Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

24 de març de 2017
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Israel, Turquia i Palestina

La Turquia d’Erdogan mena una activa hostilitat contra Israel malgrat haver-hi restablert les relacions diplomàtiques estroncades arran de l’assalt de la marina jueva al vaixell Mavi Marmara, noliejat per l’ONG islamista oficial (IHH) l’any 2010. L’otomanisme de l’actual règim turc malda per restablir la seva influència sobre els territoris que abastava el sultanat esfondrat arran de la desfeta turca a la Primer Guerra Mundial, Palestina inclosa. Seguint aqueixa estratègia expansionista i anti-israeliana, Turquia intenta sostenir les capacitats militars dels gihadistes que controlen la Franja de Gaza, Hamas especialment, lliurant-los-hi tota mena d’ajuda logística com la intervinguda per la seguretat israeliana a un agent turc que feia d’enllaç entre els terroristes palestins i els serveis d’intel·ligència turc, segons informa The Times of israel el proppassat dia 23.

Post Scriptum, 8 d’abril del 2018.

L’analista Yoni Ben Menahem publicà abans d’ahir al CAPE de Jerusalem aqueix article explicant “Comment la Turquie protége le Hamas”:

Depuis la tristement célèbre affaire de la flottille du Marmara, en mai 2010, Israël surveille de très près les relations entre la Turquie et le mouvement Hamas. Cet incident grave avait révélé que le président turc, Recep Tayyip Erdoğan, entretenait des relations étroites, directes et permanentes avec le chef du Bureau politique du Hamas, Khaled Mechaal. Les autorités turques autorisent, à ce jour, la branche militaire du Hamas à opérer à partir d’un bureau installé à Istanbul.

Ce bureau du Hamas à Istanbul est chargé de la planification des attaques terroristes et du transfert de fonds aux activistes de l’organisation en Cisjordanie. Il est dirigé par Saleh al-Arouri, depuis Beyrouth, assisté de nombreux membres du Hamas, relâchés en 2011 dans le cadre de l’accord de libération de détenus palestiniens en échange du soldat franco-israélien Guilad Shalit.

Le parti de la Justice et du Développement, dirigé par Erdoğan, est lié par ses origines avec le mouvement de la confrérie musulmane internationale. Bien que le Hamas ait annoncé qu’il coupait ses liens avec ce mouvement, ses contacts se poursuivent. Certes, le Hamas a adopté un profil bas en ce qui concerne ses relations avec les Frères musulmans en Egypte. Cette attitude a un but tactique afin de se rapprocher du régime égyptien et pour alléger le fardeau dans la bande de Gaza. Cependant, le Hamas continue d’être en contact permanent avec toutes les branches des Frères musulmans du monde entier. En réalité, il joue, en plein jour, un flagrant double jeu.

Le 12 février 2018, les services israéliens de la Sécurité intérieure (Shin Beit) avaient officiellement annoncé que le Hamas a transféré un montant de plusieurs millions de dollars à ses militants en Cisjordanie via la Turquie. Bien que le chef du bureau du Hamas à Istanbul, Saleh al-Arouri, fut expulsé selon l’accord de réconciliation entre la Turquie et Israël, suite à l’incident du Marmara, il poursuivit ses activités terroristes à partir du quartier Dahya de Beyrouth, fief du Hezbollah. Il sert également d’agent de liaison entre les dirigeants du Hamas et l’Iran.

Le Shin Beit a arrêté récemment un citoyen turc, Kamil Takli. Ce professeur de droit avait aidé des militants du Hamas, relâchés dans le cadre de la libération de Guilad Shalit, à s’installer confortablement en Turquie. Il était impliqué dans un réseau de blanchiment d’argent, et fut expulsé d’Israël. Selon le Times britannique du 13 février 2018, Takli travaillait avec une compagnie militaire privée, SADAT, dirigée par un conseiller d’Erdoğan, Adnan Tanriferdi. Dans le cadre de l’enquête, le Shin Beit a également arrêté Dirham Jabarin, impliqué dans le transfert de fonds. Il s’était rendu plusieurs fois en Turquie. Avant son arrestation, il avait réussi à transférer la somme de 200 000 euros aux militants de l’aile militaire du Hamas en Cisjordanie. Une somme supplémentaire de 91 000 euros a été trouvée en sa possession. Cet argent était prévu pour financer des activités terroristes contre Israël et son procès est en cours.

Toujours selon l’enquête, les activistes du Hamas en Turquie possèdent une société du nom d’IMES. Ils l’utilisent comme écran pour blanchir des capitaux valant des millions de dollars qui sont ensuite transférés en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Ce bureau d’Istanbul fonctionne en toute connaissance et avec l’approbation des services de sécurité de Turquie. La liaison du Hamas avec les autorités turques est assurée par Jihad Yaghmour, un terroriste du Hamas impliqué dans l’enlèvement du soldat israélien Nahshon Waksman en 1994, relâché depuis dans le cadre de l’accord Shalit.

Dans le cadre des discussions sur la normalisation des relations avec la Turquie, Israël avait exigé la fermeture du bureau du Hamas à Istanbul. La Turquie rejeta cette demande mais a accepté d’expulser le directeur du bureau, Saleh al-Arouri. Ce dernier a déménagé au Qatar, puis s’est installé à Beyrouth. Al-Arouri continue de gérer le bureau d’Istanbul depuis le Liban. Il est responsable de nombreuses actions terroristes dont l’enlèvement et l’assassinat de trois jeunes israéliens de Goush Etsion en juillet 2014. Rappelons que cet odieux acte avait finalement déclenché l’Opération « Bordure Protectrice » dans la bande de Gaza.

Saleh al-Arouri exploitait également un vaste réseau terroriste à partir du bureau d’Istanbul. Il comprenait plus de 60 activistes en Cisjordanie. Ce réseau a tenté de déstabiliser l’Autorité palestinienne, et en particulier le pouvoir de Mahmoud Abbas. Le Shin Beit a arrêté plusieurs membres de ce réseau. En leur possession, on a découvert des armes et des explosifs. Le chef du Shin Beit de l’époque, Yoram Cohen, s’était personnellement rendu à Ramallah pour informer le président de l’Autorité palestinienne de cette prise. Mahmoud Abbas remercia Israël pour sa précieuse aide. Il ignorait complètement l’existence de ce réseau terroriste du Hamas. Il ordonna à ses services d’arrêter tous les activistes clandestins du Hamas, cachés en Cisjordanie.

Il est clair que le fonctionnement du bureau du Hamas à Istanbul, qui planifie toujours des activités terroristes contre Israël, est une violation flagrante des accords récents signés entre Israël et la Turquie. Certes, Israël reconnaît l’importance stratégique des relations avec ce pays musulman et il n’a pas rompu ses relations diplomatiques, en dépit du fait que les activités du Hamas ont pignon sur rue et se déroulent avec l’autorisation du président turc.

Erdoğan se considère comme le leader le plus important de la confrérie mondiale des Frères musulmans. Il n’a pas seulement donné le feu vert aux activités terroristes du Hamas contre Israël depuis le territoire turc, il soutient également, avec le dirigeant du Qatar, les activités terroristes des Frères musulmans et de l’Etat islamique contre le gouvernement du président égyptien Sissi.

Actuellement se tient au Caire un procès des membres d’un vaste réseau terroriste des Frères musulmans. Ce réseau avait comploté en juin 2013, en connivence avec des agents secrets turcs, pour faire tomber le gouvernement du Maréchal Sissi. Ils planifiaient des attentats terroristes avec des voitures piégées dans le but précis de déstabiliser le régime égyptien.

Post Scriptum, 18 de seteembre del 2020.

Abans d’ahir, Efraim Inbar, President of the Jerusalem Institute for Strategy and Security va publicar amb dos altres col·laboradors un complet report alertant: Turkey as a Major Challenge for Israel (and its Neighbors) in the 21st Century, que avui JForum ha traduït al francès.

Post Scriptum, 23 de novembre del 2021.

Avui Freddy Eytan, que fou diplomàtic israelià, publica aqueixa reflexió a The Times of Israel:” Israël – Turquie : normalisation et intérêts stratégiques.

Post Scriptum, 24 de març del 2022.

La normalització diplomàtica entre Israel i Turquia s’ha produít com ja preveien l’any passat els analistes Gallia Lindenstrauss i Remi Daniel: “During the 11-day campaign in Gaza, Turkey – as expected – expressed sharp criticism of Israel, be it through remarks by decision makers or through government media, which flooded various media platforms with anti-Israel material. Jerusalem must pay attention to the voices from Ankara, even if the vitriolic rhetoric was not matched by action on the ground”,(INSS Insight No. 1483, June 7, 2021). El proppassat 13 de març Freddy Yetan ho resumia així al CAPE de Jerusalem: “Erdogan est un allié infidèle mais il dirige une puissance régionale“.

Post Scriptum, 1 de gener del 2024.

Abans d’ahir a Israel Hayom  Nadav Shragai hi publicava aqueixa anàlisi en profunditat sobre el capgirament anti-israelià del règim turc: “Prepare for the ‘1000 boat flotilla’: Erdogan, the Oct. 7 attack, and Hamas’ safe haven. He created the impression of wanting to get closer to Israel, and even met with Herzog and Netanyahu, but then came the October 7 massacre that had the Turkish president revert to the position of supporting terrorist organizations”.

Post Scriptum, 17 de febrer del 2024.

Abans d’ahir Remi Daniel i Gallia Lindenstrauss publicaren a l’INSS d’Israel aqueix report: “Lingering suspicions. From the Treaty of Sèvres to Turkey’s reaction to the war in Gaza”. Summary:

While Turkey has several concrete security concerns, the “Sèvres syndrome” and the ongoing fear that foreign forces are about to destroy it, has heightened Turkish suspicion of international actors and hardened Ankara’s position on critical issues in Turkish foreign policy, in what has been described as “paranoia” at the heart of the Turkish international perception.

The “Sèvres syndrome” and its impact on the Turkish political system and its use within it constitutes a complex challenge for Israel. In line with the sentiment in Ankara, there is a possibility that Israel could be added to Turkey’s list of adversaries and face criticism stemming from the “Sèvres syndrome.” Even if the syndrome did not prevent rapprochement between the two governments when they had interest in such, its impact on a large part of the Turkish public is an obstacle to rapprochement between the two societies. Moreover, even when the Turkish government adopts a more moderate line towards Israel, the consequences of the Sèvres syndrome, combined occasionally with factors such as anti-imperialism or political Islam, continue to influence part of public opinion and put pressure on the government. Erdoğan is currently being criticized by the Turkish opposition for not acting decisively enough against Israel, despite his strong statements regarding the war in Gaza. During crises, the concepts based on the “Sèvres syndrome” have exaggerated the hostility toward Israel in Turkish public opinion. There are limited options to address this phenomenon. Since this is a syndrome based on emotions and conspiracy theories, it is very difficult to contradict it, even when, as in the Kurdish issue, the facts are clear and refute the Turkish claims.

The “Sèvres syndrome” serves as a predominantly negative factor in relations between Turkey and Israel. Attempts by Jerusalem to exploit it for its benefit have often turned out to be short-lived, and its use against Israel has been made, at least in some Turkish media outlets and other manifestations of Turkish public opinion, continuously, so that over the years this syndrome has played a negative rather than positive role in Turkish-Israeli relations.

Regarding the war in Gaza and the Turkish response to the war, it would be a mistake to ignore the sincere empathy the Turks feel for the Palestinians’ peril as well as the religious dimension behind the widespread support for the Palestinians in Turkey, and by Erdoğan in particular. In addition to this, the longstanding Turkish skepticism towards the West, along with factors tied to the strained relations between the United States and Turkey in recent years, is noteworthy and must be added to the analysis of the Turkish response to the war and in particular the opposition to the American moves and Washington’s support for Israel. All these cannot be understood without the historical analysis of the “Sèvres syndrome”.

However, it would be a mistake to dismiss all of Turkey’s security concerns as stemming solely from the “Sèvres syndrome” and as irrational. This view does not align with the reality of Turkey sharing borders with unstable regions and grappling with diverse terrorist threats over the years. At the same time, the dimension of the Sèvres syndrome, along with its expansion to the Lausanne syndrome, shapes Turkish perspectives and is utilized for internal political objectives. The ability of the West, or Israel, to completely refute Turkish suspicions towards them is impossible, but there have been Western actions that have not given enough weight to the Turkish needs and therefore aggravated anti-Western sentiments, and especially anti-American sentiments, in Turkey. A potential solution could entail remaining cognizant of Turkey’s interests and guiding both Western and Israeli policies to take note of the Turkish perspective, even if a decision favoring another interest is eventually reached.

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