Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

7 de gener de 2015
0 comentaris

En defensa de Charlie Hebdo i la llibertat d’expressió, un cop més

El 19 de setembre del 2012 vaig publicar un apunt titulat “En defensa de Charlie Hebdo i la llibertat d’expressió”, on denunciava les amenaces de que era objecte aqueix setmanari satíric francès per gosar publicar allò que molts altres mitjans callen per por, conveniència o complicitat amb el totalitarisme islàmic.

Avui, dissortadament les amenaces s’han fet realitat i un escamot gihadista ha executat redactors i gendarmes adreçant un missatge comminatori a la societat francesa i europea per extensió: l’islamisme aspira a imposar el seu ordre a Europa, no solament en els estats-nació àrabs en descomposició on intervenen maldestrament les potències occidentals, com França, per tal d’evitar-ho només per mitjans militars.

Els grups gihadistes han perpetrat recentment atemptats significatius en sol europeu contra la comunitat jueva (cas de Mohamed Merah o  del museu jueu de Brussel·les) , fets que han estat minusvalorats atesa la judeofòbia majoritària als mitjans de comunicació que culpabilitzen sistemàticament a Israel atribuint-los a l’acció de “llops solitaris”.

Amb l’atemptat d’avui l’objectiu és clar, abatre les societats democràtiques europees en nom del totalitarisme islamista que molts polítics i intel·lectuals es neguen a reconèixer equiparant tota crítica a aqueix fenomen emergent amb actituds islamòfobes. Ignorant que molts adeptes al gihadisme són conversos, no pas ciutadans europeus d’origen àrab (veure els estudis de Dounia Bouzar), sinó gent que banalitza i rebutja els seus origens i valors per substituir-los per una abstracció mítica en nom de la qual pot descarregar la seva violència antisocial.

La inhibició, quan no la complicitat -cas del twitt de Willy Toledo- davant l’emergència de l’islamisme a Europa és una actitud incompatible amb els principis democràtics sobre els quals estan, o ho haurien d’estar, bastides les societats modernes, entre les quals la catalana, però també la kurda  o l’àrab. Ocultar, com fa avui Vilaweb l’autoria gihadista d’aqueix atemptat és un acte indigne i estèril, políticament correcte als ulls del progressisme abstracte i banal incapaç de confrontar-se als diversos totalitarismes emergents , ja que en res contribueix a la convivència intercultural al si del nostre país i retarda la resposta en defensa de les societats obertes.

Post Scriptum, 23 d’agost del 2017.

Avui, ha aparegut el número 1.309 del setmanari satíric, laic, polític i festiu, amb una portada il·lustrada amb un dibuix que fa referència a l’atropellament perpetrat a les Rambles de Barcelona per l’escamot gihadista amb la frase “Islam, religion de paix“, una actitud que ha desfermat immediatament un allau de crítiques que els editors ja havien previst publicant una editorial titulada “Les autruches en vacances“.

Cal lloar el coratge excepcional dels redactors de Charlie Hebdo víctimes d’un atemptat gihadista i de les injúries permanents dels islamo-gauchistes i els còmplices que els denuncien brandant la islamofòbia com a eina inquisitorial contra la llibertat d’expressió i les societats obertes europees.

Post Scriptum, 7 de novembre del 2017.

L’aparició en portada a Charlie Hebdo número 1319, corresponent a l’1 de novembre d’enguany, d’una caricatura de Tariq Ramadan, el propandista islamista acusat de violació, ha desfermat una nova tongada d’amenaces contra el setmanari satíric per part dels seguidors de l’afectat.

Post Scriptum, 2 de setembre del 2020.

Avui comença a París el judici contra els acusats de la massacre jihadista de fa cinc anys on van morir els redactors de Charlie Hebdo. El setmanari ha tornat a publicar la portada amb la caricatura de Mahoma, un acte de coratge que rep només el suport del 59% dels francesos, mentre que el 18% dels musulmans no condemna l’atac, segons informa avui Le Figaro.

Post Scriptum, 23 de setembre del 2020.

Avui, a iniciativa de Charlie Hebdo, un seguit de mitjans de comunicació francesos signen una carta oberta adreçada als conciutadans: Lettre ouverte à nos concitoyens : Ensemble, défendons la liberté:

Il n’est jamais arrivé que des médias, qui défendent souvent des points de vue divergents et dont le manifeste n’est pas la forme usuelle d’expression, décident ensemble de s’adresser à leurs publics et à leurs concitoyens d’une manière aussi solennelle.

Si nous le faisons, c’est parce qu’il nous a paru crucial de vous alerter au sujet d’une des valeurs les plus fondamentales de notre démocratie : votre liberté d’expression.

Aujourd’hui, en 2020, certains d’entre vous sont menacés de mort sur les réseaux sociaux quand ils exposent des opinions singulières. Des médias sont ouvertement désignés comme cibles par des organisations terroristes internationales. Des États exercent des pressions sur des journalistes français « coupables » d’avoir publié des articles critiques.

La violence des mots s’est peu à peu transformée en violence physique.

Ces cinq dernières années, des femmes et des hommes de notre pays ont été assassinés par des fanatiques, en raison de leurs origines ou de leurs opinions. Des journalistes et des dessinateurs ont été exécutés pour qu’ils cessent à tout jamais d’écrire et de dessiner librement.

« Nul ne doit être inquiété pour ses opinions, même religieuses, pourvu que leur manifestation ne trouble pas l’ordre public établi par la loi », proclame l’article 10 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, intégrée à notre Constitution. Cet article est immédiatement complété par le suivant : « La libre communication des pensées et des opinions est un des droits les plus précieux de l’homme : tout citoyen peut donc parler, écrire, imprimer librement, sauf à répondre de l’abus de cette liberté dans les cas déterminés par la loi. »

Pourtant, c’est tout l’édifice juridique élaboré pendant plus de deux siècles pour protéger votre liberté d’expression qui est attaqué, comme jamais depuis soixante-quinze ans. Et cette fois par des idéologies totalitaires nouvelles, prétendant parfois s’inspirer de textes religieux.

Bien sûr, nous attendons des pouvoirs publics qu’ils déploient les moyens policiers nécessaires pour assurer la défense de ces libertés et qu’ils condamnent fermement les États qui violent les traités garants de vos droits. Mais nous redoutons que la crainte légitime de la mort n’étende son emprise et n’étouffe inexorablement les derniers esprits libres.

Que restera-t-il alors de ce dont les rédacteurs de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 avaient rêvé ? Ces libertés nous sont tellement naturelles qu’il nous arrive d’oublier le privilège et le confort qu’elles constituent pour chacun d’entre nous. Elles sont comme l’air que l’on respire, et cet air se raréfie. Pour être dignes de nos ancêtres qui les ont arrachées et de ce qu’ils nous ont transmis, nous devons prendre la résolution de ne plus rien céder à ces idéologies mortifères.

Les lois de notre pays offrent à chacun d’entre vous un cadre qui vous autorise à parler, écrire et dessiner comme dans peu d’autres endroits dans le monde. Il n’appartient qu’à vous de vous en emparer. Oui, vous avez le droit d’exprimer vos opinions et de critiquer celles des autres, qu’elles soient politiques, philosophiques ou religieuses, pourvu que cela reste dans les limites fixées par la loi. Rappelons ici, en solidarité avec Charlie Hebdo, qui a payé sa liberté du sang de ses collaborateurs, qu’en France le délit de blasphème n’existe pas. Certains d’entre nous sont croyants et peuvent naturellement être choqués par le blasphème. Pour autant, ils s’associent sans réserve à notre démarche. Parce qu’en défendant la liberté de blasphémer, ce n’est pas le blasphème que nous défendons mais la liberté.

Nous avons besoin de vous. De votre mobilisation. Du rempart de vos consciences. Il faut que les ennemis de la liberté comprennent que nous sommes tous ensemble leurs adversaires résolus, quelles que soient par ailleurs nos différences d’opinions ou de croyances. Citoyens, élus locaux, responsables politiques, journalistes, militants de tous les partis et de toutes les associations, plus que jamais dans cette époque incertaine, nous devons réunir nos forces pour chasser la peur et faire triompher notre amour indestructible de la Liberté.

Post Scriptum, 27 d’octubre del 2020.

Segons publica avui Le Figaro, “le Conseil des sages musulman annonce des poursuites contre Charlie Hebdo”: “Le Conseil des sages musulmans, basé à Abou Dhabi, a annoncé son intention de poursuivre Charlie Hebdo et «quiconque offense l’islam», au moment où la France défend la liberté de publier des caricatures. Ce conseil, regroupant des dignitaires musulmans de divers pays, «a décidé de mettre en place un comité de juristes internationaux pour poursuivre en justice Charlie Hebdo», a indiqué un tweet publié dans la nuit de lundi 26 à mardi 27 octobre sur le compte de l’institution sunnite Al-Azhar, basée au Caire.”

Post Scriptum, 26 de març del 2021.

Segons publica avui Le Figaro: a Turquia, “quatre journalistes de Charlie Hebdo inculpés pour «insulte» à Erdogan. Les quatre journalistes sont accusés d’avoir insulté le président turc dans une caricature publiée l’an dernier. Un procureur demande jusqu’à quatre ans d’emprisonnement.”

Post Scriptum, 7 de gener del 2024.

Avui, a Le Figaro: “Aux origines du cri de ralliement «Je suis Charlie» et du sens que leur auteur voulait donner à ces mots“. Dans Une histoire folle: comment j’ai créé Je suis Charlie et le voyage en Absurdie qui a suivi, Joachim Roncin raconte les jours qui ont suivis les attentats du 7 janvier 2015.

En improvisant en quelques minutes le slogan «Je suis Charlie», son auteur ne se doutait pas qu’il serait à l’origine d’un cri de ralliement mondial. Neuf ans après, l’histoire lui paraît «lunaire». Joachim Roncin la raconte dans un livre qui est sorti mercredi 3 janvier, Une histoire folle (éditions Grasset). Le 7 janvier 2015, jour de l’attentat qui coûte la vie à 12 membres du magazine Charlie Hebdo, il est à son travail de directeur artistique d’un autre magazine, Stylist.

Comme nombre de Français, il est horrifié par cette attaque jihadiste dans la capitale, contre un journal satirique qui fait partie de sa jeunesse, lui qui a 38 ans à l’époque. Il griffonne des «Charlie» sur un carnet. Puis «Je suis» devant l’un d’eux. «Je lance Illustrator, logiciel avec lequel je travaille chaque jour, et j’écris “JE SUIS”. D’abord une typo noire sur fond blanc. Je me ravise, elle sera blanche sur fond noir. J’ajoute “CHARLIE”. Je poste mon tweet», à 12h52, écrit aujourd’hui Joachim Roncin.

Ce tweet existe toujours. Et l’image qu’il contient est gravée dans la mémoire collective, à force d’avoir circulé, reprise en chœur par les millions de personnes qui ont manifesté leur soutien aux victimes de cet attentat, ou commentée à l’infini par ceux qui approuvaient ou critiquaient le slogan. La disproportion saute aux yeux, dans le récit, entre l’intention de départ, qui est de partager son émoi, et la portée planétaire de ces trois mots qui vaudront à Joachim Roncin des sollicitations médiatiques incessantes, pendant des semaines.

«C’est lunaire, en fait», dit-il à l’AFP. «Si c’était à refaire, peut-être que je ne répondrais pas» à tous ces journalistes. «Je suis Charlie» fera passer cet anonyme à la télévision, malgré ses réticences. Il incitera le président ukrainien Petro Porochenko à recevoir son auteur, qui a une mère ukrainienne. Il décorera la page d’accueil de Google et Times Square à New York. Il inspirera des «Je ne suis pas Charlie». Mais que voulaient dire ces trois mots à l’origine? Même avec le recul, le livre ne donne pas de réponse définitive.

«Insouciance que je regrette»

«Tout ça est tellement parti vite, que trouver un sens véritable, immuable, non, je pense qu’il n’y en aura jamais vraiment», explique Joachim Roncin. Il n’en connaît que le terreau: «La nostalgie d’une enfance, d’un passé, d’un frère disparu… Je pense que Charlie Hebdo a été un de ces petits éléments constitutifs de ce que j’ai été. Et, avec la tragédie, on perd de cette insouciance. C’est cette insouciance que je regrette». «Comme moi, le slogan aura eu mille vies depuis 2015», écrit celui qui est devenu directeur du design des Jeux olympiques de Paris 2024.

Joachim Roncin constate qu’il a dérivé à droite, vers l’hostilité à l’islam politique, alors qu’il contient le nom d’un magazine très à gauche. L’un des combats de son créateur, détaillé dans l’ouvrage, a été de l’empêcher de servir à faire du profit. Certains s’étaient empressés de le déposer comme marque auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).

«Dans ces moments de trouble, on a très envie d’aider, on a très envie d’avoir un t-shirt Je suis Charlie», se souvient-il. «Je regarde. Et je me rends compte qu’il y a 120 dépôts de marque à l’INPI. Ça me semble dingue. Notamment dans certaines catégories telles que l’armement: il y aurait pu y avoir des flingues “Je suis Charlie”.»

Deixa un comentari

L'adreça electrònica no es publicarà. Els camps necessaris estan marcats amb *

Aquest lloc està protegit per reCAPTCHA i s’apliquen la política de privadesa i les condicions del servei de Google.

Us ha agradat aquest article? Compartiu-lo!