Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

21 d'abril de 2017
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L’affaire Sarah Halimi

Shamuel Trigano (figura eminent de la comunitat jueva francesa anteriorment esmentat en aqueix bloc) ha publicat avui a Desinfos la crònica radiofònica dedicada a trencar el silenci mediàtic i polític que envolta l’assassinat -ja fa dugues setmanes- de Sarah (Lucie) Halimi, una jubilada jueva defenestrada per un veí que va irrompre de nit a ca seva a la perifèria de París. Shmuel Trigano es pregunta si ha estat un crim racista antijueu sense obtenir resposta de les autoritats tot enllaçant amb la situació socialment degradada per l’emergència del gihadisme autòcton a França:

Comment interpréter le silence publique, médiatique, politique qui a entouré l’assassinat de Lucie Halimi il y a quelques jours ? L’étonnement, manifesté dans de rares commentaires, toujours du côté de la communauté juive, s’il est, bien sûr fondé, a néanmoins une courte mémoire. Ce qui est en jeu, c’est non seulement le motif islamique mais aussi la défaillance de la police qui attendait le RAID à l’entrée de l’immeuble pendant que l’assassin commettait son forfait en étage.

Que les autorités officielles ne déclarent pas le caractère terroriste et antisémite du meurtre, ce ne serait cependant qu’habituel. L’opinion n’est pas en effet sans observer, après chaque attentat islamique, la danse autour d’un tombeau des autorités judiciaires et officielles, commençant par douter de la nature islamiste du crime avant même de la qualifier comme telle, officiellement. Celà donne des situations très cocasses à observer, où se donne à voir la difficulté des pouvoirs européens (car c’est une situation partagée) à nommer l’ennemi, malgré l’évidence.

Non, le plus dur à constater concerne les médias qui, comme un seul homme, ont fait écran à l’événement. « Comme un seul homme », c’est bien là tout le problème. Comment s’expliquer ce phénomène dans un pays réputé pluraliste et aux médias multiples ? Est-ce un avant-goût de la France « bolivarienne », de la dictature à la Mélanchon ?

Ceux qui ont de la mémoire se souviendront qu’une telle expérience a déjà été vécue, au début des années 2000, quand 500 agressions antisémites étaient commises dans un silence absolu des médias, des pouvoirs publics mais aussi des institutions juives qui, pourtant, tenaient au jour le jour la liste des agressions et de l’identification des agresseurs. Il avait fallu l’arrivée de Nicolas Sarkozy à l’Intérieur pour que l’on commence à en parler et que l’on parle d’« antisémitisme » durant ces années chiraquiennes, les plus terribles.

C’est pour cette raison même que j’avais créé l’Observatoire du monde juif : avant tout pour publier cette liste et alerter l’opinion. Le premier effet de cette publication fut de se voir traiter de raciste, parce que les agresseurs étaient identifiés par leurs victimes. Les institutions juives en conçurent un grand déplaisir – et c’est une litote. Ce n’est que quelques années plus tard qu’on comprit pourquoi : la chappe de plomb obéïssait à un ordre du gouvernement Jospin pour « ne pas jeter de l’huile sur le feu ». C’est Daniel Vaillant, alors ministre de l’Intérieur, qui devait le révéler. Les bases de la démobilisation de l’Etat étaient posés : il n’y avait pas « antisémitisme », mais il y aurait des « tensions inter-communautaires », un « conflit importé ». Le déni et la falsification de la réalité !

Ce que je voudrais dire aujourd’hui, c’est que l’affaire Lucie Halimi nous montre que, de 2001 à 2017, rien n’a changé au sein des élites du pouvoir, je n’ose pas ajouter ,des institutions juives, malgré l’affaire Merah, malgré l’Hyper casher, si ce n’est peut être plus de « compassion », dont la présidence hollande fut très prodigue, à défaut de décisions politiques, car politique est une situation dans laquelle l’agression vient de l’intérieur.

Cette situation n’est pas anodine. Objectivement, elle équivaut à un recul de la citoyenneté des Juifs, en premier sur le plan de la sécurité, dans la mesure où les autorités veulent négliger le fait qu’ils sont en tant que Juifs, des cibles désignées de l’islamisme, mais aussi sur le plan constitutionnel car une sorte de déclassement collectif s’ensuit avec à la clef un traitement différent pour certaines populations derrière l’illusion de l’anonymat du citoyen. Le fait que celà se produise dans une ambiance générale d’hostilité envers Israël et de l’adoption par l’instance politique et une bonne part de l’opinion de la cause palestinienne donne un sens supplémentaire à cette occultation. Dévoiler en effet ce qu’elle cache lui porterait ombrage et en montrerait l’iniquité.

Le fait que 17 ans après on en soit au même degré est pathétique, sur le plan de l’Etat bien sûr mais aussi des Juifs : il semblerait que la situation que nous avions crue exceptionnelle s’est durablement installée et pour longtemps. N’oublions pas que leur expérience dès le début des années 2000 a annoncé ce qui est arrivé ensuite à tout le monde. Il semble que la leçon n’ait pas été tirée…

Post Scriptum, 22 de maig del 2017.

Gilles William Goldnadel és l’advocat de la família de la difunta Sarah Halimi i avui ha publicat a Le Figaro aqueix article punyent: “Ce que révèle l’indifférence vis à vis de la mort de Sarah Halimi”:

L’idéologie est un génie. Un mauvais génie, mais c’est un génie. Il gouverne sans bruit les esprits, ouvre des portes et en cadenasse d’autres plus hermétiquement que celle de la plus scellée des cellules. C’est l’idéologie qui a privilégié le débat économique durant la campagne présidentielle et a dissimulé sous le tapis les questions identitaires, sécuritaires, migratoires et islamiques. C’est la même idéologie qui aura fait resurgir des limbes Vichy , le Vel’ d’Hiv’ et le combat antifasciste. Seule cette idéologie innomée aura réussi à maintenir un tel surmoi paralysant que même la candidate qui aurait eu le plus grand intérêt électoral à privilégier la question migratoire sur la question économique, ne l’aura qu’à peine évoquée.

Pour ceux qui douteraient encore des menées délibérées comme de la puissance de cette idéologie de l’occultation des thèmes dérangeants, rien de mieux- ou de pire- que des exemples aussi récents qu’irréfutables. C’est ainsi que je conseille aux germanophones le Berliner Zeitung de la semaine passée. Pour ceux qui sont peu familiers de la langue allemande, je recommande la lecture édifiante d’un article de Causeur publié le mercredi 17 mai et intitulé «Arte, la chaîne des maîtres censeurs».

Son auteur s’appelle Luc Rosenzweig. Après avoir officié longtemps dans les colonnes du journal Libération, il est devenu rédacteur en chef adjoint du Monde et son correspondant en Allemagne jusqu’à sa retraite. Il confirme que la direction de la chaîne culturelle franco-allemande a volontairement passé à la trappe un documentaire sur l’antisémitisme en Europe. Seul motif: la haine antijuive arabo-musulmane était trop mise en lumière… Il s’agit ainsi d’une première dans l’histoire d’Arte. Son directeur de programme a décidé de ne pas diffuser un documentaire produit et payé par la chaîne de service public.

Rosenzweig explique que pour la présidente de la chaîne franco-allemande-passionnée, on le sait, par la Shoah- la dénonciation de l’antisémitisme se limite exclusivement à l’exploration de «ce ventre fécond dont est sortie la bête immonde». Méfiants devant le projet, les dirigeants de la chaîne avaient exigé sa supervision par un auteur réputé en la personne de l’Arabe israélien Ahmad Mansour pour garantir l’impartialité du projet. Celui-ci est furieux de la censure intervenue: «ce film est remarquable et arrive à point nommé. Certes, il révèle des réalités dérangeantes, les mêmes que je rencontre dans mon travail quotidien. Je suis surpris qu’une chaîne publique de la réputation d’Arte puisse avoir tant de problèmes avec le réel…»

Ainsi que Rosenzweig, qui a visionné le film, l’explique: «ce qui gêne Arte aux entournures, c’est la démonstration implacable qu’il existe une continuité entre le discours propagandiste d’un Mahmoud Abbas déclarant devant le Parlement européen que «les Israéliens empoisonnent les sources de Cisjordanie pour faire fuir les paysans arabes de leurs terres» et l’antisémitisme d’une partie des O.N.G. gauchistes ou d’églises protestantes allemandes». Autre faute de goût impardonnable, le film censuré aurait donné à voir comment le courageux François Pupponi, maire socialiste de Sarcelles, se désole de voir le pacte républicain français battu en brèche par les islamistes radicaux et antisémites à l’œuvre sur cette commune… visitée récemment de manière autrement plus consensuelle par notre nouveau président de la république.

Dans la même implacable logique d’occultation idéologique, on apprenait (Marianne, 26 avril 2017) que le CSA avait décidé d’ouvrir l’instruction d’un dossier à l’encontre d’Ivan Rioufol, éditorialiste au Figaro, pour avoir osé reprendre sur la chaîne C News, le sondage de l’institut Montaigne démontrant que «27 % des Français musulmans et 50 % des jeunes musulmans des cités se réclamaient au bout du compte de l’idéologie de l’État islamique. On se souvient que c’est le même CSA qui s’était saisi des propos de Georges Bensoussan sur l’antisémitisme islamique tenus dans le cadre de l’émission «Réplique» animée par Alain Finkielkraut sur France Culture. On connaît la suite judiciaire.

Je précise, pour mettre en perspective, que le CSA ne s’était pas saisi, pas plus qu’il n’a encore répondu à ma saisine, des appels au meurtre d’un président démocratiquement élu à la présidence des Etats-Unis tenus par Laurent Ruquier sur la deuxième chaîne nationale de service public. Dans ce contexte délétère, la nomination de Marlène Schiappa au poste stratégique de secrétaire d’État aux droits des femmes illustre au-delà de toute désespérance les doutes que m’inspire le nouveau pouvoir et que je confessais déjà dans ma précédente chronique.

Celle-ci se sera en effet illustrée dans un article (22/7/14 Huffington Post) dans lequel elle s’en prenait violemment à Manuel Valls pour avoir osé désigner, lors d’un discours de commémoration du 72e anniversaire de la rafle du Vel d’hiv, au lendemain d’exactions antijuives, l’antisémitisme islamique et la détestation d’Israël comme les principaux vecteurs de la criminalité judéophobe.: «Comme tant d’autres, je me sens visée par vos propos quand vous parlez de l’antisémitisme des quartiers populaires…» Difficile de ne pas constater dans ce déni borné, la régression intellectuelle en marche.

C’est donc dans ce cadre idéologique d’occultation, de dénégation, de censure et de répression avérées que je veux enfin évoquer le sort funeste de Sarah Halimi, torturée et défenestrée par un musulman radical de 27 ans, le 4 avril dernier. Il est de mon devoir impérieux que je l’évoque puisque, très exactement pour les mêmes raisons que les affaires qui précèdent, celle-ci fait l’objet d’une sombre omerta dont les ressorts cachés viennent d’être démontés. Je connais bien le dossier, puisque la sœur de la défunte m’a demandé de la représenter. Je peux donc affirmer, en pleine connaissance de cause, que l’assassin présente le profil classique des criminels islamistes habituels: petit caïd bien connu des services de police du 11e arrondissement pour ses multiples condamnations, lui et sa bande faisaient régner la peur dans le quartier Bastille-Vaucouleurs. À plusieurs reprises, il avait insulté sa victime, qui le craignait, en la traitant de «sale juive». De multiples témoins et voisins attestent avoir entendu «Allah Akbar!» tandis qu’il s’acharnait sans fin sur la malheureuse, alors même que la police était depuis longtemps sur les lieux.

Je dois encore constater, qu’alors que cet assassin exalté ne présentait aucun antécédent psychiatrique, en pleine période électorale, le processus habituel de psychiatrisation de l’assassin islamiste a été adopté. Celui-ci se trouve en conséquence dans un établissement de soins fermé et non une prison. Mais ce qui serre le plus le cœur de l’homme et de l’avocat, ce qui révolte son esprit, ce qui fait chavirer son âme pourtant douloureusement habituée, s’appelle l’indifférence publique. Je ne parle pas de l’opinion. La malheureuse est égarée depuis trop longtemps par ceux qui la font et la trompent, et lui montrent ce qu’ils veulent, et lui cachent ce qu’ils ne veulent montrer. L’idéologie est un mauvais génie. Elle s’appelait Sarah Halimi.

Post Scriptum, 2 de juny del 2017.

Disset intel·lectuals francesos, majoritàriament jueus (Alain Finkielkraut, Elisabeth Badinter, Michel Onfray, Pascal Bruckner…) han signat una carta oberta apareguda ahir a Le Figaro demanant “Que la verité soit dite sur le meurtre de Sarah Halimi”:

Le 4 avril dernier, Sarah Halimi, Française de confession juive, âgée de 65 ans, mère de trois enfants et retraitée, a été torturée à son domicile aux cris d’«Allah akbar» puis défenestrée. La victime vivait dans un HLM du quartier de Belleville depuis une trentaine d’années. Cette nuit-là, son voisin, Kobili Traoré, 27 ans, a pénétré chez elle vers quatre heures du matin, l’a agressée et a commencé ses sévices. « «Le rapport de police confirme que ma sœur a subi des actes de torture pendant près d’une heure, il l’a massacrée. Les dégâts sont tels que ma décence ne me permet pas de vous donner des détails», expliquera William Attal, le frère de Sarah Halimi.

Une partie de la scène a été enregistrée par un voisin. La bande-son, que possèdent les enquêteurs, confirme le calvaire de Sarah Halimi. Les coups gratuits portés par l’agresseur sont d’une violence extrême. L’autopsie révélera plus d’une vingtaine de fractures sur le corps et le visage de la victime. Tandis qu’il s’acharne sur Sarah Halimi, le criminel la qualifie de «Sheitan» («démon» en arabe). Il déclame des sourates du Coran, crie «Allah Akbar» plus d’une dizaine de fois. Les hurlements retentissent jusqu’au rez-de-chaussée de l’immeuble. Personne ne vient en aide à Sarah Halimi. En revanche, des voisins appellent la police, qui se rend sur place, mais n’intervient pas. «Près de deux mois après les faits, la presse commence enfin à relater ce crime qui a eu lieu en pleine campagne présidentielle. Tout laisse penser, dans ce crime, que le déni du réel a encore frappé»

En définitive, après l’avoir torturée pendant plus d’une heure, Kobili Traoré traîne sa victime par les poignées et la jette par la fenêtre du troisième étage. Puis, parfaitement calme, il fait une prière. Sarah Halimi elle, gît, morte, dans la petite cour intérieure de l’immeuble. Il est environ 5 heures et demie du matin. Les policiers présents sur place se décident alors à interpeller le criminel. L’arrestation se déroule sans heurt. Considéré comme inapte à être placé en garde à vue, le tueur est interné d’office en hôpital psychiatrique. En matière pénale, si la justice concluait à une «abolition du discernement» de l’auteur des faits, celui-ci serait déclaré irresponsable et ne comparaîtrait pas aux assises.

Pourtant, Kobili Traoré n’a pas d’antécédents psychiatriques. Il a le profil de beaucoup d’islamistes radicaux violents: un passé de délinquant, un casier judiciaire très lourd avec des condamnations multiples dans des affaires de drogues, plusieurs séjours en prison. La veille du meurtre, il avait passé sa journée à la mosquée de la rue Jean-Pierre Timbaud (XIe), connue pour être un foyer d’islamisme radical. Par ailleurs, Kobili Traoré ne pouvait ignorer la judéité de sa voisine. La retraitée était une femme pieuse qui portait la perruque caractéristique des juives orthodoxes. Ses petits-fils venaient lui rendre visite en kippa. L’une des filles de Sarah Halimi déclare avoir été, dans le passé, traitée de «sale juive» par une des sœurs de l’agresseur de sa mère.

Les faits que nous venons d’exposer ont pour source le rapport de police consacré à l’homicide. Une information judiciaire a été ouverte le 14 avril par le parquet de Paris pour «homicide volontaire». Le caractère antisémite du meurtre n’a pas été retenu. Le procureur de Paris, François Molins, a en effet considéré qu’il fallait attendre le résultat de l’enquête avant de se prononcer sur la nature du crime. Pour leur part, les avocats de la victime évoquent «une chape de plomb» et réclament que l’enquête retienne cette circonstance aggravante. Près de deux mois après les faits, la presse commence enfin à relater ce crime qui a eu lieu en pleine campagne présidentielle.

Tout laisse penser, dans ce crime, que le déni du réel a encore frappé. Une question parmi d’autres: pourquoi les policiers appelés sur place par des voisins ne sont-ils pas intervenus dans l’appartement? Auraient-ils eu peur? Nous demandons que toute la vérité soit établie sur le meurtre de Sarah Halimi. Que toute la vérité soit dite sur la profondeur des fractures françaises. Il faut que la politique de l’autruche cesse et que nos dirigeants prennent conscience de ce qui se passe dans le pays. Pour Sarah et sa famille, mais aussi pour la France.

Post Scriptum, 4 d’abril del 2018.

Avui fa un any de l’assassinat de Sarah Halimi, finalment tractat per la judicatura francesa com un crim racista antijueu. Noémi Haloua, que ha escrit un llibre sobre el cas, és entrevistada per Tribune Juive el proppassat dia 1.

Post Scriptum, 15 de d’abril del 2021.

La justícia francesa ha declarat penalment irresponsable l’assassí de Sarah Halimi adduint causes psiquiàtriques. Per François Margolin, avui a Le Figaro, «Ce déni de justice est une manière d‘occulter le réel»:

Donc, on peut désormais assassiner une femme, en France, pour la seule raison qu’elle est juive et ne pas même passer en procès. C’est la leçon que tout un chacun peut (et va) tirer de l’arrêt de la Cour de Cassation du 14 Avril. Cette femme a un nom, Sarah Halimi, et elle avait pour seul tort d’être la voisine d’un jeune homme, musulman, d’origine malienne, son voisin. Un voisin qui la persécutait depuis des mois chaque fois qu’il l’apercevait dans l’immeuble dont il partageait la cour. Elle avait peur de lui, il savait qu’elle était juive.

Quel plus beau signal donner à tous les antisémites que notre pays recèle? Comme si l’antisémitisme n’était pas en croissance exponentielle depuis près de vingt ans, depuis que le DJ Sébastien Sellam a été assassiné par son copain d’enfance, depuis qu’Ilan Halimi a été torturé et tué par le Gang des Barbares, depuis que Mohammed Merah s’est attaqué aux très jeunes enfants de l’école Ozar Hatorah de Toulouse, depuis qu’Amedy Coulibaly a pris en otage et assassiné quatre Juifs à l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, depuis que Mireille Knoll a été lardée de coups de couteaux et brûlée par un voisin…

La liste est trop longue et l’on ne parle pas de toutes ces agressions, de toutes ces insultes, de toutes ces menaces que subissent les Juifs de France à longueur de journée, dans la rue, et, bien sûr, sur les réseaux sociaux. Comment s’étonner alors que beaucoup d’entre eux choisissent de partir, en Israël ou ailleurs, ou, plus discrètement, de changer de quartier ou de ville, pour ne plus avoir à vivre dans la crainte, pour être des Français comme les autres?

Car ce que subissent les Juifs en France n’a pas d’équivalent dans les autres pays occidentaux. Dans la plupart des pays d’Europe, les synagogues n’ont pas besoin d’être surprotégées et les écoles d’être placées sous la protection de militaires.

La Justice n’est pas une valeur à part. Elle est le résultat de choix de société, de lois, qui changent bien souvent. Et bien souvent aussi les juges n’hésitent pas à invoquer le «contexte» dans leurs jugements. Les exemples sont nombreux mais un des plus récents est celui qui a disculpé de toute diffamation envers l’homme qu’elle avait accusé à tort, Sandra Müller, la femme qui a «inventé» le hashtag #Balancetonporc.

S’ils n’avaient pas été «neutralisés», les terroristes qui massacrèrent au Bataclan auraient-ils pu trouver des juges qui les déclarent «irresponsables» en expliquant qu’ils étaient sous l’emprise de psychotropes? Je ne le crois pas, car le scandale eut été tel que la France entière se serait soulevée. Et la presse, unanime, aurait crié au déni de justice.

Alors pourquoi n’en est-il pas ainsi pour Sarah Halimi?

Pourquoi revient-on, par exemple, sur une enquête, bâclée mais pourtant entérinée par des juges, comme celle sur la mort d’Adama Traoré? Pourquoi journalistes et politiques clament-ils alors leur indignation sur cette mort inexpliquée -ce qui n’est pas le cas de celle de Sarah Halimi- et affirment-ils aujourd’hui qu’ils «respectent une décision de justice»? N’y aurait-il pas deux poids deux mesures?

Et surtout une façon de nier la question de l’antisémitisme. De dire que, bien sûr, on est contre mais de ne surtout rien faire de concret pour lutter contre cet antisémitisme, qui hante nos cités et nos banlieues.

Il est bien trop facile de clamer régulièrement «plus jamais ça» et de laisser faire. De se retrancher derrière des «experts» parfaitement discutables -la psychiatrie est loin d’être une science exacte- pour ne pas juger. Pour ne pas laisser la Justice, la vraie, celle des Cours d’Assises et des jurys populaires, faire son travail.

Puisse l’exemple de Sarah Halimi nous permettre de réformer les lois et d’empêcher que des assassins échappent à celle-ci. Et d’éviter que des juges puissent considérer que l’on est responsable du caractère antisémite d’un crime, mais que l’on ne soit pas responsable de ce même crime.

Post Scriptum, 26 d’abril del 2021.

Aqueix passat cap de setmana hi ha hagut manifestacions de rebuig a resolució de la justícia francesa en el cas Halimi, a França, a Israel i arreu on la comunitat jueva es pot manifestar al carrer. El ressò mediàtic ha estat notable fins al punt que el consell superior de la magistratura francesa s’ha regirat contra les crítiques rebudes apel·lant a la seva independència de criteri i el president Macron ha anunciat una reforma legal per evitar noves exoneracions per irresponsabilitat penal quan la motivació antisemita és patent. Paule Gonzalès publica avui a Le Figaro un article on assenyala el canvi de criteri del Tribunal de Cassació: En février 2018, la chambre criminelle de la Cour suprême présentait la consommation de cannabis comme une circonstance «aggravante» sur une affaire de meurtre.

Post Scriptum, 2 de maig del 2021.

Segons la crònica de Cnaan Liphshiz, avui a The Times of Israel, contràriament a les manifestacions precedents contre l’antisemitisme, a la del 25 d’abril a París hi flotava un aire palpable de desil·lusió i inclús de desesparació: La communauté juive française proche du point de rupture.

Post Scriptum, 27 de maig del 2021.

Ahir, a Le Figaro: Irresponsabilité pénale du meurtrier de Sarah Halimi: «Une autre décision était possible». Alors que le Sénat a adopté une proposition de loi pour réformer l’irresponsabilité pénale, le magistrat Alain Alçufrom revient sur les limites de l’arrêt de la Cour de cassation qui, selon lui, aurait pu atteindre des conclusions différentes.”

Post Scriptum, 21 d’abril del 2022.

A començament d’any s’ha publicat un llibre col·lectiu dedicat a analitzar totes les dimensions de “L’affaire Sarah Halimi ou l’éradication du sujet”, dirigit per Michel Gad Wolkowicz.

Post Scriptum, 28 de juliol del 2023.

A Le Figaro del proppassat 30 de juny François Margolin denuncia: «Six ans après l’affaire Halimi, rien n’a changé».

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