au pouvoir des Frères musulmans. Ainsi, dès le départ, nous constatons que le combat contre le terrorisme islamiste n’était plus une priorité absolue. Désormais, le monde vu par le tandem Obama-Biden devrait être plus beau et plus gentil car l’axe du Mal n’existe pas. Dans ce contexte, il est possible de dialoguer avec l’ennemi, même le plus abject, tels que l’Iran, le Hezbollah ou le Hamas.

Ne plus vouloir être le gendarme du monde est compréhensible, mais commettre des erreurs aussi grotesques est incompréhensible. Rappelons qu’au début du « Printemps arabe », des experts de l’Islam et du Moyen-Orient avaient publié des analyses élogieuses sur les Frères musulmans, d’autres évoquaient avec enthousiasme la fin des dictatures et des royaumes arabes et la mise en place de nouveaux régimes égalitaires où les peuples arabes pourraient enfin se prononcer sans crainte et en toute liberté.

Certains intellectuels nostalgiques et romantiques pensaient naïvement qu’un nouveau Printemps de Prague déferlait au Moyen-Orient. Une incompréhension totale de l’évolution tribale au sein des civilisations arabes. Nous le répétons souvent, nous vivons ici dans une région bien différente de celle de l’Europe. Il ne sera pas étonnant si demain ces mêmes analystes seront plus compréhensifs à l’égard des Talibans comme ils le sont pour le Hamas ou le Hezbollah. On entend déjà des diplomates français dire : « il est nécessaire de dialoguer avec les Talibans car ils ont gagné la guerre ».

Le soutien de la Chine, de la Russie et de l’Iran au nouveau régime islamiste de Kaboul démontre que le monde est bien divisé idéologiquement et que l’Amérique perd son rôle d’influence sur tous les plans. Désormais, le fanatisme et la radicalisation l’emportent sur la coexistence, la modération et les compromis. Le but des islamistes, sunnites et chiites, est de dicter les aspects obscurs d’une religion monothéiste légitime, d’haïr l’héritage judéo-chrétien, et de semer la terreur.

Le monde occidental avec les pays musulmans modérés doivent combattre ce fléau pour que toutes les populations plongées dans l’effroi et la misère retrouvent leur dignité et le respect. La politique des Islamistes, Talibans, Daesh ou Frères musulmans, ne peut être compatible ni avec les droits de l’Homme, ni avec les lois internationales. Pour être membre de la Société des nations il faut respecter certaines règles fondamentales et suivre l’évolution de la modernité dans tous les domaines.

La doctrine occidentale, particulièrement celle des leaders du parti démocratique américain, selon laquelle les dictatures doivent être balayées et remplacées par des régimes démocratiques n’est pas réalisable dans un monde arabo-musulman dominé par des courants islamistes et des tribus archaïques et fanatiques.

Le fameux « Printemps arabe » tant espéré par les Occidentaux n’était qu’un vœu pieux éphémère qui a joué en boomerang contre les pauvres populations. Les guerres civiles ont causé un nombre incalculable de pertes humaines et un déplacement forcé de millions de réfugiés également vers l’Europe. On verra bientôt des talibans s’installer aussi en Turquie et Erdogan menacera les Européens d’envahir leur pays comme fut l’émigration des réfugiés de Syrie, du Kurdistan ou du Maghreb.

Certes, la France et la Grande Bretagne ont une dette envers tous les Afghans qui ont travaillé fidèlement avec eux. Ils ne peuvent abandonner les femmes, les filles et les minorités religieuses. Cependant, au sein des effectifs des troupes talibanes on compte plus 10 000 combattants étrangers. La forte inquiétude est de voir des centaines de combattants sur le sol européen, circulant en toute liberté, avec des terroristes de Daesh.

L’alarmant discours du président Macron en est une preuve supplémentaire de la panique et la visible anxiété. S’est-il posé la question pourquoi il n’y pas eu un départ massif de réfugiés palestiniens de Gaza ou de Jordanie vers l’Europe?

Pourquoi les défenseurs des droits de l’Homme ne manifestent pas non plus et adaptent l’hypocrisie, l’adoption de deux poids deux mesures dès qu’il s’agit de toucher à l’Islam ou de critiquer les Palestiniens islamistes de la bande de Gaza.

Hier, Bush avait échoué en envahissant l’Irak et en l’abandonnant ensuite aux Iraniens chiites. Aujourd’hui, l’administration Biden et la CIA ont mal évalué la situation en Afghanistan. Ils n’ont pas compris, non plus, que le combat contre le Jihad mondial devrait être déraciné à la source, contre les terroristes islamistes omniprésents aussi sur le plateau du Golan, à Gaza, et dans la péninsule du Sinaï.

Le président Biden tel que son homologue français, hésitent à prononcer le nom de l’ennemi universel : le Djihad global. Celui-ci comprend tous les islamistes fanatiques, chiites et sunnites, ceux de Daesh, d’al-Qaïda, du Hezbollah, du Hamas ou des Talibans.

Depuis sa création, Israël applique la devise de ne jamais dépendre de personne pour sa sécurité, et il refuse que des soldats étrangers, notamment américains, participent à ses batailles dans les conflits armés ou contre le terrorisme. Il rejette aussi la présence sur son territoire de casques bleus de l’ONU ou des troupes de l’OTAN pour assurer la paix. Israël s’est réservé le droit de ne pas intervenir dans les conflits qui ne le touchent pas directement, préservant ainsi son pouvoir décisionnel indépendant, en défendant le principe sacro-saint selon lequel il devrait pouvoir se défendre, seul, lui-même.

Devant la débâcle américaine à Kaboul, nous devrions poursuivre nos accords stratégiques avec les Américains à condition de permettre à Tsahal d’avoir les mains libres concernant des raids contre l’acheminement d’armes sophistiquées au Hezbollah et des opérations ponctuelles contre le Hamas. Les Américains savent parfaitement qu’un affaiblissement de l’Etat juif agirait contre les intérêts des Etats-Unis au Moyen-Orient.

Dans ce contexte géopolitique nouveau, les Ayatollahs d’Iran se frottent les mains. Devant la faiblesse de Washington, ils domineront les pourparlers sur le dossier nucléaire, dicteront leurs revendications, et encourageront les islamistes palestiniens, le Hezbollah, et les mercenaires chiites de poursuivre leur combat.

En conclusion, le départ humiliant des soldats américains de Kaboul, confirme une fois de plus que nous ne devrions toujours compter que sur notre puissante armée, seul Tsahal est vraiment capable de nous défendre contre les menaces proches et lointaines.

Post Scriptum, 21 d’agost del 2021.

Una de les reaccions claudicants dels occidentals que no volen encarar el gihadisme que denuncia Eytan ja s’està produint: els mitjans de comunicació manifesten una singular complaença envers les talibans, alhora que els diplomàtics empren una retòrica indulgent, com assenyala Anne-Sophie Chazaud abans d’ahir en un article punyent a Le Figaro: «Un concept original : le taliban inclusif !»

Post Scriptum, 17 de març del 2024.

Freddy Eytan avui al CAPE de Jerusalem: “L’Amérique perd son rôle d’influence au Moyen-Orient“.

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis s’imposent comme le leader du monde libre, la seule grande superpuissance sur tous les plans et dans tous les secteurs : militaire, économique, industriel, culturel, et dans l’arène diplomatique. Les présidents américains et la CIA combattaient par tous les moyens contre l’influence de l’idéologie communiste, et même intervenaient militairement sur tous les continents pour empêcher que des régimes pro-occidentaux tombent sous le joug de l’Union soviétique ou de la Chine. Depuis l’effondrement de l’URSS et la chute du mur de Berlin, les rapports internationaux ont complétement changé et le monde n’est plus bipolaire. Plusieurs puissances émergent mais aucune n’est capable d’imposer l’ordre mondial.

Désormais, l’Amérique ne souhaite plus agir comme le « gendarme du monde. » Depuis les guerres de Corée et du Vietnam, les « aventures militaires » américaines dans le monde arabo-musulman, au Liban déjà en 1958, en Afghanistan et en Irak ont toutes échoué. La superpuissance est bien fatiguée, lassée des guerres hors de son territoire. Ces dernières décennies, les présidents américains pensent que l’inaction est préférable à l’action. Ils reconnaissent que leur capacité à peser sur les événements est bien limitée. La tentation d’agir sur-le-champ est certes naturelle chez les Yankees mais l’interventionnisme systématique sans penser aux conséquences risque au contraire d’aggraver la fragile donne géopolitique. Dorénavant, l’Amérique réagira avec prudence, d’une manière mesurée et ponctuellement sans envoyer des troupes sur le champ de bataille. Elle préfère aider les populations en détresse et apporter une aide humanitaire, comme ces jours-ci, aux Palestiniens installés dans la bande de Gaza.

Au Moyen-Orient, l’Amérique n’a pas non plus réussi à freiner l’hégémonie iranienne, le soutien de Téhéran aux organisations terroristes islamistes, chiites et sunnites, ni les ambitions des ayatollahs d’acquérir leur première bombe atomique. L’indifférence de l’Amérique dans notre région et à l’égard de ses alliés, a aussi permis à Poutine d’envahir l’Ukraine, à affaiblir l’Europe et l’OTAN. Elle a également renforcé la présence dans notre région de l’axe Russie-Chine-Iran au détriment des Etats-Unis. Nous le constatons quotidiennement avec les provocations des Houthis en mer Rouge et dans l’océan Indien. L’Amérique avec ses bases militaires et ses porte-avions n’est-elle plus capable d’éradiquer une organisation terroriste chiite qui sabote impunément le commerce maritime internationale ?

Certes, l’Amérique n’est pas en déclin mais souffre surtout d’absence de leadership. Pour la première fois aussi dans une campagne électorale, un président sortant démocrate âgé de 81 ans affronte un ancien président républicain de 78 ans pour un nouveau mandat…N’y-a-t-il pas en Amérique d’autres candidats, plus jeunes et plus dynamiques, capables de relever les défis internationaux, consolider les alliances, et renforcer le monde libre face aux dictatures et à la barbarie islamiste ?

L’attaque surprise du Hamas le 7 octobre 2023 a bouleversé tous les esprits. Elle a mis à l’épreuve le soutien de l’Amérique à Israël et le rôle d’influence des Etats-Unis dans notre région. Cinq mois après, toutes les pressions du président Biden, les navettes des secrétaires d’Etat, Blinken et Austin, et du chef de la CIA n’ont pas réussi à imposer une solution adéquate ni libérer les otages.

Concernant Israël, nous constatons aussi que l’aide américaine est toujours conditionnée à obéir à des directives qui ne sont pas toujours compatibles avec les intérêts israéliens. « Il n’y a pas de repas gratuits » nous disent souvent les Américains. Plus grave encore, ils distinguent entre la politique d’un gouvernement israélien élu au suffrage universel avec celle de la société civile. Cette séparation n’est pas digne d’une superpuissance qui met en priorité les valeurs démocratiques. Sur ce point, les propos de Chuck Schumer, chef de la majorité démocrate au Sénat, sont inadmissibles.

Israël partage avec les Américains les mêmes valeurs mais l’Etat juif n’est pas une république bananière, il est le principal allié des Etats-Unis. Les liens stratégiques et diplomatiques avec Washington sont nécessaires et très importants à condition qu’ils n’interviennent pas dans les affaires intérieures.

 

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