Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

10 d'agost de 2016
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Trump o Clinton i el futur de les societats obertes

El número 1678 del setmanari El Temps reprodueix un article editorial del britànic The Economist titulat, “Ni dreta ni esquerra: la nova divisió política” que en el seu contingut  fa referència a la contraposició entre el model de societat oberta o tancada que està en joc a les eleccions presidencials nord-americanes del novembre vinent personificada en Donald Trump i Hillary Clinton.

Em sembla encertat el punt de vista de l’editorialista britànic ja que pren com a referència el pensament de Karl Popper (1902-1994) expressat en la seva obra cabdal “La societat oberta i els seus enemics”, publicada l’any 1945 i plenament vigent. Significativament, Karl Popper fou el primer guardonat amb el Premi Internacional Catalunya l’any 1989 a iniciativa de Baltasar Porcel (1937-2009), i en canvi no existeix una versió catalana del seu llibre més destacat, un fet que per si sol deixa en evidència l’aversió cap a les seves tesis per part del progressisme banal d’arrels totalitàries que encara és hegemònic a Catalunya.

Les esquerres d’orientació marxista són realment defensores de sistemes de societat tancats ideològicament i políticament encara que els règims d’aqueix tipus hagin siguts derrotats per la història i s’hagin reencarnat en els moviments anticapitalistes contemporanis i no constitueixen en cap cas una alternativa al proteccionisme dels estats-nació europeus. Els EUA són -afortunadament- la primera potència del món i la tria que facin entre Trump i Clinton serà, com assenyala The Economist, determinant pel futur immediat del conjunt de les societats obertes occidentals.

Hillary Clinton ha patit de valent per imposar-se com a candidata demòcrata per davant de Bernie Sanders, una rèplica tardana de les esquerres europees, ja que hom la percep com la continuadora de les elits polítiques dominants. Donald Trump ha aconseguit vèncer els seus rivals republicans i ésser el candidat del partit contra pronòstic, actuant de free-lance, inicialment amb èxit però a mesura que passen les setmanes la seva imatge es deteriora vers l’histrionisme neutralitzant les seves possibilitats per esdevenir president dels EUA. Observant de prop la situació des del Quebec estant, Brian Myles, publica avui un encertat article a Le Devoir titulat “L’impossible Trump”.

Post Scriptum, 6 de novembre del 2016.

L’Observatoire des journalistes et de l’information médiatique publicà el proppassat 2 d’aqueix mes un interessant article sobre el parer dels mitjans de comunicació nordamericans envers els candidats a l’elecció presidencial en curs titulat, “Présidentielle américaine: une presse militante en divorce avec son public”.

Post Scriptum, 7 de novembre del 2016.

El filòsof jueu Michaël Bar-Zvi fa una penetrant i alhora sintètica anàlisi sobre el duel Trump-Clinton a les eleccions presidencials americanes en un article titulat “Présidentielles US: un fiasco que tout le monde va payer”, publicat al digital francòfon Jforum el proppassat 3 d’aqueix mes:

“L’issue des élections américaines de la semaine prochaine devient un peu plus indécise depuis la reprise de l’enquête du FBI sur ce que l’on appelle désormais l’emailgate ; même si, selon la méthode de scrutin des grands électeurs le rétrécissement des intentions de vote, qui apparaît lors des derniers sondages, ne modifie pas réellement la donne. Jamais une élection n’aura été aussi marquée par des scandales et des attaques personnelles entre les candidats. Mais le plus étonnant dans cette campagne, et qui révèle la crise profonde des démocraties, c’est qu’en définitive les deux candidats battent les records d’impopularité et qu’on peut et on doit s’interroger sur leur capacité à gérer les affaires et diriger la politique de la première puissance mondiale.

Comment les deux grands partis sont-ils arrivés à un tel fiasco ?

Il est clair, comme le démontrait un récent éditorial du New York Times, que face à Hilary Clinton n’importe quel candidat sérieux du parti républicain aurait remporté la mise, si ce parti n’avait pas été incapable de se rassembler autour d’un des sénateurs en lice. L’éditorialiste concluait qu’au fond le parti républicain n’avait peut-être pas vraiment envie de revenir au pouvoir !

Côté démocrate la situation est encore plus inquiétante, car Hillary Clinton, on l’a constaté, n’a pas vraiment excellé dans les fonctions qu’elle a occupées, qu’il s’agisse du Sénat ou du Secrétariat d’Etat aux Affaires Etrangères. Elle n’a même plus le dynamisme de son mari qui, ne l’oublions pas, est arrivé au pouvoir il y a 25 ans, à l’âge de 47 ans. Hillary aura 70 ans lorsqu’elle entrera à la Maison Blanche, elle représente un establishment, dont les gens se détournent de plus en plus, et en aucun cas ne peut donner l’image d’une Amérique nouvelle. Le seul candidat face à elle était un représentant de l’extrême gauche radicale du parti Bernie Sanders, est-ce cela le renouvellement que l’on est en droit d’espérer pour les Etats-Unis ? 

Elle véhicule à tort ou à raison l’image de la corruption en politique. Trump n’a cessé, au cours de cette campagne, de multiplier les déclarations provocatrices renforçant son caractère populiste, ne renonçant à aucune vulgarité et souvent en révélant sa méconnaissance des grands dossiers qu’il aurait à traiter s’il intégrait la Maison Blanche.

Clinton de son côté attaque Poutine et la Russie dans chacune de ses interventions sur le politique étrangère. Comment pourra-t-elle ensuite régler les grandes questions géopolitiques sans dialoguer avec Poutine, qui a une très bonne mémoire ? Le risque est que la guerre froide qui s’est instaurée de facto au cours du second mandat d’Obama ne finisse par se réchauffer en regard des maladresses et des erreurs d’appréciation d’Hillary Clinton. Or, aujourd’hui, ce sont les Russes qui détiennent la clé du problème syrien, c’est avec eux qu’il faudra trouver un moyen de remettre à l’ordre la Turquie, et sans eux l’accord fragile sur le nucléaire iranien n’a plus aucun sens. 

Pour Israël, les deux candidats se présentent comme des amis, mais la position d’Hillary Clinton favorable au rapprochement avec Téhéran, les fonds importants versés à la Fondation Clinton par le Qatar, l’Arabie saoudite, les émirats, et les relations avec l’aile gauche démocrate peuvent soulever des inquiétudes. Trump, dont la fille convertie au judaïsme a épousé un Juif orthodoxe, se déclare favorable à Israël, mais défend une position protectionniste de repli et, donc, risque de s’opposer au soutien financier que les Etats-Unis apportent à Israël.  Le rêve américain est-il en train de tourner au cauchemar ?”

Post Scriptum, 16 de gener del 2017.

La victòria de Trump ha fet enfurismar els partidaris de Clinton i Obama, especialment critiquen la vulgaritat aparent del nou president obviant les qüetions de fons com els nous totalitarismes que amenacen les societats obertes. Això ho explica André Bercoff en aqueix article aparegut el proppassat 10 d’aqueix mes a Le Figaro titulat: “Donald Trump contra Meryl Streep: les deux Amérique”:

“A quelques jours de l’intronisation d’un multimilliardaire de l’immobilier qui a gagné seul contre tous, Hollywood entre en Résistance. Le scud lancé par Meryl Streep en direction de Donald Trump à la soirée des Golden Globes, traduit fidèlement la posture de la grande majorité des stars américaines, depuis le début de la campagne présidentielle. Il suffit d’évoquer notamment les insultes de Robert de Niro, traitant carrément le futur leader des USA de chien et de porc, entre autres amabilités. L’immense interprète qu’est Meryl Streep a dénoncé, sans jamais le nommer, la violence de celui qui se serait moqué d’un journaliste handicapé, version qui, depuis longtemps, a été catégoriquement contestée par Trump, que l’on sait pourtant capable d’excès en tout genre.

Mais c’est ici le mot «violence» qui interpelle. Aux Oscars comme au Grammy Awards, dans toutes ces cérémonies où les millionnaires du grand et du petit écran se coagulent et se congratulent dans une autosatisfaction permanente, on n’a jamais entendu une seule vedette dénoncer – à l’exception, évidemment, de l’après 11 septembre 2001 – les attentats de Paris et de Bruxelles, du Texas et de Floride, de Madrid et de Londres, de Jérusalem et d’Ankara, les ethnocides de communautés entières et les mille et une manières de se débarrasser des homosexuels, des femmes et des apostats, dans un certain nombre de pays de l’hémisphère Sud. Pour les étoiles filantes du Camp du Bien, les évidentes vulgarités de Trump sont beaucoup plus insupportables que la manière dont on assaisonne féministes et gays, athées et libres penseurs, à quelques milliers de kilomètres de leurs somptueuses villas super-protégées de Beverly Hills.

Cependant, imperceptiblement mais sûrement, quelque chose est en train de changer. Face à la bonne conscience des privilégiés portant leur humanité en sautoir, le plouc chef de chantier Trump, à coups de tweets et de rendez-vous pris à toute vitesse, modifie d’ores et déjà le paysage. Il ne se passe pas de jour sans que telle compagnie automobile annonce qu’elle crée une usine dans le Michigan ; tel fabricant d’ordinateurs relocalise ses ateliers dans le Middle West, et l’un de nos multimilliardaires, Bernard Arnault, vient de s’engager, dans le hall de la Trump Tower, à créer des milliers d’emplois supplémentaires aux Etats-Unis. Et cela, avant même l’investiture officielle du candidat Républicain, sur la victoire duquel, rappelons-le quand même, personne ne pariait un centime il y a moins d’un an.

Tout se passe comme si nous assistons à la fin du «soft power» pratiqué, avec l’insuccès que l’on sait, par Barack Obama. La difficulté du temps présent appelle, qu’on le déplore ou que l’on s’en réjouisse, à un volontarisme vigilant et à un réarmement lucide que les princes qui nous gouvernent avaient totalement oubliés, de part et d’autre de l’Atlantique. Si Hollywood pourra continuer à être «peace and love» en toute tranquillité, elle le devra à des hommes et à des femmes qui sauront faire comprendre aux totalitaires et aux intégristes de tous bords, qu’au-delà de telle limite, leur ticket ne sera jamais plus valable. Ironie du sort: ce sera peut-être grâce à Trump que Meryl Streep et les autres pourront pratiquer, en toute sécurité, leur non-violence considérée comme un des beaux-arts.”

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