Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

5 d'abril de 2017
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Preguntes sense resposta sobre la guerra química d’Al-Assad

El darrer episodi conegut de la guerra química que mena el règim d’Al-Assad contra el seu propi poble és la massacre de fa dos dies a Khan Sheikhoun amb uns seixantena de víctimes pel cap baix (els atacs precedents des del començament de la guerra els resumeix avui Yohan Blavignat a Le Figaro) . Els mitjans en van plens aqueixos dies d’anàlisis al voltant d’aqueix fet, però de tots els que he pogut llegir el que em sembla més punyent és el publicat avui mateix pel digital israelià Debka que en versió francesa ha estat traduït així: “Les condamnations ne stoperont la guerre chimique d’Assad”:

Sept pays maintiennent des unités militaires d’élite en Syrie – les Etats-Unis, la Russie, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, la France, la Jordanie et Israël. Les troupes américaines, russes et turques bénéficient d’un soutien aérien. Si ces puissances décidaient de détruire l’arsenal chimique empoisonné du dictateur Bachar El Assad, elles auraient pu se concerter et conjuguer leurs forces pour le faire et ainsi, finir le job en quelques jours -et l’horrible tragédie de cette semaine ne serait jamais arrivée.

Le bilan des morts de ce dernier bombardement syrien à l’arme chimique contre la ville de Khan Sheikhoun détenue par rebelles, le lundi 3 avril est, à présent, estimé à 150 victimes et plusieurs centaines de blessés, soignés dans des installations médicales totalement inadéquates. Le nombre d’enfants victimes a encore élevé le degré de condamnations et de révulsion mondiale. Le tableau total fluctue, selon les sources.

Mais la vérité la plus tragique de toutes est que personne à Moscou, Washington ou Ankara n’est prêt à mener une telle opération, d’autant plus qu’ils se focalisent sur une manière de mettre un terme à cette guerre « civile » syrienne de six ans, qui apporte un bilan de plus de 600.000 morts – la plupart étant des civils – et le déplacement forcé de 12 millions de réfugiés. Au lieu de quoi, ces puissances en appellent au Conseil de Sécurité de l’ONU en vue d’une énième session d’urgence inutile.

L’aspect le plus cynique de ces jérémiades internationales est la sinistre façon dont le palmarès de guerre toxique menée par Assad a été traité jusqu’à présent et continuera de l’être.

Le 3 mai 2014, l’armée américaine mentionnait que les efforts pour venir à bout du démantèlement de l’arsenal d’armes chimiques de l’armée syrienne n’avaient abouti à rien, après que Bachar El Assad refuserait de rendre 27 tonnes de produits chimiques précurseurs et de Gaz Sarin, aussi longtemps que l’OPCW, l’Agence de désarmement chimique de l’ONU insisterait sur la nécessité de détruire ses sites de dépôts souterrains.

Selon les sources des renseignements militaires, 12 de ces installations de bunkers sont toujours opérationnels et interdits d’accès à tout inspecteur de l’ONU.

Cinq mois plus tard, l’OPCW faisait son rapport disant que les stocks d’armes chimiques d’Assad avait été « liquidés ». Le secrétaire d’Etat américain John Kerry et le Ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov se serraient la main à Genève sous les flashes des appareils photos afin de célébrer en grandes pompes les résultats réussis de leurs négociations sur le sujet.

Cela s’est avéré être une fable, mise en scène afin de dissimuler la décision du Président Barck Hussein Obama de se dérober face à ses propres « lignes rouges » et de s’abstenir de toute action contre le régime Assad, si et dès qu’il aurait recours aux armes chimiques.

Une lecture attentive du rapport final de l’OPCW est particulièrement flagrant : « A ce jour, 95% de tous les stocks d’armes chimiques déclarés être en possession decet etat ont été détruits sous la supervision de l’OPCW ». Pour ses efforts de longue haleine visant à détruire les armes chimiques l’OPCW a reçu le Prix Nobel de la Paix 2013.

Ce qui voudrait dire que 5% seulement de ces substances empoisonnées demeureraient intacts? Dans l’intervalle des quatre ans passés, le dictateur syrien a été en mesure de rebâtir substantiellement ses stocks amoindris de gaz empoisonné, dont l’usage s’est aussi répandu dans le cadre de la guerre en Irak (Daesh contre les Kurdes). Les forces aériennes syriennes, pendant ce temps, ont commencé à procéder à des largages débridés de bombes au chlore. Elles ont été continuellement approvisionnées par les avions-cargos iraniens atterrissant sur les pistes de l’aéroport militaire de Damas et sur la Base aérienne militaire T4, près de Palmyre, avec des cargaisons fraîches de bombes au chlore faites sur mesure dans les usines de l’industrie militaire iranienne.

Pas plus l’Administration Obama à Washington que le Kremlin à Moscou n’ont bougé un petit doigt afin de stopper ces livraisons régulières. Dans le camp de l’opposition, certains groupes rebelles syriens, Daesh et la branche syrienne d’Al Qaïda, le Front al Nusra ont commencé à procéder à des essais d’armes chimiques fabriquées maison, certains d’entre eux réussissant à bâtir des stocks d’armes chimiques primitives. D’autres groupes rebelles ont simplement acheté leurs stocks d’armes chimiques syriennes auprès d’officiers syriens de l’armée (corrompus, le marché noir devenant la norme).

Aujourd’hui, aucune commission d’enquête internationale ne serait capable d’établir, au-delà de tout soupçon, la source des substances chimiques qui ont empoisonné des centaines de personnes à Idlib cette semaine ou de déterminer qui, en dernier lieu, est responsable de ces atrocités. Ce qu’on doit dire avec certitude c’est que seule l’armée syrienne a la capacité de mener une attaque aérienne comme celle qui a frappé la ville de Khan Sheikhoun tenue par les rebelles. Les Russes essaieront certainement d’utiliser un prétexte afin de mettre leur veto sur une résolution de condamnation du Conseil de Sécurité de l’ONU,tout en proclamant que les avions bombardiers syriens ont seulement frappé un dépôt d’insurgés qui, pas de chance, contenait des substances toxiques. La mission visant à localiser et détruire les stocks d’armes de guerre pernicieuses d’Assad ne peut uniquement être accomplie par des troupes au sol. Et ce n’est pas prêt d’arriver.

Post SCriptum, 7 d’abril del 2017.

L’atac de l’exèrcit nord-americà contra la base siriana des d’on es van llençar les armes químiques contra la població civil suposa la primera intervenció directa dels EUA en la guerra multidimensional siriana i contrasta amb la pasivitat mostrada pel president Barack Obama l’any 2013. De tot allò que s’ha escrit i he pogut llegir trobo a faltar l’esment a un fet significatiu: el president Donald Trump va ordenar l’acció militar després de reunir-se amb el líder de la República Popular Xina. La crònica del dia publicada per Debka em sembla el millor resum.

Post Scriptum, 8 d’abril del 2018.

Quadre explicatiu de Le Figaro i·lustrant els sis anys de guerra química impune del règim genocida d’Al Assad contra el seu poble amb el suport de Rússia i l’Iran, actualitzat arran del nou atac d’aqueix cap de setmana. Des d’Israel hom segueix de prop les accions del règim d’Al-Assad i avui mateix l’analista de The Times of israel, Avi Issacharoff, dóna la següent resposta a la pregunta clau: “Why did Assad use chemical weapons ? Because he can“. Per la seva part, el digital israelià Debka, publica una anàlisi sobre aqueixos darrers atacs titulada: “Chemical warfare hard to pin down by facts, in Douma as in Salisbury”.

Post Scriptum, 9 d’octubre del 2018.

El tinent coronel a la reserva de les FDI, Dany Shoham és l’autor del report “A Snake Pit at the Syrian Scientific Studies and Research Center“, publicat abans d’ahir al número 968 dels Perspectives Paper del Begin Sadat Center for the Strategic Studies.

Post Scriptum, 8 d’abril del 2020.

Avui, per primer cop, segons informa Le Monde, un informe de l’Organització per a la prohibició d eles armes químiques asenyla a l’exèrcit del règim sirià com el responsable d’una atac amb aquiexos productes l’any 2017. Per altra banda, l’analista israelià Yaakov Lappin va publicar el proppassat 26 de març, al BESA Center, aqueix report: “Has Syria Reactived Its Chemical Weapons Program ?”.

Post Scriptum, 11 de desembre del 2022.

Relectura escaient del The Times of Israel del proppassat 8 de novembre, “Captagon : comment la Syrie est devenue un narco-Etat (avec l’aide du Hezbollah). L’amphétamine a donné naissance à une industrie illégale de plus de 10 milliards de dollars qui soutient le régime du président Bachar al-Assad, mais aussi ses ennemis”.

Post Scriptum, 2 de maig del 2023.

Freddy Eytan abans d’ahir, al CAPE de Jerusalem: “Israël devant la réhabilitation du boucher de Damas“.

Le président syrien, Bachar al-Assad, sort vainqueur de son isolement diplomatique et redevient fréquentable au sein de la ligue arabe. Après avoir déclenché en 2011 une guerre civile qui a fait plus de 500 000 morts et provoqué l’exode de millions de réfugiés, voilà que le boucher de Damas est réhabilité et regagne sa place parmi les nations arabes. Le 6 février 2023, lors du terrible séisme qui avait frappé la Syrie, Assad saute sur la macabre occasion, demande un soutien humanitaire et une aide internationale pour reconstruire son pays. Le président syrien n’a guère besoin de cette aide puisque sa fortune familiale est estimée à deux milliards de dollars…Un réseau de sociétés écrans et des comptes cachés dans des paradis fiscaux. Sa famille contrôle l’énergie, l’immobilier et les télécommunications du pays et gère même le trafic de la drogue avec l’Iran et le Hezbollah. Le pouvoir alaouite qui dirige est ancré dans toutes les sphères de la société, de l’armée, des services de sécurité et des institutions gouvernementales. Assad étouffe et écrase toutes les libertés des droits de l’Homme. Il ne recule d’aucun moyen pour mettre au pas ses opposants en exerçant à leur encontre une punition sanglante et impitoyable. Son armée est principalement destinée à la répression intérieure.

Et pourtant, durant cinq décennies le monde libre laisse faire dans le désarroi total.  Les crimes souillés de sang perpétrés par la famille Assad ne datent pas d’aujourd’hui. Hafez al Assad, père de Bachar, fut en février 1982 responsable de la mort de plusieurs milliers de personnes, dont des centaines d’enfants innocents, lors d’un massacre sans précédent par sa brutalité et son horreur dans la ville de Hama. La barbarie, la sauvagerie et l’utilisation d’armes chimiques se sont poursuivies par ce même régime sanguinaire durant toute la guerre civile. Le 6 septembre 2007, l’aviation israélienne avait détruit un site nucléaire syrien construit avec l’aide de la Corée du Nord et l’Iran.

Les pages de l’histoire contemporaine syrienne demeurent obscures et infâmes. Rappelons pour mémoire les assassinats commandités par Damas et perpétrés avec la connivence de l’Iran et du Hezbollah : de l’ambassadeur de France à Beyrouth, Louis Delamare, en 1981, du président Bachir Gemayel en septembre 1982, et du Premier ministre Rafic Hariri en février 2005. L’explosion des voitures piégées à Beyrouth en 1983 qui a coûté la vie à 241 Marines américains et 58 soldats français et de nombreux autres attentats meurtriers perpétrés dans plusieurs capitales européennes. Et pourtant, tous les dirigeants occidentaux ont fait le chemin de Damas et les présidents français Chirac et Sarkozy ont accueilli la famille Assad en grande pompe et devant l’Arc de Triomphe…

Nous constatons toujours que le monde arabe demeure indifférent face aux massacres quotidiens de leurs frères. Aucune manifestation ne défile, non plus, dans les rues de Paris, Londres, Berlin ou Montréal pour protester contre ce régime sanguinaire…Les intellectuels et les éditorialistes sont toujours plus sévères et arrogants quand Tsahal ose se défendre et lance des opérations ponctuelles et préventives contre des terroristes islamistes. Certes, les massacres en Syrie sont rapportés par les médias mais ne font pas hélas, la une des journaux ni la priorité des nouvelles, comme c’est le cas pour un seul palestinien tué ou blessé dans des affrontements avec les forces israéliennes. Toujours ce double standard, un poids deux mesures, quand l’actualité concerne l’Etat juif.

Le 19 mars 2022, Assad s’est rendu aux Émirats arabes unis, pour une première visite dans un pays arabe depuis le déclenchement de la guerre civile en 2011. Lors de cette visite soutenue par l’Iran, Assad a discuté avec le prince héritier d’Abu Dhabi, Mohammed ben Zayed de « la coopération et la coordination entre les deux pays frères » en vue de “contribuer à la sécurité, la stabilité et la paix dans le monde arabe et au Moyen-Orient ».

La réhabilitation de Bachar El Assad a été déjà présenté lors d’une rencontre tripartite inédite tenue à Jérusalem le 24 juin 2019 avec les conseillers à la sécurité nationale des Etats-Unis et de la Russie. Israël avait proposé un plan de paix qui appellerait un retrait de toutes les forces étrangères de Syrie, une aide financière pour la restauration du pays, et des élections présidentielles. Dans le cadre des tractations avec les Etats arabes, Nétanyahou pensait que ce plan pourrait chasser l’Iran du plateau du Golan et mettrait un terme à la guerre civile. Un souhait bien naïf.

Ce n’est pas la première fois qu’Israël tente en vain de négocier un accord de paix avec la Syrie. Rappelons brièvement, la Conférence de paix de Genève en 1974 et les accords de désengagements de Tsahal après la guerre de Kippour, ainsi que les nombreuses navettes d’Henry Kissinger, Warren Christopher et James Baker à Damas. Les propositions à Hafez el Assad de Benjamin Nétanyahou en 1996, les négociations d’Ehoud Barak en 2000 et Ehoud Olmert en 2008, ainsi que la fameuse rencontre à Genève du président Bill Clinton avec Assad. En octobre 1991, lors de la Conférence de paix de Madrid, des délégations israéliennes étaient présentes pour la première fois pour négocier la normalisation entre les deux pays voisins.

Voilà déjà 22 ans que Bachar el-Assad dirige la Syrie avec un bras de fer. Il maintient son pouvoir grâce au soutien de l’Iran et une présence militaire russe dans le pays. La Russie est affaiblie par la guerre ukrainienne et ne compte pas retirer toutes ses troupes de Syrie. Moscou est sanctionnée pour ses crimes de guerre en Ukraine et elle est isolée dans l’arène diplomatique occidentale. En revanche, l’Iran sort de sa quarantaine et se renforce grâce à un nouvel accord signé avec l’Arabie saoudite sous les auspices de la Chine. Ces jours-ci, le chef de la diplomatie iranienne a observé le territoire israélien à partir d’une position du Hezbollah installée proche de la frontière libanaise. Son président Ibrahim Raissi est attendu à Damas pour planifier la marche à suivre avec Assad.

L’Amérique du président Biden est indifférente en laissant Israël affronter seul la nouvelle donne géopolitique et les menaces de guerre. Israël ne peut permettre le maintien d’Assad au pouvoir tant que l’Iran s’installe dans notre région et le Hezbollah fait la pluie et le beau temps au Liban. Tsahal devra poursuivre ses attaques ponctuelles contre l’acheminement d’armes sophistiquées au Hezbollah via Damas. Israël et les pays occidentaux ne peuvent tolérer les crimes d’Assad, la terreur contre sa propre population, les armes chimiques et ses intentions de construire toujours des sites nucléaires à des fins militaires. Le départ de toutes les forces étrangères est impératif, puis œuvrer pour un changement de régime acceptable par la Ligue arabe et particulièrement par l’Arabie saoudite.

Dans le contexte géopolitique actuel et devant l’indifférence des Etats-Unis, le temps n’est pas encore propice pour réhabiliter Assad. Le boucher de Damas devra être traduit en justice pour crime contre l’Humanité.

Post Scriptum, 16 de maig del 2023.

Avui, a Le Figaro, Syrie : comment expliquer le retour en force de Bachar al-Assad sur la scène internationale ?

 

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