Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

16 de març de 2018
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Holocaust kurd: d’Halabja a Afrin

Avui fa trenta anys l’exèrcit de Sadam Hussein bombarbava amb armes químiques la població kurda d’Halabja causant més de cinc víctimes enmig de la indiferència internacional. Ara mateix, el règim islamofeixista d’Erdogan massacra la població kurda d’Afrin per tal de substituir-la per musulmans sunnites addictes a l’integrisme islàmic que lidera des de Turquia estant.

La resistència kurda clama contra Rússia per protegir els estats genocides i assenyala com l’ofensiva d’Afrin coincideix amb el començament de les obres del “gasoducte de la sang” que conduirà el gas rus cap a Europa travessant el Kurdistan.

Abans d’ahir, el reporter de guerra francès Pierre Rehov publicava a Le Figaro aqueix article punyent “Silence, on ne massacre que des Kurdes…”, denunciant el silenci còmplice d’Occident davant l’holocaust que pateix el poble kurd a mans de les dictadures islamistes d’Iran, Turquia, Síria i Iraq, a més dels jihadistes de l’ISIS i Al Qaeda:

Qui veut tuer son chien, l’accuse de la rage. Cet adage n’a peut-être pas sa traduction en langue turque, mais cela fait plusieurs décennies que les Ottomans l’ont adapté à leur façon contre la population kurde. Pour Erdogan, cela ne présente aucun doute: afin d’éliminer librement cette minorité sans provoquer l’opprobre, il suffit de l’accuser de terrorisme.

Étant donné le peu de réactions de l’Occident, alors qu’au moment où sont rédigées ces lignes les forces turques, malgré leur démenti, se livrent à un nettoyage ethnique majeur autour d’Afrin, ville située au nord de la Syrie, il semble que la technique continue de faire ses preuves.

Des centaines de vies innocentes ont déjà été perdues sous les bombardements et les opérations coups de poing des milices affiliées à l’armée d’Ankara. Les hôpitaux sont débordés et le nombre de blessés augmente chaque heure dans des proportions affligeantes.

Pourtant, personne ne fait rien. Pas même l’ONU, qui se contente, par la voix de son coordinateur humanitaire régional Panos Moumtzis, d’émettre des «rapports troublants».

Tragiquement, les Kurdes, peuple d’environ 34 millions d’âmes réparties essentiellement entre quatre pays, la Turquie, l’Iran, l’Irak et la Syrie, ont déjà souffert plusieurs massacres. Notamment en 1988, sous le joug de Saddam Hussein, lorsque ce dernier chargea son cousin, Ali Hassan Al Majid de leur «solution finale». La tentative de génocide, connue sous le nom d’Anfal, dont le point culminant fut le bombardement au gaz toxique d’Halabja le 16 mars 1988, provoqua la mort de 100 000 à 180 000 civils selon les estimations, tous seulement coupables d’être Kurdes.

Arrêté pendant l’intervention américaine, puis appelé à répondre de ses crimes devant la cour pénale internationale, Al Majid, surnommé «Ali le chimique» se serait emporté en entendant ces chiffres: «C’est quoi cette exagération? 180 000? Il ne pouvait pas y en avoir plus de 100 000!»

Seulement, si la majorité des médias a couvert les deux interventions américaines en Irak, pour réfuter l’hypothèse de la possession d’armes de destruction massives par Saddam Hussein lors de la seconde invasion, il est difficile de retrouver des unes scandalisées, de grands placards accusateurs, ou des archives d’émissions consacrées à cette tragédie.

Pour comprendre la raison derrière les massacres à répétition des Kurdes de Turquie et maintenant de Syrie par le gouvernement d’Ankara, il faut remonter au début du vingtième siècle.

La création d’un État Kurde est une vieille promesse, datant de la conférence de Paris de 1919, où une frontière proposée par la délégation kurde devait couvrir quelques morceaux de la Turquie et de l’Iran et empiéter en Irak et en Syrie. Une nouvelle limite territoriale, plus réduite, fut proposée l’année suivante au traité de Sèvres. Seulement l’espoir d’un Kurdistan indépendant fut immédiatement étouffé par le refus de Mustafa Kemal de signer le traité. En 1945, un second tracé, couvrant cette fois une plus grande partie de la Turquie, fut proposé lors de la première conférence des Nations Unies à San Francisco.

Une nouvelle fois, non suivi d’effet.

Le seul État véritablement kurde ne vit le jour que pendant quelques mois dans une toute petite partie de l’Iran, sous le nom de République de Mahabad, dirigée par Mustafa Barzani, avant d’être écrasée avec une brutalité effroyable par le régime du Shah.

Malgré leur situation dramatique, et le refus de reconnaître jusqu’à leur identité par les régimes turcs successifs, leur langue et leurs coutumes faisant même l’objet d’interdiction par Ankara, les Kurdes de Turquie n’ont commencé à se révolter qu’à partir des années soixante-dix, avec la création du «Parti des Travailleurs Kurdes», le PKK, d’essence marxiste-léniniste.

Mais, même si leurs méthodes étaient issues de concepts révolutionnaires violents et dépassés, c’est leur velléité d’indépendance et leur idée de société calquée sur les valeurs humaines de l’Occident, notamment concernant l’égalité entre les sexes, qui représentaient le vrai danger pour Ankara.

S’ensuivirent donc une guérilla et un cycle de violences soigneusement exploités par la Turquie qui a consacré des millions de dollars en communication jusqu’à obtenir l’inscription du PKK sur la lise des organisations terroristes, en Europe et aux USA.

L’étiquette «terroriste» appliquée aux dissidents kurdes permit aussitôt à la Turquie de se livrer sereinement à des purges visant tous les secteurs de la société, sans recevoir la moindre condamnation. Il suffisait désormais à Ankara d’accuser un contestataire de «sympathie envers le terrorisme» pour le jeter en prison, où il croupirait pendant des mois dans l’attente de l’ouverture d’un procès.

En 1999, l’arrestation d’Abdullah Öcalan, leader du PKK, permit l’établissement d’un cessez-le-feu précaire, jusqu’à l’élection d’Erdogan, déjà bien décidé à régner d’une main de fer et à étouffer toute forme de dissidence, ainsi qu’il l’a prouvé depuis.

Les hostilités ont repris en 2004, un an après son arrivée au pouvoir, la Turquie affirmant que 2 000 combattants du PKK en exil avaient franchi la frontière, tandis que l’organisation mise en sommeil reprenait son nom et accusait l’armée de ne pas avoir respecté la trêve.

Les atrocités commises par le gouvernement turc contre sa minorité kurde ne sont pas sans rappeler le génocide arménien, nié jusqu’à ce jour par le gouvernement d’Ankara, bien que largement documenté par des observateurs extérieurs et désormais reconnu par un grand nombre de pays occidentaux. La méthode est sensiblement la même: accusations sans fondement, procès expéditifs, épuration locale sans témoins, négation ou justification auprès de la communauté internationale.

La cause kurde, trahie par Obama dès son arrivée au pouvoir malgré les promesses faites par son prédécesseur, trouva cependant un certain regain par sa participation à la lutte contre l’État Islamique à partir de 2014.

Cela nous conduit à Kobane, où hommes et femmes kurdes, armés seulement de kalachnikovs, résistèrent pendant des jours aux tanks et à l’artillerie de Daech, pour remporter une incroyable victoire, célébrée dans le monde entier comme le triomphe du bien sur le mal.

Les images désormais célèbres de ces femmes aux traits farouches et au regard fier, vêtues d’un vieux treillis, les cheveux dans le vent, sous fond de carcasses d’automitrailleuses et de tous-terrains carbonisés, inspirent le film en cours de production de Caroline Fourest, «Red snake» qui veut rendre hommage à leur courage exemplaire, contre la lâcheté et l’ignominie des combattants du khalifat.

Malheureusement, les mêmes idées d’indépendance, de liberté et d’égalité sur fond de féminisme, qui stimulèrent la résistance kurde contre l’obscurantisme génocidaire de Daech, sont devenues les causes du carnage actuel, perpétré sous prétexte de lutter contre le «terrorisme» par le dirigeant Turc.

En s’attaquant à l’YPG et à l’YPJ (les unités de protection des femmes et du peuple) qui avaient réussi à établir une enclave de paix relative dans la région d’Afrin, Erdogan, en passe de rétablir une forme de dictature islamique dans une Turquie pourtant moderne, envoie un message clair au reste du monde.

Hors de question que des minorités non acquises à sa version de l’Islam puissent se targuer d’avoir obtenu la moindre victoire. Et surtout, aucune velléité d’indépendance ne saurait être tolérée par son gouvernement.

L’YPG et YPJ étant soutenus, du moins logistiquement, par le gouvernement américain, le premier souci d’Erdogan est de faire passer sous silence les atrocités commises par son armée. Tandis que l’accès aux réseaux sociaux a progressivement été limité dans toute la Turquie, les arrestations des protestataires se multiplient.

En janvier de cette année, des centaines d’universitaires du monde entier ont signé une pétition appelant le gouvernement turc à «arrêter le massacre». La seule réaction d’Ankara a été d’arrêter trois professeurs de l’université d’İstanbul signataires de la pétition et de les faire condamner pour «propagande terroriste».

Alors, tandis que les tanks turcs encerclent Afrin et que l’armée de l’air pilonne les positions de l’YPG et de l’YPJ, sans se soucier du nombre de victimes civiles, des rapports signalant même l’utilisation du napalm, il reste à se demander combien de temps les alliés de la Turquie continueront à détourner un regard pudique des exactions commises par ce membre de l’OTAN.

De son côté, frustré dans son incapacité à résoudre rapidement son problème kurde par une solution finale, Erdogan, que rien ne semble retenir dans sa volonté avouée de reconstituer l’Empire Ottoman, a été jusqu’à s’emporter contre ses alliés de l’Alliance Atlantique: «Nous sommes en permanence harcelés par des groupes terroristes à nos frontières. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui, il n’y a pas eu une seule voix ou un seul mot positif de l’OTAN» s’est-il agacé.

Erdogan ne connaît sans doute pas la phrase célèbre du politicien et philosophe Edmond Burke: «Pour que le mal triomphe, seule suffit l’inaction des hommes de bien.»

Post Scriptum, 18 de març del 2018.

L’Orient-Le Jour de Beirut dóna avui la trista notícia: “Le drapeau turc flotte sur la ville kurde d’Afrin“:

Le drapeau turc flotte désormais sur Afrine: après quasiment deux mois d’offensive, la Turquie et ses alliés syriens ont rempli un objectif majeur en chassant de cette ville du nord-ouest de la Syrie la milice kurde qu’Ankara considère comme “terroriste”.

Les Kurdes de Syrie ont réagi en promettant de se battre pour la “libération” de toute la région d’Afrine, cible depuis le 20 janvier d’une offensive de la Turquie qui avait pour but d’en déloger les Unités de protection du peuple (YPG). Cette milice, considérée par Ankara comme une menace à sa frontière, a été l’allié de Washington dans la lutte contre les jihadistes du groupe Etat islamique (EI).

Ces derniers jours, l’avancée des forces turques et de leurs alliés rebelles syriens vers la ville d’Afrine a entraîné un exode massif de civils, à l’image de celui également en cours sur un autre front syrien, dans la Ghouta orientale, près de Damas, où le régime combat des groupes rebelles.

Dimanche, quelques heures après leur entrée dans Afrine quasiment sans le moindre combat, combattants syriens et soldats turcs se sont déployés dans l’ensemble des quartiers, tirant en l’air et paradant pour célébrer leur victoire, ont rapporté des correspondants de l’AFP.

Perchés sur le balcon d’un bâtiment public, des soldats ont fièrement brandi le drapeau turc. Plus loin, des rebelles syriens se sont rassemblés au pied d’une statue d’une figure historique de la résistance kurde, déboulonnée.

“Des unités des Forces syriennes libres, qui sont soutenues par les forces armées turques, ont pris le contrôle total du centre-ville d’Afrine ce matin à 08H30” (05H30 GMT), avait auparavant annoncé triomphalement le président turc, Recep Tayyip Erdogan. Un “grand nombre” des combattants kurdes ont “fui la queue entre les jambes”, avait-il ajouté.

“Notre travail n’est pas fini (…). Mais les terroristes sont finis à Afrine”, a renchéri le porte-parole du gouvernement turc, Bekir Bozdag. A la mi-journée, aucun combattant des YPG n’était visible dans la ville d’Afrine, où se trouvaient seulement quelques civils, a constaté un correspondant de l’AFP.

Dimanche matin, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH) a indiqué que plus de 1.500 combattants kurdes ont été tués, ainsi que 400 rebelles alliés à la Turquie, depuis le début de l’offensive sur l’enclave d’Afrine, où les YPG contrôlent encore quelques poches de territoires. L’armée turque a de son côté fait état de 46 soldats tués et 225 blessés dans ses rangs.

Avec le quasi-encerclement de la ville, les bombardements aériens et les tirs d’artillerie se sont intensifiés ces derniers jours. Ils ont provoqué la mort de dizaines de civils vendredi et samedi, dont 16 dans une frappe contre le principal hôpital d’Afrine, selon l’OSDH, qui dispose d’un vaste réseau de sources dans le pays.

La Turquie nie viser la population, et a démenti la frappe sur l’hôpital. Mais l’OSDH évalue à plus de 280 le nombre de civils tués depuis le début de l’offensive d’Ankara. Echappant à l’avancée des forces turques, près de 250.000 personnes ont quitté depuis mercredi soir la ville d’Afrine, empruntant un couloir dans le sud de la cité menant vers des territoires tenus par les Kurdes ou le régime syrien, a indiqué l’OSDH. D’après cette ONG, il ne resterait que quelques milliers d’habitants dans la ville même.

Entré dans sa huitième année, le conflit syrien implique aujourd’hui plusieurs acteurs régionaux et puissances internationales sur un territoire morcelé. Cette guerre complexe a tué plus de 350.000 personnes depuis 2011 et jeté des millions sur la route de l’exil.

Post Scriptum, 8 d’octubre del 2019.

El president Trump ha donat inicialment el seu vist i plau a la proposta d’Erdogan de crear una zona de seguretat tot al llarg de la frontera entre Turquia i Síria, però ateses les reaccions internes i internacionals adverses ha aturat els plans d’Erdogan, segons explica avui el digital israelià Debka (traduït al francès per JForum):

Des sources de DEKAfile réfutent le reportage exagéré d’un important retrait américain du nord-est de la Syrie et révèlent qu’après le départ de 100 à 150 soldats de deux postes d’observation, 2 250 restent en place. Nos sources militaires ont révélé que, le mardi 8 octobre, le Pentagone a coupé l’armée et l’aviation turques du commandement et des services de renseignement américains ainsi que du groupe de travail régional de surveillance et de reconnaissance américain. Sans ces ressources, Ankara ne peut mener aucune opération aérienne majeure en Syrie ou ailleurs, ni lancer une opération offensive en dehors de la Turquie, car la couverture aérienne lui serait refusée.

Les premiers reportages sur la décision des États-Unis de quitter deux postes d’observation et d’abandonner ainsi les Kurdes à une invasion turque étaient extrêmement exagérés en raison de motivations diverses – souvent contradictoires -. Ces deux postes à la frontière turque ne sont pas situés sur le territoire kurde. Pour le moment, rien n’indique que la majeure partie des forces américaines ont quitté leurs bases aériennes et autres en Syrie. Les forces turques ne se préparent pas, non plus, à attaquer des villes kurdes du nord de la Syrie. L’entraînement américain et les flux d’équipements se poursuivent sans interruption pour les Forces de défense syriennes, dont l’e YPG kurde est l’épine dorsale. A titre dissuasif,

Comme moyen dissuasif supplémentaire, le Président Donald Trump a averti la Turquie, lundi soir, que “si elle va trop loin, – signifiant : si le Président Erdogan réalise ses menaces répétées d’attaquer les Kurdes de Syrie et de les balayer des régions adjacentes à la frontière turque, – les Turcs souffriraient de la colère d’une économie entièrement décimée”, qui est déjà en mauvaise voie.

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