Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

18 de març de 2016
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La UE, Turquia i Kurdistan

L’acord al qual han arribat avui la UE i Turquia és un error estratègic pel futur de les societats obertes d’Europa, ja que premia Turquia amb un tracte d’aliat preferent quan realment és un estat d’essència genocida i causant en gran part de l’allau de refugiats que ara representa ha d’aturar a bon preu.

El règim presidit per Erdogan és fonamentalment totalitari malgrat l’aparença electoral amb la qual es revesteix el seu poder, cerca liderar el món musulmà contra Occident i contra Israel, fa doble joc amb l’ISIS i ha declarat una guerra d’extermini contra el poble kurd dins i fora dels seus límits estatals. Els estats europeus han optat per claudicar a les pretensions turques a canvi d’una aparent seguretat interior a curt termini, és una reedició del pacte de Munic l’any 1938 quan França i Anglaterra van sacrificar Txecoslovàquia a l’expansió del nazisme.

Mentrestant, malgrat les grans dificultats a les quals ha de fer front  causades alhora  per Turquia i pel Califat Islàmic, la lluita del poble kurd s’obre pas al nord de l’actual Síria on han declarat el seu territori com a federat al nou estat que eventualment pot sorgir de les negociacions de pau de Ginebra. Els kurds tenen el suport de Rússia i Israel i la negativa dels EUA, aliat també de Turquia per la comuna pertinença a l’OTAN i l’hostilitat envers l’expansionisme rus.

Post Scriptum, 24 de gener del 2018.

Le Point entrevista avui Khaled Issa, representant a França del govern kurd de Rojava, el Kurdistan sirià, que denuncia la connivència europea amb Turquia i anuncia que els combatents kurds resistiran fins al final l’ofensiva d’Erdogan:

C’est une nouvelle guerre dans la guerre. Le président turc Recep Tayyip Erdogan n’entend rien lâcher au quatrième jour de son offensive engagée dans le canton d’Afrine contre la milice kurde syrienne des Unités de protection du peuple (YPG), une organisation considérée par son pays comme « terroriste ». Un nouveau front qui embarrasse les Occidentaux : les Kurdes ont été en première ligne dans la lutte contre Daech avec le soutien de la coalition internationale emmenée par les États-Unis. Réaction de Khaled Issa, le représentant en France du Rojava, le Kurdistan syrien.

Le Point : Pourquoi la Turquie lance-t-elle cette offensive ?

Khaled Issa : La Turquie ne supporte pas l’idée que nous ayons fermé la frontière aux terroristes. Depuis nos victoires à Raqqa et dans d’autres villes syriennes, les membres de Daech n’ont plus la possibilité de fuir vers la Turquie. Nous avons bloqué les accès. Et c’est précisément ce que veulent changer les autorités turques. Rendre la frontière à nouveau poreuse, comme elle l’était au début de la révolution syrienne, ce qui leur permettrait de mieux gérer les groupes extrémistes. Ce n’est pas un hasard si Ankara se fixe Manbij comme prochain objectif après Afrine. C’est une ville que nous avons libérée et qui formait les candidats au martyr en partance pour l’Europe.

N’oubliez pas qu’Erdogan a besoin d’instruments de chantage vis-à-vis de l’Union européenne. Avoir la capacité de contrôler les allées et venues des djihadistes en est un. En nous attaquant, Erdogan vole tout simplement au secours de Daech. D’autant que pour nous défendre, nous allons devoir dégarnir notre front sud et affaiblir nos forces contre les dernières poches des terroristes. Il nous poignarde dans le dos.

L’intérêt de la Turquie pour le nord de la Syrie, est-ce nouveau ?

Depuis la fin de la Première Guerre mondiale, la Turquie a toujours cherché à occuper le nord de la Syrie. Ce sont des tentatives répétées, y compris dans l’histoire récente. Ce qu’entreprend Erdogan ressemble à la politique du Premier ministre Adnan Menderes à la fin des années 60. Seulement, celui-ci a été condamné et pendu à la suite d’un coup d’État militaire. En menant cette offensive, Erdogan prend aussi le risque de fragiliser la société turque déjà traumatisée par les milliers d’arrestations de citoyens, d’élus, de journalistes. La population kurde qui y vit se sent également agressée.

Ergodan affirme qu’il en va de la sécurité de la Turquie… Qu’en pensez-vous ?

Où est la menace ? Depuis que nous avons mis en place nos institutions, pas une pierre n’a été jetée du côté turc. Nous respectons la frontière. Tout comme nous reconnaissons appartenir à l’État syrien. Nous ne défendons pas un projet indépendantiste ou séparatiste. Nous voulons seulement pouvoir promouvoir nos valeurs démocratiques et d’égalité entre les hommes et les femmes dans notre espace. Or cette idée va à l’encontre du projet islamiste d’Erdogan. Et c’est lui-même qui viole la souveraineté d’un État avec cette incursion.

Pourquoi cibler Afrine ?

C’est une enclave qui permet de prendre en tenailles Alep, une autre ville syrienne qui a toujours fait rêver le pouvoir turc. Afrine a aussi une valeur symbolique. C’est là que l’Empire ottoman a subi sa dernière défaite et signé sa chute en 1918.

Pour avoir les mains libres à Afrine, Ankara a proposé de retirer ses groupes djihadistes de la province d’Idlib que le régime syrien assiège avec l’appui de l’Iran et de la Russie. C’est un marchandage : donnez-moi Afrine et je vous laisse Idlib. Moscou a donné son feu vert et libéré l’espace aérien au dessus d’Afrine.

Comment expliquez-vous la tiédeur des réactions occidentales ?

La Turquie est membre de l’Otan. C’est la seule explication. Résultat, les puissances occidentales ne prennent aucune décision à la hauteur de la situation. C’est pourtant la France qui agit. Elle seule a demandé une réunion exceptionnelle du conseil de sécurité. Mais il faut évidemment aller plus loin : sanctionner Ankara, envoyer des observateurs sur place, interdire l’espace aérien à l’aviation turque. Jusqu’à quand soutiendra-t-on la Turquie ? Hier les avions turcs ont bombardé une ferme et tué les huit membres d’une même famille parmi lesquels un bébé âgé d’un an. Les Kurdes se battent contre Daech, l’ennemi de l’humanité. Ça mériterait une grande solidarité internationale.

Comment voyez-vous l’évolution des combats ?

Les Turcs ne vont pas avoir la tâche facile. Certes, ils disposent d’une aviation, mais la région est montagneuse et peuplée d’autochtones qui sont là pour protéger leurs familles. Face à des mercenaires, ils se battront jusqu’au bout.

Post Scriptum, 11 de febrer del 2018.

Gérard Chaliand publica abans d’ahir a Le Figaro aqueix punyent anàlisi: “Bataille d’Afrin: la trahison des kurdes pas les occidentals”.

Post Scriptum, 12 d’octubre del 2019.

L’anunci de la retirada militar dels EUA al nord de Síria per tal de deixar que l’exèrcit turc basteixi una franja de seguretat al llarg de tota la frontera turco-siriana és una deslleialtat envers el poble kurd perpetrada per Trump però té moltes altres complicitats. En primer lloc, la guerra de Síria ha generat al cap de vuit anys milions de desplaçats que no podran tornar als seus llocs d’origen, uns perquè ca seva està essent repoblada per xiïtes lleials a l’Iran, els altres perquè Turquia els vol emprar com a força d’ocupació dels territoris kurds que vol envair.

En segon lloc, el repartiment territorial de les restes del règim sirià (que subsisteix com a “mal menor” acceptat per tothom malgrat el seu caràcter genocida) és obra dels guanyadors de la guerra (Iran, Rússia i Turquia) que cerquen desplaçar la pressència EUA a costa de liquidar els territoris alliberats pels kurds.

En tercer lloc, el factor determinant que ha dut Trump a cedir a les pretensions d’Erdogan és l’amenaça d’aquest d’enviar vers Europa una nova tongada de milions de refugiats que la UE no està en condicons d’assumir. Així ho explica avui Soren Korn a l’article versionat al francès pel Gatestone Institute que duu per títol: La Turquie inonde l’Europe de Migrants”.

Finalment, sóc dels que creu que el pla turc no reeixirà a mig termini malgrat els danys que causarà: l’exèrcit d’Erdogan està afeblit per les purgues després del fallit cop d’estat de fa tres anys, la resistència kurda lluitarà amb la mateixa persistència que està demostrant de fa anys i, difícilment, els desplaçaments poblacionals no aconseguiran estabilitzar-se al territori designat.

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