Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

28 d'agost de 2015
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Manfred Gerstenfeld: “France, laboratoire d’un diagnostic précoce du nouvel antisémitisme”

Manfred Gerstenfeld, (Viena, 1937), químic i historiador,  fou director entre el 2000 i el 2012 del Center for Public Affairs  de Jerusalem, publica avui al digital francòfon Jewish Fórum aqueix article que porta un títol significatiu: “France, laboratoire d’un diagnostic précoce du nouvel antisémitisme” que abasta tota Europa com no s’havia vist des dels temps del nazisme i el feixisme.

Al seu article repassa els estudis dels intel·lectuals francesos (com Pierre-André Taguieff a qui faig referencia sovint en aqueix bloc) que han alertat des de fa anys del creixement d’aqueix fenomen de masses, uns trets característics que es donen també als Països Catalans entre els antisionistes nostrats i que tenen en el boicot al cantant jueu nord-americà Matisyahu la darrera mostra, de moment.

 

“L’Antisémitisme en Europe n’a cessé d’augmenter à un point où beaucoup de Juifs engagés se demandent s’ils ne feraient pas mieux d’émigrer. La même chose est également vraie pour un nombre significatif de Juifs plus assimilés. La question de savoir si leurs propres enfants doivent demeurer dans leur pays natal est encore plus répandue.

Dans un environnement où la communauté juive éprouve énormément de doutes quant à son avenir, on peut obtenir un panorama plus vaste en regardant en arrière, pour comprendre comment l’antisémitisme européen a atteint des niveaux sans précédent, après la Seconde Intifada de 2000.

De tous les pays européens, la France offre le meilleur exemple pour un certain nombre de raisons : depuis 2000, le niveau et la nature des incidents antisémites qui se sont produits en France – qui comprennent plusieurs meurtres de Juifs commis par des Musulmans – ont été plus graves  que dans les autres pays européens. La France comporte, non seulement la plus grande communauté juive d’Europe, avec un demi-million de Juifs, mais aussi la plus vaste communauté musulmane, avec une population estimée, au bas mot, à cinq millions d’individus. En outre, les tous premiers analystes de haut niveau, qui se sont portés à l’avant-garde pour évaluer les caractéristiques de ce nouvel antisémitisme, qui diffère en bien des points, de l’antisémitisme ethno-religieux classique, l’ont fait en France.

Les travaux de ces analystes ne sont guère connus à l’international, parce que la plupart d’entre eux ont été uniquement publiés en France. Ils demeurent porteurs de bien des enseignements, cependant, parce que l’essentiel de ce qu’ils ont observé initialement s’est répandu ailleurs dans des proportions encore plus vastes. Cela est dû, en grande partie, à l’échec des autorités gouvernementales à enrayer ce fléau.

 Le sociologue Shmuel Trigano, l’un des penseurs juifs dominants, a été l’un des premiers à apporter une contribution conséquente dans la présentation et l’évaluation de la situation. Fin 2001, Trigano a commencé à publier une série d’articles intitulée : “l’Observatoire du Monde Juif”, une chronique qui s’est poursuivie durant plus de deux ans et demi.

Trigano a réussi à organiser la collaboration d’un nombre important d’auteurs qui ont analysé de nombreuses facettes de ces explosions alimentées par la haine. La première publication, datée de novembre 2001, contenait des titres qui indiquent bien le climat dans lequel vivait et continue de vivre la communauté juive en France : “Les Juifs de France, cibles de l’Intifada?”, “Un climat d’insécurité”, “Le Conflit du Moyen-Orient exporté au sein des Démocraties Européennes”, “Les agressions antijuives”, “La logique perverse de la politique française”, “L’antisémitisme religieux”, “L’antisémitisme politique” et “L’extrême-gauche et ses manipulations idéologiques[1]”. Ces titres pourraient très bien être ceux d’essais tout-à-fait actuels, puisque la situation n’a fait qu’empirer.

Sur une autre question publiée en 2002, Alexandre Del Valle expliquait la convergence de différents totalitarismes dans un article intitulé : “Les nouveaux visages Rouge, Brun, Vert de l’Antisémitisme”, faisant ainsi référence à la fusion du communisme, du fascisme et de l’islamisme en matière d’antisémitisme[2]. Sur un sujet proche, Michèle Tribalat décrivait à quel point le tissu social islamiste contenait pléthore de messages comparant Israël aux Nazis[3].

Un autre érudit déterminant qui a grandement contribué à diagnostiquer la réalité antisémite française n’est autre que Pierre-André Taguieff. Ce philosophe non-Juif a publié son livre : “La Nouvelle Judéophobie”, en 2002, qui a livré une contribution majeure à la connaissance de l’antisionisme. Taguieff y débattait de la toute dernière mutation de l’antisémitisme et de la façon dont elle affecte la communauté juive de France. Il remarquait qu’alors que l’antisémitisme reste considéré comme politiquement incorrect, l’antisionisme ne rencontre pas la même résistance et qu’il devenait ainsi capable de se propager d’autant plus rapidement.

Taguieff a exposé le processus par lequel les crimes du suppose défavorisé, groupe auquel les Palestiniens prétendent appartenir, bénéficient systématiquement d’excuses. Il a décrit le rôle central des médias dans la justification de la violence et la façon de décrire les criminels comme des victimes. Il a souligné que l’étape suivante dans le processus de déformation, consistait à déclarer que les criminels, passant désormais pour des victimes, ne devaient pas être tenus pour responsables de leurs actes, au motif qu’ils seraient entièrement modelés par leurs conditions socio-économiques.

Taguieff a aussi révélé d’autres questions essentielles, comme la croyance consistant à dire que les Arabo-Musulmans se comportent de la sorte parce qu’ils seraient supposés être “humiliés” et “persécutés”. Il a identifié ce nouveau mythe du “Palestinien intrinsèquement bon”, ou, en d’autres termes, que les Palestiniens ne sauraient faire quoi que ce soit de mal. Taguieff déclarait que le pacifisme aveugle place l’agresseur comme la victime sur le même plan de moralité et qu’il transforme l’autodéfense légitime en transgression criminelle[4]. Ces derniers temps, on peut relever de nombreux exemples d’un tel phénomène, dont le rapport de la Commission des Droits de l’Homme récemment publié, à  propos de la guerre de Gaza en 2014[5].

Taguieff a aussi déconstruit la fable largement répandue affirmant que l’Islamophobie était un problème beaucoup plus important que l’antisémitisme. Le risque que des Juifs soient agressés en France était et demeure plusieurs fois plus important que le risque de voir des Musulmans se faire agresser.

Un autre contributeur majeur à la compréhension de la dégradation continuelle de la situation en France a été Emmanuel Brenner, un pseudonyme de l’historien Georges Bensoussan. Réunissant un certain nombre d’autres auteurs, il a publié un livre important en 2002 : “Les Territoires Perdus de la République”.

Les auteurs analysaient l’effondrement du respect des lois et de l’ordre dans divers secteurs de la société française, en soulignant les craintes qu’éprouvaient les policiers à entrer dans certaines zones urbaines qui sont principalement peuplées d’immigrés nord-africains et de leurs descendants. Ils analysaient aussi l’éclatement dans la société dans certaines parties du système scolaire où l’antisémitisme, le racisme et la discrimination sexuelle deviennent endémiques. Ils rapportaient qu’au sein des écoles où les Musulmans sont largement dominants, les enfants des autres milieux subissent tellement d’actes d’intimidation qu’ils tentent de cacher leur propre identité[6].

C’est aussi en France que la première étude sur l’explosion massive de l’antisémitisme en Europe  a été menée à la demande d’un gouvernement. Elle a été ordonnée par Nicolas Sarkozy, qui était Ministre de l’Intérieur à l’époque. L’auteur de ce rapport était le médecin, diplomate et militant humanitaire Jean-Christophe Rufin, qui a identifié le noyau dur de très nombreux problèmes liés à l’antisémitisme et au racisme, qui ont, non seulement, persisté, mais se sont propagés de façon exponentielle. Ce document mérite à lui seul une analyse distincte.

Post Scriptum, 29 de gener del 2016.

Manfred Gerstenfeld va publicar el proppassat 26 d’aqueix mes l’article “La banalisation de la Shoah dans l’espace public” al digital Jforum que complementa el contingut d’aqueix apunt.

Post Scriptum, 2 de març del 2021.

El proppassat 25 de febrer va morir l’eminent intel·lectual jueu d’origen austríac Manfred Gerstenfeld, sovint esmentat en aqueix bloc per raó de les seves punyents anàlisi com per exemple la continguda en aqueix apunt. Freddy Eytan, actual director del CAPE de Jerusalem, li dedicà ahir aqueix sentit homentage al seu precedessor: Témoignage : Manfred Gerstenfeld (1937-2021).

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