Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

20 de març de 2018
0 comentaris

Manifest: Non au séparatisme islamiste

Avui un centenar d’intel·lectuals francesos de diferents tendències ideològiques (no solament aquells assenyalats com a neo-reaccionaris), la majoria francesos, molts jueus (Finkielkraut, Goldnadel) i alguns àrabs (el palestí Waleed al Husseini, l’algerià Boualem Sansal) signen aqueix manifest publicat per Le Figaro titulat “Non au séparatisme islamiste“:

Nous sommes des citoyens d’opinions différentes et très souvent opposées qui se sont trouvés d’accord pour exprimer, en dehors de toute actualité, leur inquiétude face à la montée de l’islamisme. Ce ne sont pas nos affinités qui nous réunissent, mais le sentiment qu’un danger menace la liberté en général et pas seulement la liberté de penser. Ce qui nous réunit aujourd’hui est plus fondamental que ce qui ne manquera pas de nous séparer demain.

Le nouveau totalitarisme islamiste cherche à gagner du terrain par tous les moyens et à passer pour une victime de l’intolérance. On a pu observer cette stratégie lorsque le syndicat d’enseignants SUD Éducation 93 proposait il y a quelques semaines un stage de formation comportant des ateliers de réflexion sur le « racisme d’État » interdits aux « Blanc.he.s ». Certains animateurs étaient membres ou sympathisants du Collectif contre l’islamophobie en France et du Parti des indigènes de la République. Les exemples de ce genre se sont multipliés dernièrement. Nous avons ainsi appris que la meilleure façon de combattre le racisme serait de séparer les « races ». Si cette idée nous heurte, c’est que nous sommes républicains.

Nous entendons aussi dire que, puisque les religions sont bafouées en France par une laïcité « instrumentalisée », il faut donner à celle qui est minoritaire, c’est-à-dire à l’islam, une place spéciale pour qu’elle cesse d’être humiliée. La même idée se poursuit : il paraît qu’en se couvrant d’un voile les femmes se protégeraient des hommes et que se mettre à part leur permettrait de s’affranchir.

Le point commun de ces proclamations est de penser que la seule façon de défendre les « dominés » (ce n’est pas notre vocabulaire mais celui de SUD Éducation 93), serait de les mettre à l’écart des autres et de leur accorder des privilèges.

Il n’y a pas longtemps, l’apartheid régnait en Afrique du Sud. Reposant sur la ségrégation des Noirs, il voulait se disculper en créant des bantoustans où une autonomie factice leur était concédée. Un tel système a heureusement disparu.

Et voici qu’aujourd’hui, c’est un apartheid d’un nouveau genre qui est proposé à la France, une ségrégation à l’envers grâce à laquelle les « dominés » préserveraient leur dignité en se mettant à l’abri des « dominants ».

Mais alors, cela veut dire qu’une femme qui ôte le voile et sort dans la rue deviendrait une proie normale ? Cela veut dire qu’une « race » qui côtoie les autres serait humiliée ? Cela veut dire qu’une religion qui accepte de n’être qu’une parmi d’autres perdrait la face ?

Et les Français musulmans, ou de culture musulmane sans être croyants, qui aiment la démocratie et veulent vivre avec tout le monde, l’islamisme a-t-il prévu de les mettre à part, eux aussi ? Et les femmes qui refusent d’être enfermées, qui décidera pour elles ? Et les autres, ceux qui ne méritent apparemment pas d’être protégés : sous clé dans le camp des « dominants » ?

Tout cela va à l’encontre de ce qui a été fait en France pour garantir la paix civile. Depuis longtemps, l’unité du pays a été fondée sur l’indifférence à l’égard des particularismes pouvant être cause de conflit. Ce qu’on appelle l’universalisme républicain ne consiste pas à nier les sexes, les races ou les religions, mais à définir l’espace civique indépendamment d’eux pour que personne n’en soit exclu. Et comment ne pas voir que la laïcité protège aussi les religions minoritaires ? La mettre en péril nous expose au retour des guerres de religion.

À quoi peut donc servir ce ségrégationnisme nouvelle manière ? Doit-il seulement permettre aux soi-disant « dominés » de sauvegarder leur pureté en vivant entre eux ? N’a-t-il pas surtout pour but d’affirmer la sécession avec la communauté nationale, ses lois et ses moeurs ? N’est-il pas l’expression de la haine la plus caractérisée à l’égard de notre pays et de la démocratie ?

Que chacun vive dans la loi de sa communauté ou de sa caste et dans le mépris de celle des autres, que chacun ne soit jugé que par les siens, cela est contraire à l’esprit de la République. Celle-ci a été fondée sur le refus de droits privés s’appliquant à des catégories spécifiques et exclusives, sur l’abolition des privilèges. Les mêmes lois pour chacun de nous, voilà ce que nous garantit au contraire la République. C’est ce qu’on appelle tout simplement la Justice.

Le nouveau séparatisme avance masqué. Il veut paraître bénin, mais il est en réalité l’arme de la conquête politique et culturelle de l’islamisme. L’islamisme veut être à part car il rejette les autres, y compris les musulmans qui ne partagent pas ses vues. L’islamisme déteste la souveraineté démocratique car elle lui refuse toute légitimité. L’islamisme se sent humilié lorsqu’il ne domine pas.

Il n’est pas question d’accepter cela. Nous voulons vivre dans un monde complet où les deux sexes se regardent sans se sentir insultés par la présence de l’autre. Nous voulons vivre dans un monde complet où les femmes ne sont pas jugées inférieures par nature. Nous voulons vivre dans un monde complet où les gens peuvent se côtoyer sans se craindre. Nous voulons vivre dans un monde complet où aucune religion ne fait la loi.

Les signataires

Waleed al-Husseini, écrivain
Arnaud d’Aunay, peintre
Pierre Avril, universitaire
Vida Azimi, juriste
Isabelle Barbéris, universitaire
Kenza Belliard, formatrice
Georges Bensoussan, historien
Corinne Berron, auteur
Alain Besançon, historien
Fatiha Boudjahlat, essayiste
Michel Bouleau, juriste
Rémi Brague, philosophe
Philippe Braunstein, historien
Stéphane Breton, cinéaste, ethnologue
Claire Brière-Blanchet, reporter, essayiste
Marie-Laure Brossier, élue municipale
Pascal Bruckner, écrivain
Eylem Can, scénariste
Sylvie Catellin, sémiologue
Gérard Chaliand, écrivain
Patrice Champion, ancien conseiller ministériel
Brice Couturier, journaliste
Éric Delbecque, essayiste
Chantal Delsol, philosophe
Vincent Descombes, philosophe
David Duquesne, infirmier libéral
Luc Ferry, philosophe, ancien ministre
Alain Finkielkraut, philosophe, écrivain
Patrice Franceschi, écrivain
Renée Fregosi, philosophe
Christian Frère, professeur
Claudine Gamba-Gontard, professeur
Jacques Gilbert, historien des idées
Gilles-William Goldnadel, avocat
Monique Gosselin-Noat, universitaire
Gabriel Gras, biologiste
Gaël Gratet, professeur
Patrice Gueniffey, historien
Alain Guéry, historien
Éric Guichard, philosophe
Claude Habib, écrivain, professeur
Nathalie Heinich, sociologue
Clarisse Herrenschmidt, linguiste
Philippe d’Iribarne, sociologue
Roland Jaccard, essayiste
Jacques Jedwab, psychanalyste
Catherine Kintzler, philosophe
Bernard Kouchner, médecin, humanitaire, ancien ministre
Bernard de La Villardière, journaliste
Françoise Laborde, journaliste
Alexandra Laignel-Lavastine, essayiste
Dominique Lanza, psychologue clinicienne
Philippe de Lara, philosophe
Josepha Laroche, universitaire
Alain Laurent, essayiste, éditeur
Michel Le Bris, écrivain
Jean-Pierre Le Goff, philosophe
Damien Le Guay, philosophe
Anne-Marie Le Pourhiet, juriste
Barbara Lefebvre, enseignante
Patrick Leroux-Hugon, physicien
Élisabeth Lévy, journaliste
Laurent Loty, historien des idées
Mohamed Louizi, ingénieur, essayiste
Jérôme Maucourant, économiste
Jean-Michel Meurice, peintre, réalisateur
Juliette Minces, sociologue
Marc Nacht, psychanalyste, écrivain
Morgan Navarro, dessinateur
Pierre Nora, historien, éditeur
Robert Pépin, traducteur
Céline Pina, essayiste
Yann Queffélec, écrivain
Jean Queyrat, réalisateur
Philippe Raynaud, professeur de sciences politiques
Robert Redeker, écrivain
Pierre Rigoulot, historien
Ivan Rioufol, journaliste
Philippe San Marco, auteur, essayiste
Boualem Sansal, écrivain
Jean-Marie Schaeffer, philosophe
Martine Segalen, ethnologue
André Senik, enseignant
Patrick Sommier, homme de théâtre
Antoine Spire, vice-président de la Licra
Wiktor Stoczkowski, anthropologue
Véronique Tacquin, professeure, écrivain
Pierre-André Taguieff, politologue
Maxime Tandonnet, auteur
Sylvain Tesson, écrivain
Paul Thibaud, essayiste
Bruno Tinel, économiste
Michèle Tribalat, démographe
Caroline Valentin, essayiste
David Vallat, auteur
Éric Vanzieleghem, documentaliste
Jeannine Verdès-Leroux, historienne
Emmanuel de Waresquiel, historien
Ibn Warraq, écrivain
Yves-Charles Zarka, philosophe
Fawzia Zouari, écrivaine

Post Scriptum, 26 de desembre del 2018.

A les darreres setmanes s’ha intensificat la campanya d’assetjament contra la periodista Zineb El Rhazoui per haver defensat el dret de criticar l’islam sense que hi hagi hagut una resposta solidària significativa. Abans d’ahir, Malik Bezouh denunciava al digital Causeur: “Cette police communautaire qui tente de faire taire les Musulmans français critiques“.

Post Scriptum, 15 de juliol del 2020.

Avui, el nou primer ministre francès Jean Castex ha anunciat un projecte de llei per prevenir el separatisme ètnic i religiós, segons informa Le Figaro.

Post Scriptum, 15 de setembre del 2020.

L’assagista Barbara Lebevbre publica avui a Le Figaro un article criticant l’omissió de la referència al separatisme islamista en el projecte de llei anunciat pel president Macron: Séparatismes: «L’État craint-il de vexer les islamistes?».

Post Scriptum, 20 de setembre del 2020.

Interessant aportació al debat sobre les mesures que el president Macron vol implantar per fer front a l’islamisme avui a Huffington Post edició francesa: Séparatisme: L’Observatoire de la laïcité préconise “plus de mixité sociale” et “moins de polémiques”, Nicolas Cadène, son rapporteur général, regrette le “culte du clash et de l’immédiateté” de certains médias au lieu de “prendre le temps de l’analyse”.

Post Scriptum, 2 d’octubre del 2020.

Avui el president Macron ha anunciat un projecte de llei contra el separatisme islamista, així ho explica Le Monde: « Notre République a laissé faire la ghettoïsation » : extraits du discours de Macron.

Post Scriptum, 29 d’abril del 2021.

L’escriptor algerià Boualem Sansal va lliurar un escrit que havia de ser llegit a la manifestació convocada diumenge passat a París en homenatge a Sarah Halimi i, finalment, el va publicar Le Figaro dilluns passat: «L’affaire Sarah Halimi nous offre l’occasion solennelle d’affirmer que l’islamisme ne passera pas en France»:

D’Alger où je suis confiné depuis le début de la pandémie, je vous salue et vous adresse un court message. J’ai demandé à mon ami Jacques Tarnéro de le lire pour moi, je sais qu’il y mettra le ton que j’aurais pris si je m’exprimais de vive voix devant vous.

Nous sommes réunis pour Sarah Halimi, pour lui dire, in memoriam notre affection, pour dire notre soutien à sa famille et pour dénoncer toutes celles et tous ceux qui à un titre ou à un autre ont permis qu’un jour, en France, à Paris, un islamiste pénètre dans l’appartement d’une femme, sa voisine en l’occurrence, de confession juive, l’a torturé longuement et l’a défenestré au cri d’«Allah Akbar» et se trouve aujourd’hui libre (ndlr : Kobili Traoré ne peut être emprisonné, mais est actuellement interné en hôpital psychiatrique), libre de poursuivre sa misérable existence, honoré et félicité comme on s’en doute par les siens pour avoir accompli un commandement fondateur prononcé par Allah contre les juifs et les chrétiens, maintes fois rappelé dans son livre sacré, le Coran.

La colère et la honte nous broient le cœur plus que jamais auparavant. Il y a eu d’autres crimes, contre des juifs et des chrétiens, ils nous ont profondément touchés mais nous avons pu retrouver un semblant de sérénité car tous ces crimes ont vu leurs auteurs le payer d’une manière ou une autre, pourchassés et abattus par les forces de l’ordre, tels Merah, Coulibany, Anzorov, ou arrêtés et lourdement condamnés par la justice, tels le sinistre Fofana et sa bande de barbares. Le crime contre Sarah Halimi, lui, reste impuni, la justice française en a décidé ainsi. L’assassin est officiellement autorisé à poursuivre son œuvre de haine et de mort.

J’en viens à la deuxième partie de mon message. Je souhaite que ce rassemblement soit pour nous l’occasion d’affirmer notre volonté absolue de ne plus jamais nous laisser cantonner dans le rôle de la victime, qui subit, qui déplore, qui se plaint, qui va fouiller le Coran, les hadiths et la jurisprudence islamique pour trouver quelques arguments à signaler aux islamistes qui les amèneraient à reconsidérer leur lecture de leurs livres sacrés et de bien vouloir aussi tenir compte de ce que la France est une démocratie laïque, réellement tolérante et pacifique qui permet aux islamistes d’y vivre en toute sécurité, sans être jamais inquiétés. Agir de la sorte c’est reconnaître à ces assassins le statut de soldats d’Allah, quelle gloire, auxquels il faudrait presque appliquer les conventions de Genève, c’est en appeler à leur clémence, à les prier d’essayer de contextualiser les commandements coraniques, à tenir compte des lois de la République et des valeurs millénaires de la France.

L’affaire Sarah Halimi nous met aujourd’hui devant l’obligation morale de refuser ce statut que les islamistes et leurs avocats nous imposent et de nous poser en vainqueurs en toutes circonstances, qui refusent toute discussion sur leurs lois, leurs valeurs et leur mode vie. Affirmons en cette occasion solennelle que l’islamisme ne passera pas en France, ni aujourd’hui, ni demain, ni jamais, quels que soient les habits derrière lesquels il se cache parfois pour nous tromper.

Deixa un comentari

L'adreça electrònica no es publicarà. Els camps necessaris estan marcats amb *

Aquest lloc està protegit per reCAPTCHA i s’apliquen la política de privadesa i les condicions del servei de Google.

Us ha agradat aquest article? Compartiu-lo!