Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

10 de desembre de 2024
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Anotacions a Gilles-William Goldnadel : «La lente dérive d’Amnesty International»

Les ong’s humanitàries adopten davant el conflicte entre Israel i l’eix iranià una actitud hostil a l’estat-nació del poble jueu tot alimentant obertament el victimisme palestí, i en canvi refusant sostenir defensors de la democràcia com Navalny i ara Boualem Sansal.

Ahir a Le Figaro l’assagista Gilles-William Goldnadel assenyalava aqueixa deriva anti-israeliana i anti-occidental específicament d’AI, però estenssiva a l’atres organitzacions pro-drets humans: “Le rapport publié par Amnesty International accusant Israël de commettre un génocide aussi bien que son absence de soutien à l’écrivain Boualem Sansal illustrent le parti pris antioccidental de l’association ces dernières années”.

Dans mon Journal de guerre, j’écrivais dès le 11 octobre : «J’entends ici prendre date. Le grand pogrom commis par les islamo-nazis a trois jours et la vraie riposte d’Israël n’a pas encore commencé. Je ne donne pas encore trois jours pour qu’Israël soit nazifié et les Arabes de Palestine peints en martyrs génocidés». Nous y sommes de plain-pied.

J’ajoutais : «L’explication n’est pas que politique ou médiatique. Elle ne repose pas seulement sur l’immensité du Nombre et l’énormité de l’Argent contre l’unique et le tout petit. Sur la presse d’extrême gauche encore en majesté, qui fait montre d’un esprit critique acéré pour l’un et d’une indulgence combien coupable pour l’autre. Sur ces relais pseudo-humanitaires, tous acquis à la Palestine, d’Amnesty à Médecins sans frontières  (MSF)…» Nous y voilà.

Je ne traiterai pas ici de MSF, considéré par l’audiovisuel public comme un témoin de moralité, bien que Rima Hassan ait appartenu à son conseil d’administration et que son ancien directeur général, l’ancien sénateur belge Alain Destexhe, ait publié un rapport documenté dénonçant les rapports de certains de ses employés à Gaza avec le Hamas. Un article du JDD ce dimanche est édifiant sur le sujet. Je ne consacrerai cette chronique qu’à Amnesty International, qui vient de publier une «enquête» accusant Israël de génocide. Le Monde a publié une tribune collective jeudi 5 décembre dernier faisant miel de ce fiel.

Avant cela, Amnesty International aura popularisé le concept, manifestement contraire à la réalité juridique et factuelle, d’«Israël, État apartheid». À chaque époque donc, l’épithète infamante, l’étiquette déshonorante à la mode du temps méchant. En 1975, le «Sionisme raciste» selon l’ONU (qui s’est depuis rétracté) puis l’apartheid : voici venu l’État juif pogromisé génocidaire. Il sera désormais difficile de faire pire, Amnesty ayant touché le fond du puits empoisonné.

Je ne m’abaisserai pas ici, une nouvelle fois, à réécrire l’histoire de la brutalité militaire de Churchill et Roosevelt contre les villes allemandes et françaises, sans évoquer Hiroshima. Ou des bombardements alliés contre l’État Islamique sur Raqqa. Et je ne sache pas que le tyran syrien déchu ait été taxé de génocidaire par Amnesty ou qu’il soit recherché par la Cour pénale internationale… Je viens ici uniquement écrire la triste chronique d’une association partiale dévoyée et pourtant prise opportunément encore par certains pour digne de foi.

L’ONG d’aujourd’hui n’a plus le moindre rapport avec la merveilleuse association fondée en 1961 et exclusivement dédiée à la libération des prisonniers politiques. Peu à peu, celle-ci s’est extrêmement gauchisée et se caractérise par un anti-occidentalisme déchaîné. Depuis 2021, sa secrétaire générale est une adepte de la théorie du genre, la dirige et en a encore accentué la radicalité et soutient sans modération le mouvement Black Lives Matter.

Mais la dérive de l’association autrefois valeureuse est antérieure à l’arrivée de sa dernière présidente : l’une de ses conférences accueille un membre du Hezbollah qui qualifie le 11 septembre de «douce revanche» des Afghans, ajoutant, pour faire bonne mesure, que l’Europe entretenait «un culte de l’Holocauste alimenté par les Juifs», tout en niant les chambres à gaz… Voilà qui résonne avec son rapport sur le génocide d’aujourd’hui.

Je pourrais multiplier les exemples de la même farine, mais je me concentrerai sur la question d’Orient. La présidente actuelle s’est également illustrée en accusant les Israéliens – vieille antienne – d’avoir empoisonné Yasser Arafat, ce à quoi même sa veuve Souha ne croit plus. Son association aura également et jusqu’au bout pris la défense d’Hassan Diab, auteur de l’attentat contre la synagogue de la rue Copernic, finalement condamné à perpétuité par la Cour d’Assises de Paris. Son protégé s’est réfugié au Canada, d’où la France peine à le faire extrader.

Enfin, un article du Monde du 14 janvier 2024 consacré aimablement à Rima Hassan nous apprend que celle-ci s’était récemment vue proposer un poste par Amnesty. Tout est dit, ou presque. J’ai écrit au début de cette chronique que l’association originellement dédiée à la défense des prisonniers politiques avait oublié son objet initial et sacré. Difficile de mieux l’établir qu’en constatant qu’elle a oublié dans son cachot Boualem Sansal… Reste à savoir pourquoi. Au début de cet article, j’ai, comme toujours s’agissant de l’idéologie gauchisante, avancé la détestation de l’Occident. Mais s’agissant de l’abandon par Amnesty International de Boualem Sansal, le journaliste et écrivain franco-algérien Mohamed Sifaoui a livré vendredi sur X des explications qui vont plus loin et que je reproduis par approbation :

«La position d’Amnesty est d’une lâcheté jamais égalée. L’organisation, plus proche des milieux wokistes et islamistes que des démocrates, refuse en vérité pour des questions idéologiques de soutenir Boualem Sansal. Et détrompez-vous, ce n’est guère par connivence avec le régime algérien. Durant la guerre civile des années 1990, l’organisation accablait le pouvoir d’Alger de toutes les tares et lui imputait y compris les crimes des islamistes, dédouanant ces derniers au passage. Non, Amnesty International qui sait pertinemment que l’écrivain franco-algérien est détenu arbitrairement par le pouvoir d’Alger, refuse de le soutenir en raison de sa dénonciation de l’islamisme et de son soutien à Israël.

C’est dire que cette information pourrait convenir à Alger : la détestation d’Israël, des sionistes (peut-être même des Juifs?) et le soutien à l’islam politique sont chez Amnesty International plus forts que la détestation du régime algérien. L’indignation sélective qui caractérise l’ONG ne saurait s’expliquer autrement». Vous avez dit génocide?

Post Scriptum, 8 de gener del 2025.

Ahir al Jerusalem Post: “Amnesty International suspends Israel branch for rejecting NGO’s reports. IB Amnesty International interim chair said that “”AI Israel has sought to publicly discredit Amnesty’s human rights research and positions.”

Post Scriptum, 22 de gener del 2025.

Gilles-William Goldnadel, abans d’ahir a Le Figaro: “Ce que révèle l’absence d’empathie de l’Occident pour les otages israéliens”.

Je ne prétends pas à l’objective neutralité dans la question israélo-palestinienne. Je n’y aspire certainement pas, engagé résolument dans un camp. J’y suis moins, beaucoup moins engagé par je ne sais quel atavisme communautaire que par la conviction d’être du côté de l’infiniment petit contre le nombre infini. Mais on peut être subjectif et voir clair, tandis qu’un autre qui se croit objectif peut être aveuglé malgré lui par des biais idéologiques qui lui brouillent le regard. Je veux affirmer ici que quoi que l’on pense de la question d’Orient, la plus élémentaire humanité aurait dû commander que dès le 7 octobre 2023, la question des otages aurait dû obséder. Or, il n’en a rien été. Le simple fait de capturer des bébés aurait dû révolter. J’affirme n’avoir rien lu de tel dans la majeure partie de la presse progressiste.

Même dans la dernière période, nul parmi ceux qui, indulgents envers le Hamas autant qu’ils sont critiques envers Israël au regard des pertes quantitatives, clamaient haut et fort qu’ « une vie valait une vie » ne s’est étonné de la terrible péréquation de la restitution d’un civil innocent contre trente-deux terroristes. Bien peu se sont révoltés contre la restitution sadique des otages violentés au compte-goutte sans qu’il soit précisé si ces Juifs étaient morts ou vifs.

On peut toujours tenter d’en expliquer les raisons, même, et surtout, les moins raisonnables. L’habitude en est une : on s’habitue à tout et le Hamas en a fait une de ses marques de fabrique. Le gouvernement israélien de Benjamin Netanyahu l’a encouragé à recommencer en acceptant d’échanger le soldat Shalit contre mille terroristes… Et Donald Trump en faisant pression sur lui pour se donner le beau rôle avant son investiture, aura tenu lui aussi davantage de Matamore que du vrai dur.

L’avocat qui signe peut également se faire celui du diable : après tout, les Israéliens s’en prennent bien aussi à des enfants. Mais l’avocat ici n’a pas suffisamment de talent ou de mauvaise foi diabolique pour soutenir longtemps un si piètre argument. Car si l’on peut plaider que l’État d’Israël, pour vaincre les terroristes pogromistes planqués cyniquement derrière des boucliers de chair, a accepté de sacrifier, la mort dans l’âme, et sa réputation et surtout la vie de malheureux enfants, il ne l’aura jamais recherché délibérément.

Mais comme toujours en cette matière rien moins que rationnelle, pour comprendre l’apathie et l’absence d’empathie, je suis bien obligé, une fois encore, de recourir à mon explication habituelle. L’indulgence pathologique de la société occidentale pour l’Autre, fût-il méchant, l’acceptation de ses excès même les plus violents. Et derrière cette dilection pour l’altérité, le racisme anti-blancs.

Voilà pourquoi les femmes violées et assassinées dans les kibboutz n’ont pas ému les féministes enragées. Non parce qu’elles étaient juives mais parce qu’elles étaient blanches. Et que surtout leurs violeurs ne l’étaient pas. Et que dans l’inconscient tourmenté de ces féministes wokistes, ils ne pouvaient être tout à fait coupables et détestables, et, qui sait, ils étaient même un peu victimes… Et voilà donc pourquoi Kfir, le bébé otage roux, ne pouvait pas émouvoir les journalistes militants ou les humanitaires déshumanisés dont le cœur est atrophié et le cerveau raboté depuis des décennies par l’idéologie.

À ce stade de mes explications, je ne saurais où ranger l’absence d’empathie d’Emmanuel Macron lors de sa dernière et maladroite déclaration présidentielle qui semblait considérer que seule la population gazaouie, et non les otages, vivait un calvaire.

Est-ce là le réflexe idéologique d’un homme jeune de son temps ou bien l’esprit pusillanime de celui qui n’a pas voulu marcher contre l’antisémitisme pour ne pas offusquer les banlieues islamisées ? Encore que les deux explications ne sont pas, loin s’en faut, incompatibles.

C’est cette même pusillanimité qui empêche de protéger nos frontières ou de crier plus fort pour que soit libéré un écrivain des geôles d’une dictature devant laquelle on s’est trop longtemps prosterné, à cause de cette même dilection pour l’altérité et de la critique symétrique de ce qui est Français. Dois-je, pour conclure, éviter tout pathos ? Je ne sais.

Je confesse dans cette chronique d’humeur affligée avoir pour ma part tenté d’y échapper. Lorsque j’étais en Israël, je refusais de regarder les visages de ces malheureux que tous les murs du pays montrent dès le premier pas posé dans l’aéroport. J’aurais tenté jusqu’au bout d’éviter d’être otage du chantage. Puissent ceux-ci rentrer enfin dans leur pays. En vie.

 

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