Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 de juny de 2013
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Amb Aliaa Elmahdy

Aqueixa xicota egípcia ha tingut el coratge d’exhibir-se nua al seu bloc tot reivindicant així la seva llibertat personal en un país islàmic on la pressió dels integristes és abassagadora. Ha hagut d’exiliar-se a Europa i des d’aquí donar suport al moviment Femen que lluita pels drets de les dones arreu del món, també als països musulmans.

 

La dignificació de la feminitat és un combat global però resulta especialment arriscat als estats que no separen la llei civil de la religiosa, com és el cas dels països on l’islam és hegemònic. El coratge d’Aliia enutja a les feministes autoconsiderades progressistes que s’abstenen sistemàticament en tot allò que afecta a la condició de la dona en el món musulmà. I encara pitjor, les dones valentes com ella són odiades per les propagandistes del feminisme islàmic emparades pels règims totalitaris d’aqueixa caire i pel progressisme occidental que els hi ga el joc. Reprodueixo tot seguit una entrevista publicada abans d’ahir al diari francès Liberation. 

Elle est nue. Elle porte seulement des bas noirs à pois un peu grossiers, des ballerines et un chouchou. Hormis des petites pointes de rouge, la photo est en noir et blanc, pas très belle, mais là n’est pas l’enjeu. Aliaa Elmahdy ne sourit pas, elle regarde l’objectif, sérieuse. Fin octobre 2011, la jeune Egyptienne poste cette image sur son blog. La place Tahrir est toujours en ébullition. Elle se présente comme étudiante en communication, «athée», «individualiste», et explique qu’elle se bat «contre une société de violence, de racisme, de sexisme, de harcèlement sexuel et d’hypocrisie». Sur Twitter, elle affirme qu’il n’y aura pas de révolution politique sans changement radical des mentalités.

Très vite, cette photo est reprise sur les réseaux sociaux. Une montagne de critiques s’abat sur la jeune féministe dans tout le monde arabe. Aliaa Elmahdy doit se cacher, avant d’être invitée à une conférence en mars 2012 en Suède et d’y rester, par sécurité. Elle a à peine 20 ans.

Un an et demi plus tard, nous la rencontrons à Paris, au Lavoir moderne, dans le XVIIIe arrondissement. Ce lieu abrite depuis quelques mois le camp de base des Femen. Le mouvement d’origine ukrainienne l’a contactée, l’Egyptienne a été séduite, les a rejointes. En décembre, à Stockholm, dans la neige, elles ont manifesté complètement nues pour protester contre la nouvelle constitution égyptienne. «La charia n’est pas une constitution», a-t-elle écrit sur son corps.

A Paris, elle est venue apporter son soutien à Amina et aux activistes européennes incarcérées à Tunis, dont le procès reprend ce mercredi. Avec neuf autres militantes, elle a parodié une prière devant l’ambassade de Tunisie, s’allongeant sur un tapis de revendications, proclamant «Amina Akhbar». Le slogan «There will be million of us» était peint sur son torse, «Nous serons des millions».

Quelques heures après, la blogueuse égyptienne s’est changée, s’est recoiffée et a mis du rouge à lèvres pour la photo. Si son corps est devenu un symbole, sa parole reste mystérieuse. Aliaa s’exprime rarement. Elle n’aime pas les journalistes. «A chaque fois, mes propos sont modifiés. On me fait dire ce que je n’ai pas dit», regrette la jeune femme. Elle baisse les yeux, cela l’énerve. Encore aujourd’hui, elle ne voulait pas répondre. Elle ne l’a fait qu’à la demande d’Inna Shevchenko, la leader des Femen. Leurs deux personnalités semblent opposées. Là où l’activiste ukrainienne est une experte médiatique, volubile et charismatique, Aliaa est timide, bute parfois sur les mots en anglais, donne l’impression de refuser une célébrité qui lui est tombée dessus. Et pourtant, estime Inna : «Nous avons dû toutes les deux quitter notre pays pour nos idées. Nous nous sommes immédiatement comprises, c’est devenu un membre de la famille.»

Aliaa se méfie, pèse chacun de ses mots. Du coup, cela se termine souvent par une phrase lapidaire : «Je veux pouvoir faire autre chose que de répondre aux journalistes.» On lui dit que cette timidité dans le verbe surprend alors qu’elle est capable de manifester, nue, dans la rue, devant une nuée de photographes. La blogueuse hésite : «Je ne sais pas, il existe peut-être en moi les deux opposés

De sa jeunesse à Héliopolis, quartier plutôt chic du grand Caire, cette fille unique ne garde que de mauvais souvenirs. «J’ai eu une enfance très difficile, se souvient-elle. Mon père, ingénieur, officier à la retraite, me battait pour un oui ou pour un non.» Sa mère est comptable. Elle ne leur parle plus. Son esprit critique, elle l’explique simplement : «Adolescente, j’ai commencé à réfléchir. Les hommes n’aiment pas les femmes, on a l’impression que c’est un crime d’en être une. Mon corps m’appartient, et ils ne le comprennent pas.» Elle ne sait pas encore si la révolution en Egypte changera les mentalités, n’en est pas certaine. Ce n’est pas qu’une question de personnes au pouvoir, mais une manière profonde de vivre ensemble en société. «Les gens ont pris l’habitude de s’oppresser mutuellement, parfois ce sont des femmes contre d’autres femmes. Elles peuvent être très sexistes», regrette Aliaa.

Les agressions régulières, place Tahrir et ailleurs, ne la surprennent pas. «Le viol n’est pas une question de désir sexuel, il est utilisé par les hommes pour maintenir leur pouvoir. Comme le port du voile, ce sont des outils de domination», analyse-t-elle. Lorsqu’elle publie ses photos, les gens l’insultent sur son blog et dans la rue, la menacent de mort. Elle est obligée de changer régulièrement d’appartement puis se terre chez un ami, à Alexandrie. Elle devient l’ennemi des salafistes. Mais, aussi, de certains féministes et révolutionnaires, qui jugent que son action est trop radicale et pas assez argumentée, qu’elle est contre-productive, que l’Egypte n’est pas prête, que c’est une manière occidentale de protester. Ce discours résonne avec les attaques contre Amina, lâchée elle aussi par la société civile. Le même schéma se reproduit : quand des femmes réclament le droit d’utiliser leurs corps comme bon leur semble, on dit d’elles qu’elles sont instrumentalisées, psychologiquement fragiles, trop jeunes pour réfléchir.

Les rares soutiens sont venus de quelques proches et de l’étranger. Son ancien compagnon, Kareem Amer, militant libertaire connu, l’a défendue. «Elle fait ce qu’elle veut. Elle utilise la photo pour délivrer un message aux salafistes et aux Egyptiens : “Mon corps n’est pas honteux”», nous avait-il expliqué à l’époque, fièrement.

A Londres, la militante féministe iranienne Maryam Namazie a publié en ligne un calendrier de nus pour la soutenir. «Amina et Aliaa représentent un nouveau mouvement de la libération de la femme, et, dans ce combat face au voile et à l’islam, la nudité représente un enjeu important», s’enthousiasme-t-elle.

Dans les prochains mois, Aliaa Elmahdy ne sait pas trop ce qu’elle va faire, à part continuer de protester. Elle habite dans un petit village près de Göteborg, dans un foyer pour réfugiés politiques. Elle reçoit une bourse du gouvernement pour se mettre à niveau en suédois. «Si je réussis les tests, je voudrais reprendre mes études, entrer dans une école de cinéma pour faire des films où je défendrais mes idées, les droits des femmes et la liberté de chacun de faire ce qu’il veut.» Elle n’oublie pas l’Egypte, même si elle sait qu’elle n’est pas prête d’y revenir : «J’ai gardé des contacts là-bas, je voudrais participer à l’ouverture d’une maison d’accueil pour femmes en danger.»

Elle sourit, un peu. Elle s’enfonce dans son fauteuil. Des gens passent pour une répétition, d’autres se réunissent pour une réunion. Ici, personne ne la remarque. Elle ne «regrette pas». Révolution ou non, elle «aurait posté les photos». Après, et bien, après, on verra. Si la liberté le veut.

Post Scriptum, 4 d’abril del 2014.

El País del proppassat 22 de desmebre publicava aqueix article sobre la peripècia vital d’Aliaa, titulat “La foto satánica”.

Cuando se publique esta historia, Aliaa Elmahdi habrá borrado sus huellas y vivirá en un lugar que desconocemos. Luego continuará su huida, temiendo el día en el que algún hombre de su país encuentre su rastro y se presente ante ella para llevársela. La egipcia Aliaa Magda Elmahdi, de 22 años, es desde hace dos una perseguida porque tomó una foto con el disparador automático de su cámara digital y la colgó en Internet. En esa foto solo llevaba medias y zapatos. La foto hizo de Aliaa un icono de la primavera árabe.Millones de personas vieron la imagen en los primeros días de su publicación. Durante un par de semanas, Aliaa se convirtió en una estrella. Concedió una entrevista a la CNN. Luego llegaron las amenazas de muerte.

Hay quienes dicen que Aliaa se burló de las leyes del islam, que es una vergüenza para Egipto, una puta. Musulmanes de todo el mundo le mandaron amenazas de muerte. Un islamista radical intentó que le fuera retirada la ciudadanía egipcia. Para otra mucha gente, Aliaa es desde aquel momento una heroína. Huyó del país y se escondió. Aliaa vivía últimamente en un pueblo sueco al que se llega tras una hora de coche por el bosque. Es un lugar en el que raras veces paran extraños. El encuentro es un café. Aliaa creció en El Cairo, en Heliopolis, un barrio bien. Sus padres, cuenta, no eran especialmente religiosos y no la llevaban a la mezquita. La madre era contable. El padre, un oficial del Ejército egipcio que la pegaba desde que tiene memoria. En ocasiones porque le contradecía o porque llevaba el cabello al descubierto, y a veces, porque sí. Después de las clases en una escuela privada la encerraban en casa: fuera podía perder su virginidad. Se la mantenía como a un costoso cordero que, llegado el día, se subastaría al mejor postor.

Sus padres le explicaban que una mujer decente no podía posar para fotos, no podía llevar flores en el cabello, no mostraba el pelo de sus piernas, no usaba vestidos ajustados ni se pintaba los labios. A los 13 años Aliaa decidió que no podía haber un dios. Aprendió a mentir y a falsear su plan de horario escolar para conquistar algún momento de libertad. Cuenta que le fue fácil perder la virginidad.

Después de la escuela, Aliaa obtuvo una plaza para estudiar Arte en la Universidad Americana de El Cairo. Sus padres acudían todos los días a recogerla. Cuando la madre quiso comprobar si conservaba el himen, Aliaa cogió un cuchillo de cocina y dijo que se marchaba de casa. El padre cambió las cerraduras de las puertas para encerrarla.

Aliaa dice que no podía respirar en casa. Era como si el oxígeno no le llegara a los pulmones. En cierta ocasión, estando sola en la vivienda, colocó su cámara sobre un montón de cosas, se pintó los labios de rojo y se desnudó. Se puso un par de medias y una flor en el pelo. Se fotografió en diversas poses. Hizo las fotos para sí misma, dice hoy, como una forma de protesta callada contra sus padres. Después se olvidó de ellas.

Pocas semanas después, Aliaa se marchó del aula durante la clase. Llevaba una mochila en la que por la mañana había metido algunas prendas. Tomó el autobús al centro de El Cairo. Sabía que nunca volvería con sus padres. Había demostrado que no se dejaría tratar como un animal. Se instaló en casa de una amiga, después se fue a vivir con un hombre. Tenía 19 años y se sentía libre.

Era el año 2011. En Egipto, la población se levantó y se rebeló contra el dictador. Aliaa estuvo un par de veces en la plaza de Tahrir. Vivió su liberación personal en paralelo a la liberación de su país, y tuvo que sentir que una y otra tenían mucho que ver. Ahí reside el germen de su desgracia. En octubre de 2011 descargó las fotos de su cámara digital en su portátil. Encontró las que se había tomado desnuda, escogió la más bella y la subió a Facebook.

Facebook prohíbe fotos como las de Aliaa. Es evidente que el desnudo también es tabú en ciertos lugares de Occidente. Los administradores borraron la foto horas después de que la hubiera subido. Pero Aliaa no quería que nadie volviera a prohibirle nada nunca más, y la incluyó en su blog, donde todos podían verla.

Las guerras y revoluciones como las de Egipto requieren símbolos: fotos como la del miliciano que cae durante la guerra civil española, la de la niña vietnamita que huye del napalm o la del muchacho del gueto de Varsovia que levanta el brazo. Esas fotos simplifican el mundo. Reducen la política a los sentimientos: miedo, horror, esperanza.

¿Pero quién se acuerda del nombre de la niña vietnamita? A los iconos les ocurre que son más grandes que el destino de un individuo. Y todos tienen algo en común: muestran víctimas.

La foto de Aliaa actuó como una prueba en contra de esto. Ella no era una víctima. Se diferenciaba de la niña de Vietnam o del soldado caído en que era ella misma quien la había tomado y publicado. Aliaa experimentó cómo la foto, que fue publicada en multitud de medios de comunicación occidentales, se hacía cada vez más grande.

Ella disfrutaba de la atención, dice, pero a través de Facebook recibió mensajes de hombres que anunciaban que iban a matarla. Las amenazas la inquietaban, pero en cualquier caso fue una época intensa. Cuando, pocas semanas después de publicar las fotos, desapareció su gato, no sospechó qué significaba aquello. Un hombre la llamó por teléfono y le dijo que había encontrado al animal. Fue a buscarlo sola. El hombre la esperaba con un amigo. Cerró la puerta de la vivienda e intentó arrancarle la ropa, diciendo que se lo había ganado porque había publicado en Internet una foto desnuda. Como Aliaa se defendió, le robaron el monedero y el móvil. Por la mañana la dejaron marchar.

Después de aquella noche, Aliaa intuyó que la foto podía destruir su vida si se quedaba en Egipto. Diez días después cogió un avión y huyó a Suecia. Era marzo de 2012. Después de su huida, Aliaa solicitó asilo político en Suecia y durante medio año apenas salió de casa. Corrió las cortinas, y cada vez que oía un ruido alto temía que fueran sus perseguidores. Detrás de las cortinas pensaba qué iba a ser de ella. Ya no tenía familia, ni trabajo, ni patria a la que regresar. No tenía amigos en Suecia. Su vida estaba en ruinas.

Habría sido comprensible que Aliaa hubiera cambiado su nombre e intentado dejar atrás el pasado. Optó por lo contrario. Buscó una organización a la que afiliarse y la encontró en Femen, grupo fundado en Ucrania que lucha contra la religión y por la igualdad de derechos de las mujeres. Las mujeres de Femen se dieron a conocer por desnudarse durante actos públicos. Buscan construir iconos en serie.

Aliaa se manifestó desnuda con mujeres de Femen por los derechos de los homosexuales rusos. Otra vez se coló disfrazada con un burka en una mezquita de Estocolmo, se desnudó y se manifestó en contra de la sharía. En otra ocasión, las activistas de Femen quemaron una bandera con consignas islámicas. “No respeto en absoluto a las religiones cuando son hostiles a la mujer”, afirma Aliaa.”

Post Scriptum, 25 d’agost del 2014.

Aqueixa xicota valenta ha tornat a deafiar els islamistes, ara els del Califat Islàmic, penjant un video on defeca sobre una bandera de l’ISIS, segons reprodueix ahir 24 d’agost The Times of Israel. Evidentment cap feminsta nostrada és capaç de desafiar jugant-s’hi la vida, els gihadistes, és més barat blasmar impunement Israel

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