Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

25 de juliol de 2017
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El grup de Visegrad, la UE i Israel

El proppassat 19 de juliol per primer cop es van reunir a Budapest els quatre caps de govern dels estats membres del Grup de Visegrad (Polònia, Txèquia, Eslovàquia i Hongria) amb el cap de govern d’Israel per signar una declaració conjunta amb profundes referències geoestratègiques:

Les chefs du gouvernement de la Hongrie, de la République de Pologne, de la République Tchèque, de la République slovaque et le Premier ministre de l’État d’Israël se sont réunis à Budapest le 19 juillet 2017 lors du premier sommet entre les pays V4 et l’État d’Israël. Les pays participants étaient représentés par Son Excellence M. Viktor Orbán, Premier ministre de Hongrie, Son Excellence Mme Beata Szydło, Premier ministre de la République de Pologne, Son Excellence Bohuslav Sobotka, Premier ministre de la République tchèque, Son Excellence M. Robert Fico, Premier ministre de la République slovaque et Son Excellence M. Benjamin Netanyahu, Premier ministre de l’État d’Israël.

1- Reconnaissant les valeurs et les principes universels partagés des droits de l’homme et des libertés fondamentales, de la démocratie, de l’économie de marché, de la primauté du droit et de la bonne gouvernance, le V4 et l’État d’Israël ont pris note avec satisfaction des liens politiques, économiques et culturels qu’ils ont développé depuis l’établissement des relations diplomatiques les uns avec les autres. Sur la base des progrès substantiels réalisés, les Cinq dirigeants ont l’intention de développer leur partenariat.

2- Les cinq dirigeants ont réitéré leur engagement à améliorer les relations UE-Israël dans des domaines d’intérêt commun, y compris la coopération sur les questions économiques, politiques, stratégiques, régionales, d’innovation et les problèmes entre les personnes. À cette fin, ils ont souligné la nécessité de promouvoir une relation améliorée entre l’État d’Israël et l’Union européenne et un vif intérêt à convoquer le Conseil d’association UE-Israël dès que possible, ce qui pourrait conduire à l’établissement de nouvelles priorités de partenariat, conforme à la Politique européenne de voisinage qui a été révisée.

Le V4 et l’État d’Israël ont accueilli favorablement leur coopération économique, mutuellement bénéfique depuis la création de leurs relations diplomatiques. Ils ont convenu de promouvoir une augmentation durable et le développement de leur volume de commerce et d’investissement.

3- Le V4 et l’État d’Israël ont décidé d’approfondir leur partenariat visant à créer des économies innovantes et créatives et ce, à travers une coopération renforcée en matière de R & D, de science, de technologie et d’innovation, de création et de numérisation des secteurs de l’industrie et des services.

4- Les dirigeants ont souligné la nécessité de promouvoir la mobilité des chercheurs et des étudiants, en s’appuyant sur les cadres et instruments existants établis aux niveaux bilatéral et régional, ainsi que dans le cadre de la coopération UE-Israël.

5- Afin d’encourager la coopération et la diffusion des connaissances et du savoir-faire entre les industries de haute technologie dans le V4 et l’État d’Israël, des programmes désignés pour la spécialisation des étudiants et des entrepreneurs et experts en haute technologie du V4 seront établis

6- Le V4 et l’État d’Israël ont reconnu l’utilité de renforcer la coopération énergétique et ont convenu d’envisager des occasions d’échanger des points de vue sur la situation et les politiques énergétiques mondialess et régionales, en mettant l’accent sur les opportunités offertes par le gaz naturel

7- Les cinq dirigeants ont discuté de divers défis concernant les Nations Unies (ONU) et leurs agences. Ils se sont déclarés prêts à renforcer la coopération dans les organisations régionales et internationales, y compris l’ONU et l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (OTAN)

8- Le V4 et l’État d’Israël ont souligné que les développements au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, en particulier les activités d’ISIL / Da’esh et le conflit en Syrie, en Libye, en Irak et au Yémen, ont une incidence considérable sur la situation sécuritaire de la Communauté internationale, y compris l’Europe et le Moyen-Orient. Toutes les parties ont partagé l’idée qu’il fallait renforcer les efforts mondiaux et régionaux en matière de lutte contre le terrorisme

9- Ils ont fermement et sans équivoque condamné les attaques terroristes récentes, y compris celles en Israël et à travers le monde, et ont souligné le fait que le terrorisme continue d’être un phénomène troublant de notre époque et constitue une grave menace pour la paix et la sécurité internationale. Les dirigeants ont convenu d’échanger des points de vue sur leurs efforts visant à lutter contre le terrorisme et à contrer l’extrémisme violent et l’incitation à la terreur. Les cinq leaders ont convenu d’explorer la possibilité de renforcer davantage la coopération conjointe dans les domaines de l’industrie de la défense, la cybersécurité, les menaces hybrides, la non-prolifération et l’échange d’informations et de savoir-faire

10- Le V4 et l’État d’Israël ont convenus que la lutte contre la crise migratoire actuelle doit etre attaquée à ses origines. Les dirigeants ont partagé l’opinion selon laquelle une coopération étroite avec les États d’origine et de transit devrait être maintenue. Dans ce contexte, les dirigeants de la V4 et de l’État d’Israël ont souligné l’importance des efforts diplomatiques visant à une résolution pacifique et durable des conflits et à la stabilisation. Ils ont également discuté de la nécessité de favoriser la bonne gouvernance et la croissance économique durable dans les États d’origine des migrants économiques

11- Le V4 et l’État d’Israël ont discuté du processus de paix au Moyen-Orient et ont réaffirmé la nécessité d’une solution fondée sur la reconnaissance mutuelle et des dispositifs de sécurité efficaces. Les dirigeants de la V4 ont réaffirmé leur soutien à une solution bidirectionnelle viable et au droit d’Israël de vivre dans la sécurité et la coexistence pacifique avec tous ses voisins, y compris les Palestiniens. Ils ont envisagé des moyens d’aider à promouvoir les négociations directes entre Israël et les Palestiniens. Les parties ont exprimé leur espoir que, dans le cadre de négociations bilatérales directes significatives, toutes les questions en suspens entre les parties israélienne et palestinienne pourraient être résolues. Les dirigeants ont souligné leur opposition à toute tentative de nuire à la légitimité d’Israël.

12- Les cinq dirigeants ont souligné leur détermination à promouvoir la coopération culturelle et les échanges entre les peuples, dans le but d’accroître la compréhension mutuelle de leurs cultures respectives et de sauvegarder la diversité culturelle. Ils ont décidé de rechercher des moyens de promouvoir davantage le patrimoine historique et culturel du peuple juif et de l’État d’Israël en langues hongroise, tchèque, polonaise, slovaque et l’éducation historique et culturel des États membres du V4 en Israël, dans les écoles et les établissements d’enseignement respectifs.

13- Les ministères des affaires étrangères, qui remplissent leur rôle de coordonnateurs majeurs dans la portée des questions examinées aujourd’hui, continueront de se consulter régulièrement afin de surveiller et orienter l’avancement des projets entrepris ainsi que d’identifier les éventuels moyens d’élargir les politiques et la coopération économique.

Le V4 et l’État d’Israël ont reconnu la nécessité d’intensifier leur dialogue politique et de poursuivre leurs échanges de haut niveau, à condition que toutes ces activités soient complémentaires à la coopération bilatérale. Les premiers ministres du groupe de Visegrad ont accepté l’invitation du Premier ministre Benjamin Netanyahu à la prochaine réunion du sommet V4 avec Israël qui se tiendra en 2018 dans l’État d’Israël.

Post Scriptum, 15 d’agost del 2017.

Manfred Gerstenfeld (erudit analista israelià esmentat anteriorment en aqueix bloc) ha publicat en versió francesa al JForum d’abans d’ahir aqueix documentat article valorant la visita de Netanyahu a Budapest:

La visite récente du Premier Ministre israélien Binyamin Netanyahu à Budapest – la première visite d’un Premier Ministre israélien depuis la chute du communisme – s’est attirée une certaine publicité internationale. Les médias ont fait des reportages sur sa rencontre avec le Premier Ministre hongrois Viktor Orbán et avec les dirigeants des pays du groupe de Visegrád, la Hongrie, la République tchèque et la Slovaquie. Pourtant, dans leurs compte-rendus, beaucoup d’organes de presse n’ont pas mis la focale sur les questions qui comptaient vraiment.

Orbán dirige le parti Fidesz de centre-droit. Il a déclaré dans un communiqué public, après sa rencontre avec Netanyahu, que la Hongrie avait gravement fauté en coopérant avec l’Allemagne nazie, au cours de la Seconde Guerre Mondiale et qu’elle n’avait pas protégé ses Juifs[1]. Il a aussi déclaré que le Hongrie protégera tous ses citoyens à l’avenir[2]. Pourtant, dans un passé récent, Orbán a aussi fait l’éloge du dirigeant hongrois Miklos Horthy, qui a longtemps mené les destinées du pays (1920-1944) et qui était un allié d’Hitler[3].

La déclaration d’Orbán concernant la culpabilité de son pays dans la Shoah était importante sur le plan politique aussi. Une telle reconnaissance de la responsabilité hongroise dans la Shoah n’est pas sans précédent : Plusieurs premiers ministres hongrois, dont Gyula Horn,[4] Péter Medgyessy[5] et Ferenc Gyurcsany[6] ont reconnu les crimes de guerre de leur pays ou présenté des excuses.

Dans une étude de 2013, 91% des Juifs de Hongrie déclaraient que l’antisémitisme n’a cessé d’augmenter au cours des cinq dernières années, un pourcentage plus élevé que dans sept autres pays faisant l’objet de la même enquête. 90% des Juifs de Hongrie perçoivent l’antisémitisme comme un problème dans leur pays[7] . L’antisémitisme n’a pas diminué depuis. L’extrême-droite et le parti antisémite Jobbik a obtenu 20% des voix lors des élections de 2014[8]. Son chef, Gabor Vona, tente actuellement de faire, d’une certaine manière, évoluer le parti vers le centre afin de devenir un sérieux rival de Fidesz, avant les élections qui se dérouleront en 2018[9].

Les pays ne changent pas leur culture du jour au lendemain. La Hongrie s’inscrit dans une longue histoire d’antisémitisme qui remonte à de nombreuses années, bien avant sa collaboration avec les Allemands au cours de la Shoah.[10]. Les régimes communistes d’après-guerre ont parfois réprimé l’antisémitisme [ou l’ont déguisé en déviationnisme « sioniste » et/ou « petit-bourgeois »]. Cependant, après leur chute en 1989, il a rapidement redressé la tête. Pourtant, alors qu’on constate l’expression d’un antisémitisme verbal extrême [tags, slogans], pour une large part, il n’est pas devenu violent[11]. Cela pourrait cependant changer. Comme dans la plupart des pays européens, les Juifs vivant en Hongrie doivent prendre conscience que cet antisémitisme est une partie intégrante de la culture européenne. Son intensité varie d’un pays à un autre. Alors qu’il faut résolument combattre l’antisémitisme, il est bien trop enraciné pour être éliminé.

La campagne d’affiches du gouvernement hongrois contre le milliardaire américain George Soros a suscité beaucoup l’attention. Soros promeut l’installation de réfugiés du Moyen-Orient en Hongrie et dans tous les autres pays européens. La politique d’ingérence menée par Soros est considérée comme hostile par le gouvernement hongrois[12]. La campagne du gouvernement a aussi été exploitée par des antisémites qui ont dessiné des graffitis sur les panneaux publicitaires. En conséquence, les Juifs de Hongrie se sont inquiétés de l’antisémitisme qui entourait cette campagne.

Certains de ces Juifs ont demandé à Netanyahu d’annuler sa visite. Un Premier Ministre israélien rencontre de nombreux dirigeants sans que cela indique qu’il est en plein accord avec tous les aspects de leur politique. Par exemple, Netanyahu s’est rendu en visite aux Pays-Bas.

Cela ne signifie pas qu’il soit d’accord avec le refus continuel du gouvernement actuel de reconnaître les manquements majeurs de ses prédécesseurs envers les Juifs au cours de la Seconde Guerre Mondiale. Pas plus que Netanyahu ne doit approuver l’immigration massive incontrôlée qui s’y installe, de gens en provenance des pays musulmans où l’antisémitisme est très répandu. Cette immigration est la menace la plus importante contre les Juifs de Hollande et Israël dans ce pays depuis la Shoah.

Ce n’est pas leur seul aspect inquiétant de la réalité hollandaise,à propos d’Israël. Une étude de 2011, réalisée par l’Université de Bielefeld a découvert que près de 39% des Néerlandais sont d’accord avec l’allégation suivante : « Israël mène une guerre d’extermination contre les Palestiniens ». La configuration statistique en Hongrie était à peine différente : 41%.[13].

L’Ambassadeur israélien en Hongrie s’est exprimé contre l’antisémitisme. Le bureau des affaires étrangères israélien a expliqué la position israélienne dans un communiqué en disant qu’elle ne signifiait « en aucune façon de délégitimer la crique de George Soros, qui sape continuellement les fondements des gouvernements démocratiquement élus d’Israël en finançant des organisations qui diffament l’Etat Juif et cherche à lui dénier son droit légitime à se défendre[14]« .

Concernant la rencontre de Netanyahu avec les dirigeants des pays du groupe de Visegrád [dont le prochain sommet 2018 se tiendra en Israël], l’attention des médias s’est principalement focalisée sur les remarques cinglantes que Netanyahu a faites à propos de l’Europe (apparemment) sans réaliser qu’un micro ouvert enregistrait ses propos. Une partie de ses remarques était exacte, en substance, même s’il les aurait certainement formulées autrement s’il avait réalisé que ses déclarations n’étaient plus du domaine privé[15].

Le niveau d’antisémitisme diffère selon les pays du groupe de Visegrad. En 2014, une étude de la LDA a posé 11 questions fondamentales concernant les attitudes antisémites classiques dans un certain nombre de pays. Elle démontrait que 45% des Polonais adoptent des attitudes antisémites. En Hongrie, la configuration se situait à 41% et en République tchèque, à 13%. Il n’y a pas de données disponibles, concernant la Slovaquie. Quand on leur demande si les Juifs parlent encore trop souvent de ce qu’il leur est arrivé durant la Shoah, 62% des Polonais répondent que « oui », quand 61% des Hongrois sont d’accord avec cette proposition. 44% des Tchèques ont répondu affirmativement à cette même question[16].

En 2004, j’ai interviewé Mark Sofer, alors Directeur-Général adjoint au Ministère israélien des Affaires étrangères. A cette époque, les pays de Visegrád et plusieurs autres de l’Est venaient juste de rejoindre l’U.E. Il me disait alors : « Le sens commun nous dit que l’accession de ces pays à l’U.E est positive pour Israël. Pour une fois, la sagesse populaire pourrait bien avoir raison[17] ». Il s’est, effectivement, déjà avéré qu’elle avait raison. Ces pays-là et d’autres pays d’Europe centrale soutiennent souvent Israël au sein d’une Union Européenne, fréquemment hostile à Israël. Ils sont aussi importants pour les investisseurs israéliens.

Une autre raison pour laquelle ces pays sont importants, non seulement pour Israël, mais aussi pour la communauté juive européenne, c’est qu’ils s’opposent à une immigration musulmane incontrôlée. Les migrants sont, dans une très large mesure, des Musulmans du Moyen-Orient. Bruxelles et les dirigeants des pays européens savent pertinemment que les immigrés musulmans ont été endoctrinés par une propagande extrémiste antisémite tétée avec le lait de leur mère, depuis leur plus tendre enfance. Un conseiller de la Cour Européenne de Justice veut que celle-ci rejette l’appel lancé par la Hongrie et la Slovaquie contre la décision du Conseil de l’Europe imposant que tous les membres de l’U.E doivent prendre des centaines de demandeurs d’asile[18].

Pourtant, les dirigeants de l’U.E n’en ont cure. La chose décente à faire aurait été d’examiner scrupuleusement la mentalité des Musulmans immigrant en Europe de façon à ce que ces soit-disant démocraties libérales n’aient pas à admettre à rebrousse-poil des immigrants notoirement antisémites. Puisque ce n’est pas le cas, la politique restrictive des pays de Visegrád consistant à ne pas recevoir d’immigrés est préférable. De cette façon, à l’avenir, il restera quelques pays européens au moins où les musulmans incitateurs à la haine des Juifs ne joueront pas un rôle prédominant.

Post Scriptum, 25 de juliol del 2018.

Cyrille Bret és entrevistat abans d’ahir pel digital Atlantico: “Israël se tourne vers l’Europe de l’Est, Orban trouve un appui en Netanyahou“:

Atlantico.fr : Alors que les relations entre la Pologne et Israël sont au plus bas depuis la promulgation de la loi sur la mémoire polonaise à Varsovie, il semblerait que les relations soient en revanche excellentes entre Jérusalem et Budapest. Les deux hommes qui se sont rencontré vendredi ont avancé qu’ils avaient un “socle patriotique commun”. Qu’est-ce qui rapproche la Hongrie “illibérale” d’Orban et le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou ?

Cyrille Bret: La politique étrangère du Premier ministre Netanyahou est depuis longtemps marquée par la Real Politik.
Avant tout guidé par le souci de maintenir sa coalition à la Knesset, de préserver son autorité malgré les affaires frappant son entourage et par la volonté de renforcer Israël dans un contexte national et régional peu favorable, le Premier ministre israélien, en fonction depuis 2009, a progressivement développé une véritable « politique européenne » en s’appuyant sur certains leaders d’Europe orientale, au premier chef le Premier ministre hongrois récemment réélu, Viktor Orban.

Les convergences entre Viktor Orban et Benjamin Netanyahou se sont manifestées avec une particulière acuité depuis la visite du leader du Likoud à Budapest. Les deux chefs de gouvernements avaient alors affiché une entente d’autant plus remarquée que les obstacles semblaient importants entre les deux lignes politiques. Viktor Orban avait en effet émis des déclarations louangeuses pour l’amiral Horthy pourtant impliqué dans la persécution des Juifs de Hongrie durant le Troisième Reich. De même, il avait noué une alliance avec le parti Jobbik et avait lancé une campagne marquée par un antisémitisme subliminal mais réel contre le financier américain d’origine hongroise, George Soros. Mais, malgré ces pierres d’achoppement, Budapest et Tel Aviv avaient trouvé un terrain d’entente. Celui-ci a de nouveau été récemment mis en évidence lors de la récente visite du Premier ministre hongroise en Israël.

Plusieurs intérêts peuvent réunir les deux hommes. D’une part, un certain rapport avec l’Union européenne : avocat du souverainisme contre les tendances fédéralistes de l’Union, Viktor Orban a besoin de rallier autour de sa position des soutiens intra-européen (au sein du groupe de Visegrad qu’il a présidé) et des soutiens extra-européens (en Russie, en Israël). Quant à lui, le Premier ministre israélien fait face à la doctrine de l’UE concernant la nécessité de construire deux Etats pour résoudre le conflit avec les Palestiniens. Il cherche à Budapest un allié à l’intérieur de l’Union européenne. D’autre part, un certain rapport avec les contre-pouvoir : les deux leaders partagent une défiance explicite envers la presse, les ONG et institutions constituées qui pourraient limiter le pouvoir de leur majorité politique. C’est ce qui explique le pragmatisme du pouvoir israélien dans les rapports avec la Hongrie : la défense de la ligne politique intérieure prime tout.

Plus largement, quel lien le groupe de Visegrad peut-il entretenir avec Israël, qui semble vouloir se rapprocher d’eux devant la timidité des autres partenaires européens?

Le Premier ministre Netanyahou a pour but explicite de proposer aux membres du groupe du Višegrad (Tchéquie, Slovaquie, Hongrie et Pologne) de tenir leur prochain sommet à Jérusalem. Sa stratégique est-orientale vise à réunir ainsi plusieurs membres essentiels de l’Union européenne autour de la reconnaissance de Jérusalem comme capitale d’Israël.

Pour le gouvernement Netanyahou, cela constituerait une victoire symbolique dans la mesure où l’implantation de l’ambassade américaine à Jérusalem a suscité l’opposition de l’Union européenne. Pour les gouvernements du Groupe de Visegrad, un rapprochement avec Israël présenterait plusieurs avantages : d’une part, les dédouaner des accusations d’antisémitisme et de xénophobie à leur encontre, d’autre part, développer les liens avec une économie innovante, des marchés financiers alternatifs à ceux de l’Europe et avec une main-d’œuvre très qualifiée, sans compter l’inscription dans l’espace de la méditerranée orientale. Avec le développement (encore à confirmer) d’une relation forte entre Israël et le V4, celui-ci gagnerait encore en notabilité.

Les relations en Europe de l’Est sont un point clé de la stratégie d’Israël. Mais comment s’articule la relation entre Israël et la Russie ?

La Russie et Israël ont une relation complexe et très riche. Pour la comprendre, il faut garder quelques éléments en tête : d’une part, plus d’un million de citoyens de Russie viennent de l’ancien URSS, doit plus de 10% de la population de cet Etat qui compte 9 millions d’habitants ; d’autre part, la Russie entretien des liens économiques très denses avec Israël notamment grâce à cette diaspora ; enfin, la Russie a noué une alliance avec l’Iran qui l’oppose à Israël. Mais, pour revenir à la Realpolitik du gouvernement Netanyahou, Israël a réussi en partie à tourner cette difficulté en avantage. Depuis le début de l’année, il se tourne vers la Russie pour obtenir le retrait des troupes iraniennes postées en Syrie à proximité de la frontière israélienne. On le voit à nouveau, malgré des divergences importantes, Israël développe envers la Russie une politique extrêmement pragmatique.

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