Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

13 de febrer de 2017
1 comentari

L’affaire Théo

Des de fa deu dies hi ha un cicle de violència en curs a les banlieues de la regió parisenca arran de la detenció d’un jove negre anomenat Théo per una patrulla policial en el decurs de la qual un cop de porra d’un agent va afectar l’anus del detingut. Immediatament la notícia va saltar als mitjans de comunicació i els advocats antiracistes van acusar els policies de violació, essent expedientats i suspesos de les seves funcions. El mateix president Hollande va visitar a l’hospital en Théo, que ha fet una crida a la calma que no ha estat seguida pels joves veïns dels barris perifèrics de París que han desfermat nits de violència antipolicial i antisocial massives, minimitzades pels mitjans de comunicació políticament correctes i per la classe política responsable d’haver arribat al punt que efectivament existeixen “territoris perduts” al si de la societat francesa que funcionen al marge del comú.

Sobta, però, la veu excepcional d’Hugues Moutouh, (que fau fa cinc anys assessor especial del ministeri de l’interior) avui a les pàgines de Le Figaro on hi publica una punyent reflexió titulada, “Nous banlieues brûlent et nous regardons ailleurs”:

Encore une nouvelle nuit d'émeute en banlieue parisienne.

Encore et toujours les mêmes scènes de violences urbaines, les mêmes images de voitures brûlées, d'attaques de commissariats, de cocktails molotov lancés sur les forces de l'ordre…. Encore et toujours, surtout, la même impuissance face à ces scènes de guérillas qui se répètent ad nauseam. Une partie de la classe politique française, à gauche, se rend même complice de ces exactions en justifiant la révolte de ceux qu'elle persiste encore à appeler des «jeunes».

«Notre maison brûle et nous regardons ailleurs», avait dit Jacques Chirac en 2002, lors d'une intervention remarquée sur le réchauffement climatique à Johannesburg. La formule peut être appliquée, mot pour mot, à la situation présente: notre République brûle et nous regardons ailleurs! Une partie de la classe politique française, à gauche, se rend même complice de ces exactions en justifiant la révolte de ceux qu'elle persiste encore à appeler des «jeunes». Après des milliards dépensés en vain dans une politique de rénovation urbaine hasardeuse, la France ne ferait pas suffisamment pour ses quartiers. En acceptant de laisser cette population vivre en banlieue, loin des services publics, des transports en commun, en tolérant les contrôles d'identité à répétition, les pouvoirs publics favoriseraient ces réactions violentes… Les socialistes français ne parlent pas encore d'acte de «résistance», mais ils n'en sont pas loin.

Le candidat sorti des Primaires de la gauche promet ainsi, s'il est élu, la constitution d'un «corps de contrôle anti-discrimnation». Au train où vont les choses, il proposera d'ici quelques semaines de créer des polices communautaires dans les quartiers, à l'image de ceux qui y vivent, parce qu'un policier blanc qui interpelle un jeune qui ne l'est pas est forcément suspect, guidé par ses préjugés racistes. Hamon découvre avec retard les théories perverses de la contre-culture américaine et des post-colonial studies. Les électeurs ne se satisferont plus des mêmes vieilles recettes, surtout lorsqu'elles ont fait preuve de leur inefficacité. Face à cette gauche rancie, irrémédiablement éprise d'angélisme et de naïveté à chaque fois que l'on parle de sécurité, qui voit en chaque jeune de banlieue, pour peu qu'il soit issu de l'immigration et connu des services de police une victime du système, comment se positionne le favori des sondages, Emmanuel Macron? Son programme régalien sera rendu public, nous dit-on, le 18 février prochain, lors d'un meeting à Toulon.

Faisons le pari qu'il ne nous réservera guère de surprise, à moins qu'il n'entame une révolution copernicienne dans les quatre prochains jours. Pour le moment, le logiciel qu'il présente en matière de politique de sécurité s'avère daté: une version 2.0 du célèbre discours prononcé par Jospin à Villepinte. C'était déjà il y a vingt ans! Ses fans ne lui en tiendront certainement pas rigueur, mais les Français si. Les électeurs ne se satisferont plus des mêmes vieilles recettes, surtout lorsqu'elles ont fait preuve de leur inefficacité: la police de proximité et la prise en charge des mineurs délinquants dans des structures d'hébergement disposant d'un encadrement éducatif renforcé. Ces deux idées, faut-il le rappeler, répétées en boucle comme des mantras par les socialistes français, ont coûté cher et n'ont pas empêché la délinquance d'atteindre des sommets historiques entre 1998 et 2002. C'est qu'elles manquent cruellement de bon sens: la police est là pour interpeller des voyous, pas pour jouer les grands frères au pied des cités. Quant aux mineurs délinquants entre 16 et 18 ans, ils ne doivent plus pouvoir bénéficier de cette «excuse de minorité», synonyme d'impunité. En se rendant au chevet du jeune Théo, François Hollande a souhaité lui manifester son soutien. Mais il a surtout soufflé sur les braises de la discorde. Notre pays ne peut se permettre ce «retour vers le futur».

Les banlieues de nos grandes villes sont gangrenées par des bandes de trafiquants qui n'ont plus rien à envier aux caractéristiques et à la violence des gangs américains. Interpellés, leurs membres sont aussitôt remis dehors. Ils ne craignent plus la police et hésitent même de moins en moins à s'en prendre violemment à elle. Services publics, écoles et commissariats sont régulièrement saccagés. Nos forces de l'ordre sont épuisées et écœurés. Malheureusement, sous la pression, certains craquent et commentent l'irréparable. Il faut alors faire preuve d'équité et de justice: se montrer bien sûr intraitable vis-à-vis des violences policières – fort heureusement rares -, mais inflexible aussi avec les événements qui en sont la cause: l'impunité des voyous et le laxisme de la chaîne pénale. Les responsables politiques, de par leur attitude, peuvent également donner l'impression de cautionner, voire d'encourager le désordre public. En se rendant au chevet du jeune Théo, le chef de l'État a sans doute souhaité lui manifester son soutien dans le moment difficile qu'il traverse. Mais il a surtout soufflé sur les braises de la discorde. En décidant de s'afficher aux côtés d'une victime de violences policières, François Hollande, qui n'avait pas jugé nécessaire de se déplacer auprès des deux fonctionnaires de police grièvement brûlés à Viry-Châtillon, a clairement choisi son camp. Si embrasement généralisé des banlieues il y a dans les prochaines semaines, il aura alors sans conteste sa part de responsabilité.

Un grand programme de réarmement pénal, certes, mais surtout intellectuel et moral est nécessaire. Les scènes de violences urbaines auxquelles nous venons d'assister dans l'Essonne et en Seine-Saint-Denis, ainsi que le projet d'attentat déjoué de la cellule de Clapier viennent opportunément nous rappeler ce que nous attendons d'abord de la part du futur président de la République: qu'il rassure nos vies inquiètes et affermisse nos libertés, au premier rang desquelles se trouve notre sûreté. Pour cela, un grand programme de réarmement pénal, certes, mais surtout intellectuel et moral est nécessaire. Revenir sur le travail de déconstruction de notre système répressif effectué par Christiane Taubira depuis 2012 ne servira, en effet, à rien, si nous ne parvenons, parallèlement, ni à restaurer plus globalement l'autorité de l'État ni à contrer cette idéologie relativiste mortifère qui s'est emparée de la société française. Plus les candidats républicains attendront, plus la potion sera amère et le traitement violent. Mais qui ne comprend que la meilleure façon d'empêcher Madame Le Pen d'accéder un jour à l'Elysée, est de traiter aujourd'hui même les problèmes qui nourrissent sa popularité?

Post Scriptum, 14 de febrer del 2017.

Ahir també, Thomas Clavel, des del digital de pensament polític liberal Causeur, donava el seu punt de vista sobre l’affaire Théo en aqueix article titulat, “Indécence pour tous !“.

Post Scriptum, 22 de febrer del 2017.

Les emboscades contra patrulles policials a la perifèria de les grans ciutats franceses són quotidianes, com aqueixa nit a Savigny-sur-Orge, denuncia Gilles William Goldnadel en aqueix article a Le Figaro del proppassat 13 d’aqueix mes, “Violences en banlieue, affaire Théo et retour de la haine anti-flics”.

Post Scriptum, 27 de febrer del 2017.

Régis de Castelnau aporta aqueixa anàlisi punyent el proppassat 24 d’aqueix mes al digital Caseur: “Meklat, Théo, Traoré: la lumpenisation des esprits. Trois exemples d’une même dérive”.

Post Scriptum, 10 de març del 2017.

Trobo aclaridor sobre l’afer Théo l’article d’Eric Delbecque “La bluff sécuritaire ou comment éviter un vrai débat sur la sécurité”, publicat a Le Figaro del proppassat 28 de febrer.

Post Scriptum, 28 d’agost del 2017.

Madjid Si Hocine, metge i militant del moviment veïnal de les banlieues parisenques, publicà el proppassat 25 d’aqueix mes un article frapant: “Police de proximité: et si était trop tard ?” que ha de servir per tal que a Catalunya els governants no cometin els mateixos errors que els francesos.

Post Scriptum, 5 de juny del 2018.

Segons publica avui Le Figaro, Théo Luhaka, el jove de banlieu que l’any passat va esdevenir símbol de les víctimes de la “brutalitat policial” fins al punt que el president Hollande el va visitar a l’hospital, ara ha estat detingut per fets delictius relacionats amb la percepció d’ajudes socials. Un heroi conjuntural amb peus de fang que hauria de fer reflexionar a tots aquells que mediàticament el van propulsar com a referent de les injustícies de la societat francesa.

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