Raül Romeva i Rueda

REFLEXIONS PERISCÒPIQUES

Publicat el 7 de maig de 2007

Guanya Sarkozy, perd Royal, França queda igual i Europa…..?

La segona volta de les presidencials franceses ha deixat, lògicament, cares alegres i cares llargues. Confesso que més que desitjar que guanyés Segolène Royal, allò que esperava és que perdés Nicolas Sarkozy. No ha estat possible. Tal i com vaig fer a la primera volta, recomenao llegir la reflexió d’Alain Lipietz al seu bloc. Malgrat que els propers dies tindrem temps de valorar en fred tota la campanya i els encerts/errors de cadascuna de les propostes polítiques, se m?acuden almenys tres reflexions immediates: primer, un cop més l?altíssima participació (87%) suposa tota una lliçó de democràcia que, de fet, ve de lluny (recordem l?alt nivell del debat i participació sobre el Tractat Constitucional europeu, per exemple). Segon, Sarkozy ha guanyat, sí, però no ha arrassat. Això (segueix…)

vol dir (almenys així ho espero) que segurament haurà de moderar tant el discurs com algunes de les propostes incorporant algunes dimensions socials que al llarg de la campanya han quedat obviades, quan no combatudes frontalment. Les seves propostes sobre com gestionar la immigració, per exemple, especialment si ens basem en la manera com va afrontar, en tant que ministre, els incidents de les barriades de les grans ciutats, generen força dubtes sobre la seva capacitat per desactivar conflictes, i fan pensar, malauradament, que lluny de reduir la violència aquesta pot augmentar fins a nivells difícils de predir. I tercer, les conseqüències per Europa segurament no trigaran a arribar, i no precisament a favor dels arguments dels qui defensem una Europa on perdin pes els Estats i l?Economia i el guanyin les persones, els pobles i el benestar equitatiu. De moment, les reflexions que Daniel Cohn-Bendit, actualment copresident del Grup Verds/ALE al Parlament Europeu feia ara fa uns dies a Le Monde, poden ser un bon indicador de com aniran les coses per a França i per a Europa amb Sarkozy.

Daniel Cohn-Bendit : "Par rapport à Mai 68, Nicolas Sarkozy se comporte en pur stalinien"

Le Monde, | 01.05.07 | 10h41  ?  Mis à jour le 01.05.07 | 12h25

Nicolas Sarkozy a choisi de clouer au pilori Mai 68. Que lui répondez-vous ?

Daniel Cohn-Bendit : C’est la preuve qu’il ose dire n’importe quoi. Car enfin, qui était dans la rue en mai 1968 ? Pas seulement nous, les étudiants contestataires. Plus de la moitié de la France s’est alors mise en grève. C’est cela que Nicolas Sarkozy n’accepte pas. Les mots qu’il utilise sont d’ailleurs symptomatiques. Il parle de "liquider Mai 68". Il se comporte en pur stalinien. Alors que les Français veulent se réconcilier, lui s’emploie à exhumer en fin de campagne électorale des ranc?urs vieilles de 40 ans !

Derrière ce discours, quelle vous paraît être sa stratégie ?

Toujours la même : cimenter le plus possible la droite et l’extrême droite, liées par cette haine commune contre 68. Sa stratégie, c’est d’opposer une classe contre une autre, les bons contre les méchants. C’est n’importe quoi. Quand Nicolas Sarkozy dit vouloir liquider Mai 68, c’est un peu comme s’il disait vouloir liquider le surréalisme! Son programme, c’est la victoire du peuple de droite contre la gauche. C’est la fracture, la confrontation.

Les attaques portées dans son discours de Bercy étaient aussi rudes que précises : pour lui, Mai 68 a tué l’école de Jules Ferry, instillé le cynisme en politique…

Mais l’école de Jules Ferry était en crise en 68 ! La société française tout entière était en crise. Et les défis scolaires auxquels nous devons répondre aujourd’hui n’ont rien à voir avec ceux de 68. La fameuse école de Jules Ferry, dont M. Sarkozy est si nostalgique, avait pour mission d’intégrer les enfants de paysans dans une société industrielle. Alors que l’école d’aujourd’hui bute sur le défi de l’intégration et d’une société multiculturelle. Quant à la pédagogie, tous les spécialistes savent que celle-ci évolue. Le grand pari de 68, peut-être trop audacieux, peut-être erroné, était d’installer l’autorité par le savoir et le contenu. Tout n’a pas réussi. Tout n’était pas parfait. Mais ce que M. Sarkozy exprime, 40 ans après, c’est une vision figée de la société.

Beaucoup de gens, cela dit, attribuent une bonne part des problèmes d’aujourd’hui aux excès de Mai 68…

Qui se souvient de ce qu’était la société française en 68 ? Regardons-la en face : à l’époque, dans les années 60, une femme mariée ne pouvait pas ouvrir un compte bancaire sans demander l’autorisation à son mari. Mai 68 a, pour les femmes, représenté la conquête de la liberté. D’ailleurs, à bien l’écouter, je pense que c’est cela que M. Sarkozy, comme beaucoup d’hommes, ne digère pas. Il ne supporte pas, face à Ségolène Royal, l’autonomie des femmes. Sans doute aurait-il préféré qu’avant d’être candidate, celle-ci demande la permission écrite à François Hollande…

Votre sentiment face aux propos de Nicolas Sarkozy : Tristesse ? Colère ?

Beaucoup de tristesse. Et une part de stupéfaction, lorsque je l’ai entendu dimanche rendre Mai 68 responsable des parachutes dorés ou de la spéculation financière. Là, ça devient fou. Nicolas Sarkozy, au micro à Bercy, devant tous ses copains PDG comme Lagardère, Bouygues et autres, en train de nous accuser, nous, les pauvres c… de 68, d’être responsables de la folie capitaliste actuelle… De la colère enfin. Car, moi, je n’ai pas oublié certains mots d’ordre de ceux qui manifestaient contre nous en 1968. Je me souviens du "Cohn-Bendit à Dachau".

Vous êtes eurodéputé vert. Ségolène Royal vous a chargé d’?uvrer à l’ouverture vers l’électorat centriste. Y êtes-vous parvenu ?

Les électeurs répondront le 6 mai. Je constate que les intentions de vote en sa faveur au sein de l’électorat de François Bayrou semblent progresser. Même si l’audacieux pari de ce dernier me paraît de plus en plus difficile à tenir, au vu du délitement de l’UDF. Je suis convaincu qu’aujourd’hui, une partie importante des Français qui ont voté pour lui sont tristes. Ils avaient cru sortir le centre de la droite et voilà que les élus centristes se précipitent vers Sarkozy. Voir ces parlementaires rentrer ainsi à la niche, ou plutôt dans la cage, est affligeant.

Propos recueillis par Richard Werly

Foto: Nicolas Sarkozy i Segolene Royal. Font: eitb 



  1. Tal com us comporteu els polítics actuals, podem veure alguna diferència entre els de dreta i els d’esquerra? Sou més progressistes els d’ICV que els de CiU? En absolut. Tots esteu dintre del mateix marc i us moveu pels mateixos interessos. Per això, cap decepció que perdés la Ségolène. Ideològicament sóc d’esquerres, però totalment apartat dels idearis dels polítics actuals, que no es diferencien en res els uns dels altres.

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