Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

30 de març de 2017
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Karl Pfeifer: “Hongrie: au nom de la pureté ethnique”

Karl Pfeifer és un veterà periodista jueu austríac que publica avui a The Times of Israel aqueix article alertant sobre el reviscolament del nacionalisme ètnic hongarès i la judeofòbia que empra la figura de George Soros com a boc expiatori dels mals que afecten la població sota el règim autocràtic de Viktor Orban.

La deriva autoritària del govern nacional-populista hongarès contradiu obertament els principis i les polítiques de la Unió Europea i malgrat això cap mesura efectiva ha estat adoptada per les institucions comunitàries per fer ús de les prerrogatives previstes als tractats per preservar el caràcter democràtic dels estats membres.

J’ai connu les heures sombres de la Hongrie. Enfant, j’ai été victime de l’ultranationalisme et de l’antisémitisme hongrois durant la Seconde Guerre mondiale. J’ai réussi à échapper de peu à la déportation et à la mort à Auschwitz en réussissant à fuir en Palestine en 1943, avec 49 autres enfants juifs.

Des dizaines d’années plus tard, je suis retourné en Hongrie, cette fois pendant le communisme. J’y étais journaliste pour de grands journaux autrichiens, et j’y ai interviewé plusieurs opposants politiques. En réponse, le régime de Kadar m’a expulsé du pays pas moins de quatre fois. La dernière fois, c’était en 1987.

Mon histoire personnelle me rend très sensible à ce qui se passe en ce moment en Hongrie, et aux ombres qui, une nouvelle fois, se lèvent.

Regardez, par exemple, la campagne actuelle du gouvernement contre George Soros, milliardaire américain lui aussi d’origine juive hongroise. Né à Budapest en 1930, il a réussi à survivre à l’occupation des Nazis pendant la Seconde Guerre mondiale puis à s’échapper du pays, alors occupé par les Soviétique, en 1946.

La fondation Open Society, qu’il a créée en 1984, a distribué plus de 200 million de dollars à des organisations hongroises depuis la fin du communisme, afin de soutenir des causes humanitaires et de permettre à des voix souvent critiques du gouvernement de s’exprimer.

En retour, Soros se retrouve présenté comme un démon et comme la source de tous les maux par le gouvernement de Viktor Orban. La rhétorique utilisée contre lui me rappelle la propagande antisémite de mon enfance selon laquelle les Juifs sont responsables de tous les problèmes dans le pays : la pauvreté, l’ignorance et les paysans sans terre.

Pire, le gouvernement présente Soros comme un agent de la « finance internationale », ce code bien connu pour dire « Juifs ». Nul besoin d’être explicitement antisémite ; on peut l’être de façon implicite. Le message est très clair pour la société hongroise qui n’a jamais vraiment abandonné ses propres préjugés à l’égard des Juifs.

Enfin, le gouvernement affirme que George Soros est responsable de l’afflux de migrants en Europe. Vous imaginez, vous, qu’un ancien investisseur de 86 ans soit allé en Syrie et en Irak pour demander poliment aux gens de venir en Europe ? Cette idée est un mélange de théories du complot et d’antisémitisme.

Mais il faut aussi regarder au-delà des attaques contre George Soros.

Quand le premier ministre hongrois, Viktor Orban, parle d’homogénéité ethnique comme d’un facteur de prospérité pour le pays, cela m’inquiète. Cela me rappelle, en effet, une loi passée en 1941 sous le régime de l’ultra-nationaliste et collaborateur nazi, Miklos Horthy, qui bannissait toutes formes de relations sexuelles entre Juifs et non-Juifs au nom de la pureté ethnique.

A l’époque d’Horthy, l’antisémitisme était une politique nationale. Ce n’est pas le cas aujourd’hui, mais la haine à l’encontre des Juifs est rampante, et les théories du complot y visent la plus grande communauté juive d’Europe centrale.

Cette rhétorique haineuse est le produit d’un système politique qui devient de plus en plus autoritaire et intolérant sous le gouvernement du Fidesz, le parti politique de Viktor Orban. Cette rhétorique est utilisée par ce même gouvernement pour renforcer son emprise. Le gouvernement possède la majorité des médias, y compris les stations de radio et les chaines de télévision qui font les meilleures audiences dans les zones rurale où vit une grande partie de son électorat.

La majorité des Hongrois n’a pas accès aux média indépendants ; ils sont conditionnés pour croire en la propagande gouvernementale. Et le message y est aussi clair que direct : si vous critiquez le gouvernement, vous êtes un ennemi de la nation.

Le gouvernement cherche désormais à renforcer son contrôle sur les organisations non-gouvernementales (ONG) avec une loi s’en prenant à leur financement. Parmi les ONGs visées : le Hungarian Civil Liberties Union et le Hungarian Helsinki Committee qui reçoivent des fonds de l’international… y compris de la part de la fondation Open Society de George Soros.

Le gouvernement déploie ainsi sa rhétorique antisémite afin de consolider son pouvoir tout en restant, tout au moins sur le papier, un Etat démocratique.

Il est pourtant bon de se rappeler qu’á l’époque d’Horthy également il y avait un parlement, et qu’il était possible d’exprimer des voix dissidentes dans quelques journaux d’opposition. Mais cela n’a jamais fait de ce régime une démocratie.

Le Fidesz est membre du groupe du Parti populaire européen, ce club de partis politiques conservateurs au sein de l’Union Européenne. Mais le Fidesz n’est pas un parti conservateur.

Les partis conservateurs n’organisent pas de grandes manifestations pour défendre la souveraineté de la nation hongroise, contrairement à ce que l’on a vu en 2012 quand 400 000 Hongrois sont descendus dans les rues de Budapest à l’appel des média pro-gouvernementaux, avec en tête de cortège le tristement célèbre journaliste antisémite Zsolt Bayer.

Les partis conservateurs ne s’en prennent pas à la propriété privée, contrairement au Fidesz qui a nationalisé les fonds de pension en 2010 pour pouvoir financer les dépenses de l’Etat.

Les partis conservateurs ne réécrivent pas l’Histoire, contrairement à l’Etat hongrois qui a établi le think-tank Veritas afin de minimiser la participation des Hongrois dans l’extermination de 500 000 Juifs hongrois durant la seconde guerre mondiale.

La loi sur les ONGs que le gouvernement souhaite faire passer réduira au silence les dernières voix indépendantes présentes dans le pays. La propagande gouvernementale joue sur la peur de l’« Autre », que ce soit le migrant, le Juif, ou le capital étranger.

Mais qui prête attention aux Hongrois ? Qui s’inquiète de l’état désastreux du système de santé et de l’éducation dans le pays ? En anéantissant les dernières voix critiques, la loi anti-ONGs refermera le piège sur les véritables victimes du gouvernement : les citoyens hongrois eux-mêmes.

Post Scriptum, 24 d’abril 2018.

Marton Gyönguösi, cap del partit d’extrema dreta Jobbik, parla en una entrevista a The Times of Israel de les qüestions que preocupen la comunitat jueva tot afirmant que no són racistes.

Post Scriptum, 6 d’abril del 2022.

Avui The Times of Israel alerta de les conseqüències de les eleccions d’Hongria: “Hungary’s most radical nationalist party since WWII just won 7 seats in parliament.”

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