Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

14 de març de 2017
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Anotacions a l’article de Maurice Einhorn: “Belgique, l’antisionisme une pierre angulaire du politiquement correct”

Maurice Einhorn és una personalitat de la comunitat jueva al Regne de Bèlgica (ja esmentat anteriorment en altres apunts) que publica avui mateix un breu però punyent article al seu bloc del The Times of israel titulat “Belgique: l’antisionisme, une pierre angulaire du politiquement correct“, en el qual descriu com va ressorgint l’hostilitat envers els jueus.

La impassibilitat social i política arran dels assassinats del Museu Jueu de Brussel·les o la normalitat acrítica manifestada envers l’ensenyant que es guardonat pel concurs internacional de caricatures antijueves organitzat per Iran, en són dugues mostres. Bèlgica, un estat corcat pel gihadisme (veure el cas de Molenbeek, per exemple) que és incapaç de fer-hi front defensant els valors democràtics i en canvi s’abraona furiosament contra l’estat d’Israel i els seus propis conciutadans jueus.

“Les Juifs français se plaignent avec raison du climat délétère qui règne autour de la question palestinienne, mais en Belgique nous regardons avec envie ce qui se passe à cet égard en France, tant la situation devient insupportable ici.

La Belgique a une longue tradition antisémite autour de laquelle règne un silence absolu. De la littérature à la bande dessinée, les exemples fourmillent à cet égard, qu’il s’agisse d’Edmond Picard, de Jean Ray, Michel de Ghelderode, Georges Simenon, Hergé, Victor Hubinon et tant d’autres. Mais ce qui est bien plus préoccupant c’est le déferlement actuel de l’antisionisme le plus radical, qui se donne à voir tant dans les quotidiens et hebdomadaires que dans les médias audiovisuels.

Si l’odieux « Je suis Charlie, je suis Juif, je suis Palestinien », prononcé après les attentats de Paris par Elio di Rupo, ex-Premier ministre et président du Parti socialiste, constituera désormais un peu un classique du genre, des dérapages marquants ont eu lieu plus récemment.

Je n’en citerai que quatre qui se sont produits durant les toutes dernières semaines. Une conférence qui aura lieu dans les locaux de l’Université libre de Bruxelles verra Michel Collon, journaliste tiers-mondiste, militant antisioniste de longue date nous parler de l’oppression des Palestiniens par Israël, « l’Etat le plus raciste du monde, qui place les Palestiniens dans des camps de concentration ». Collon, malgré son gauchisme déclaré, n’hésite pas à participer à des réunions où sont invités des militants d’extrême-droite, comme ceux d’Axis for Peace, émanation du réseau Voltaire de Thierry Meyssan.

Tout récemment, les facultés universitaires Saint-Louis à Bruxelles ont choisi de confier la leçon inaugurale de la prestigieuse Chaire Francqui à Shlomo Sand, ce professeur israélien antisioniste actif, qui nie notamment l’existence d’un peuple juif.

La manifestation la plus choquante de ces derniers mois est sans aucun doute celle dont s’est rendu coupable Unia, l’ancien Centre pour l’égalité des chances et la Lutte contre le racisme, dont plusieurs collaborateurs participent au mouvement de boycott des université et institutions culturelles israéliennes. Si Unia a porté plainte contre les auteurs de chants antisémites entonnés lors d’un manifestation publique, ce qui a abouti à la condamnation de l’un des auteurs de ces chants, un courriel interne de l’administrateur qui avait officiellement déposé cette plainte qualifiait de « radotage » cette condamnation. Seuls les ultra-nationalistes de la N-VA, parti ultra-flamingant, opposé à Unia pour des raisons linguistiques ont relevé ces faits.

La marche pour la Palestine, qui se déclinera prochainement, elle, dans plusieurs villes belges, fait presque figure de broutille en comparaison des faits précités. Les condamnations récentes de l’antisémitisme par François Fillon ou, l’intervention télévisée de Jean-Luc Mélenchon clamant pour disqualifier un opposant à Poutine que c’est un « odieux antisémite », font rêver les Juifs belges. La caricature antisémite concernant Macron serait balayée ici du revers de la main: « Antisémite? Il n’est pas question des Juifs », clamerait-on en Belgique, en ajoutant le qualificatif de paranoïaque pour qui s’en offusquerait.”

Post Scriptum, 10 de febrer del 2019.

Manfred Gerstenfeld confirma i amplia les reflexions de Maurice Einhorn amb aqueix report publicat avui als Perspectives Paper número 1.088 del BESA Center: “The Broad Array of Belgian Anti-Semitism”.

Post Scriptum, 1 de juny del 2021.

Nadia Geerts publicà el proppassat 17 de maig aqueixa reflexió a Marianne: “En Belgique comme en France, le même déni de l’antisémitisme par les antiracistes“.

Post Scriptum, 2 de novembre del 2023.

Ahir, The Times of Israel informava de l’antisemitisme de l’esquerra belga després dels atacs jihadistes de Hamàs en aqueixos termes, “Belgique: Des leaders socialistes scandalisent après avoir comparé Israël au nazisme”.  Només un petit grup d’intel·lectuals ha gosa publicar aqueixa carta oberta el proppassat 28 d’octubre a La Libre Belgique: “Mieux vaut avoir tort avec le Hamas que raison avec Israël“. Une carte blanche de Joël Kotek, Historien spécialiste des génocides, Olivier Boruchowitch, philosophe, Grégoire Jakhian, avocat, Félicité Lyamukuru, auteure tutsie, Doubi Ajami, Juif libanais fils d’un rescapé du pogrom d’Alep (1947) et Chemsi Cheref-Khan, humaniste de culture musulmane.

Nous avons cherché en vain dans les posts et messages diffusés par les partis progressistes des signes de compassion envers les 1 400 victimes israéliennes. Quel contraste avec les hommes politiques et intellectuels français qui, à l’exception de LFI, ont tous exprimé leur solidarité avec la communauté juive. Oui, le silence de la Belgique fait exception en Europe.

À quelques notables exceptions, nos politiques et intellectuels se sont refusés à condamner la séquence génocidaire perpétrée par le Hamas le 7 octobre dernier. Comme lorsque la mer se retire et expose le banc de sable qu’elle recouvrait, ce silence a dépouillé les Juifs de Belgique de leur dignité de citoyens à qui l’on dit : “Vous êtes seuls livrés à votre destin”. Ce qui dans la longue histoire des persécutions dont ils ont été les victimes s’est continûment confirmé.

Le silence assourdissant de la Belgique

Nous avons cherché en vain dans les posts et messages diffusés par les partis progressistes des signes de compassion envers les 1.400 victimes israéliennes. Quel contraste avec les hommes politiques et intellectuels français qui, à l’exception de LFI, ont tous exprimé leur solidarité avec la communauté juive. Oui, le silence de la Belgique fait exception en Europe, comme l’a souligné l’excellent Jean Quatremer dans un retentissant article publié dans Libération, le quotidien de référence de la gauche française. Que la cause palestinienne soit juste est une évidence, mais pas davantage que la cause israélienne ou encore les causes arménienne, chypriote, iranienne, ouïghoure, kurde qui, nous ne le savons que trop, ne déplacent aucune colère ni foule. Pourquoi ? La bande de Gaza et ses centaines de tunnels, ses 15.000 roquettes et missiles, ses drones, ses motos, ses ULM serait-elle réellement une prison à ciel ouvert (et si oui, à qui la faute ?), mais quid alors de ces deux millions (la population de Gaza) de Ouïghours qui croupissent réellement dans des camps de détention chinois ? Ne méritent-ils pas des marches “pour la Paix”, eux, tout comme les milliers d’Arméniens qui viennent d’être expulsés du Haut-Karabagh, les Iraniennes qui luttent pour leur dignité ou encore les Kurdes de Syrie qui sont déplacés, occupés et bombardés par l’armée turque ? Ne faut-il pas s’interroger sur cette absence d’empathie pour toutes ces causes et notamment pour ce seul État juif de notre planète dont la moitié de la population, faut-il le rappeler, est originaire de ces États arabes où règne un apartheid de fait. Pourquoi nos intellectuels et politiques progressistes feignent-ils d’ignorer que le monde arabe a poussé 99 % de ses Juifs à l’exil, des Juifs installés là bien avant l’arrivée de l’Islam ? En cause, un habitus antisémite, doublé d’un rapport troublé à la Shoah qui autorise toutes les audaces jouissives (“Et si les vrais nazis c’étaient les Israéliens !”). Plus généralement aussi, un clientélisme électoral, un triste antidote à la démocratie libérale et parlementaire qui substitue à la grandeur du discours politique et de ses valeurs une considération bassement calculatrice : “combien de voix ma prise de parole va-t-elle rapporter à mon parti ou à ma personne.” Qui niera que critiquer Israël, se taire sur l’Arménie peut rapporter électoralement gros ; d’où l’intense compétition que se livrent nos trois partis dits progressistes pour déterminer qui sera le plus hostile à Israël. Ces calculs politiques sont d’autant plus pernicieux qu’ils sont porteurs de menaces délétères visant l’ensemble de la société. Israël n’est qu’un aspect de la lutte que les Frères musulmans et leurs alliés portent à l’Occident. En témoignent ces minutes de silence qu’ont exigées certains de nos élèves bruxellois pour honorer la mémoire de ce terroriste tunisien qui s’est cru autorisé à assassiner de sang-froid, au nom de l’Islam, deux supporters suédois. Sans rapport avec Gaza, donc.

Les valeurs démocratiques dévoyées

Israël serait-il exempt de tout reproche. Non. Évidemment. Le gouvernement d’extrême droite israélien est co-responsable du drame que nous vivons dans notre chair. Nous l’avons assez dénoncé dans différentes tribunes et c’est précisément ce qui nous différencie de tous les soutiens au Hamas. Pour notre part, nous n’avons jamais craint de dénoncer “nos” extrémistes, “nos” fascistes, au contraire de tous ces islamogauchistes qui, juifs comme non-juifs, continuent à qualifier de “résistant” un mouvement authentiquement fasciste. Oublierait-on que le Hamas dénonce dans sa charte originelle un prétendu complot judéo-bolchévique et maçonnique ? Oublierait-on que les frères musulmans ont été les alliés des nazis ? Oublierait-on que les résistants français, belges ou juifs ne s’en prirent jamais aux civils allemands, même au pire moment de la Shoah ? Pourquoi leur est-il si difficile de qualifier de terroristes des individus qui violent puis éventrent des femmes enceintes ? Uniquement parce que les tueurs seraient palestiniens, ces nouveaux damnés de la terre, et les victimes des “sionistes” ? Un peu court, non ? Confondre les horreurs commises par le Hamas et le conflit israélo-palestinien revient à offrir un cadeau inespéré à l’islamisme, car contrairement au calcul électoraliste, les musulmans ne sont pas, dans leur grande majorité, des soutiens du Hamas, même s’ils sont, à raison, sensibles au destin palestinien. Oui, il faut créer un État palestinien à côté, et non à la place, d’Israël ! Croire qu’en ne condamnant pas les actes terroristes du Hamas, les responsables politiques s’attireront les voix des musulmans est non seulement un raisonnement inique qui leur fait injure, mais qui trahit surtout l’essence de nos valeurs démocratiques. Merci à Djemilla Benhabib, Tahar Ben Jelloun, Ismaël Saïdi, Sam Touzani d’avoir compati à la douleur indicible des Israéliens.

Post Scriptum, 18 de febrer del 2024.

Georges Benayoun, avui a Tribune Juive: “Al-Ahzab” au Parlement bruxellois. Mais d’où vient cette obsession du juif et d’Israël?

En Belgique, un imam pakistanais invité au Parlement Bruxellois par son vice-président, membre du Parti socialiste, a récité des extraits de la sourate “Al-Ahzab”, sur une bataille entre musulmans et juifs. Sourate qui appelle explicitement (verset 26) à tuer et à rendre captifs les Juifs.

En France, 67 députés LFI, PC, Verts, déposent une proposition de résolution pour que le gouvernement saisisse la Cour pénale internationale contre Israël sur la situation à Gaza et demande l’émission d’un mandat d’arrêt contre Netanyahu. De partout, les gauches occidentales, en surchauffe antisémite, se sont objectivement associées voire soumises à un islam totalitaire, rétrograde, sanguinaire, homophobe, sexiste, expansioniste…, et accélèrent leur fin de vie vers un affrontement devenu inévitable. Que s’est-il donc passé dans ces partis que nous n’avons pas compris?

Comment en effet expliquer ce refus du 7 octobre, son effacement précipité -48h- qui permet à ces nouveaux ennemis de retrouver une zone de confort devenue nature? Que dit cet “enjambement” du corps des victimes des massacres génocidaires de Reim, Sderot et des kibboutzim? Pourquoi cette négation insoutenable des crimes sexuels largement documentés? Ces otages oubliés à leur sort dont ils n’ont jamais associé la demande de libération à leur exigence de cessez le feu?? D’où vient cette énergie pour faire remonter de leur histoire profonde, la violence antisémite? Plus fondamentalement, cette obsession du juif et d’Israël?

Laissons pour une fois, l’argument électoral. Trop fragile, insuffisant, conjoncturel et insultant pour les communautés cibles. Serait-ce alors l’impossible deuil d’idéologies longtemps coagulées, liquidées en 1989 à Berlin, ou celui des causes meurtrières et toujours perdues au bord de la complaisance? Serait-ce en comblement de vide, l’empressement panique à s’accrocher aux soubresauts de la première lutte ou wokerie venue? Ou plus certainement, une fascination de puceaux pour un islamisme troublant, que j’en ai marre de qualifier de radical, si sexy dans sa tenue de camouflage, et dont la violence, son statut de victime non négociable mais surtout ses tutelles très argentées, font bander les éblouis trop contents d’avoir trouvé une nourriture de substitution fût-elle celle qui va les étouffer dans leur ultime déroute. Dernière à rester sur la table, cette idéologie pleine, fausse sœur, comme une séance de rattrapage pour un grand soir qui n’est jamais venu, leur offre dans un baiser de la mort l’illusion suicidaire d’enfourcher l’histoire au prix de tous les reniements, quelle que soit la révolution pourvu qu’elle soit.

Nulle naïveté dans ces questions, nulle assurance dans ces pistes de réponse. Simplement, le rappel que ces gauches ont acté notre sacrifice et s’y emploient chaque jour un peu plus. Hier soir, en me couchant je pensais combien étaient dérisoires mes coups de gueules, ces quelques décryptages imparfaits, mes colères d’orphelin contraint, rejeté toujours plus, ces répétitions lassantes pour vous, pour moi. Hier soir, j’avais juste envie de laisser venir l’amour, de décrocher de l’Histoire et retrouver péchés et maladresses, quelques plaisirs coupables et sucrés pour glacer l’amertume de cet “à quoi bon” qui ne me quitte plus. Mais ça c’était hier soir…

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