Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

20 d'agost de 2017
5 comentaris

Kamel Daoud arran de l’atemptat de Barcelona s’indigna amb el laxisme europeu

Kamel Daoud és un periodista, escriptor i lliurepensador algerià les opinions del qual esmento sovint en aqueix bloc perquè haurien de ser un referent pels intel·lectuals catalans a l’hora d’afrontar el combat ideològic contra el gihadisme.

Avui el digital Amazigh24, “le magazin des Hommes Libres”, reprodueix aqueix seu article solidaritzant-se amb les víctimes dels atacs de Barcelona i Cambrils i assenyalant als catalans línies d’actuació per afrontar el conflicte que el totalitarisme islàmic ens planteja com a poble:

Une pensée pour Barcelonne. Mais après la compassion il est temps de s’interroger :

Dans sa lutte contre le terrorisme, l’Occident mène la guerre contre l’un tout en serrant la main de l’autre. Mécanique du déni, et de son prix. On veut sauver la fameuse alliance stratégique avec l’Arabie saoudite tout en oubliant que ce royaume repose sur une autre alliance, avec un clergé religieux qui produit, rend légitime, répand, prêche et défend le wahhabisme, islamisme ultra-puritain dont se nourrit Daesh.

Le wahhabisme, radicalisme messianique né au 18ème siècle, a l’idée de restaurer un califat fantasmé autour d’un désert, un livre sacré et deux lieux saints, la Mecque et Médine. C’est un puritanisme né dans le massacre et le sang, qui se traduit aujourd’hui par un lien surréaliste à la femme, une interdiction pour les non-musulmans d’entrer dans le territoire sacré, une loi religieuse rigoriste, et puis aussi un rapport maladif à l’image et à la représentation et donc l’art, ainsi que le corps, la nudité et la liberté. L’Arabie saoudite est un Daesh qui a réussi.

Le déni de l’Occident face à ce pays est frappant: on salue cette théocratie comme un allié et on fait mine de ne pas voir qu’elle est le principal mécène idéologique de la culture islamiste. Les nouvelles générations extrémistes du monde dit « arabe » ne sont pas nées djihadistes. Elles ont été biberonnées par la Fatwa Valley, espèce de Vatican islamiste avec une vaste industrie produisant théologiens, lois religieuses, livres et politiques éditoriales et médiatiques agressives.

On pourrait contrecarrer : Mais l’Arabie saoudite n’est-elle pas elle-même une cible potentielle de Daesh ? Si, mais insister sur ce point serait négliger le poids des liens entre la famille régnante et le clergé religieux qui assure sa stabilité — et aussi, de plus en plus, sa précarité. Le piège est total pour cette famille royale fragilisée par des règles de succession accentuant le renouvellement et qui se raccroche donc à une alliance ancestrale entre roi et prêcheur. Le clergé saoudien produit l’islamisme qui menace le pays mais qui assure aussi la légitimité du régime.

Il faut vivre dans le monde musulman pour comprendre l’immense pouvoir de transformation des chaines TV religieuses sur la société par le biais de ses maillons faibles : les ménages, les femmes, les milieux ruraux. La culture islamiste est aujourd’hui généralisée dans beaucoup de pays — Algérie, Maroc, Tunisie, Libye, Egypte, Mali, Mauritanie. On y retrouve des milliers de journaux et des chaines de télévision islamistes (comme Echourouk et Iqra), ainsi que des clergés qui imposent leur vision unique du monde, de la tradition et des vêtements à la fois dans l’espace public, sur les textes de lois et sur les rites d’une société qu’ils considèrent comme contaminée.

Il faut lire certains journaux islamistes et leurs réactions aux attaques de Paris. On y parle de l’Occident comme site de « pays impies »; les attentats sont la conséquence d’attaques contre l’Islam ; les musulmans et les arabes sont devenus les ennemis des laïcs et des juifs. On y joue sur l’affect de la question palestinienne, le viol de l’Irak et le souvenir du trauma colonial pour emballer les masses avec un discours messianique. Alors que ce discours impose son signifiant aux espaces sociaux, en haut, les pouvoirs politiques présentent leurs condoléances à la France et dénoncent un crime contre l’humanité. Une situation de schizophrénie totale, parallèle au déni de l’Occident face à l’Arabie Saoudite.

Ceci laisse sceptique sur les déclarations tonitruantes des démocraties occidentales quant à la nécessité de lutter contre le terrorisme. Cette soi-disant guerre est myope car elle s’attaque à l’effet plutôt qu’à la cause. Daesh étant une culture avant d’être une milice, comment empêcher les générations futures de basculer dans le djihadisme alors qu’on n’a pas épuisé l’effet de la Fatwa Valley, de ses clergés, de sa culture et de son immense industrie éditoriale?

Guérir le mal serait donc simple ? A peine. Le Daesh blanc de l’Arabie Saoudite reste un allié de l’Occident dans le jeu des échiquiers au Moyen-Orient. On le préfère à l’Iran, ce Daesh gris. Ceci est un piège, et il aboutit par le déni à un équilibre illusoire : On dénonce le djihadisme comme le mal du siècle mais on ne s’attarde pas sur ce qui l’a créé et le soutient. Cela permet de sauver la face, mais pas les vies.

Daesh a une mère : l’invasion de l’Irak. Mais il a aussi un père : l’Arabie saoudite et son industrie idéologique. Si l’intervention occidentale a donné des raisons aux désespérés dans le monde arabe, le royaume saoudien leur a donné croyances et convictions. Si on ne comprend pas cela, on perd la guerre même si on gagne des batailles. On tuera des djihadistes mais ils renaîtront dans de prochaines générations, et nourris des mêmes livres.

Post Scriptum, 6 de setembre del 2017.

Jacques Tarnero, intel·lectual jueu francès, publicà el proppassat 31 d’agost al Huffington Post aqueix article que recomana explícitament escoltar els lliurepensadors àrabs que fan front al totalitarisme islamista, com Kamel Daoud, “Face au terrorisme, l’Occident désemparé doit écouter les intellectuels de culture musulmane“.

  1. Crec que l’he entès, malgrat no acabo d’entendre quina sol.lució proposa, si és en proposa alguna. Tallar relacions amb Aràbia Saudí?,

    1. Dissortadament, Occident no té estratègia d’autodefensa front al gihadisme, permet el BDS contra Israel (que forma part de la nostra civilització) i claudica davant règim genocides com Turquia (membre de l’OTAN), fa negocis sota xantatge atòmic amb Iran i es pensa que Aràbia Saudita és un aliat. Els catalans vam acotar el cap quan Qatar finançava el Barça. Mentre aqueixa actitud no canviï tindrem guerra a Europa per molt de temps.

    2. Hom podria començar per estroncar el finançament que arriba als imams salafistes, clausurar els seus centres i penalitzar el misstage d’odi que prediquen.
      Educar en la laïcitat a la vida pública i afavorir la interrelació amb les formes de vida autòctones: bars, festes populars, respecte a la dona, vida sexual sana i menys paternalisme estèril i supremacisme moral per part d’educadors, polítics i comunicadors. Per exemple.

  2. Bueno, si Israhell fa part de la “nostra” civilització també ho fa l’Islam, o molts països àrabs i/o musulmans. Seria prou fàcil demostrar la quantitat de coses que tenim en comú, o que encara perviuen en la nostra cultura i dia a dia i provenen de l’Islam.

    Però vaja, jo només volia dir que molaria traduír aquest article, que és molt bo.

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