5 de febrer de 2011
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No hi ha límits a la literatura

La literatura no és un lloc políticament correcte en què cal seguir la llei al peu de la lletra, en què cal respectar les regles, en què no es poden traspassar els límits, mesclar els gèneres, fer malbé la realitat o simplement atacar les fronteres.
La literatura fa feina amb tots els llenguatges del món i amb llibertats absolutes.
És un lloc arriscat, ambigu, contestatari, contestable, irrecuperable, ple de muntatges i d’històries, de mescladisses de realitat i de ficció, amarat de desbordaments on es juga amb els límits per inventar noves formes de llibertat. Un lloc mora. Sí. No en faltaria pus!
Editorial de Le Magazine Littéraire de febrer MMXI

Indignez-vous, réindignez-vous

27/01/2011 | Éditorial | Joseph Macé-Scaron

Notre temporalité n’est pas la leur. Il est rare que Le Magazine Littéraire
choisisse de revenir sur un événement éditorial qui apparaîtra
peut-être dans un an ou deux comme relevant de la pure émulsion
médiatique. Pourtant, cet achat massif, certains diront compulsif, de la
brochure – et non du livre, c’est entendu – de Stéphane Hessel, titrée
Indignez-vous ! nous intéresse. Nous nous garderons
bien d’en tirer des considérations politiques ou de relever les
faiblesses d’un texte qui pèche parfois par simplisme et souvent par
relativisme. Il y a des degrés dans l’indignation comme dans la colère
ou la révolte, et tous les événements qui heurtent notre conscience ne
peuvent être placés sur un plan identique.

À l’inverse, il est préférable d’ignorer les aigreurs de
certains essayistes ou philosophes se voyant, d’un coup, dépassés dans
leur course vers les sommets de la gloire par un homme de 93 printemps.
Hésiode nous le disait déjà : « Le potier en veut au potier, le
charpentier au charpentier, le pauvre est jaloux du pauvre et le
chanteur du chanteur » (Les Travaux et les Jours, v. 25-26).

On comprend leur amertume. Cette génération poursuivie par ses
fantômes se demande : « À quoi cela servit-il de trahir nos “idéaux
soixantehuitards” si l’on se fait aujourd’hui bousculer par une figure
issue de la Résistance ? » Décidément, nos anciens ne savent plus se
tenir. Ces snipers qui tirent sur Stéphane Hessel nous rappellent le mot
d’Umberto Eco quand il parlait de « ceux qui veulent faire la
révolution avec l’autorisation de la préfecture ».

La littérature et l’indignation entretiennent des rapports
passionnés. Le procès de Socrate, l’affaire Dreyfus, l’affaire Calas,
l’extermination des Indiens d’Amérique, le bombardement de Guernica, la
destruction des Twin Towers… La liste est longue des crimes qui,
par-delà les souffrances causées aux victimes, ont suscité l’horreur
universelle et la réprobation des témoins, tout en inspirant les
philosophes et les écrivains. Dans son ouvrage extrêmement stimulant
De l’indignation (éd. La Table ronde, 2005), le philosophe
Jean-François Mattéi dévoile « la scène primitive de l’indignation
philosophique » qui est non pas la mort de Socrate, mais son procès. En
effet, l’indignation ne consiste pas à s’apitoyer sur son sort, à
pleurer sur ses propres malheurs. Elle n’est pas une ordonnance
philosophique qui nous prescrit, comme c’est le cas actuellement, de la
« moraline ». Rien d’étonnant dans ce cas si Nietzsche s’écrie : « Nul
ne ment autant qu’un homme indigné. » Juvénal avant lui avait ricané
en écrivant : « Facit indignatio versum », affirmant
qu’une personne manquant des dons requis pour faire des vers pouvait
néanmoins devenir poète si elle laissait parler son indignation.
Certaines formes de l’art contemporain (les plus voyantes ?) répondent
parfaitement à cette définition.

Mais, précisément, il ne s’agit pas de la mort de Socrate sinon de son procès. S’indigner, c’est rendre sa dignitas,
son rang civil, à des personnes, des idées ou des actions humaines
qui ont été déchues. Aussi, contrairement à la colère, qui est le
résultat d’une émotion et qui peut exploser pour les motifs les plus
variés, l’indignation repose sur un fond de vérité rationnelle qui ne
demande qu’à s’expliciter. Révolté par le spectacle de l’injustice
(Socrate devant ses « juges »), le philosophe brûle de faire valoir les
arguments de la justice. Cette ardeur éveille à l’éthique ; le démon de
l’indignation est une ouverture au Bien comme l’étonnement est le
premier moment du savoir ontologique. C’est ce que Bernanos a résumé par
une belle formule quand il présente l’indignation comme « l’élévation
de l’âme ». L’écrivain savait que le contraire de l’indignation n’est
pas la raison mais la résignation.

Joseph Macé-Scaron

  1. Evidentment que no es pot fer la revolució, cap revolució, amb el permís de la policia. També es cert que hi ha diverses castes de policies, professionals i vocacionals, arreu, vigilants polítics, estètics, establerts a un lloc de privilegis que no s’imagina compartit, dogmàtics… l’adjectivació seria molt llarga. És per això que és saludable mirar endavant i llarg, fer i escriure allò que vols i t’és propi, hi hagi o no continent classificador o vist i plau de la germandat.

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