Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 de febrer de 2016
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Abdennur Bidar i Kamel Daoud, lliurepensadors àrabs blasmats pels progressistes europeus per denunciar l’islamisme

Article recent de Kamel Daoud sobre les agressions a les dones de Colònia perpetrades majoritàriament per homes magrebins (no pas refugiats) aparegut a Le Monde, ha suscitat la resposta massiva del progressisme francès acusant el valent i lúcid intel·lectual algerià de reproduir els tòpics colonials sobre l’islam. Només, el mateix le Monde, aporta unes declaracions contemporitzadores d’una veu autoritzada com la de Jeanne Favret-Saada adevertint que els fets que Daoud denuncia són veritat tot i discrepar de la seva interpretació.

Una colla d’antropòlegs, politòlegs i juristes el rebaten amb un article titulat “Les fantasmes de Kamel Daoud”, aparegut ahir al mateix diari. La reacció improvisada dels detractors de Daoud contrasta amb la reflexió profunda d’aqueix lliurepensador que parla des del cor mateix de la societat alienada per l’islamisme que es projecta violentament sobre la forma de vida europea que contradiu els ensenyaments rebuts per la població nouvinguda. Aqueixa realitat constatable no pot ser admesa per aquells que s’hi aproximen amb prejudicis ideològics i sentit de culpa retrospectiu a l’època colonial.

Aqueixa resposta s’assembla molt a la furidunda desqualificació que un dels referents de l’esquerra cosmopolita francesa, Alain Gresh (un jueu renegat nascut a Egipte, comunista d’altres temps i guardià de les essències de Le Monde Diplomatique) va adreçar a un altre intel·lectual d’origen algerià Abdennur Bidar que va condemnar els crims del gihadista Mohamed Merah l’any 2002 a Tolosa de Llenguadoc.

Alain Gresh, no va trigar ni dos dies a reaccionar visceralment contra l’article de Bidar titulat “Merah, un “monstre” issu de la maladie de l’islam”. El 25 de març  va publicar al seu bloc aqueix apunt titulat: “Bidar, ces musulmans que nous aimons tant“, titllant a l’humanista de “bon musulmà”, equiparant-lo als bons indígenes que col.laboraven amb les autoritats colonials. Es veu que per a Gesh l’actitud que cal promoure es la dels integristes islàmics que rebutgen els valors democràtics i la civilització europea. Tot plegat molt congruent amb la linia editorial antiliberal, antisionista i antiamericana de Le Monde Diplomatique.      

L’anàlisi de Bidar ha estat dissortadament confirmat per la creixent violència gihadista a França, sobre la qual Gresh no és capaç d’oferir una explicació raonada més enllà de repetir els dogmes antisionistes i la culpabilitat d’Occident. Les acusacions d’islamofòbia i pensament colonial contra Daoud també seran dementits pels fets i per la seva vàlua intel·lectual.

Aqueixa obcecació per negar la realitat i les veus que l’expliquen cruament es precep també en l’hostilitat que el progressisme banal occidental, arbitràriament anti-israelià, és nega a escoltar les opinions d’intel·lectuals àrab-israelians, com Khaled Abu Toameh, o palestins, com Bassam Tawil,  que desmenteixen la ficció en la que estan instal·lats.

Post Scriptum, 19 de febrer del 2016.

Arran de l’allau de crítiques rebudes per la publicació del seu article sobre les agressions a les dones la nit de cap d’any a Colònia, Kamel Daoud ha decidir deixar de publicar en premsa. Ho ha anunciat en un article titulat “Lettre a un ami étranger“, publicat el proppassat dilluns al seu diari de sempre “Le Quotidien” d’Orà, un text que demostra la gran talla intel·lectual de Daoud, equiparable ja hores d’ara a la d’Albert Camus.

Les acusacions  inquisitorials d’islamofòbia han fet el seu efecte apagant una veu lliure de dogmatismes i prejudicis. La censura políticament correcta fa estralls entre els defensors de les societats obertes i aplana el camí del totalitarisme islamista al cor d’Europa com explica avui  Laurent Bouvet a Le Figaro.

Post Scriptum, 20 de febrer del 2016.

Le Monde dedica una atenció preferent a polèmica desfermada arran de la publicació de l’article de Kamel Daoud i aqueix cop reprodueix íntegrament l’intercanvi epistolar entre l’escriptor algerià i el crític literari nordamericà Adam  Shatz al voltant de la decisió del primer de deixar la seva activitat periodística i concentrar-se en la creació literària.

“Mis en cause dans une récente polémique où on lui a reproché de relayer des idées « islamophobes », l’écrivain algérien Kamel Daoud annonce qu’il « arrête le journalisme ». C’est ce qu’il affirme dans la correspondance avec son ami le journaliste et essayiste américain Adam Shatz, que nous publions ci-dessous. Les deux hommes échangent sur le débat suscité par deux récentes tribunes de Kamel Daoud, dont l’une, « Cologne, lieu de fantasmes », est parue dans Le Monde le 5 février, après avoir été diffusée par le quotidien italien La Repubblica et le magazine suisse L’Hebdo. Le second article a été publié dans le New York Times daté du 14 février.

Ces deux textes portaient sur les agressions sexuelles de masse commises la nuit du 31 décembre à Cologne, dont les auteurs présumés seraient des migrants. Kamel Daoud soulignait ainsi dans Le Monde les « fantasmes » que révèlent le débat sur la nuit de Cologne. Il s’arrêtait tout d’abord aux réactions occidentales, où deux lectures s’affrontent, l’une tentée par l’angélisme, l’autre par la diabolisation. Kamel Daoud renvoie dos à dos la gauche et la droite (ainsi que l’extrême droite), qui refusent, selon lui, de penser pleinement les événements.

Contre ces idées préconçues, il demande que l’accueil ne soit pas qu’une procédure administrative, mais soit complété par une démarche d’accompagnement culturel, quitte « à partager, à imposer, à défendre, à faire comprendre » des valeurs, afin d’aider les migrants à s’adapter à un nouvel espace où les femmes ne sont pas déconsidérées comme elles le sont dans le monde arabo-musulman. Car Cologne est le triste rappel du fait que la femme y est « niée, refusée, tuée, voilée, enfermée ou possédée ».

« Le sexe est la plus grande misère dans le “monde d’Allah”. A tel point qu’il a donné naissance à ce porno-islamisme dont font discours les prêcheurs islamistes pour recruter leurs “fidèles” : descriptions d’un paradis plus proche du bordel que de la récompense pour gens pieux, fantasme des vierges pour les kamikazes, chasse aux corps dans les espaces publics, puritanisme des dictatures, voile et burqa. »

Il a poussé plus loin cette réflexion dans le New York Times. Il y affirmait :

« Aujourd’hui, avec les derniers flux d’immigrés du Moyen-Orient et d’Afrique, le rapport pathologique que certains pays du monde arabe entretiennent avec la femme fait irruption en Europe. Ce qui avait été le spectacle dépaysant de terres lointaines prend les allures d’une confrontation culturelle sur le sol même de l’Occident. Une différence autrefois désamorcée par la distance et une impression de supériorité est devenue une menace immédiate. Le grand public en Occident découvre, dans la peur et l’agitation, que dans le monde musulman le sexe est malade. »

Le 12 février, un collectif de chercheurs lui répondait dans les colonnes du Monde. Ils l’accusaient d’« alimenter les fantasmes islamophobes d’une partie croissante du public européen ». Il réduirait également « un espace regroupant plus d’un milliard d’habitants et s’étendant sur plusieurs milliers de kilomètres à une entité homogène, définie par son seul rapport à la religion ».

Kamel Daoud aurait en outre le tort de présenter les réfugiés comme « culturellement inadaptés et psychologiquement déviants », ils devraient donc « avant toute chose être rééduqués ». Ce « paternalisme colonial » permettrait de « conditionner l’accueil de personnes qui fuient la guerre et la dévastation ».

Face à de telles attaques, Kamel Daoud fait aujourd’hui le choix du silence médiatique, près de vingt ans après avoir commencé à tenir une chronique dans Le Quotidien d’Oran et après être devenu, par ses prises de position dans la presse algérienne et étrangère, l’une des voix les plus fortes de sa génération. Auteur de Meursault, contre-enquête (Actes Sud, 2014), pour lequel on lui a décerné le prix Goncourt du premier roman, il envisage maintenant de se consacrer à la littérature.

  • LETTRE D’ADAM SHATZ A KAMEL DAOUD : « C’est difficile d’imaginer que tu pourrais vraiment croire ce que tu as écrit »

Cher Kamel, il y a quelques jours, une amie tunisienne m’a envoyé une tribune parue dans Le Monde. Ce texte portait la signature de plusieurs universitaires que je connais. Des universitaires un peu bien-pensants, c’est vrai, mais, quand même, des gens qui ne sont pas tes adversaires – qui ne devraient pas être tes adversaires. Le ton de la lettre m’a dérangé. Je n’aimais pas le style de dénonciation publique, un style qui me rappelait un peu le style gauche-soviétique-puritain. Et tu dois savoir qu’en tant qu’ami je ne signerai pas de telle lettre contre toi, bien que je ne partage pas du tout les opinions que tu as exprimées dans cet article, et par la suite, même plus férocement encore, me semble-t-il, dans la tribune du New York Times.

Pour moi, c’est très difficile d’imaginer que tu pourrais vraiment croire ce que tu as écrit. Ce n’était pas le Kamel Daoud que je connais et dont j’ai fait le portrait dans un long article. Nous avons beaucoup parlé des problèmes de sexe dans le monde arabo-musulman quand j’étais à Oran. Mais nous avons aussi parlé des ambiguïtés de la « culture » (mot que je n’aime pas) ; par exemple, le fait que les femmes voilées sont parfois parmi les plus émancipées sexuellement. Dans tes écrits récents, c’est comme si toute l’ambiguïté dont nous avons tant discuté, et que, plus que personne, tu pourrais analyser dans toute sa nuance, a disparu. Tu l’as fait de plus dans des publications lues par des lecteurs occidentaux qui peuvent trouver dans ce que tu écris la confirmation de préjugés et d’idées fixes.

Je ne dis pas que tu l’as fait exprès, ou même que tu joues le jeu des « impérialistes ». Non, je ne t’accuse de rien. Sauf de ne pas y penser, et de tomber dans des pièges étranges et peut-être dangereux. Je pense ici surtout à l’idée selon laquelle il y aurait un rapport direct entre les événements de Cologne et l’islamisme, voire l’« Islam » tout court.

« Je ne dis pas que tu l’as fait exprès, ou même que tu joues le jeu des “impérialistes”. »

Je te rappelle qu’on a vu, il y a quelques années, des événements similaires, certes pas de la même ampleur, mais quand même, lors de la parade du Puerto Rican Day à New York. Les Portoricains qui ont alors molesté des femmes dans la rue n’étaient pas sous l’influence de l’Islam mais de l’alcool… Sans preuve que l’Islam agissait sur les esprits de ces hommes à Cologne, il me semble curieux de faire de telles propositions, et de suggérer que cette « maladie » menace l’Europe… Dans son livre La Maladie comme métaphore (Christian Bourgois, 2005), un ouvrage devenu un classique, Susan Sontag démontre que l’idée de « maladie » a une histoire pas très reluisante, souvent liée au fascisme. Les juifs, comme tu le sais, étaient considérés comme une espèce de maladie ; et les antisémites d’Europe, au XIXsiècle, à l’époque de l’émancipation, se sont montrés très préoccupés des coutumes sexuelles des juifs, et de la domination des hommes juifs sur les femmes… Les échos de cette obsession me mettent mal à l’aise.

Je ne dis pas qu’il ne faut pas parler de la question sexuelle dans le monde arabo-musulman. Bien sûr que non. Il y a beaucoup d’écrivains qui en ont parlé d’une façon révélatrice (la sociologue marocaine Fatima Mernissi, le poète syrien Adonis, même, quoi qu’un peu hystériquement, le poète algérien Rachid Boudjedra) et je sais de nos conversations, et de ton roman magistral, que tu as tout le talent nécessaire pour aborder ce sujet. Il n’y a pas beaucoup de personnes qui peuvent en parler avec une telle acuité. Mais après avoir réfléchi, et dans une forme qui va au-delà de la provocation, et des clichés.

« Je ne dis pas qu’il ne faut pas parler de la question sexuelle dans le monde arabo-musulman. »

Après avoir lu ta tribune, j’ai déjeuné avec une auteure égyptienne, une amie que tu aimerais bien, et elle me disait que ses jeunes amis au Caire sont tous bisexuels. C’est quelque chose de discret, bien sûr, mais ils vivent leur vie ; ils trouvent leurs orgasmes, même avant le mariage, ils sont créatifs, ils inventent une nouvelle vie pour eux-mêmes, et, qui sait, pour l’avenir de l’Egypte. Il n’y a pas d’espace pour cette réalité dans les articles que tu as publiés. Il n’y a que la « misère » – et la menace que représentent ces misérables qui sont actuellement réfugiés en Europe. Comme les juifs le disent pour leur Pâque (et ce que les Israéliens oublient en Palestine) : il faut toujours se souvenir que l’on a été étranger dans la terre d’Egypte.

Kamel, tu es tellement brillant, et tu es tendre, aussi, ça, je le sais. C’est à toi, et à toi seul, de décider comment tu veux t’engager dans la politique, mais je veux que tu saches que je m’inquiète pour toi, et j’espère que tu réfléchiras bien à tes positions… et que tu retourneras au mode d’expression qui, à mon avis, est ton meilleur genre : la littérature.

J’espère que tu comprendras que je t’écris avec le sentiment de la plus profonde amitié.

Adam Shatz est un essayiste et journaliste américain. Il contribue à la London Review of Books. En 2015, il a signé un long portrait de Kamel Daoud dans le « New York Times ».

  • REPONSE DE KAMEL DAOUAD A ADAM SHATZ : « Le sort de la femme est lié à mon avenir, à l’avenir des miens »

Cher Ami, j’ai lu avec attention ta lettre, bien sûr. Elle m’a touché par sa générosité et sa lucidité. Etrangement, ton propos est venu conforter la décision que j’ai prise au cours des derniers jours. J’y ai surtout retenu l’expression de ton amitié tendre et complice malgré l’inquiétude. Je voudrais cependant répondre.

J’ai longtemps écrit avec le même esprit qui ne s’encombre pas des avis d’autrui quand ils sont dominants. Cela m’a donné une liberté de ton, un style peut-être mais aussi une liberté qui était insolence et irresponsabilité ou audace. Ou même naïveté. Certains aimaient cela, d’autres ne pouvaient l’accepter. J’ai taquiné les radicalités et j’ai essayé de défendre ma liberté face aux clichés dont j’avais horreur. J’ai essayé aussi de penser. Par l’article de presse ou la littérature. Pas seulement parce que je voulais réussir mais aussi parce que j’avais la terreur de vivre une vie sans sens. Le journalisme, en Algérie, durant les années dures m’avait assuré de vivre la métaphore de l’écrit, le mythe de l’expérience. J’ai donc écrit souvent, trop, avec fureur, colère et amusement. J’ai dit ce que je pensais du sort de la femme dans mon pays, de la liberté, de la religion et d’autres grandes questions qui peuvent nous mener à la prise de conscience, à l’abdication ou à l’intégrisme, selon nos buts dans la vie. Sauf qu’aujourd’hui, avec le succès médiatique, j’ai fini par comprendre deux ou trois choses.

« Que des universitaires pétitionnent contre moi aujourd’hui, à cause de ce texte, je trouve cela immoral.

D’abord que nous vivons désormais une époque de sommations. Si on n’est pas d’un côté, on est de l’autre ; le texte sur « Cologne » j’en avais écrit une partie, celle sur la femme, il y a des années. A l’époque, cela n’a fait réagir personne ou si peu. Aujourd’hui, les temps ont changé : des crispations poussent à interpréter et l’interprétation pousse au procès. J’avais écrit cet article et celui du New York Times début janvier ; leur succession dans le temps est donc un accident et pas un acharnement de ma part. J’ai écrit poussé par la honte et la colère contre les miens et parce que je vis dans ce pays, dans cette terre. J’y ai dit ma pensée et mon analyse sur un aspect que l’on ne peut cacher sous prétexte de « charité culturelle ». Je suis écrivain et je n’écris pas des thèses d’universitaire. C’est une émotion aussi.

Que des universitaires pétitionnent contre moi aujourd’hui, à cause de ce texte, je trouve cela immoral : parce qu’ils ne vivent pas ma chair, ni ma terre et que je trouve illégitime sinon scandaleux que certains me prononcent coupable d’islamophobie depuis des capitales occidentales et leurs terrasses de café où règnent le confort et la sécurité. Le tout servi en forme de procès stalinien et avec le préjugé du spécialiste : je sermonne un indigène parce que je parle mieux que lui des intérêts des autres indigènes et postdécolonisés. Cela m’est intolérable comme posture. Je pense que cela reste immoral de m’offrir en pâture à la haine locale sous le verdict d’islamophobie qui sert aujourd’hui aussi d’inquisition. Je pense que c’est honteux de m’accuser de cela en restant bien loin de mon quotidien et celui des miens.

« L’écrivain venu des terres d’Allah se trouve aujourd’hui au centre de sollicitations médiatiques intolérables. »

L’islam est une belle religion selon l’homme qui la porte, mais j’aime que les religions soient un chemin vers un dieu et qu’y résonnent les pas d’un homme qui marche. Ces pétitionnaires embusqués ne mesurent pas la conséquence de leurs actes sur la vie d’autrui.

Cher ami, j’ai compris aussi que l’époque est dure. Comme autrefois l’écrivain venu du froid, aujourd’hui l’écrivain venu du monde dit « arabe » est piégé, sommé, poussé dans le dos et repoussé. La surinterprétation le guette et les médias le harcèlent pour conforter qui une vision, qui un rejet et un déni. Le sort de la femme est lié à mon avenir, à l’avenir des miens. Le désir est malade dans nos terres et le corps est encerclé. Cela, on ne peut pas le nier et je dois le dire et le dénoncer. Mais je me retrouve soudainement responsable de ce qui va être lu selon les terres et les airs. Dénoncer la théocratie ambiante chez nous devient un argument d’islamophobe ailleurs. Est-ce ma faute ? En partie. Mais c’est aussi la faute de notre époque. C’est ce qui s’est passé pour la tribune sur « Cologne ». Je l’assume mais je me trouve désolé pour ce à quoi elle peut servir comme déni d’humanité de l’Autre. L’écrivain venu des terres d’Allah se trouve aujourd’hui au centre de sollicitations médiatiques intolérables. Je n’y peux rien mais je peux m’en soustraire : par la prudence, comme je l’ai cru, mais aussi par le silence comme je le choisis désormais.

Je vais donc m’occuper de littérature et, en cela, tu as raison. J’arrête le journalisme sous peu. Je vais aller écouter des arbres ou des cœurs. Lire. Restaurer en moi la confiance et la quiétude. Explorer. Non pas abdiquer, mais aller plus loin que le jeu de vagues et des médias. Je me résous à creuser et non déclamer.

J’ai pour ma terre l’affection du désenchanté. Un amour secret et fort. Une passion. J’aime les miens et les cieux que j’essaye de déchiffrer dans les livres et avec l’œil la nuit. Je rêve de puissance, de souveraineté pour les miens, de conscience et de partage. Cela me déçoit de ne pas vivre ce rêve. Cela me met en colère ou me pousse au châtiment amoureux. Je ne hais pas les miens, ni l’homme en l’autre. Je n’insulte pas les raisons d’autrui. Mais j’exerce mon droit d’être libre. Ce droit a été mal interprété, sollicité, malmené ou jugé. Aujourd’hui, je veux aussi la liberté de faire autre chose. Mille excuses si j’ai déçu, un moment, ton amitié cher Adam.

Et si je rends public cette lettre aujourd’hui, c’est parce qu’elle s’adresse aux gens affectueux de bonne foi comme toi. Et surtout à toi.”

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