Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 de gener de 2025
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Alemanya, potència europea o satèl·lit de Rússia ?

Alemanya és l’únic estat capaç de liderar una Unió Europea democràtica, basada en el model de societats obertes occidentals, aliada dels EUA i suport d’Israel. Ara mateix, aqueixa potencialitat està en qüestió, com molt bé explicà Xavier Diez en aqueix article  al Món, del proppassat 27 de desembre: “Una Alemanya decadent, presonera dels seus dogmes”. Així mateix l’excel·lent discurs de l’escriptor alemany Marko Martin ublicat a Desk Russie el proppassat 5 de desembre:  “Faire ses adieux aux mensonges existentiels dont souffre l’Allemagne“.

En vistes a les eleccions del mes vinent, tot sembla indicar que  el bloc central de la classe política (social-demòcrates, social-cristians, liberals i verds) experimentara una forta davallada arran de l’ascens previsible dels partits anti-immigració, pro-russos i anti-occidentals: Die Linke, BSW (Bündnis Sahra Wagenknecht) i Alternative für Deutschland. Aqueix darrer partit, però, és afavorit per Elon Musk, potser amb el propòsit de sostreure’l d’aqueix bloc ?

Em sembla molt pertinent l’anàlisi panoràmic que fa l’assagista francès Marc Villain ahir a Desk Russie:  “L’essor des formations politiques extrémistes en Allemagne : un nouveau Munich ?“, del qual val la pena retenir-ne les conclusions:

Alors que les États-Unis et l’Allemagne sont convenus le 10 juillet 2024, en marge du dernier sommet de l’OTAN, de déployer en Allemagne des missiles de croisière de longue portée à compter de 2026, tout se passe comme si on se retrouvait aujourd’hui en Allemagne dans une situation et dans un climat rappelant ceux de la « crise des missiles » de 1981, mais cette fois en plus grave, plus immédiat et plus menaçant.

En juin puis en octobre 1981 et alors qu’aucune guerre ne ravageait plus un pays d’Europe depuis 1945, des centaines de milliers de personnes venus de toute l’Allemagne de l’Ouest avaient afflué à Bonn pour manifester contre la décision de l’OTAN de déployer des missiles de moyenne portée Pershing II en Europe de l’Ouest, en réponse au stationnement sur le territoire de l’URSS de missiles nucléaires SS 20 pointés vers l’Europe occidentale.

Dans ces rassemblements à la fois pacifistes, neutralistes et nationalistes organisés à l’appel de partis, de mouvements, de syndicats, d’Églises, qui représentaient une partie significative de la population allemande, il n’était pratiquement pas question de la menace soviétique initiale. La propagande soviétique disposait déjà de relais appréciables en Europe occidentale et l’allié américain était apparu comme l’ennemi principal aux yeux de très nombreux Allemands inquiets de la menace potentielle d’une conflagration nucléaire. L’un des slogans les plus populaires et les plus révélateurs scandés alors, au nom de la paix à préserver, était : « Lieber rot als tot » (soit : « tant qu’à choisir, nous préférons être rouges que morts » !). On se rappelle la célèbre interpellation lancée par François Mitterrand le 13 octobre 1983 à Bruxelles face à cette forte poussée pacifiste en Allemagne : « Le pacifisme est à l’Ouest, et les euromissiles sont à l’Est. Je pense qu’il s’agit là d’un rapport inégal », avait-il alors déclaré.

Quarante-cinq ans plus tard et alors que, cette fois, à quelque deux heures de vol de Berlin seulement, la Russie s’est engagée depuis 2014 dans une guerre impérialiste de conquête d’un pays européen souverain, l’Ukraine, et qu’elle menace aussi sans ambiguïté l’ensemble des pays occidentaux, ne peut-on pas s’étonner que plusieurs formations politiques allemandes en plein essor proposent une fois de plus à la population allemande de céder à la Russie et de désigner les États-Unis comme responsables du conflit ?

« L’esprit de Munich » semble bel et bien planer aujourd’hui sur une partie non négligeable de la population allemande, attisé sans relâche par au moins deux jeunes formations politiques concurrentes, l’AfD et le BSW, chacune soucieuse d’une ascension rapide sur l’échiquier politique allemand et chacune désireuse de bouleverser celui-ci.

Certes, en 2025, nous ne sommes plus en septembre 1938 — mais il y a des similitudes qui devraient faire réfléchir : à Munich, l’Allemagne hitlérienne n’attendait que l’assentiment tacite de la France et de la Grande-Bretagne pour envahir et dépecer la Tchécoslovaquie, avant de soumettre la Pologne, puis la France. La Russie poutinienne n’attend aujourd’hui que l’indifférence, le pacifisme et le défaitisme « munichois » des populations de notre Europe occidentale pour achever sa conquête meurtrière de l’Ukraine, en attendant d’aller régler le sort d’autres pays de son pourtour, la Moldavie, la Géorgie, les Pays Baltes. La Russie a trouvé en Allemagne des relais d’opinion déjà très solides.

Enfin, dans ce contexte, la mise en garde réitérée le 22 décembre 2024 par Boris Pistorius, déclarant que : « Nous nous dirigeons vers une guerre avec la Russie, […] Poutine mène des guerres hybrides, et l’Allemagne est particulièrement visée », serait-elle celle d’un homme… qu’on n’écoute pas vraiment ?

Post Scriptum, 6 de febrer del 2025.

Avui, a Le Figaro: “Le 29 janvier, la CDU/CSU a voté avec l’AfD une motion sur l’immigration, mettant fin au «cordon sanitaire» jusqu’ici en vigueur en Allemagne. À l’approche des élections fédérales, l’historien Patrick Moreau analyse la place de ce parti dans le paysage politique allemand.«En Allemagne, malgré la fin du “cordon sanitaire”, l’AfD reste ostracisé et sans perspective d’accéder au pouvoir».

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