Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 de juny de 2024
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Collectif Nous vivrons: « Pour la République, on a trois semaines »

Le collectif Nous vivrons, nascut a França l’endemà de la massacre gihadista palestina del 7 d’octubre contra Israel, es mobilitza contra l’antisemitsime i fa públic aqueix manifest al setmanari Le Point  en vistes a les eleccions parlamentàries avançades al 30 de juny vinent.

On en est où ? Avant ? Juste avant ? Longtemps avant ? Ou ça a déjà commencé ? Et surtout est-ce que vous pensez que l’on peut s’en sortir ? » La Fièvre, la série politique à succès, mais aussi celle avec laquelle nous nous sommes réveillés au lendemain des élections européennes. Celle qui pourrait nous clouer au lit, ou au contraire, celle que l’on pourrait décider de faire redescendre. On a trois semaines.

46,7 % des Français qui ont voté ont fait le choix d’un parti populiste. RN, LFI, Reconquête !. Les extrêmes ont remporté la partie. Est-ce que c’était couru d’avance ? Est-ce que c’est justifié ? Est-ce qu’on aurait pu l’éviter ? C’est une chose de jouer à se faire peur, c’en est une autre de faire basculer la France des Lumières dans l’obscurantisme.

Après plusieurs semaines d’une campagne abjecte qui a placé la haine des juifs pour certains, le rejet des musulmans pour d’autres, au cœur du débat politique et médiatique, c’est la chute : le 30 juin, le Rassemblement national, Reconquête ! et leurs alliés LR, qui n’ont désormais de républicains que leur sigle, pourraient accéder au pouvoir. Pendant ce temps-là, le PS pactise avec les pyromanes de La France insoumise. « L’homme libre est celui qui n’a pas peur d’aller jusqu’au bout de sa pensée », disait Léon Blum, président du Conseil du Front populaire. Le vrai.

Mais ce qui compte, ce n’est pas la chute, c’est l’atterrissage. Aucune compromission pour les républicains. Les vrais. Ni facho. Ni facho. Le RN de Le Pen reste le FN de Le Pen. La France insoumise de Mélenchon n’est autre que le porte-voix des idées nauséabondes de Soral et Dieudonné. Nous ne sommes pas dupes. La haine des uns nourrit celle des autres.

La France n’est pas austère. Les Français ne sont pas racistes. Alors que certains voudraient nous faire croire que le vivre-ensemble est un concept démodé, d’autres que lutter pour les droits des uns devrait se faire au détriment de ceux des autres, que nous ne serions que des communautés avec des intérêts particuliers, nous, républicains, refusons l’assignation. Nous faisons bloc.

L’antisémitisme n’est pas une promesse de campagne. Le racisme n’est pas un projet de société. On ne combat pas l’antisémitisme avec des racistes. On ne combat pas le racisme avec des antisémites. Quand l’extrême gauche et l’extrême droite voudraient nous faire participer à l’Euro de la xénophobie, nous les renvoyons aux vestiaires en mobilisant une nouvelle équipe. L’équipe de France.

L’union nationale n’est pas réservée qu’aux compétitions sportives. Soyons au rendez-vous. On ne joue pas avec la République, on la protège. Ce n’est ni négociable ni discutable. On doit faire front. En conscience, en responsabilité. Se retrouver, protéger nos intérêts communs, (re)faire nation, ce n’est pas non plus un vœu pieux. En restant solide sur nos appuis. En ne prêtant allégeance qu’aux valeurs de liberté, égalité, fraternité, qui nous honorent.

Post Scriptum, 19 de juny del 2024.

Michèle Mazel, avui a Tribune Juive:  “Un vent mauvais souffle sur la France“. Le souvenir des années de guerre, de la collaboration, de la persécution et la déportation des Juifs de France s’estompe peu à peu. Les vieux démons se réveillent et font peau neuve pour s’adapter à la nouvelle réalité.

L’antisémitisme et ses manifestations sont interdits par la loi et censés être sévèrement réprimés ? Qu’à cela ne tienne : ils ont un nouveau cri de ralliement : combattons pour la Palestine et luttons contre le sionisme génocidaire. « De la rivière à la mer – du Jourdain à la Méditerranée – la Palestine sera libre » scandent les foules

Finissons-en avec cet État juif, et dans ce but n’hésitons pas à l’attaquer sur tous les fronts. À l’ONU où on prête une oreille complaisante à ses détracteurs ; dans les universités où le long travail de sape de l’Islam a ouvert la brèche, et devant les institutions juridiques internationales mais aussi nationales comme on vient de le voir en France.

Il s’est trouvé un tribunal, saisi par des organisations propalestiniennes, pour interdire aux Israéliens l’entrée à l’exposition Eurosatory. Une interdiction juridiquement intenable en droit français. Il faut dire que le président Macron avait ouvert la voie en interdisant la participation des sociétés israéliennes à cette exposition. « Les conditions ne sont plus réunies pour recevoir les entreprises israéliennes sur le salon français, dans un contexte où le président de la République appelle à ce que les opérations israéliennes cessent à Rafah », avait indiqué le ministère des Armées qui ne s’était pas autrement ému de la participation de la Turquie et de la Chine, puissances hautement pacifiques sans doute.

Mais le tribunal de Bobigny est allé plus loin encore, invoquant l’ordonnance du 24 mai de la Cour Internationale de Justice (CIJ) rappelant Israël à ses obligations au regard de la convention sur le génocide. Le juge n’avait sans doute pas remarqué que ladite cour s’était bien gardée d’ordonner un boycott militaro-commercial à l’encontre d’Israël ou même de demander l’arrêt des opérations militaires à Rafah ; elle n’avait d’ailleurs pas jugé que ces opérations étaient constitutives de génocide. L’arrêt de la cour de Bobigny a été cassé, mais il ne faut pas se leurrer, il y en aura d’autres, compte tenu de l’orientation bien connue de la magistrature en France.

Lisez cette petite nouvelle qui n’a pas fait la Une en Israël : « Sept personnes, dont une journaliste, ont été interpellées mardi 18 juin après leur « introduction » dans les locaux parisiens d’une entreprise « chargée notamment de fabriquer des puces intégrées dans les drones israéliens à destination de la Palestine », selon le parquet de Paris. » À destination de la Palestine ? Quelle Palestine ? Pour le moment d’ailleurs, c’est plutôt le nord d’Israël qui est visé quotidiennement par les drones du Hezbollah. Quant à l’entreprise en question, la fabrication de puces à usage civil et militaire ne constitue qu’une infime partie de ses activités. Cela a suffi pour en faire la cible de quelques fanatiques. Ils ne s’arrêteront sans doute pas là.

Post Scriptum, 22 de març del 2025.

Avui es manifesten pels carrers de França els antisionistes (LFI, CGT…) amb el lema “Contre le racisme et l’antisémitisme”, arrossegant totes les seves contradiccions (palestinisme, islamo-gauchisme…), com assenyala Céline Pina a Causeur,  utilitzant les imatges de Pétain i Le Pen però emprant la propaganda antijueva dels anys trenta. Le Figaro n’ha fet una crònica il·lustrativa de tot plegat.

Ahir un article col·lectiu aparegut a Le Monde posava les coses al seu lloc: “Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme !

A l’initiative du collectif Nous vivrons, un collectif de plus de 200 personnalités, parmi lesquelles Elisabeth Badinder, Aurore Bergé et François Hollande, souligne, dans une tribune au « Monde », la montée d’un antisionisme qui cache un antisémitisme actif.

« Sionistes, fascistes, c’est vous les terroristes ! », c’est ce que l’on entend depuis des mois dans toutes les manifestations dites « propalestiniennes ». L’antisionisme est à la mode. Le déroulé est simple : le sionisme est un colonialisme qu’il faut éliminer. Cette simplification de l’histoire ne dit rien de l’histoire du peuple juif, d’une émancipation qui arrive trop tard, des pogroms qui tuent, d’une Shoah qui extermine. Inscrire le sionisme sur le terrain décolonial est un biais historique permettant de se considérer du « bon côté de l’histoire ». Cela parle de tout, sauf du projet sioniste visant à l’autodétermination et à l’émancipation du peuple juif.

Partant de cette lecture, tout y passe : l’anti-impérialisme, l’antifascisme, l’anticapitalisme. Et, surtout, beaucoup de complotisme, mais sans jamais se revendiquer de l’antisémitisme. Comme le disait, dans les années 1970, le philosophe Vladimir Jankélévitch [1903-1985], « l’antisionisme est une incroyable aubaine, car il nous donne la permission – et même le droit, et même le devoir – d’être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite. Et si les juifs étaient eux-mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux. Il ne serait plus nécessaire de les plaindre ; ils auraient mérité leur sort ». Nous en sommes là.

Depuis le 8 octobre 2023, nous assistons à un relativisme des massacres du 7 octobre 2023 et à une condamnation du sionisme. En résumé, si les juifs n’étaient pas là, tout cela ne serait pas arrivé. C’est ainsi que le « sale sioniste » a remplacé le « sale juif ». On ne s’attaque plus au peuple « déicide » mais au peuple « génocidaire ».

On ne reproche plus aux juifs de vouloir contrôler le monde mais aux sionistes de vouloir contrôler les terres. Ces terres qui font la taille de la Bretagne et qui rassemblent plus de la moitié des juifs du monde dans le seul Etat juif de la planète. « Si vous le voulez, ce ne sera plus un rêve », disait Theodor Herzl [1860-1904], père du sionisme moderne, à la fin du XIXe siècle. Le sionisme, c’est un idéal d’émancipation, un ancrage durable, un barrage à la haine, un rempart à l’extermination. Le sionisme, c’est ce qui devait permettre aux juifs de décider de l’avenir de leurs enfants.

Selon une étude de l’IFOP publiée le 3 mars, le sionisme vaut à ces enfants juifs que 37 % de leurs camarades d’école « refusent de nouer certaines relations amicales ou sentimentales avec eux en raison de leur soutien à Israël ». La mécanique est rodée. Les juifs sont des sionistes, les sionistes sont des fascistes, les fascistes sont des génocidaires.

Tout juif soutenant le sionisme devient coupable, tout juif attaché à Israël est condamné. L’antisionisme essentialise. L’antisionisme déshumanise. L’antisionisme assigne les juifs de la diaspora à prendre position sur la politique du gouvernement israélien. A quel titre ? Sachant, par ailleurs, que seuls les juifs antisionistes auraient le droit au soutien des nouveaux antiracistes. Les autres sont non seulement responsables des violences dont ils font l’objet, mais ils en sont comptables. Parce qu’ils sont du « mauvais côté de l’histoire ».

L’antisionisme est du révisionnisme. Le 29 novembre 1947, l’Assemblée générale de l’ONU vote la résolution 181 visant à la création d’un Etat juif. Le 14 mai 1948, David Ben Gourion [1886-1973] proclame l’indépendance de l’Etat d’Israël. Quatre-vingts ans après, du parvis de Columbia à celui de Sciences Po, des réseaux sociaux à l’Assemblée nationale, la légitimité de l’Etat d’Israël est non seulement remise en cause mais de nouveaux plans de partage sont suggérés. Sans consulter les concernés. On parle d’un foyer binational dans le meilleur des cas. Plus souvent d’une Palestine « from the river to the sea » (« de la rivière à la mer »), rayant le foyer juif de la carte. Pourquoi une cause en effacerait-elle une autre ? Nous sommes pour la coexistence de deux Etats démocratiques. Ni antisionisme ni suprémacisme, nous reconnaissons les mêmes droits à tous les peuples.

Le 7-Octobre a bouleversé nos certitudes. Il a changé la vie des Français juifs : 57 % des actes racistes touchent 0,6 % de la population française. On ne doit plus pouvoir être antisémite impunément. Selon les chiffres du ministère de l’intérieur, un tiers des actes antisémites recensés en 2024 étaient motivés par la cause palestinienne. Pour que l’antisionisme ne serve plus de prétexte à l’antisémitisme, c’est à la République de protéger les juifs en intégrant dans sa loi l’antisionisme comme nouvelle forme d’antisémitisme. Il ne s’agit pas ici de museler la critique légitime de la politique d’un gouvernement israélien auquel le sionisme survivra, mais de condamner l’antisionisme qui frappe, l’antisionisme qui viole, l’antisionisme qui discrimine, l’antisionisme qui humilie.

C’est, comme l’écrivait Martin Luther King [1929-1968] dans sa lettre à un ami antisioniste, en 1967, cet « antisionisme qui est de la discrimination envers les juifs parce qu’ils sont juifs. En un mot, c’est de l’antisémitisme » qui ne doit plus être toléré et qui doit être puni par la loi. Avant que les antisémites ne fassent la loi, parce que la République ne leur appartient pas.

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