29 d'octubre de 2017
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CATALOGNE / ESPAGNE? Compliqué mais pas tellement…

L’Union Européenne et ses membres les plus importants (dont la France) ont, pour le moment, décidé de ne reconnaître que le régime de Philippe VI ( descendant de Philippe d’Anjou) et son gouvernement post-franquiste, dans le conflit entre Barcelone et Madrid, malgré la proclamation de la République Catalane par son Parlement légitime et suite au référendum du 1r Octobre ( 90% de OUI, pour 56% de participation dont 700.000 vois dérobées par la police espagnole)

Cela implique soutenir le coup d’état d’un gouvernement espagnol illégitime en Catalogne ( le parti de M. Rajoy n’ayant obtenu que 8% des voix aux dernières élections). Chacun se rappelle, par ailleurs les IMMENSES manifestations pacifiques qui se sont déroulées dans le civisme le plus absolu pendant plus de 5 ans.

La Constitution espagnole dont se prévaut M. Rajoy a été violée par celui-ci plus de 34 fois ( ci-joint la liste : https://www.vilaweb.cat/noticies/el-govern-espanyol-incompleix-fins-a-trenta-quatre-sentencies-del-tribunal-constitucional-i-del-tribunal-suprem/ ).
J’ai exposé dans d’autres textes que la sentence de 2010 du Tribunal Constitutionnel espagnol contre le Statut d’Autonomie de la Catalogne ratifié par le Parlement catalan, par le Parlement espagnol puis par le PEUPLE par référendum était un véritable attentat contre la démocratie ( du jamais vu dans un état dit démocratique). Cette sentence, la majorité des observateurs l’affirment, a constitué une véritable RUPTURE du Pacte Constitutionnel.

Dans ce cadre là les gouvernements européens doivent évaluer deux critères essentiels:
– La valeur démocratique des décisions de Madrid (contestée dans le monde entier depuis les charges policières contre les électeurs du 1r octobre)
– Les intérêts de l’Europe et de la France.

Le silence gêné de nombre de politiques européens quant aux décisions répressives de Madrid cachent mal leur conviction intime que M. Rajoy n’est pas un dirigeant démocratique. Par ailleurs, sans le dire ouvertement, chacun le sait responsable de la Rupture du Pacte Constitutionnel que j’évoquais plus haut: C’est sa campagne de haine contre les catalans, lancée en 2006, utilisée en Espagne ( non en Catalogne) de manière irresponsable pour attiser l’hostilité des populations espagnoles contre ce qu’ils affirment considérer comme l’une de ses composantes, avec pour objectif d’obtenir la sentence que nous avons évoquée.  Cette campagne donc a mis le FEU AUX POUDRES:

Les catalans s’étaient satisfait du nouveau Statut ( dans un cadre espagnol), ils l’avaient exprimé par référendum légal… ce statut fut émasculé au mépris de toutes les règles démocratiques.
(De nombreux observateurs pensent que M. Rajoy utilisé ce moyen pour faire chuter le PS et M. ZAPATERO, tâche très difficile après que le PP eut affirmé que l’horrible attentat d’Atocha était l’oeuvre de l’ETA et non des terroristes islamistes). La haine attisée contre les catalans fut utilisée, de fait, comme argument électoral contre le PS .

Aucun républicain digne de ce nom ne peut reprocher aux catalans leur lutte patiente et civique pour l’indépendance à partir de ce moment-là. Le Président socialiste (non indépendantiste, par ailleurs non-catalan d’origine) de la Catalogne de l’époque, M. José MONTILLA avait largement mis en garde Madrid contre la “désaffection croissante des catalans vis-à-vis de l’Espagne”. Il ne fut pas écouté, on le sait trop bien maintenant.

Entre 2010 et 2017, une longue série de provocations de la part du gouvernement espagnol a vu le jour, y compris de manière anti-constitutionnelle comme nous le disions plus haut avec 34 sentences du Tribunal Constitutionnel favorables à la Catalogne non respectées par M. Rajoy. Il serait trop long d’y revenir. Je pense avec ce résumé, avoir démontré que l’attitude de Madrid n’est, de fait, ni légale ni démocratique, ni éthique et encore moins légitime.

VOYONS MAINTENANT L’INTÉRÊT DE L’EUROPE ET DE LA FRANCE

Il importe de sortir le plus vite possible de cette crise qui, on le sait touche profondément l’économie espagnole (4e pays de l’Union de par son importance) et par conséquent de l’Europe. Il est complètement irréaliste de demander aux catalans de renoncer à la liberté qu’ils attendent depuis 1714 et plus particulièrement depuis 2010. Chacun le sait: les millions d’independantistes catalans ne changeront pas d’avis. On ne pourra les faire taire que par la force. De plus les derniers sondages montrent qu’ils sont en hausse depuis les charges policières espagnoles contre les vieilles dames qui voulaient voter. Pas d’illusions à se faire de ce côté-là malgré l’arrivée à Barcelone de personnages aussi crédibles que M. Emmanuel VAUX ( anciennement Manuel Valls). Soyons réalistes donc

Par ailleurs, discrètement, un émissaire de M. Poutine, M. MEDOEV ( venu d’Ossétie) a effectué des démarches et ouvert un bureau en Catalogne ces dernières semaines, s’il désirait traiter avec l’Espagne où se serait-il rendu? Malgré les déclarations officielles de M. Poutine de soutien à M. Rajoy, chacun se doute bien qu’il entend profiter d’un éventuel affaiblissement de l’UE qui lui faciliterait le monopole de l’acheminement du gaz russe menacé par le gaz algérien.

N’oublions pas non plus que, malgré les promesses de financement de Rajoy, ce fut finalement la Chine (sic) qui prit en charge les voies de communication et de transport sortant du port de Barcelone…

Les catalans, dont je suis, sommes très européens, nous l’avons démontré tout au long de l’histoire ( y compris pendant la guerre de 14/18 ou pendant la résistance…). Le masochisme toutefois, ne fait pas partie de notre ADN. Chacun sait que sans le dynamisme économique de la Catalogne, l’Espagne n’aurait pu adhérer à U.E.

Les présidents MAS et PUIGDEMONT (soi-disant démis par Madrid) ont confirmé à plusieurs reprises qu’ils étaient prêts à assumer partie de la dette espagnole en cas de divorce à l’amiable, et à faire en sorte que le divorce se déroule de la manière la plus satisfaisante pour tous: c’est, me semble-t-il la seule façon raisonnable de limiter au maximum les (courts) effets négatifs d’un conflit pas si difficile à résoudre si les partenaires européens savent prendre leurs responsabilités.

M. Juncker, au lieu de pérorer sur le nombre excessif de pays de l’Union ( le sien ne représente que le nombre d’habitants de trois communes catalanes), devrait, me semble-t-il, se demander s’il convient de soutenir le régime le plus corrompu d’Europe avec ses 600 inculpés (dont le parti au pouvoir lui-même) ou de favoriser la réforme démocratique, à la fois catalane et européenne, au lieu de faire en sorte que la survie d’une vieille Nation européenne dont l’esprit démocratique n’est plus à démontrer, dépende des intérêts géo-politiques de grandes puissances étrangères.

L’Europe dispose de suffisamment de moyens de pression sur l’Espagne ( rappelez-vous, elle l’obligea en un seul jour à modifier sa constitution pour lui faire intégrer l’interdiction de déficit ) pour faire en sorte que triomphe la voie et la voix des urnes, qui cria au monde entier le 1er Octobre 2017 que la Catalogne voulait ETRE LIBRE.

Joan-Pere Le Bihan Rullan

PS: Je ne suis pas anti-espagnol, j’ai enseigné le castillan dans un lycée de Marseille, le mois dernier j’étais à Cordoue , en famille, passant un excellent séjour avec mes cousins. Je respecte le peuple républicain espagnol et adore le chanteur, compositeur Paco Ibáñez… et bien d’autres.

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