Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

5 de gener de 2021
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Yves Mamou: «Plus l’Occident est tolérant et antiraciste, plus on l’accuse d’être intolérant et raciste»

Yves Mamou és un antic redactor de Le Monde que ha col·laborat també amb Le Canard Enchaîné, Libération i The Gatestone Insitute, autor de nombrosos assaigs sobre política internacional i espcialment el totalitarisme islàmic. En aqueix article publicat avui per Le Figaro nega l’acusació de «racisme sistèmic» feta contra les societats francesa o americana per estar mancada de fonament.

Entre entrepreneurs identitaires de couleur et flagellants blancs, les sociétés occidentales affrontent un moment clé de leur histoire. Et pas le moins dangereux! Être activiste et Noir aujourd’hui aux États Unis peut rapporter énormément d’argent. Toutes les grandes entreprises, notamment celle de la High Tech, ont sorti leur carnet de chèques pour s’attirer les bonnes grâces de mouvements de contestation noirs comme Black Lives Matter, NAACP (Association pour la promotion des personnes de couleur)… et quelques autres encore.

Selon NBC, Builtin.com ,CNET.com…: Airbnb a donné 500 000 dollars à différentes associations ; la société de capital-risque A16z, 2.2 millions ; Cisco 5 millions ; Apple: 100 millions de dollars en donations et actions sociales de toutes sortes ; Microsoft: 150 millions pour une politique de recrutement plus inclusive. Selon Forbes, Fitness company Peloton va donner un demi-million de dollars à NAAACP, Banana Republic: 250 000. Levi’s: $100,000.

Selon le Wall Street Journal, Merck, IBM et quelques autres grands groupes ont mobilisé plus de $100 millions cette année en faveur de OneTen, une startup qui va former des candidats noirs à occuper des postes de direction dans leurs entreprises. Quant au Nasdaq, il a intimé l’ordre aux entreprises cotées d’inclure des hommes et des femmes non-Blancs et des personnes dotées de sexualités différentes dans leurs conseils d’administration.

Il est incompréhensible que des montagnes de dollars se déversent soudain sur les mouvements antiracistes noirs! Fort heureusement, l’esclavage a été abrogé voilà un bon bout de temps, toutes les barrières raciales depuis la fin des années soixante ont été démantelées, plus aucune école n’oserait refuser l’inscription d’un élève de couleur, toutes les entreprises craignent comme la peste d’être accusées de discrimination raciale, aucun hôtel ne refuse une chambre à un Noir, et aucun bar ne refuse de servir à boire aux personnes de couleur… Mais la question du racisme est devenue obsédante aux États Unis?

Pour l’essayiste américain Shelby Steele, Senior Fellow de la Hoover Institution – lui-même issu d’un mariage interracial – et auteur de «White Guilt» («Culpabilité Blanche»), l’Amérique a cessé d’être un pays structurellement raciste pour devenir un pays structurellement culpabilisé. Pour Shelby Steele, la violence politique de certains groupes noirs et la militarisation de milices comme BLM ne sont pas la conséquence des violences racistes infligées par les Blancs. Au contraire, cette violence noire surgit parce que le racisme réel a cédé la place à la culpabilité et que la violence noire est présentée aux Blancs comme la conséquence de leur racisme structurel. Plus des Noirs se montrent violents, plus des Blancs se font culpabiliser.

Dans une tribune récemment publiée dans le Wall Street Journal, Shelby Steele pose «que nous, les Noirs, ne sommes plus tellement victimes. Aujourd’hui, nous sommes libres de construire une vie libre de toute persécution raciale». À l’école, sur le marché du travail ou du logement, les Noirs rencontrent plus facilement la préférence raciale que la discrimination raciale. Le fameux «privilège blanc» est en réalité un privilège noir. «Nous vivons dans une société qui nous montre généralement de la bonne volonté, une société qui a isolé le racisme comme son péché le plus impardonnable» écrit Shelby Steele.

Ce qui ne va pas sans poser de redoutables problèmes d’identité. «Qui sommes-nous sans la malveillance du racisme? Pouvons-nous être Noirs sans être des victimes?» Et comme personne n’a de réponse à cette question, il est devenu de bon ton de pointer un doigt accusateur contre le «racisme systémique» de la société américaine. «Le «racisme systémique» est un terme (…) qui a été inventé pour maquiller l’absence abyssale du racisme réel» écrit Shelby Steele.

Que des minorités agissantes inventent le racisme là où il n’est pas, et exploitent la culpabilité des occidentaux n’est pas une spécificité américaine. Les Palestiniens exploitent la culpabilité des anciennes puissances coloniales européennes et accusent les Israéliens (les Juifs sont une autre sorte de Blancs) de se comporter en nazis ; en Europe, les islamistes se posent en victimes de l’islamophobie occidentale…

En d’autres termes, la victimisation est devenue l’arme de guerre de prédilection d’entrepreneurs identitaires, ethniques ou religieux, qui exploitent le regard désenchanté que les Européens et les Américains blancs portent sur leur histoire, leur culture et leur passé. C’est au moment où les sociétés occidentales, par leur histoire (les États Unis) ou par choix (la France), tentent de s’assumer comme des sociétés multiculturelles parfaitement égalitaires qu’elles sont le plus férocement accusées d’être racistes et discriminantes.

La surprise vient de l’étrange apathie des sociétés victimes de ce terrorisme racialiste ou identitaire. N’est-il pas singulier que des millions d’américains aient mis un genou en terre et demandé pardon après le meurtre de Georges Floyd, ce Noir mort sous le genou d’un policier blanc en mai 2020? Y-aurait-il acquiescement des populations blanches européennes à la violence qui leur est infligée? Ces Blancs-là, seraient-il en quête de rédemption?

Pour Shelby Steele, cette «white guilt» remonte aux années 1960. A cette époque, aux États Unis, les Blancs qui militent aux côtés des Noirs contre les discriminations raciales, sont progressivement exclus de toute alliance de long terme avec les Noirs. La lutte contre le racisme devient un monopole Noir.

Privés de rédemption au côté de Noirs, les Blancs ont cherché à laver des péchés de leur société en se redéployant vers d’autres causes: la guerre du Vietnam, le féminisme, la liberté sexuelle, l’égalité des droits entre les hommes et les femmes, le palestinisme, l’environnement, le réchauffement climatique, les droits de l’homme, la lutte contre l’islamophobie…

Mais l’effondrement de l’empire soviétique et la déroute du socialisme ont plongé les progressistes dans un état de sidération. Entre les Noirs qui les repoussaient et le Goulag qui révélait le vrai visage du socialisme, les progressistes blancs se sont retrouvés en proie à un messianisme sans but. Ils aspiraient au Bien suprême sans pouvoir le formuler, et se propulsaient dans un projet refondateur sans avoir la mondre idée de la société qu’ils voulaient construire.

Et ce messianisme sans but ni cause s’est transformé en maladie auto-immune. Ayant perdu toute estime pour la société dont ils étaient issus, convaincus que rien de positif ne pouvait sortir de leurs écoles, de leurs églises ou de leurs partis politiques, les progressistes ont fait chorus avec leurs détracteurs ; ils se sont alliés à ceux qui aspirent démanteler les fondements de leur propre société ; et ont entrepris de faire passer les intérêts de minorités ethniques qui ne leur veulent pas de bien, avant leurs propres intérêts.

Le philosophe américain John Gray, a parfaitement saisi l’importance politique de ce moment de l’histoire occidentale. Dans un article intitulé «The woke have no vision of the future», il compare le mouvement woke aux Millénarismes qui ont ravagé l’Europe au Moyen Age, puis il conclut: «La force avec laquelle le mouvement Woke déborde dans certaines parties de l’Europe et du Royaume-Uni, montre que nous n’avons pas affaire à une tempête dans un verre d’eau. Aux États-Unis, les militants Woke ont peu ou pas de politiques précises. Ce qu’ils veulent, c’est simplement la fin de l’ordre ancien. Ce paroxysme dont nous sommes témoins est un moment déterminant du déclin de l’Occident libéral».

Post Scriptum, 1 de novembre del 2023.

Yves Mamou publica avuii a Tribune Juive aqueixa reflexió: L’incapacité des Occidentaux à comprendre le djihad palestinien les empêche de penser l’antisémitisme, de la qual val la pena retenir aqueixos paràgrafs:

Malaise de la pensée en Occident

Que se passe-t-il dans la psyché occidentale pour que la solidarité avec un peuple israélien brutalement et gratuitement meurtri n’ait rien d’évident ? Que se passe-t-il pour que la commisération générale aille aux tortionnaires du Hamas et aux Palestiniens de Gaza qui ont distribué bonbons et gâteaux pour fêter le meurtre de masse des juifs ?

Entendons-nous : il est normal d’avoir des points de vue différents sur le conflit israélo arabe et sur les manières de le résoudre. Mais il est étrange qu’au moment où le Hamas envoie au monde entier les signes de sa jouissance à exterminer des juifs, la commisération des élites médiatiques et politiques afflue sur les “pauvres palestiniens”. A la trappe, les 200 otages israéliens emprisonnés par le Hamas.

Pour Yasha Mounk, politologue américain chargé de cours à Harvard, la confusion mentale qui règne en Occident s’explique par le “nouveau contexte idéologique, les nouvelles idées sur la race, le genre et l’orientation sexuelle, une nouvelle gamme d’idée sur le racisme structurel et l’intersectionnalité des luttes”.  Dans un livre récent, “Le piège identitaire”, (“Identity Trap”, non traduit), Mounk estime que la crise actuelle de la pensée est une crise de la gauche. En diffusant partout, à partir des universités et des médias, l’idée que les sociétés occidentales sont structurellement injustes, racistes et inégalitaires, les penseurs de gauche ont figé toute réflexion sur qui opprime réellement qui. En accusant les Blancs de racisme structurel vis à vis des noirs et des personnes de couleur, la gauche a dressé des barricades politiques et morales rigides : les blancs sont de méchants oppresseurs et les noirs d’éternelles victimes.

Ce réaménagement conceptuel a naturellement enrayé la réflexion sur le conflit israélo-palestinien affirme Yasha Mounk. Dans cette nouvelle organisation du monde, c’est la couleur de la peau qui détermine qui est la victime et qui est le bourreau. Les Juifs sont donc rangés du côté des Blancs (racistes) et les islamistes génocidaires du Hamas deviennent des gentils basanés victimes de la colonisation. Le djihad n’existe pas et la haine des islamistes envers les Juifs non plus. Les atrocités commises par le Hamas – un groupe humain de couleur – ont donc fait immédiatement surgir un contre feu sur l’ »inhumanité de la colonisation » – blanche naturellement.

Les Juifs orientaux qui forment aujourd’hui la majorité de la population israélienne et qui ont été chassés par les arabes de tous les pays d’Afrique et du Moyen Orient ou ils vivaient (Maghreb, Libye, Irak, Yémen…), sont eux aussi classés dans la colonne des  “blancs”, tant pis s’ils ont la même couleur de peau que les Palestiniens . Les basanés juifs sont des “colons” et les basanés arabes sont des victimes racisées.

Insensibilisation

Le résultat de cette métamorphose conceptuelle induite par la théorie du genre, l’antiracisme et l’intersectionnalité des luttes est une insensibilisation des esprits. Voir des musulmans manifester en faveur du Hamas à Paris n’horrifie personne. S’associer à une marche en soutien aux familles juives assassinées et torturées par des islamistes ne vient à l’esprit d’aucun non-juif. Voir à la télévision des pogromistes du Daghestan partir à la chasse aux Juifs sidère, fascine, sans que cela incite à protester. Cette insensibilisation des esprits transforme la tuerie en spectacle, mais dans ce spectacle seuls les Juifs meurent réellement.

Mélanie Philips, essayiste britannique, affirme que l’insensibilisation des esprits en Occident  est aussi la conséquence de décennies de “soutien à la cause palestinienne“. “Ce soutien est le récit par défaut des classes ‘progressistes’ dans tout l’Occident”, écrit-elle. Dans ce soutien il y a la culpabilité “anticoloniale mais aussi l’antisémitisme” et surtout des décennies d’erreurs de diagnostic politique et diplomatique.

Parler de “solution à deux États” comme l’assène quotidiennement la diplomatie occidentale relève d’un acte incantatoire et sans rapport avec la réalité, affirme Mélanie Philips. Le conflit israélo-palestinien ne porte pas et n’a jamais porté sur le “partage de la terre comme l’Occident aime à se le faire croire. Il s’agit d’un conflit djihadiste, vieux d’un siècle, qui a pour but d’exécuter un génocide pour bouter les Juifs hors d’une patrie ancestrale à laquelle ils sont les seuls à avoir droit légalement, moralement et historiquement”, écrit Mélanie Philips.

Le djihad islamiste mené par les Palestiniens et le refus occidental de voir et nommer ce djihad aboutit à des absurdités. Ainsi, les Israéliens se voient sommer par les médias et les diplomates occidentaux de faire la guerre à Gaza sans faire de victimes. Le concept de “pauvre palestinien”, fût-il tortionnaire et génocidaire, doit être préservé. Mais ce qui passe à la trappe dans ce système c’est l’antisémitisme islamiste. Combien de temps ce mensonge institutionnel qui lie islam et occident durera-t-il ? Bien malin qui peut le dire. Mais en attendant, ce sont les Juifs qui payent le prix.

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