14 d'octubre de 2005
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L’AMIC ESCRIPTOR, J. C. LLOP, TÉ UN SUCCÈS D’ESTIME A FRANÇA

Des que va aparèixer, fa unes tres setmanes, al suplement literari de Le Monde un magnífica crítica de Gerard de Cortanze de la traducció francesa de Háblame del tercer hombre de J. C. Llop, no s’ha aturat l’allau de bones crítiques a diaris parisencs, de ressenyes a diaris regionals (potentíssims a França) i d’articles a revistes especialitzades. Com a mostra aquest article en què N. Levisalles fa una excel·lent lectura d’aquesta obra llopiana ben rebuda, adoptada, en una cultura tan tancada i xovinista com la francesa.
Sempre m’alegr de les alegries dels amics!

Littérature étrangère
Hôtel du Nord, atmosphère

De mystérieux billets chinois troublent les fantômes de la Catalogne franquiste.

Par Natalie LEVISALLES

jeudi 13 octobre 2005 (Liberation – 06:00)

José Carlos Llop
Parle-moi du troisième homme
Traduit de l’espagnol par Edmond Raillard. Jacqueline Chambon, 160 pp., 20 €.

Un jeune garçon vient de voir le Troisième Homme au cinéma avec ses parents. A la sortie, il les regarde, «dansant au milieu de la rue au son d’une musique inconnue que tous les deux fredonnaient sous la lumière jaunâtre des becs de gaz (…) sur les pavés luisants». Le roman va s’agréger autour de cette image comme la nacre autour d’un grain de sable, chaque scène, chaque événement lui seront confrontés. L’histoire se passe dans le nord de la Catalogne, mais tout y évoque l’atmosphère de la Vienne de l’après-guerre, la ville dans laquelle, en 1949, Carol Reed a filmé Alida Valli et Orson Welles dans une histoire d’espions, de trafiquants et de mensonges. Ecrit en 2001, Parle-moi du troisième homme baigne dans l’atmosphère et la lumière des films noirs de cette époque. Les amours, les trahisons et les meurtres y sont entraperçus, on n’est jamais sûr du témoignage de ses yeux. Le récit est donné avec le recul du temps, comme un souvenir où l’histoire est un peu confuse mais le décor très net, celui d’un hiver très froid, très noir, il fait nuit au milieu de l’après-midi, la rue est éclairée par la réverbération de la neige, la lumière qui sort des fenêtres et celle qui tombe des réverbères, les couleurs ont la qualité rare et sombre des journées d’hiver, du sang sur une veste, des guéridons de marbre noir.

Au fin fond des Pyrénées, «la garnison du Nord était un lieu de passage, comme le sont les salles de cinéma, les gares (…), c’était un monde hors du monde, protégé par les bourrasques de neige et les montagnes fortifiées». Les officiers et leurs familles vivent «dans la neige comme les Anglais en Inde, entre le match de polo et l’heure du thé». Le jeune garçon habite avec ses parents à la Villa Edelweiss, son père arrive «à la tombée du jour. Je le voyais glisser sur la pente de la colline, ondulant sur ses skis en bois norvégien». L’histoire se passe en plein glacis franquiste, dans une société qui se révèle paranoïaque jusque dans les plus brillantes des réceptions mondaines. Tout commence à se dérégler lorsqu’arrivent des lettres anonymes composées de phrases absurdes «Vous êtes les thons du fantoche», «L’Espagne est aux mains d’un poulpe froid», «Même la mort est plus gaie que ce vendredi de Carême» et écrites sur des billets de banque chinois, tout finira par des morts spectaculaires et mystérieuses, un corps dont la tête dodeline assis à la place du mort, un uniforme à étoiles dorées éclaboussé de sang. La nature et la qualité claustrophobique de cet univers d’hommes et de complots sont comme révélées au jeune garçon par le contrepoint du monde de sa mère, qu’il entraperçoit le temps des vacances : il y a la lumière bleue et froide de l’hiver méditerranéen à Majorque, les odeurs de parfums graisseux, d’algues pourries et de peinture de marine, d’autres secrets, d’autres scandales et d’autres folies.

Entre-temps, il aura deviné la vie privée de ses parents et des secrets politiques, il aura appris des choses sur la clandestinité des amours, des trafics et des alliances en temps de dictature, il aura découvert le goût des baisers et celui de l’absence, et la différence entre les sexes. «Le silence des femmes parle, celui des hommes est muet et eux-mêmes ne savent pas ce qu’il cache.» Jose Llop est né à Majorque en 1956. Il a publié en Espagne quatre romans et cinq recueils de poèmes. Parle-moi du troisième homme est le premier traduit en France.

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