Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

19 de gener de 2017
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Àrabs, beduïns i drusos israelians

Ahir hi ha haver dos morts, un policia israelià i un beduí que el va atropellar amb el seu cotxe, durant l’operació de desmantellament de l’assentament declarat judicialment il·legal d’Umm al-Hiran, al desert del Neguev.

Els beduïns són les poblacions nòmades que transiten des de temps ancestrals des de la península aràbiga fins a la del Sinaí i nord d’Àfrica, i que han mantingut les seves formes de vida fins a l’època contemporània en què han hagut d’adaptar-se, més o menys, a la condició de ciutadans dels estats on habiten (Egipte, Israel, Jordània, bàsicament). Dels 240.000 beduïns que poblen el desert del Neguev la majoria s’han sedentaritzat recentment en comunitats bastides per les autoritats israelianes, però una bona part se’n mantenen al marge visquent en instal·lacions precàries, són els coneguts com a “beduïns de la diàspora”, assentaments que són il·legals per la normativa urbanística i sanitària, com és el cas d’Umm al-Hiran. Si hom viatja de Jerusalem cap al mar Mort se’n poden veure fàcilment les tendes i barraques a banda i banda de la carretera.

En adoptar la forma de vida urbana, han aparegut mesquites i una creixent islamització entre el jovent a mesura que s’afebleixen els vincles de lleialtat tribal que es caracteritzen i que havien permès fins ara una convivència distant  amb la població jueva. Els partits àrabs israelians i els moviments palestins han intensificat l’aproximació als beduïns donant suport a la resistència als plans d’assentament promoguts per les autoritats, com es va poder comprovar ahir quan va ser ferit el diputat Ayman Odeh.  Diverses ONG’s finançades per la Unió Europea i sobretot França donen suport i projecció a la insubmissió dels beduïns a la seva integració social a la vida israeliana.

Aqueixos fets han tingut un gran impacte i pot esquerdar encara més les difícils relacions dels beduïns nòmades amb la resta de la societat israeliana segons l’anàlisi que ahir mateix feia Avi Isacharoff a The Times of Israel:

“Les relations entre les communautés dites de la « diaspora bédouine » et l’Etat d’Israël ont subi un coup particulièrement dur mercredi matin. Ce n’était pas simplement une affaire de démolitions de maisons ordonnées par la cour et de dispute pour des terrains, comme dans le passé.

Cette confrontation s’est terminée par une attaque présumée à la voiture bélier, fatale pour un policier israélien, Erez Levi, 34 ans, et la mort du conducteur, Yaqoub Mousa Abu Al-Qian. L’incident ne peut qu’intensifier les tensions ressenties par les habitants bédouins du Néguev en ce qui concerne la façon dont l’Etat les traite.

Le fait que Levi ait été tué dans ce qui a été caractérisé par le ministre de la Sécurité intérieure d’ « attaque terroriste » ne change pas le tableau sous-jacent.

Les Bédouins perçoivent les démolitions de maisons à Umm al-Hiran comme une provocation délibérée des autorités israéliennes, conçue pour les expulser de leurs terres afin d’y construire une ville juive.

Ceux qui affirment que la force n’aurait pas dû être employée à cette étape, étant donné les efforts en cours pour négocier une évacuation pacifique du village bédouin non autorisé d’Umm al-Hiran, pourraient bien avoir raison. Les critiquent donnent en exemple le cas d’Amona, un avant-poste juif illégal de Cisjordanie, où les habitants et le gouvernement ont finalement conclu un accord pour empêcher une évacuation potentiellement violente (même si l’évacuation n’a pas encore eu lieu).

Néanmoins, ceux qui soulignent que les habitants d’Umm al-Hiran ont illégalement pris le contrôle de terrains que ne leur appartenaient pas ont également raison. Le problème est que, comme nous l’avons déjà appris de nombreuses fois, avoir raison ne suffit pas au Moyen Orient ; il est préférable d’être sage. Et apparemment, la sagesse n’était pas fournie en quantité suffisante quand la décision a été prise d’ordonner les démolitions de maisons, tôt, mercredi matin à Umm al-Hiran.

Il y a aujourd’hui 240 000 Bédouins dans le Néguev. Environ deux tiers d’entre eux, 160 000 personnes, vivent dans neuf villes, et les autres dans ce qui est appelé « la diaspora bédouine » : 360 campements non autorisés. Ces campements couvrent une immense étendue de terrain, et leurs habitants affirment que ces terrains leur appartiennent. L’Etat n’est absolument pas d’accord.

Environ 60 % des Bédouins du Néguev ont moins de 18 ans. Le problème de logement s’intensifie de manière évidente étant donné le taux important d’accroissement naturel de la communauté. Alors que dans la plupart du pays, un jeune couple se retrouve généralement en train de lutter pour obtenir un prêt et ainsi acheter un logement, dans la diaspora bédouine, une telle option n’existe quasiment pas. Les jeunes Bédouins trouvent difficile de trouver un endroit pour vivre ; il n’y pas de planification adéquate des constructions dans la plupart des implantations bédouines.

La question du logement n’est cependant qu’un petit problème que l’Etat d’Israël doit saisir quand il s’agit des Bédouins du Néguev. Pour commencer, il existe un problème considérable de gouvernance dans la diaspora bédouine. La violence et les armes à feu y sont omniprésentes. Ces violences visent notamment des policiers, qui essaient généralement d’en rester éloignés : chaque année, des dizaines d’incidents violents ont lieu dans les implantations bédouines, où l’Etat a du mal à faire appliquer la loi.

Même au sein des différentes tribus bédouines elles-mêmes, les dirigeants des communautés traditionnelles, les chefs de clans, ont de plus en plus de mal à imposer leur autorité sur la jeune génération, pour qui, les vieilles traditions et normes sont moins pertinentes.

Comme pour les autres communautés arabes d’Israël, il existe un processus de radicalisation religieuse parmi les Bédouins du Néguev, et une affinité de plus en plus forte pour l’idéologie extrémiste. Ce n’est pas l’idéologie de la Branche sud du Mouvement islamique, mais plutôt l’état d’esprit plus extrémiste de la Branche nord de Raed Salah. Et certains jeunes Bédouins s’identifient de plus en plus aux idées de l’Etat islamique.

Il ne faut pas non plus ignorer l’autre problème : la relation croissante entre la diaspora bédouine et les Palestiniens, particulièrement ceux qui habitent dans le sud des hauteurs de Hébron. Il y a de nos jours un nombre important d’habitants illégaux dans le secteur bédouin d’Israël, environ 15 000. Et beaucoup de Bédouins ont épousé des Palestiniens : environ 18 000 citoyens israéliens appartenant à la communauté bédouine sont nés de mariages entre Bédouins et Palestiniens.

Les Palestiniens sont souvent ceux qui dirigent les foyers bédouins. Un des meilleurs exemples est la ville bédouine de Segev Shalom dans le Néguev, où un cinquième de la population est d’origine palestinienne.

Tout ceci crée inévitablement un terrain fertile pour les idées radicales. Environ 100 citoyens israéliens bédouins sont aujourd’hui identifiés comme des sympathisants de l’Etat islamique : pas des membres de l’organisation, mais des individus qui ont exprimé leur soutien à son idéologie. Un exemple radical est celui du Dr Othman Abdulkayan, qui a quitté Israël pour la Syrie pour rejoindre l’Etat islamique, et aurait été tué en 2014. Aux yeux de beaucoup de membres de sa famille, il est quasiment un héros local. Au total, les partisans de l’Etat islamique limitent cependant leurs activités aux réseaux sociaux et à internet.

Un exemple extrême de l’activité de l’Etat islamique est celui d’un groupe d’enseignants de l’école Salaam de Hura, dont certains appartenaient au clan Al-Qian, qui ont défendu des activités pro-Etat islamique et dont le chef a été emprisonné l’année dernière. Ils ont souvent été aidés par des enseignants venus des régions arabes du nord d’Israël, qui partageaient l’idéologie de l’Etat islamique et de ses affiliés.

Ces relations entre des enseignants aux tendances idéologiques extrémistes et dangereuses et des élèves jeunes et pauvres se montreront très certainement dangereuses pour l’Etat et pour les Bédouins du Néguev eux-mêmes.

Il faut souligner que la vaste majorité de la diaspora bédouine ne se reconnaît pas dans ces tendances dangereuses. La plupart des Bédouins cherchent à trouver leur place dans le tissu et social de l’Etat d’Israël. Ils ne voient pas du tout les activités des militants pro-Etat islamique et des partisans d’autres mouvements extrémistes sous un jour positif. Malheureusement, des évènements comme ceux de mercredi renforcent la voix des extrémistes et affaiblissent ceux qui veulent faire partie de l’Etat, même en servant Tsahal.

Post Scriptum, 14 de gener del 2019.

El portal israelià Menora.info publicà el proppassat 7 d’aqueix mes el dossier: “Evolution des Arabes d’Israël: Impasses et Perspectives”, redactat per Pascale Zonszain on analitza l’evolució demogràfica, identitària i política dels ciutadans àrabs israelians.

Post Scriptum, 5 d’octubre del 2019.

A les eleccions a la Knesset del 17 de setembre passat sols el 17,6 % dels àrabs i drusos han vota els partits jueus contra el 28,4 % a les d’abril, un canvi d’actitud que cal atribuir a la campanya del Likud hostil envers el vot d’aqueixa comunitat segons The Times of Israel. La candidatura Àrab Unida ha obtingut tretze escons esdevenint la tercera força del parlament israelià i eventualment un arbitre a l’hora de decidir la formació del govern. Això és pecebut positivament per Ksenia Svetlova que hi veu un tombant pragmàtic i voluntat d’integració segons el seu article “Arab citizens of Israel undergo quiet revolution” publicat ahir al Jerusalem Post.

Post Scriptum, 29 d’octubre del 2019.

Edy Cohen publica avui als Perspectives Papers del BESA Center aqueix report analitzant les causes de la violència al si de la comunitat àrab israeliana: “The Crisi of Violence in Israeli Arab Society“.

Post Scriptum, 26 d’abril del 2020.

Pascale Zonszain publica avui al portal jueu francòfon Menora aqueixa anàlisi demoscòpica sobre la comunitat drusa israeliana.

Post Scriptum, 24 d’agost del 2021.

Avui, el jueu francòfin Mabatim reprodueix la conferència de Mordechai Kedar del proppassat 30 de maig a la Universitat de Tel Aviv, Israël mai 2021:« les émeutes arabes contre les juifs ».

Post Scriptum, 12 de gener del 2022.

Ahir, Jacques Benillouche publicà al seu bloc Temps et Contretemps aqueixa reflexió sobre la repoblació jueva del Neguev i els conflictes amb els beduins, “Israël songe enfin à peupler le Néguev“:

Post Scriptum, 24 de maig del 2022.

Einav Halabi publicava, a Ynet el proppassat 19, aqueixa reflexió: We, Druze, are an inalienable part of Israeli society: There were never any doubts about me being Israeli, that is how I was brought up and so were most members of the Druze community, but according to the Nation-State Law, my children and I are not equal citizens.” El mateix dia que The Times of Israel anunciava: “Un Arabe israélien remporte le championnat du monde de kickboxing en Turquie. Loai Sakas, qui a remporté la médaille d’or dans la catégorie des moins de 75 kilos, drapé du drapeau israélien, s’est vu refuser une poignée de main par son adversaire marocain.”

Post Scriptum, 9 de setembre del 2022.

Dues notícies sobre la comunitat beduïna ahir a The Times of Israel: “Bedouin community fear Galilee conservation plan is part of a bid to ‘uproot’ them. Nature and Parks Authority faces opposition to planned wildlife corridor near Haifa, which environmentalists say is an important part of efforts to protect endangered animals”, i “Des ados bédouins créent une appli de type Moovit pour les écoliers du Néguev“.

Post Scriptum, 6 de gener del 2024.

La massacre gihadista palestina del proppassat 7 d’octubre ha tingut com efecte l’augment de l’adhesió dels àrabs i beduïns a la seva condició de ciutadans d’Israel (entre els drusos aqueix sentiment ja és majoritari d’antany). Soldats beduïns han combatut els terroristes d’Hamàs des del primer moment, i un bon nombre es compten entre les víctimes i els ostatges. Però el canvi més notable és el perceptible entre els àrabs, no solament perquè no hi ha hagut repetició dels aldarulls de fa dos anys sinó perquè, com assenyala aqueix article d’avui del Jerusalem Post signat per Ismael Haj Yahya: “Hamas’s massacre should push Israeli Arabs to integrate into Israel. Israeli Arabs must build a positive Arab identity not defined by a negation of Israel. We need to cherish and promote Arab language and Arab culture and traditions – and not Palestinian identity”.

Post Scriptum, 12 de febrer del 2024.

Dues notícies que no apareixeran mai a Vilaweb -ni a cap mitjà antisemita nostrat-, la primera al Jerusalem Post (Bedouins who fought Hamas on Oct. 7 honored for bravery and heroism in Jerusalem. Israeli politicians vouched for Bedouins who put their lives on the line in order to protect people against Hamas), i la segona a The Times of Israel (Avant la sortie de son film, un cinéaste bédouin évoque son frère mort au combat à Gaza. Le cadet de Kaid Abu Latif, Ahmad, est mort au combat pour Israël quelques semaines avant le festival du film de Rahat, leur ville natale).

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