Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

1 d'abril de 2022
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Anotacions sobre la teoria de la interseccionalitat i les “lluites compartides”

La teoria de la interseccionalitat és una eina creació intel·lectual inicialment pensada per comprendre de manera crítica la multidimensionalitat de les relacions de dominació al si de les societats contemporànies. Pel lingüísta francès Jean Szlamowicz: «L’intersectionnalité est une revendication militante qui n’a aucune réalité scientifique», segons explica encertadament ahir a Le Figaro.

La sociòloga alemanya Karin Stögner, segons un compendi del seu pensament publicat abans d’ahir per JForum: “L’intersectionnalité une approche qui exclut l’antisémitisme“, del qual val la pena retenir aqueix paràgraf: “L’intersectionnalité est un instrument analytique pour comprendre de manière critique la multidimensionnalité des relations de pouvoir. Il est apparu pour la première fois dans les années 1970, dans les débats sur le Black Feminism et signalait une lutte intersectionnelle, c’est-à-dire une lutte sur deux fronts : contre le sexisme au sein du mouvement des droits civiques et contre le racisme au sein du mouvement des femmes. À cet égard, l’intersectionnalité a toujours été à la fois un concept analytique et une pratique politique. Actuellement, l’antisémitisme mondial n’est que rarement inclus dans la théorie intersectionnelle, et les Juifs sont souvent exclus des mouvements sociaux féministes antiracistes qui prétendent être guidés par l’intersectionnalité. L’orientation antisioniste véhémente de certains de ces mouvements, qu’il s’agisse de la Marche des femmes sur Washington , de la Chicago Dyke Marchou Black Lives Matter , pose la question : pourquoi le cadre de l’intersectionnalité exclut-il systématiquement l’antisémitisme ? Dans cet essai, je vais d’abord opposer l’antisémitisme et le racisme, avant de montrer que la recherche sur l’antisémitisme et l’intersectionnalité ne doivent pas nécessairement s’exclure. Je poursuivrai en développant une approche spécifique de l’intersectionnalité qui considère les idéologies les unes par rapport aux autres, lit l’antisémitisme lui-même comme une idéologie intersectionnelle et lit les formes de théorie et de pratique intersectionnelles qui excluent les Juifs comme invoquant eux-mêmes l’antisémitisme”.

Al nostre país la teoria de la interseccionalitat ha estat majoritàriament acollida de manera acrítica, superficial i dogmàtica, per exemple, l’inefable Jordi Cuixart pregona arreu les “lluites compartides”, mentre menysté la defensa de la llengua, la cultura i la nació catalana que haurien de ser les prioritats d’Òmnium Cultural, (només cal veure el paper mesell que està fent respecte del quatripartit de la vergonya que acata la imposició del 25% de castellà a l’escola). L’única lluita compartida és per la independència, la resta només són cabòries emprades per estroncar tota mena de crítica envers les “teories del gènere” o l’islamisme polític.

Post Scriptum, 24 de setembre del 2022.

Ahir, a Le Figaro Jean-François Braunstein déconstruit la «déconstruction»: «La religion woke» (Grasset, 2022). Dans son dernier ouvrage, le philosophe avance une hypothèse qui permet de comprendre les tenants et aboutissants du mouvement woke. Selon lui, cette pensée qui a infusé les élites universitaires et le monde médiatique s’apparente davantage à une religion qu’une idéologie.

Moqué, raillé ou admiré, le mouvement woke fait l’objet de nombreux articles, polémiques et tribunes dans la presse. Les axiomes wokes ont effectivement de quoi faire pouffer : «le barbecue est viriliste»,«les hommes peuvent être enceints», «les mathématiques sont racistes», etc. Autant d’assertions tournées en dérision ou suscitant l’exaspération, voire le courroux de certains. Pourtant, la pensée woke continue d’infuser des élites universitaires aux personnalités médiatiques jusqu’à nos politiques. Comment comprendre la lente propagation de cette idéologie post-moderne, inspirée du déconstructivisme, qui s’oppose à la raison même ?

Le philosophe et professeur émérite à l’université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-François Braunstein avance dans son dernier ouvrage, La religion woke (Grasset) une hypothèse qui permet de comprendre les tenants et aboutissants d’un tel projet : non pas philosophique, idéologique ou politique, le wokisme s’apparente en réalité davantage à une religion. Rites, textes sacrés, blasphème, anathèmes… Si le wokisme prie pour l’avènement d’une société plus égalitaire et bienveillante, son application concrète tend davantage à ressembler à une Inquisition. Le philosophe se livre à une exégèse patiente et exhaustive des conditions d’apparition du wokisme et de sa transformation en culte post-moderne. Comme toute religion, le wokisme s’est doté de textes fondateurs et d’apôtres qui transmettent ses idées inviolables (on trouve à titre d’exemples Robin DiAngelo pour le canon anglo-saxon, Éric Fassin, Elsa Dorlin ou encore Houria Bouteldja pour le credo francophone).

Au sein de l’église woke, il n’est absolument pas question de pardonner à ceux qui n’épousent pas les thèses véhiculées par la révélation de la French Theory. Il est en revanche courant de dénoncer les impies, et d’excommunier quiconque n’obéit pas aux préceptes du wokisme. Exemple saisissant, le traitement réservé à J.K. Rowling, l’auteur de la saga Harry Potter, qui refusa l’un des versets du nouveau culte en continuant d’affirmer les différences biologiques entre les hommes et les femmes. Dans un name and shame époustouflant, l’auteur fut accusée de «transphobie» et de «fascisme». Celle qui fut à l’origine de la saga qui fit rêver les enfants des années 1990 et 2000 se trouve désormais mise au ban et infréquentable. D’autres anathèmes viennent justifier l’excommunication des réfractaires au wokisme : grossophobe, validiste, lesbophobe, homophobe, négrophobe, islamophobe etc. Comme péché originel, la masculinité, le «privilège blanc»… Les Blancs sont jugés responsables des oppressions de leurs aïeux, les hommes de 2022 rendus comptables des siècles d’inégalités passées entre les hommes et les femmes. Dans cet horizon, radical, la «masculinité toxique» (qui n’émane que de l’homme blanc) doit absolument être condamnée et surtout pas discutée, nuancée, réfléchie. L’homme occidental blanc est «systémiquement» raciste, «systémiquement» sexiste, et à cela s’ajoutent d’autres motifs d’excommunication : homophobe, transphobe etc. La déconstruction de tout ce qui touche à cet héritage occidental constitue une forme de pèlerinage que chaque fidèle doit s’assurer d’accomplir.

Exemples en main, le philosophe explore avec précision l’histoire quasi-théologique du wokisme, de l’origine du terme reprenant le slogan de Marcus Garvey, prophète rastafari et militant noir, «Wake up Africa!», jusqu’aux discours politiques sur la fragilité blanche et les barbecues masculinistes. Revenant aux origines de la french theory (ou plus précisément de la poststructuralist theory), Jean-François Braunstein met en lumière la spécificité de cette nouvelle religion, qui émane de l’antre du savoir même, l’université, et des chercheurs, ses prophètes. Par paresse intellectuelle, les universitaires adoptent aveuglément des concepts façonnés pour ne pas «offenser» les victimes de toutes les discriminations qu’ils étudient. Ainsi, les hommes peuvent être enceints et les femmes dotées de pénis, puisqu’il convient de ne surtout pas froisser les personnes transgenres. Les universitaires épousent ces dogmes, s’affranchissant de toute forme de raison ou de remise en question.

Le wokisme apparaît comme l’antithèse du modèle républicain français, inspiré par la pensée des Lumières. S’opposant d’abord à l’universalisme, le wokisme fait perdurer l’idée de races par les théories racialistes. Dans cette logique, l’idée que les hommes sont tous égaux entre eux, sans distinction de couleur et d’origine représente, selon les thuriféraires du racialisme, la forme contemporaine la plus grave du racisme. La race représente, dans cette optique, un horizon indépassable. Pis encore, dans son ouvrage phare Fragilité blanche, Robin DiAngelo avance l’incroyable théorie que se défendre d’être raciste constitue l’expression la plus évidente… du racisme. Le nouvel antiracisme, révélation racialiste, rejette ainsi l’ancien : souhaiter qu’il existe un «humain universel» devient dans cette optique sidérante l’expression d’un racisme véritable. Ainsi, le wokisme rejette le traitement égalitaire des individus, hérité d’une pensée des Lumières jugée raciste.

Pour toutes ces raisons, et parce que le wokisme se radicalise et se construit de la même manière qu’un extrémisme religieux, l’ouvrage de Jean-François Braunstein nous exhorte à réagir ; au-delà du rêve d’une société bienveillante et égalitaire, c’est bien notre modèle – républicain, hérité des Lumières – que l’ogre woke tente d’avaler.

Post Scriptum, 6 d’abril del 2023.

Ahir, a Le Figaro: “Le philosophe Denis Maillard analyse les causes et conséquences du sentiment de colère qui traverse une partie du peuple français. La pluralité et l’imperméabilité des différentes revendications empêchent l’émergence d’un mouvement de contestation uni, affirme-t-il. «Non seulement les luttes ne convergent jamais, mais en plus elles restent imperméables les unes aux autres».

Post Scriptum, 2 de maig del 2023.

Avui, a Le Figaro: Pour le journaliste d’investigation Thierry Vincent, spécialiste des radicalités politiques et auteur du livre Dans la tête des black blocs, vérités et idées reçues, les actions du black block gagnent en influence et ne se cantonnent plus aux militants de gauche radicale: «Désormais, des gens lambda rejoignent les activistes du black bloc ou le soutiennent».

Post Scriptum, 13 de març del 2024.

signa abans d’ahir a Le Figaro: “Manifestation du 8 mars. Avec l’idéologie intersectionnelle, l’antisémitisme a pris une nouvelle vigueur ». Un collectif qui marchait au nom des femmes victimes de l’attaque du 7 octobre a dû être exfiltré de la manifestation féministe du 8 mars à Paris, après avoir été la cible de projectiles et d’insultes. Simone Rodan-Benzaquen, directrice d’AJC Europe, y voit l’illustration d’une nouvelle forme d’antisémitisme en vogue.

Insultes antisémites, tentatives d’agression, menaces, jets de bouteilles et d’œufs : voici la panoplie d’agressions subies par les femmes juives des collectifs «Nous vivrons» et «No Silence» à l’occasion de la marche parisienne pour la Journée internationale des droits des femmes, le vendredi 8 mars. Les militantes de ces collectifs étaient venues porter la voix des Israéliennes, victimes de viols, de mutilations et d’assassinats par le Hamas lors de l’attaque du 7 octobre, certaines étant toujours otages du groupe terroriste. En amont, les organisateurs de «Nous vivrons» avaient validé chaque point de leur venue avec les organisatrices. Notamment venir sans drapeau israélien, «pour éviter de provoquer et pour que tout se passe bien». Mais cela n’a rien changé ; elles ont dû être exfiltrées de la manifestation.

Cet épisode survient après des mois de tensions au sein des mouvements féministes. Déjà, le 25 novembre, lors de la journée des violences faites aux femmes, ces mêmes collectifs avaient été expulsés par les autres organisations féministes, en plus du silence assourdissant d’une grande partie des organisations au sujet des viols et des mutilations sexuelles subies par les femmes israéliennes. En effet, la Fondation des femmes avait attendu jusqu’au 10 novembre pour condamner – «sans réserve» – les crimes sexuels commis par le Hamas. De son côté, «Nous toutes» avait écrit un message sur son compte Instagram le 26 octobre, appelant au cessez-le-feu, donnant un bilan des victimes à Gaza et dénonçant «les conséquences de la colonisation» sur les civils, sans un seul mot sur les crimes sexuels du Hamas. À l’international aussi, UN Women avait attendu 50 jours après le 7 octobre pour dénoncer les atrocités du Hamas envers les femmes, appelant donc le 25 novembre à des enquêtes, puis les condamnant – enfin ! – le 2 décembre dans un second communiqué et seulement après avoir été interpellé par des militantes anti-Hamas.

Un exemple éloquent était déjà l’évènement Women’s March aux États-Unis, créé en 2017, symbole de la résistance populaire et féministe à Trump, où des tensions avaient éclaté lorsque certaines leaders, notamment Linda Sarsour, une militante Américano-Palestinienne, avaient clamé qu’on ne pouvait pas être «féministe et sioniste» à la fois. En France aussi, l’influence des mouvements indigénistes se fait sentir. «Mon corps ne m’appartient pas. Aucun magistère moral ne me fera enfoncer un mot d’ordre conçu par et pour des féministes blanches» avait écrit Houria Bouteldja qui pense aussi qu’on ne peut «pas être Israélien innocemment» mais qui signe des pétitions aux côtés d’Annie Ernaux ou d’Adèle Haenel. Mais le féminisme n’est pas le seul mouvement impacté ; toutes les causes tendent à oublier leur universalité, privilégiant des agendas identitaires excluant. Ce phénomène est notamment aussi visible dans la lutte pour les droits de l’homme et l’antiracisme.

Aujourd’hui, ceux qui sont connus sous le nom de «woke» ont adopté des théories autrefois décrites comme marginales : postmodernisme, postcolonialisme, identitarisme, néomarxisme, justice critique, théorie de la race et intersectionnalité. Les Juifs ont, selon ces adeptes, été commodément rangés dans la catégorie des «Blancs» et le sionisme dans celle du «colonialisme» et du «racisme». Bien avant le 7 octobre c’est à travers la question d’Israël et du sionisme que certaines universités européennes et américaines sont devenues des foyers de l’antisémitisme contemporain. On assiste à des rassemblements pour mener des combats antiracistes d’où les Juifs sont, au minimum, exclus, au pire, attaqués. Ainsi, des étudiants juifs qui voulaient participer au mouvement «Black Lives Matter» se sont vus demander de signer une déclaration affirmant ne pas être sionistes. Depuis le 7 octobre, les choses se sont encore aggravées. Nombreux sont les étudiants qui vivent un enfer au quotidien, obligeant certains à quitter ou changer d’université.

L’antisémitisme a pris une nouvelle vigueur avec l’idéologie intersectionnelle, woke et décoloniale car elle parvient à combiner les formes les plus diverses de l’antisémitisme sous couvert d’antisionisme. C’est ainsi que les femmes du collectif «Nous vivrons» ont été insultées de «sales p**tes sionistes» au lieu du «sale juif» utilisé par les antisémites «traditionnels».

L’antisémitisme a historiquement su s’adapter aux discours prédominants de chaque époque pour se propager. Par le passé, il se manifestait à travers la religion et la science. Aujourd’hui, il se dissimule derrière des principes apparemment nobles comme l’antiracisme, les droits de l’homme, l’anticolonialisme et même le féminisme. Face à cette mutation, l’universalisme apparaît comme un rempart essentiel. Sans lui, la lutte identitaire menace de vider de leur substance les causes qu’elle prétend défendre, laissant au passage l’antisémitisme saper les fondements de notre société.

 

 

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