Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

7 de febrer de 2022
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Evelyne Gougenheim: “Wokisme, islamisme et les juifs”

JForum publica avui una refelexió punyent d’Evelyne Gougenheim, una intel·lectual jueva francesa, sobre l’hegemonia ideològica del wokisme als mitjans occidentals (aplicable també a Vilaweb):

“De l’influence considérable d’Edward Saïd: Wokisme, palestinisme et les juifs

Maus, la BD culte de la Shoah avec des souris qui figurent les juifs et des chats les nazis, a été bannie d’une école du Tennesse, trop de violence. La violence de quelques jurons, la violence des enfants tués durant la Shoah. Mais comment enseigner la Shoah sans évoquer les 1,5 millions d’enfants assassinés parce qu’ils étaient juifs. Effectivement les images dans Maus, ne sont pas édulcorées, mais comment faire comprendre l’horreur sans évoquer l’horreur ? Faudra-t-il considérer que la Shoah, étant trop horrible, ne doit plus être étudiée par les petites têtes, plus ou moins blondes ? Ces mêmes têtes plus ou moins blondes qui passent des heures devant des jeux vidéos où l’hémoglobine éclabousse l’écran toutes les trente secondes. Ailleurs, Whoopi Goldberg a déclaré que la Shoah n’avait rien de raciste, juste une affaire de Blancs contre d’autres Blancs, suscitant une tempête noire d’indignation. Encore ailleurs, le baiser du Prince à Blanche-Neige, a lui aussi été supprimé, car non consenti: eh oui, elle dormait ! Quant aux 7 nains, ils seront remplacés par des créatures magiques, pour la protection et la dignité « des gens de petite taille », ce que demandait l’acteur Peter Dinklage, lui-même atteint de nanisme. Enfin, la polémique sur le choix d’une actrice non juive qui doit incarner Golda Meïr est venue compléter ce panorama. Ainsi, avance le wokisme tel un rouleau-compresseur qui écrase tout signe apparent de domination. Apportant tout son poids aux minorités, à toutes les minorités victimes et à toutes les minorités sous-représentées. Il va sans dire que les juifs ne sont pas comptées parmi ces minorités.

Wokisme et juifs

A l’heure où des bruits de bottes se font entendre, où la pandémie continue à mettre le monde sous pression, où l’antisémitisme croît à grande vitesse, toutes ces anecdotes, ces faits de société ont-ils une véritable importance ? ou la question posée différemment : le wokisme est-il à la manœuvre ? Le wokisme, qui peut être défini comme l’intention, qui semblerait louable, d’être éveillé à toutes les injustices subies par les minorités et à la sous-représentation des ces minorités, les sans voix. Mais, chaque jour en amène le constat, à lire les faits sous le seul prisme de la domination blanche, patriarcale, capitaliste et autres, le monde devient rapidement invivable. Surtout pour les juifs. Relégués dans la catégorie « blanc, capitalistes, dominateurs, colonisateurs », les juifs cochent toutes les cases de la haine nouvelle, attisée par le wokisme. Le mouvement, quoique encore largement tenu pour une aberration sans conséquence, a déjà montré ses effets ravageurs. Agatha Christie a perdu ses petits nègres, la traductrice blanche d’une poétesse noire a été considérée comme inappropriée et évincée, quant à la future Golda Meïr prévue au cinéma, l’actrice non juive, qui serait donc également inappropriée, a posé la question en retour : les juifs doivent-ils être limités aux rôles de juifs ? Plus largement tout est sujet à polémique puisque chacun est le bourreau potentiel de l’Autre. Chacun est plus prudent et les vilaines plaisanteries sur les Belges ou les Suisses deviennent casus belli. Quant aux juifs, déclarés archi-blancs, ils sont d’office coupables.

Déconstruire la culture, peut aussi se dire détruire la culture

Et dans cette vaste agression qui passe du déboulonnage des statues à l’écriture inclusive avec le point médian.e, la poésie viendrait à disparaître, quant à la littérature, elle est marquée au fer rouge de la suprématie des hommes sur les femmes, puisque le masculin pluriel l’emporte au fil des siècles et des pages. Pourtant, ce pluriel que l’on nous impose de voir « genré » est celui-là même qui a servi de creuset à notre culture, dont malgré la lenteur et les difficultés, des femmes ont su émerger, à force de luttes, il est vrai. Mais n’est-ce pas la lutte, la résistance, le combat qui font advenir le futur? Quant à l’Université déjà fortement imprégnée, le récent et très important colloque tenu à la Sorbonne sur le wokisme, ouvert par le Ministre de l’Education nationale, donne à penser que le sujet n’est pas anecdotique et que la « cancel culture » est arrivée au pays de Ronsard et Rabelais.

Que nous propose ce wokisme et sa cohorte de plaintes, rouleau compresseur qui aplanit tout ce qui dépasse, tout ce qui est différent, si ce n’est un monde où chacun est appelé à se replier sur sa seule sphère individuelle. Nos amis wokistes nous condamnent à l’absence d’avis, toujours cruel, l’absence de contact, toujours dominateur, l’absence de projet, toujours colonisateur. Nous, horribles dominateurs, qui à chaque respiration écrasons les autres, sommes sommés de nous taire pendant que déferlent les cris d’orfraie des wokistes en chasse ouverte contre tous les insoumis à leurs règles.

Convergence wokisme et palestinisme: Edward Saïd

Il n’est guère surprenant que l’un des maîtres à penser de cette idéologie se nomme Edward Saïd, qui se définit comme américano-palestinien. Professeur de littérature à Columbia, et connu pour avoir fondé avec Daniel Barenboïm l »’Orchestre du Divan occidental-oriental » pour promouvoir la paix entre juifs et arabes, Edward Saïd a, tout au long de ses ouvrages, développé la notion de domination avec comme première application celle de « l’Arabe » et comme épitome, le palestinien. Lui, qui se dit né à Jérusalem et se dit palestinien, semble avoir oublié qu’en 1935, à sa naissance, les passeports palestiniens étaient alors délivrés par les Anglais et que le drapeau de la Palestine mandataire s’ornait d’une belle étoile de David. Dans son ouvrage majeur, entre des pages empreintes de ressentiment, il dénonce la domination culturelle de l’Occident qui a produit « l’orientalisme », ce qu’il décrit comme un discours de pouvoir qui a permis de maintenir le monde arabe, infériorisé et ligoté. Il appelle en tous lieux et tous temps à déconstruire les éléments culturels mis au service de la colonisation. Message entendu par les wokistes du monde entier, qui s’unissent

Le succès des palestiniens

Dans ce magma, où dénoncer la domination est un impératif, les palestiniens rencontrent un succès planétaire. Non seulement ils incarnent les dominés, le monde arabe colonisé, mais ils ont « la chance » extraordinaire d’avoir pour « colonisateurs, dominateurs » les israéliens juifs qui eux incarnent la suprématie blanche, indépendamment, on le notera, de la couleur de peau. Oubliés les juifs errants, expulsés, pogromisés, déportés, gazés, il ne reste que le juif colonisateur. Les exactions commises entre arabes sont négligées, au profit de tout incident avec Israël. Des dizaines de morts dans un pays arabe suite à un attentat suicide dans un marché par exemple, ne font que deux ou trois lignes dans les médias. Un blessé au genou gauche dans les territoires dits occupés, alors qu’ils sont disputés, par des « colons sionistes » et les journaux n’en finissent plus d’investiguer, de ressasser, de diffamer et de désigner le coupable idéal : Israël, le juif des Nations.

Le film « Little Palestine » présente la vie dans un camp de Syrie , le camp de Yarmouk, à Damas, le plus grand camp de réfugiés palestiniens du monde, qui, de 2013 à 2015, fut assiégé par le régime de Bachar El Assad. Celui qui tient la caméra, confiée par un ami, se déclare novice mais tenu de témoigner. On ne manquera pas de voir quelques similitudes de plans entre les rues de ce camp où marchent des files de personnes et quelques images de ghettos, le hasard certainement. Ce qui devait apparaitre comme un acte d’accusation contre le régime syrien nous donne à entendre lors de manifestations, le slogan « Palestinens, syriens, un seul peuple ». Le drapeau palestinien géant brandi ne peut manquer de faire voir, en creux, Israël, ce qui est clairement mentionné dans la dernière image du film « Avant notre retour en Palestine ». L’ajout sur l’affiche du film de la mention « Un grand film face à un crime contre l’humanité » a été écrit à l’encre fournie par le rapport d’Amnesty International et enlève tout doute : l’accusé est Israël. La confusion créée, sciemment, autour de la Syrie permet d’éviter tous problèmes. Le film qui aurait pu dénoncer les syriens, finalement se retourne contre Israël, inévitablement à la racine de tous les maux pour ces réfugiés. Les « réfugiés palestiniens », les seuls au monde à bénéficier de l’aide colossale de l’Unrwa et les seuls au monde dont le statut est déclaré héréditaire, où qu’ils soient dans le monde. Une population estimée à plus de 12 millions de personnes. Les Palestiniens, victimes par essence, victimes héréditaires de surcroît, ont toute leur place dans ce dispositif : c’est pourquoi les drapeaux palestiniens que l’on voit dans chaque manifestation à Paris, quelque soit l’objet de la manifestation, ne dérange personne: des victimes rejoignent des victimes dans leur lutte contre les dominateurs!

Quel lien entre wokisme et islamisme, s’il y en a un ?

Entre le wokisme qui revendique le choix du genre et l’islamisme qui assigne aux femmes d’être reléguées sous un voile au nom de leur liberté, cette même liberté qui en fait des marchandises à vendre en Afghanistan, comment imaginer un objectif commun ? Le wokisme par ses attaques tous azimuts mine et sape les fondamentaux culturels : ici, il faut déboulonner un Colbert qui a produit le Code noir, là il est impératif de changer l’écriture qui écrase les femmes, rien ne résiste, puisque même la pâquerette fait de l’ombre au brin d’herbe. Face à cet émiettement où rapidement chacun se retrouve isolé, les « victimes » se cherchent une issue et là, arrive conquérant l’islamisme, ses promesses et ses imprécations contre l’infidèle et le mécréant, qui se trouve être blanc etc…. On ne peut s’empêcher de considérer conjointement ces deux mouvements: l’un qui vient déconstruire – détruire – et l’autre qui promet un monde pacifié par la religion de paix et d’amour. Une tenaille qui se referme sur nous, naïfs et nourris à d’autres valeurs. Que faire, comment réagir, la question est d’actualité et demande une vraie prise de conscience. Que ceux qui veulent transmettre un monde habitable et respirable à leurs enfants, se mobilisent.

Post Scriptum, 4 de març del 2022.

Avui, JForum publica aqueix article d’Evelyne Gougenheim, “Kiev–Gaza, l’ukrainisation du récit palestinien“:

Neuf jours après le début du conflit, les diffuseurs de propagande de ceux qui exigent » la Palestine de la mer au Jourdain » ont compris tout l’intérêt de surfer sur la vague de soutien dont bénéficient le président Zelensky et son pays l’Ukraine. Ainsi, sous nos yeux prend corps une forme « d’ukrainisation du récit palestinien » qui espère, en forçant la réalité des faits, créer un parallèle avec Zelensky. A la recherche d’un succès aussi spectaculaire, ils multiplient les images, les comparaisons grossières rognant, à leur habitude, toutes les différences. Les Palestiniens sont étonnés du succès époustouflant de Zelensky à rallier des quantités sans précédent de soutien du monde entier pour les Ukrainiens. Une unité qui traverse tous les mondes: les politiques, les chefs d’entreprises, les industriels, les artistes, les sportifs, pas une heure sans un nouveau ralliement. Dernier en date, la marque Hermès qui cesse la commercialisation de ses produits en Russie. Les malheureux palestiniens qui rencontrent des difficultés – comme la tant attendue dissolution du Collectif Palestine Vaincra – pour faire entendre leurs appels au boycott des clémentines et des dattes, n’en croient pas leurs yeux. Comment récupérer l’aura dont bénéficie Zelensky? Comment créer le récit qui parviendra à toucher le cœur des gens. La justice historique, et même les faits restent secondaires. Les émotions sont essentielles.

Récupérer tout ce qui peut servir à alimenter la victimisation palestinienne et la diabolisation d’Israël. Voici quelques exemples de la façon dont les Palestiniens utilisent la guerre actuelle pour approfondir leur récit de manière agressive. Quelques uns des parallèles fabriqués:

La Russie est puissante et cruelle, elle envahit l’Ukraine.

Israël est puissant et cruel, Israël a envahi et occupe la Palestine.

Les pauvres Ukrainiens combattent la machine de guerre russe avec des cocktails Molotov.

Les Palestiniens combattent la machine de guerre israélienne avec des cocktails Molotov.

L’invasion russe de l’Ukraine est une violation du droit international.

L’occupation israélienne est une violation du droit international.

Le monde doit s’unir et aider les faibles. Le monde doit s’unir pour l’Ukraine et imposer des sanctions à la Russie.

Le monde doit s’unir et aider les faibles. Le monde doit s’unir pour la Palestine et imposer des sanctions à Israël.

L’Occident envoie des armes de haute qualité en Ukraine pour repousser l’occupant russe.

Le monde doit fournir aux Palestiniens des armes de haute qualité pour combattre l’occupant israélien.

Aucune importance que les situations soient radicalement différentes.

Ceux qui, régulièrement, appellent au « démantèlement de l’entité sioniste et son criminel apartheid » revendiquent la même légitimité que celle de l’État agressé. Toutes les différences entre l’Ukraine et la Palestine sont commodément cachées. Il vaut mieux ne pas mentionner les « martyrs » palestiniens – dont les familles touchent des salaires à vie pour avoir kidnappé et assassiné des adolescents israéliens, tiré sans discernement sur des gens dans des restaurants et tiré des roquettes sur des villes israéliennes, fait exploser des bus et poignardé des civils au hasard dans les rues de Jérusalem. Les Ukrainiens n’ont jamais fait de telles choses,. Mais pour les Palestiniens cela n’a pas d’importance. Pas plus que le statut de « territoires disputés » qu’ils considèrent déjà comme leur. Sans parler d’Israël, avec sa population juive, alors qu’eux rêvent, comme dans dans les territoires sous gouvernance palestinienne, de terres sans juifs.

David et Goliath

Des images de Palestiniens lançant des pierres et des cocktails Molotov ? Voici une similitude possible, un moyen facile de simplifier un conflit centenaire pour gagner des points de publicité supplémentaires, quelque chose qui peut résonner avec les masses: David et Goliath sont appelés en renfort. Et l’on voit une pierre contre un char. Succès garanti. La commercialisation du récit palestinien dans le monde est un vrai succès commercial. Entre subventions et Unrwa, on peut même dire que c’est un succès phénoménal. Et ce n’est un secret pour personne que s’il y a une chose pour laquelle Israël ne brille pas, c’est dans la commercialisation de son récit. Dans cette guerre de la communication et de diabolisation d’Israël que mènent les Palestiniens depuis des décennies, le poids de l’ukrainisation du récit palestinien est une nouvelle arme lourde pour stigmatiser le seul État juif”.

Post Scriptum, 12 de juliol del 2022.

El proppassat 20 de juny el setmanari francès Le Point publicava aqueix article extret del periòdic digital australià Quillette escrit per David Bernstein, Nicole Levitt et Daniel Newman: “Comment le wokisme nourrit l’antisémitisme”.

Post Scriptum, 12 de febrer del 2023.

Bian Blum publicà ahir aqueix article al Jerusalem Post: “The woke antisemitism of Netflix’s ‘You People‘. My own takeaway, after subjecting myself to two hours of cinematic torture: This movie plays like a primer on how to be a self-hating Jew in America today”.

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