Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

1 de febrer de 2020
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Anotacions a Paul Melun: “La déconstruction des valeurs engendre une société du vide”

Paul Melun i Jérémie Cornet han publicat l’assaig “Les enfants de la déconstruction. Portrait d’une jeunesse en rupture” (Éditions Marie B, 2019) on fan la crítica del desconstructisme, el mètode analític emprat sobretot en la filosofia política i les ciències socials per anar a l’arrel del subjecte que hom estudia. Fent balanç dels efectes d’aqueix fenomen intel·lectual a Occident, els autors, educats a les universitats franceses pels acadèmics que han hegemonitzat la vida universitària francesa, troben que desconstruint hom arriba al buit social en matèria de valors capaços de cohesionar la col·lectivitat.

Aplicant aqueixa reflexió al nacionalisme, el català en concret, hom pot comprovar les conseqüències devastadores de les teories postnacionalistes en ple procés d’alliberament nacional. Per això trobo escaient reproduir el parer d’aqueixos “fills del desconstructivisme” entrevistats ahir per Le Figaro, ja que opinions com les seves són difícils de trobar a casa nostra:

Qui sont les «enfants de la déconstruction», et comment une école de pensée, fondée par des intellectuels français puis américains à partir des années 60, peut-elle avoir des conséquences concrètes dans le quotidien d’une génération?

Paul MELUN.- Nous nommons «enfants de la déconstruction» une génération, la nôtre, qui est née à partir des années 1990 et qui y évolue aujourd’hui. Parler volontairement «d’enfants» renvoie à un héritage quasi filial envers l’école de pensée de la déconstruction. Consciemment ou non, la philosophie postmoderne des années 1960 incarne une parentalité intellectuelle évidente dans la vie de notre génération.

Malgré les presque soixante années qui nous séparent de ce courant de pensée, il demeure partout, y compris dans les pans les plus intimes de la jeunesse occidentale. Le rapport à l’autre fondé sur l’individualisme, la passion pour le bonheur égoïste, le refus de tout ce qui peut incarner le respect ou l’autorité, sont autant de marqueurs de l’emprise de la déconstruction sur le XXIe siècle. Sans s’en rendre compte, avec le confort de se croire libre, cette génération avance dans un vide glaçant laissé en héritage par ceux qui ont déconstruit des millénaires d’histoire.

Dans ce livre, vous vous arrêtez sur quelques faits sociaux marquants: par exemple, la jeune génération drague sur Tinder mais ne fait plus d’autostop. De quoi ces changements de codes sociaux sont-ils le signe?

Oui, nous évoquons ces phénomènes car ils sont pour nous les marqueurs du passage vers un nouveau monde, que je définirais comme orwellien. Les apôtres de la déconstruction prétendaient libérer les individus du carcan social ou religieux en prônant la libération sexuelle mais c’est tout le contraire qui apparaît. Notre génération se cherche même des palliatifs, à l’instar de Tinder, pour interagir plus facilement tant la relation est devenue complexe. La rencontre amoureuse (avec Tinder) ou l’autostop (avec BlaBlaCar) sont désormais contractualisés… nul ne peut interagir librement sans avoir passé contrat au préalable. Toute légèreté ou incertitude est balayée.

C’est sur ce type d’usage que le capitalisme mondialisé embrasse la déconstruction. Leurs objectifs sont les mêmes: créer des individus libres de consommer toujours davantage sans la moindre préoccupation éthique ou morale.

Vous abordez aussi la question de la fracture entre les générations: s’est-elle intensifiée? À quoi le mesurez-vous? Et faut-il le déplorer?

La rupture générationnelle est un point très important de notre essai et me préoccupe beaucoup. La fracture entre les anciens et leurs contemporains n’est pas d’aujourd’hui bien sûr, mais celle que nous connaissons à présent est bien plus rude. La déconstruction, en abattant les figures traditionnelles (l’École, l’Église, l’État…) a rendu obsolètes tous les modèles qui nous rappellent à notre passé. Les générations de nos grands-parents en font partie. L’obsolescence des générations passées se matérialise par une volonté de la société d’isoler (Ephad, dispositifs de La Poste pour veiller sur nos parents…) et de rabaisser (jeunisme médiatique, dérision de la vieillesse et de la maladie…). C’est évidemment déplorable, une société ne peut se bâtir sur le mépris du passé. Le génie de notre civilisation repose en partie sur des fondations creusées par nos ancêtres, les mépriser c’est engendrer la société du néant, une civilisation du vide.

Avec les réseaux sociaux, nous sommes aussi devenus plus facilement sujets à la rivalité, qui est partout exacerbée?

Les réseaux sociaux ne sont pas la cause des maux évoqués précédemment. Ils ne sont qu’un palliatif, presque un médicament quotidien d’une société sans repères. Il faut d’abord rappeler qu’ils sont un instrument élaboré dans le berceau du capitalisme: les grandes universités américaines.

Ceci n’est pas anodin car ces lieux sont une concentration de rivalités et de concurrence libre et non faussée. Pas étonnant qu’ils véhiculent ainsi la rivalité et entretiennent l’individualisme. Leur force est de s’associer au désir de se démarquer inhérent, à cette nouvelle société du vide. Quel individu comblé de l’amour des siens et de la beauté de son existence aurait envie de rivaliser avec des instagrameurs aux existences mornes et artificielles? Aucun. Les réseaux sociaux se nourrissent des misères du temps pour acquérir un pouvoir d’influence et de surveillance qui inquiète aujourd’hui nombre d’États souverains.

Nous ne savons plus non plus voyager?

Absolument, et ceci est pleinement lié à la jonction entre la déconstruction et la mondialisation. Le voyage devrait avoir pour socle la découverte culturelle, le partage et l’incertitude. Or aujourd’hui un voyage de deux ou trois heures d’avion via un vol low-cost permet d’atteindre une autre mégapole mondialisée, en tous points similaire à celle de départ.

L’uniformisation des cultures et des modes de voyages est visible à quiconque entreprend de voyager dans les grands pays occidentaux. Ce sont les mêmes rues piétonnes, les mêmes enseignes, les mêmes visages pressés rivés sur leurs smartphones et la même nuit en auberge de jeunesse. Beaucoup soutiennent la diversité en France mais sont les partisans de l’uniformisation du monde… à titre personnel je vois plus de beauté dans un monde riche de la diversité de ses cultures que dans l’uniforme imposé de la mondialisation.

Très bien, mais ce que vous dites là est bien éloigné du discours habituel de l’UNEF, où vous militiez pendant vos études!

Croyez bien que je déplore par bien des aspects le discours de l’UNEF et que je le déplorais déjà lorsque j’y militais… Je m’étais engagé dans ce syndicat pour défendre les idéaux qui me berçaient: la gratuité de l’enseignement, la libre-pensée, la tolérance et quelques autres valeurs. J’ai rencontré certaines personnes individuellement formidables, mais aussi une infernale machine verticale écrasant toutes dissonances. J’ai assisté de l’intérieur à la mort du débat d’idées dans l’enseignement supérieur. La pensée déconstructionniste y a pris une part de plus en plus importante, à tel point que j’ai été vite marginalisé par des instances promptes à défendre la théorie du genre ou le «décolonialisme» au détriment de l’égalité des chances ou de l’accès à la culture pour tous. C’est à ce moment-là que j’ai choisi de partir et je ne regrette pas aujourd’hui de ne pas être de ceux qui censurent des conférences dans les universités.

Pour finir, dans ce que vous appelez le «crépuscule des valeurs», à quoi votre génération peut-elle encore se raccrocher pour regarder sereinement vers l’avenir?

Face au crépuscule des valeurs il est urgent de rebâtir sur des bases solides et je pense que la France a au cœur de son identité une formidable capacité créatrice. C’est parce que les problèmes que traversent la France et l’Occident sont colossaux qu’il faut avoir de l’espoir, et transformer l’espoir en projets.

La jeune génération doit mettre toutes ses forces et son génie créateur dans la préservation de son environnement. L’environnement écologique bien entendu, il s’agira de transformer en profondeur le pays pour faire de la France la grande nation de la protection de la planète demain, mais aussi l’environnement culturel et patrimonial, car préserver la planète c’est aussi préserver une culture, des savoir-faire et un territoire. Protéger notre planète et notre culture ne signifie pas abandonner la science, bien au contraire, l’espoir humain réside dans une capacité à découvrir sur Terre et dans l’espace de nouveaux horizons. Pour regarder sereinement l’avenir, la jeune génération doit se montrer souveraine dans ses choix et refuser la société du vide, elle doit reconstruire en s’appropriant son histoire. Si les dernières décennies ont été celles de la déconstruction, l’espoir des suivantes réside dans le réveil du génie français au service de la Terre, de la culture et de la science.

Post Scriptum, 6 de març del 2020.

A les envistes de la jornada feminista del 8 de març, Paul Melun publicà ahir a Le Figaro aqueixa punyent reflexió: “Miss France ou Koh Lanta, sexistes ? Les étranges priorités du Haut Conseil à l’Égalité”.

Post Scriptum, 11 de setembre del 2020.

Ahir, Paul Melun publicava aqueix article a Le Figaro: Critères de diversité aux Oscar: le retour de la propagande au nom de la diversité.

Post Scriptum, 7 d’octubre del 2020.

Paul Melun publica avui aqueixa punyent reflexió a Le Figaro: Alice Coffin, Pauline Harmange: Quand des féministes haïssent ouvertement les hommes.

Post Scriptum, 19 de març del 2021.

Article de Paul Melun abans d’ahir a Le Figaro, «L’UNEF est devenu un supplétif des activistes de la lutte racialiste»: la présidente de l’UNEF, Mélanie Luce, a admis que son syndicat organisait des réunions interdites aux Blancs, le syndicat étudiant connaît depuis plusieurs années une dérive raciste, qui fait des universités le foyer de l’islamo-gauchisme”.

Post Scriptum, 31 d’octubre del 2022.

Paul Melun, publica avui a Le Figaro:  “Dans les Deux-Sèvres, une manifestation d’activistes contre un projet de réserves d’eau pour l’irrigation en cas de sécheresse a donné lieu à des actes de grande violence. Ces ultras cherchent souvent un prétexte pour agresser les forces de l’ordre et détruire. En revanche, l’État doit apporter la plus grande attention à la question de l’eau. Les combats écologistes sont souvent le paravent de luttes intersectionnelles radicales».

Post Scriptum, 11 de gener del 2023.

Paul Melun, avui a Le Figaro:  «La gauche refuse de voir la détresse des homosexuels dans les quartiers islamisés».

Post Scriptum, 17 de maig del 2023.

Avui, a Le Figaro, Paul Melun assenyala: «La gauche a trouvé comme électorat de substitution les “bobos” et les jeunes de banlieue».

Post Scriptum, 3 de març del 2024.

Recupero un article de Paul Melun a Le Figaro del 15 de gener del 2021 que resumeix encertadament el ressultat de les “Théories du genre, non-binarité: «Prémices d’une civilisation déshumanisée». La volonté de pousser les théories autour du genre et de la déconstruction des identités sexuelles encourage l’avènement du transhumanisme et d’une humanité désincarnée.

Regonflés par la victoire à la Pyrrhus face au président Trump, les ayatollahs des théories du genre, semblent plus que jamais déterminés à porter l’estocade aux ruines de l’ancien monde. En France, les émissaires de la déconstruction, cette école de pensée hégémonique depuis mai 68, sont à pied d’œuvre pour parachever leur dessein: défier la nature et effacer l’histoire.

Quelques semaines, après ce Noël que le Président Macron n’a pas daigné souhaiter aux Français, voilà que les théories du genre font leur retour. À la télévision d’abord, avec un prime time du magazine Zone Interdite sur M6 au titre évocateur, «Ni fille, ni garçon: enquête sur un nouveau genre». Pendant un peu plus d’une heure et demie, l’émission oscille entre des témoignages d’adolescents «non-binaires» (comprendre, ni homme ni femme), et des «experts» selon lesquels le genre ne serait qu’une construction sociale. Selon le magazine, 22% des jeunes de 18 à 30 ans ne se sentiraient d’ailleurs ni fille ni garçon en France.

Le thème de la «non-binarité» n’en finit plus de créer la polémique en France. En début de semaine, la SNCF était mise à l’index par le collectif «stop homophobie», au motif qu’elle interrogerait ses passagers sur leur sexe, leur demandant de se prononcer entre masculin et féminin. Le collectif a initié le lundi 11 janvier une action en justice, accompagnée d’un communiqué de presse dénonçant l’obligation pour les voyageurs de «se conformer à des stéréotypes de genre dépassés». Selon ledit collectif, la SNCF se rend coupable d’exclusion des «personnes qui s’identifient comme non-binaires, notamment parmi les personnes Trans ou Intersexes, les ‘genderfucks’, les Queers, (…) ou encore celles qui veulent en finir avec le patriarcat et sa police des genres».

Ces revendications saugrenues demeureraient anecdotiques, si les élites progressistes ne s’en étaient saisies pour les imposer comme normes à l’ensemble de la société. Le choix de faire des théories du genre le navire amiral du progrès n’est pas innocent, et constitue même le pivot d’une future civilisation déshumanisée. En prétendant libérer les êtres du joug des dominations ancestrales, les théories de la déconstruction font l’exact inverse.

À la manière d’une publicité mensongère, les théories du genre offrent la perspective d’une société où le choix appartient pleinement aux individus, où chacun est maître de son destin. Dans leur monde, ni la nature, ni le hasard, ni la mort ne peuvent entraver la liberté absolue de l’individu roi. L’être humain du XXIème siècle est obsédé par lui-même. Grâce à la technique, il peut modifier l’ensemble de son enveloppe corporelle, et la monétiser sur les réseaux sociaux, comme on lance un paquet de lessive.

Pour propager ce modèle, bientôt hégémonique, les leaders de la déconstruction s’appuient sur trois outils imparables. Le premier est l’hypersensibilité, qui permet d’opposer à la contradiction intellectuelle une attitude d’extrême fragilité, à fleur de peau, qui peut conduire à éclater en sanglots face à l’opinion d’autrui. Cette méthode, rompt le rapport d’égalité dans le débat en instillant l’idée d’un bourreau et de sa victime.

Le second instrument, à l’instar de la polémique contre la SNCF, s’illustre devant les tribunaux, c’est la judiciarisation des idées. Les théoriciens du genre utilisent le juge pour remporter des débats, qu’ils perdraient sans doute sur le plan purement intellectuel. Le troisième outil, largement employé dans le magazine d’M6, consiste à solliciter des imposteurs drapés en scientifiques. Là-aussi, la méthode nous vient des campus Américains où des «laboratoires» sur le genre utilisent les codes de la communication scientifique pour professer des discours militants et sans fondement. Amateurs de séries TV médicales, la jeune génération de disciples de Judith Butler, s’appuie sur des études truquées et une lecture anachronique de l’histoire, pour défendre des concepts fumeux à l’instar de la non-binarité.

Cette école de pensée ne se réduit malheureusement pas à son inconséquence. Si le combat culturel, livré par les théories du genre est si puissant, c’est parce qu’il préfigure l’avenir de l’Occident. L’ambition conjointe des déconstructeurs et des élites mondialisées est de préparer l’humanité à son virage transhumaniste. La prophétie qui nous est aujourd’hui adressée est limpide.

Les individus du XXIème siècle devront être non-binaires, interchangeables, leurs corps seront une façade que l’on transforme à l’infini. Le surhomme de cette nouvelle civilisation ne cherchera plus l’altérité, mais la similitude. Si nous n’y prenons garde, il ne sera qu’une version paroxystique du mythe de Narcisse, dépérissant devant son morne reflet.

 

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