Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

29 d'abril de 2018
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El Maig del 1968 i els jueus

Enguany en fa cinquanta de la revolta universitària del Maig del 1968 a França en la qual tingueren un paper destacat estudiants jueus d’esquerres com Daniel Cohn-Bendit, amb qui en solidaritat contra l’ordre d’expulsió per no tenir la ciutadania francesa els manifestants cridaven “Nous sommes tous des juifs et des alemands” (unes consignes impensables hores d’ara).

Manfred Gerstenfeld, era president de la Unió Internacional d’Estudient Jueus en aquella època i va presenciar els esdeveniments de París estant, avui ha publicat aqueixa reflexió personal a l’edició francesa de Jewish Forum, “Les événements de Mai 68 et les juifs”:

Il y a cinquante ans, d’énormes manifestations et grèves se sont déroulées en France. On estime à 11 millions de personnes le nombre de gens qui ont participé aux grèves. Au plus fort de ces développements, le pays est parvenu à un point de quasi-blocage. On a fait référence à cette période comme aux “Evénements de Mai”,même si l’événement déclencheur, l’occupation d’un bâtiment de la branche de Nanterre de l’Université de Paris, s’est déroulée en mars 1968. Au cours de la crise, le Président français Charles De Gaulle a même demandé à l’armée si son Etat-Major était prêt à intervenir si la situation se transformait réellement en révolution.

Vivant à Paris à cette époque, je me suis rendu, plusieurs soirs de suite, Boulevard Montmartre, une rue principale. Au coin d’une rue latérale, j’observais le Boulevard où de nombreux jeunes criaient des slogans. Il y avait probablement plus de voyous parmi que d’étudiants. Leur faisant face , à quelques mètres de distance, se tenait la police française spécialisée dans l’intervention, les CRS. Et les jeunes hurlaient : “CRS-SS”.

Après un certain temps, les CRS en avaient assez et commençaient à marcher pour charger en direction des manifestants, qui fuyaient. Je m’éclipsais du champ de bataille en empruntant la rue latérale. Des gaz lacrymogènes, plus lourds que l’air, flottaient en s’échappant des bouches des stations de Métro souterrain.

Parmi les têtes de file du soulèvement étudiant, on trouvait un certain nombre de Juifs. Le plus connu était Daniel Cohn Bendit, surnommé “Dany Le Rouge”. L’universitaire Yair Auron affirme que l’expérience personnelle ou parentale lors de la Shoah rend compte,jusqu’à un certain point, de l’orientation vers l’extrême-gauche d’un certain nombre d’adolescents juifs en France à cette époque. Les parents d’un très grand nombre avaient immigré d’Europe de l’Est.

Auron reprend une blague juive bien connue à propos de ces chefs de file de la Ligue Révolutionnaire Communiste, d’obédience trotskiste, qui ont joué un rôle important dans ces grèves :

Pourquoi ne parlaient-ils pas en Yiddish entre eux quand le bureau politique de leur mouvement se réunissait? Parce que l’un d’entre eux était Juif Séfarade.

A cette époque, les gauchistes radicaux juifs n’étaient pas encore couramment anti-israéliens que c’est le cas aujourd’hui. Ils étaient plutôt ambivalents au sujet de l’Etat Juif, en particulier quand il était en péril de pouvoir être éradiqué. Là aussi, l’expérience de la Shoah, autant que la peur d’une seconde Shoah jouait un rôle de garde-fou[1].

Le dernier poste que j’ai tenu, lors de ma longue expérience en tant que dirigeant étudiant, ce sont quatre ans en tant que Président de l’Union Internationale des Etudiants Juifs, en 1967. Durant cette période, les organisations juives internationales veillaient encore sur les étudiants juifs avec une sorte de négligence bienveillante. Cela a changé après 1968, partiellement à cause des “événements de Mai”.

En 2001, la Conférence Mondiale de l’ONU contre le Racisme s’est déroulée à Durban, en Afrique du Sud. Elle s’est accompagnée d’un Conférence majeure des ONG. Ces rassemblements se sont transformés en festival de haine anti-israélienne. Les étudiants juifs se trouvaient alors à l’avant-garde pour défendre Israël contre les rassemblements d’antisémites.

La “révolution” ratée de Mai 1968 n’a pas eu un énorme impact immédiat. Cela prendrait des décennies à beaucoup de gens, y compris moi-même, avant de comprendre à quel point les “Evénements de Mai” ont pu être importants, avec d’autres facteurs qui ont amenés de changements majeurs dans les sociétés occidentales dans leur ensemble.

L’une des principales conséquences de ce changement sociétal, c’est l’effondrement de l’autorité. Il affecte les gouvernements, les dirigeants épiscopaux, les administrations étudiantes, les enseignants et les parents. “Les événements de Mai” fait partie des principales composantes ayant débouché sur ces changements. L’impact de la décolonisation a été un autre facteur important parmi d’autres.

Aux Etats-Unis, l’organisation Etudiants pour une Société Démocratique, a bénéficié d’une influence remarquable dans les années 1960. L’expression : ” Je suis un être humain : ne pas plier, embrocher ou mutiler” date de cette période. La guerre impopulaire du Vietnam a aussi contribué à pas mal de changements sociétaux. En 1969, le Festival de Woodstock est survenue pour symboliser cette réalité changeante.

Une plus grande ouverture de la société était, à l’origine, favorable aux minorités, y compris pour les Juifs. On pouvait, à présent, entendre leur voix, bien plus que dans le passé. C’était vrai, en particulier à la fin des années 1990. Cela a permis un nouveau cycle important de restitution en Europe, accompagné par la révélation de beaucoup de données supplémentaires sur ceux qui avaient collaboré en Europe avec les Nazis allemands. La Suisse a constitué un exemple de tout premier plan de ces révélations.

En partie dû à l’émergence des réseaux sociaux, ces changements ont outrepassé la limite de ce qui était souhaitable. Une plus grande liberté signifie aussi une augmentation exponentielle de l’incitation. Aux Etats-Unis, le discours de haine se propage, alors que le Premier Amendement de la Constitution fait de ce pays un quasi-paradis pour les incitateurs à la haine. Cette idée est particulièrement pertinente en ce qui concerne les Juifs. Beaucoup d’universités américaines sont actuellement à l’avant-garde des tendances antisémites se focalisant sur Israël.

La vie juive est à son zénith dans les sociétés démocratiques, quand la loi et l’ordre ont le dessus. C’est de moins en moins le cas en Europe. Cinquante ans après les “événements de Mai” rétro-pédaler sur certaines libertés civiques est devenu une nécessité pour la survie des démocraties libérales. En Europe, l’immigration massive, qui comporte beaucoup qui ne veulent pas être intégrés, le rend encore plus nécessaire.

Cinquante ans après les “Evénements de Mai” des grèves de grande ampleur prennent à nouveau toute la place dans l’actualité française. Elles sont menées, cette fois, par les cheminots et employés des chemins de fer qui s’élèvent contre la réduction de leurs prérogatives. Ces réformes voulues par le gouvernement, qui font partie d’un plan bien plus large, sont une nécessité pour rendre sa santé à l’économie française. En juste cinquante ans, la roue a effectué presque un tour complet : du fait de favoriser le changement à celui de s’y opposer.

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