Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

28 d'octubre de 2016
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Barack Obama: balanç de la política exterior dels EUA

En arribar al final del seu segon mandat és hora de fer balanç de la política exterior dels EUA durant la presidència de Barack Obama i en aqueixa tasca  s’esmercen legions d’analistes d’arreu del món ja que no és pas en va que es tracta de la primera potència mundial. Des de Catalunya estant, no essent encara el nostre país un actor de la política internacional, hom pot observar els efectes de l’estratègia Obama en altres conflictes que ens poden afectar de retruc.

Per començar em sembla interessant la perspectiva israeliana expressada en aqueix cas per un intel·lectual jueu quebequès, David Bensoussan, que ha publicat avui a The Times of Israel, edició francesa, aqueix article sintètic titulat, “Ce que la politique extérieure d’Obama nous laisse en heritage“:

La  politique se joue par un rapport de forces. Chaque partie essaie de protéger ses propres intérêts. Les électeurs espèrent que leurs politiciens auront à cœur leur bien-être et par extension celui de tout un chacun. Obama a supposé que tous les politiciens de la planète partageraient sa vision libérale et cette approche naïve lui a fait faire découvrir la réalité humaine et politique par déceptions successives.

À son crédit, la destruction d’armes chimiques en Syrie – bien que ces armes n’aient pas été entièrement détruites ; le gel du développement nucléaire iranien (1) pour dix ans – bien que passé ce délai le problème se reposera encore plus crûment ; la minimisation des interventions armées américaines et donc des pertes humaines et matérielles qui accompagnent ces interventions.

Par contre la puissance de dissuasion américaine a considérablement baissé, ce qui a laissé le champ libre à des politiques agressives, notamment celles de la Russie.

Obama a-t-il été préparé à la présidence américaine ? Au tout début de sa présidence, il a décidé d’annuler l’installation de sites anti-missiles en Pologne après que la Russie lui a promis de ne plus vendre des technologies nucléaires à l’Iran. Deux semaines plus tard, la Russie avait « réévalué » la situation et repris ses ventes.

En renonçant à sa promesse d’agir contre la Syrie si ce pays continuait à utiliser des armes chimiques, il a laissé le champ libre pour la continuation des atrocités. C’est ainsi que la puissance de dissuasion américaine a été jetée au panier.

C’est la Russie qui a sauvé les meubles en proposant de disposer des armes chimiques syriennes. La guerre civile a néanmoins continué par d’autres moyens, faisant des millions de réfugiés et de personnes déplacées. Pour un temps, Obama a soutenu les Forces syriennes libres dont beaucoup de partisans se sont évanouis dans la nature après réception de leur premier chèque de paie et en vendant leurs armes.

Puis il a appuyé à nouveau les Forces syriennes libres qui sont contrôlées par la Turquie et qui incluent des milices qui sont loin d’être composées de modérés de l’islam ou qui sont carrément antiaméricaines. Sur le terrain, leur priorité première est la lutte anti-kurde. Ainsi, Obama risque de se mettre à dos les Kurdes qui se sont avérés être le seul allié apte et fiable dans la lutte contre l’État islamique. Aujourd’hui, malgré les nombreux contacts russo-américains au sujet de la Syrie, la Russie n’en fait qu’à sa tête et le carnage d’Alep se perpétue.

En soutenant publiquement le départ du président égyptien, il a mis une confiance aveugle dans le régime des Frères musulmans, régime qui s’est montré clanique et incompétent au point où, après l’une des plus grandes manifestations de l’histoire, le président Morsi a été limogé puis remplacé par le général Sissi.

En affirmant qu’il faut que l’Iran ait sa place dans l’ensemble du Moyen-Orient, il a semé la panique auprès des monarchies arabes. Seul Israël est l’allié stable des États-Unis au Proche-Orient.

Au début de son mandat et contre tous les avis de ses conseillers, Obama a voulu imposer un règlement radical du problème palestinien basé sur des concessions israéliennes unilatérales et sans exiger d’engagement de la part de l’Autorité palestinienne. Il s’est brouillé avec le Premier ministre Bibi Netanyahu.

La rhétorique anti-américaine de l’Iran n’a pas cessé après la signature de l’entente des 5 +1 sur le nucléaire. L’Iran appuie sans retenue le président syrien qui met Alep à feu et à sang. Qui plus est, 40 vaisseaux de guerre iraniens mouillent dans les eaux territoriales du Yémen et des vaisseaux américains ont été attaqués par des missiles sol-mer tirés à partir du territoire contrôlé par les Houthis qui sont appuyés par l’Iran.

Le désengagement américain du Proche-Orient a jeté ses pays dans les bras de la Russie. Grâce à sa base syrienne de Lattaquié et l’installation radar S400, la Russie est capable de surveiller de près la Turquie, la Jordanie et Israël ainsi que la Méditerranée orientale. C’est tout le flanc sud-est de l’OTAN qui se trouve fragilisé.

Des déclarations récentes émanant de la Turquie ont même avancé que les avions russes pourraient utiliser la base aérienne de l’OTAN à Incirlik ou que l’on envisagerait l’installation d’une architecture de défense antimissile balistique russe en Turquie. Il n’y a pas si longtemps, l’armée américaine contrôlait les cieux du Proche-Orient. Durant son terme, la Corée du Nord a effectué quatre essais nucléaires. Au début de son mandat et pour plaire à la Chine, Obama a refusé de rencontrer le Dalai Lama ou de continuer la livraison d’armes à Taiwan.

Il ne s’y est résolu qu’après des pieds de nez répétés de la Chine tels que la mise en place d’institutions visant à déstabiliser le dollar à long terme et l’expansion chinoise dans le Pacifique incluant des îles artificielles militarisées. Aujourd’hui, la Russie et la Chine effectuent des manœuvres militaires conjointes en mer de Chine, incluant des exercices de débarquement spectaculaires. Le président philippin Duterte a mis fin aux patrouilles conjointes avec les États-Unis en mer de Chine et exigé l’évacuation des forces spéciales américaines de la base de Mindanao.

Le manque de cohérence de la politique d’Obama a découragé de nombreux alliés qui ont retiré leur corps expéditionnaire d’Afghanistan et d’Irak. La Russie a envahi la Crimée et une partie de la Géorgie, bombarde les opposants syriens sans scrupule en regard des pertes civiles et soutient en outre des séparatistes ukrainiens.

L’OTAN réagit timidement, mais l’Union européenne se pose des questions sur la validité du parapluie militaire américain. Les alliés américains du Pacifique s’interrogent également sur la validité de la dissuasion américaine et amorcent sans trop d’enthousiasme un rapprochement avec la Russie et la Chine.

En résumé, l’instabilité au Moyen-Orient est à son plus fort et le terrorisme s’active dans plusieurs pays. La Chine et la Russie cherchent à gruger la sphère d’influence américaine en Europe et dans le Pacifique. Plus grave que tout, le compte à rebours a commencé, car les dix années de sursis données au régime iranien pour un accès légal et non limité aux technologies nucléaires pourraient réserver des surprises à la civilisation.

Post Scriptum, 15 de gener del 2017.

Alan Dershowitz publica avui al Gatestone Institute un article analitzant des dels EUA estant la política exterior d’Obama al Pròxim Orient, titulat significativament: “Obama’s legacy is one of tragic failure”.

Post Scriptum, 20 de gener del 2017.

Anthony Samrani, editorialista de L’Orient-Le Jour de Beirut, publica aqueix punyent article recapitulatori: “Obama en Syrie: autopsie d’un renoncement”:

L’impuissance occidentale, qui était manifeste au moment de la reprise d’Alep par les troupes pro-Assad, est la résultante du choix de ne pas intervenir du président américain et non du génie stratégique de Vladimir Poutine.

Il a dû y penser pendant des heures et des heures, seul ou entouré de ses conseillers dans son bureau Ovale. En animal froid et rationnel, il a dû évaluer toutes les options possibles, mesurant les éventuelles conséquences de chacune d’entre elles, avant de prendre sa décision finale. En fonction d’un seul critère, selon ses dires : la sécurité nationale américaine.

Ces quelques jours d’août 2013 ont sans doute été parmi les plus difficiles de sa carrière politique. « Je pense que mes cheveux blancs sont dus à la Syrie », dira t-il quelques années plus tard, avouant également être « hanté en permanence » par ce qui s’y déroule.

À ce moment-là, Barack Hussein Obama s’est retrouvé pris dans son propre piège. C’est lui qui avait menacé le régime d’intervention militaire en cas d’utilisation d’armes chimiques. Mais ce dernier n’a pas pris ces menaces au sérieux, convaincu que le pays de l’Oncle Sam ne franchirait pas le pas. Le 21 août 2013, la Ghouta, place forte des rebelles dans la banlieue de Damas, est bombardée au gaz sarin. Pour l’administration Obama, cela ne fait aucun doute – et ses conseillers le confirmeront plus tard –, c’est le régime syrien qui est responsable de ses attaques et qui vient de franchir la ligne rouge. Le président américain ne peut pas revenir sur sa parole. Mais s’il intervient militairement, qui plus est au Moyen-Orient, il renie ce qui a constitué les fondements de sa politique étrangère depuis son arrivée à la Maison-Blanche en 2008.

Le 44e président américain a été élu pour arrêter les guerres, pas pour en commencer de nouvelles. Il ne croit pas que les rebelles modérés sont capables de gagner la guerre, même avec le soutien des États-Unis. « Ce sont d’anciens docteurs, paysans et pharmaciens, et ils ne pourront pas venir à bout d’un État armé, soutenu par l’Iran, la Russie et le Hezbollah », confiera-t-il en août 2014 dans une interview au New York Times. Il sait que s’il intervient, il devra probablement renoncer à passer un accord avec l’Iran, pourtant défini comme sa priorité stratégique au Moyen-Orient. Et la jurisprudence libyenne l’incite à la prudence: il s’est laissé convaincre par sa secrétaire d’État Hillary Clinton de la nécessité d’intervenir et a fini par le regretter. Barack Obama est tiraillé entre ce qu’il doit faire et ce qu’il veut faire. Alors il va chercher à gagner du temps.

« La décision dont je suis le plus fier »

Le revirement britannique, après que le Parlement eut refusé d’avaliser l’intervention militaire, le fait réfléchir. Le scepticisme de la chancelière allemande, Angela Merkel, seul leader politique qu’il estime réellement, renforce ses doutes. Le volontarisme du président français François Hollande, prêt à donner l’ordre à ses avions d’aller frapper les cibles identifiées, ne suffit pas à le convaincre. Barack Obama ne veut pas assumer seul une décision qui risque, selon lui, d’avoir de lourdes conséquences pour l’avenir. Il décide de faire appel au Congrès.

Et c’est à ce moment-là qu’intervient la Russie de Vladimir Poutine. Percevant le doute du président, le président russe va en profiter pour lui soumettre une autre solution: Washington renonce à intervenir en Syrie en contrepartie de quoi Damas accepte de placer sous contrôle international son arsenal d’armes chimiques. Le premier président noir des États-Unis ne va pas laisser passer l’occasion de se débarrasser des armes chimiques syriennes, qui inquiètent l’allié israélien, sans avoir besoin de recourir à la force. Il va accepter la proposition russe et ainsi abandonner les rebelles syriens. « C’est la décision dont je suis le plus fier », dira-t-il en 2016, avec un excès d’assurance qui ne suffit pas à cacher une gêne manifeste. « D’habitude, je suis plutôt bon pour examiner différentes options et prendre les décisions qui sont, à mon sens, les meilleures du moment en fonction des informations dont je dispose. Mais il y a des moments où j’aurais aimé avoir pu imaginer d’autres solutions », avouera-t-il quelques mois plus tard dans un entretien à Vanity Fair. Une façon de reconnaître, à demi-mot, son échec.

Syrie / Crimée

Barack Obama avait la possibilité de rééquilibrer le rapport de force entre les rebelles et le régime en Syrie. Il pouvait leur livrer des armes, dont des missiles antiaériens, accepter le plan turc de créer une zone tampon au nord de la Syrie, ou faire pression sur le régime syrien et ses deux parrains, l’Iran et la Russie. Le locataire de la Maison-Blanche a refusé de le faire. Ainsi, l’impuissance occidentale, qui était manifeste au moment de la reprise d’Alep par les troupes pro-Assad, est la résultante de son choix et non du génie stratégique de Vladimir Poutine. « Si les Américains étaient intervenus en Syrie, les Russes n’auraient pas envahi la Crimée », confiera à L’Orient-Le-Jour un diplomate occidental en 2015.

Barack Obama a fait le choix de l’impuissance, convaincu au fond – il l’admettra également quelques années plus tard – que la Syrie est le théâtre d’une guerre clanique et confessionnelle à résonance historique et que les États-Unis n’avaient rien à faire là-dedans. « Le problème en Syrie, c’est que les Américains n’ont pas de stratégie », confiera François Hollande dans le livre Un président ne devrait pas dire ça, de Fabrice Lhomme et Gérard Davet.

À partir de 2014, Washington va faire de la lutte contre l’État islamique (EI) sa priorité en Syrie. Quitte à bombarder les positions du groupe jihadiste et à faire ainsi le jeu du régime syrien. Quitte à se fâcher avec l’allié turc en armant et en finançant la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), pourtant considéré comme un groupe terroriste par Washington. Quitte aussi à former pour cela des rebelles syriens à condition qu’ils ne combattent pas le régime, ce qui aboutira à un véritable fiasco. L’administration Obama va continuer à réclamer le départ, à terme, de Bachar el-Assad. Elle va également dénoncer, avec virulence, les bombardements russes sur Alep à la fin de l’année 2016. Mais plus personne n’est dupe. Tout le monde a compris que les États-Unis ont laissé les Russes dicter le jeu et n’ont plus aucune intention de favoriser la victoire militaire des rebelles.

Toutefois, il serait injuste de tout mettre sur le dos du président américain. Le régime syrien, les Russes et les puissances régionales (Iran, Turquie, Arabie saoudite) sont les principaux responsables de la tragédie syrienne. Mais après plus de 6 ans de conflits, plus de 300 000 morts, plus de 11 millions de déplacés ou de réfugiés, après l’intervention de la Russie, de l’Iran et de la Turquie, après l’expansion des milices chiites et des groupes jihadistes sunnites qui s’alimentent les uns les autres, Barack Obama est-il toujours persuadé qu’il a pris la meilleure décision possible ? Pense-t-il vraiment que la sécurité nationale américaine – même si les États-Unis, au contraire de l’Europe, ne sont pas touchés de plein fouet par la crise des réfugiés et par les attentats terroristes – ne va pas être affectée, directement ou indirectement, par la crise syrienne ?

Post Scriptum, 2 d’agost del 2017.

L’analista jueu nord-americà de la política internacional, David Horovitz, publicà abans d’ahir al Front Page Magazine aqueix article valorant el llegat d’Obama: “The root cause of the disasters in Middle Est”, (en versió francesa del bloc Malaasot: “La cause fondamentale des catastrophes au Moyen Orient”) atribuint a les polítiques claudicants, traïdores i abandonistes del president Obama els mals presents al Mitjà Orient.

Post Scriptum, 4 de setembre del 2023.

L’analista en geoestratègia  Frédéric Encel recorda avui a L’Express: “La reculade d’Obama devant Assad. Triste 10e anniversaire… En laissant impunie la violation des “lignes rouges” qu’il avait fixées, le président américain a ouvert une brèche dans laquelle Poutine s’est engouffré. Les Ukrainiens en paient le prix”.

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