Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

14 de novembre de 2016
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Moviment per la independència del Rif

Arran de les mobilitzacions esdevingudes al Rif amb motiu de la mort el 28 d’octubre d’enguany d’un jove venedor de peix, Mouhcine Fikri,  en un incident (pendent d’aclarir judicialment) amb la policia marroquina, ha saltat al món mediàtic la massiva presència de banderes amazics durant les marxes de protesta. El digital rifeny “Tabart” publicà el proppassat 5 d’aqueix mes un article titulat “Le Rif dans la tourmente”, on descriu el conflicte entre la població rifenya i l’ordre estatal marroquí:

“En effet, le vendredi 28 octobre dernier, Mouhcine FIKRI est mort broyé dans une benne à ordures, en tentant désespérément de récupérer sa marchandise. Un rare exemple de répression, de mépris envers les citoyens à notre époque, et même de mémoire d’homme. Les autorités marocaines ont officiellement évoqué le fait que l’espadon est une espèce protégée et interdite à la pêche, ce qui a entraîné la saisie de la marchandise. On ne saurait que trop apprécier l’intérêt du Makhzen pour la protection de l’environnement, mais l’on sait désormais que c’est le refus de Mouhcine, que Dieu ait son âme, de graisser la patte visqueuse du policier qui a surtout entraîné la saisie de la marchandise.

Depuis lors, les jours se suivent et voient des manifestations dans tout le RIF, mais aussi dans le reste du Maroc, le fameux Bled el Makhzen. Certes, ce qui est arrivé à feu Mouhcine aurait pu arriver à n’importe qui, que ce soit à Marrakech, Casablanca, Meknès ou autre, mais il ne faut pas occulter la spécificité liée au RIF, l’objet d’une oppression implacable de la part du Makhzen, qui n’hésite pas  à faire main basse sur ses ressources, met sa population à rude contribution.

Ainsi, le Makhzen sort l’artillerie lourde, instrumentalise la religion, brandit le danger de la fitna face aux manifestations. De même que les médias en France et dans le monde ne prennent pas encore pleinement la mesure de la crise profonde, du fossé entre le RIF et le reste du Maroc, de sa marginalisation économique, culturelle et politique qui par ailleurs n’a que trop duré. Ce qui empêche de comprendre réellement la situation.

On a par ailleurs pu observer l’hostilité, le mépris, la haine des Marocains envers leurs « compatriotes » rifains, les insultes sans bornes qui n’ont d’égal que leur ignorance sur Youtube et sur les forums de discussion. Les appels désespérés de certains marocains vivant en Europe pour préserver la beauté et la spécificité du Maroc. Nous leur demandons d’aller vivre au Maroc dans ce cas, si celui-ci est vraiment un pays de cocagne. Le RIF, lui, est une terre qui a suffisamment souffert et ne compte plus se laisser faire. Ses habitants sont en tout cas bien décidés à le montrer. De même qu’une député marocaine, dont nous avons oublié le nom, qui ne mérite pas de figurer dans notre mémoire, digne héritière d’Allal El Fassi, prétend donner raison à Hassan II lorsque ce dernier avec une politesse toute royale traiter les Rifains d’Awbachs(Voyous).

D’autres Marocains demandent aux Rifains de s’estimer heureux d’avoir le droit de manifester, mais les Rifains n’ont demandé d’autorisation à personne, ils y sont allés d’eux-mêmes. La majorité des Marocains est tellement servile, habituée à ce qu’on leur donne, mais peu habitués à obtenir par la force, au prix d’effort leurs droits légitimes. Que peuvent-ils comprendre aux glorieux ancêtres Rifains, Cherif Mohamed Ameziane, Abdelkrim Al Khattabi, Haddou Akchich, Mohammed Sellam Ameziane, tous ces anonymes morts en 1909, 1921-1926, 1958-58, 1984? 1984, année ô combien orwelienne, où Hassan II tel Big Brother fit bien sentir tout le mépris qu’il éprouvait pour le RIF et sa population. Ont-ils porté secours à leurs frères Rifains? Que nenni! Certes pas. En plein été 1925, alors que le glorieux Abdelkrim et ses moujahidines sont aux portes de Fès, qu’il est en passe de libérer le RIF et le Maroc tout entier, les imams dans les mosquées lors des sermons à la prière du vendredi ne sont pas avares de paroles acerbes contre « l’agitateur rifain » à qui l’on reproche de vouloir se faire sultan à la place du sultan. L’on dit que le trône des sultans marocains se trouve sur la selle de leurs chevaux…ce qui n’était pas vraiment le cas à ce moment-là, mais plutôt dans le bureau de Lyautey à la résidence générale, ou à l’Elysée. Et c’est surtout de là que vient le passif douloureux entre le RIF et le Makhzen. Tant que l’on crèvera pas cet abcès historique, la mort de Mouhcine FIKRI n’aura servi à rien. Le meilleur moyen de l’honorer et continuer à brandir haut et fort l’étendard de la dignité et de la justice.

Les RIFAINS sont-ils condamnés à subir l’Histoire, ou vont-ils enfin prendre leur destin en main?

L’avenir le dire, qui vivra verra.”

Certament,l’amplària de les protestes fa evident que les causes són profundes i tenen com a referent la proclamació independentista de la República del Rif protagonitzada el 18 de setembre del 1921 pel cabdill Abd-el-Krim, heroi de la lluita contra el protectorat espanyol. És difícil trobar informació sobre la realitat social i política del Rif des d’una perspectiva autòctona, com també ho és trobar articles als mitjans nostrats. Només els digitals canaris, (com la revista del Partido Revolucionario de los Comunistas de Canarias, “República del Rif: gesta anticolonialista”, corresponent al 3 de novembre del 2010) o amazics, en fan difusió.

L’agència de notícies cabíl, Siwel, divulgava la notícia del naixement a Rotterdam el 18 de setembre de l’any passat del Moviment Independentista del Rif que pren com a referència la proclamació del 18 de setembre del 1921.

Vendredi dernier, 18 septembre 2015, se tenait le Congrès constitutif du Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif. L’évènement s’est déroulé à l’espace « Arminius-Congrès », dans une coquette petite église du centre ville de Rotterdam, aux Pays-bas.

Les congressistes et leurs invités, venus des quatre coins de l’Europe ont commencé par saluer le drapeu de la première république du Rif sous l’hymne national rifain mis en place par Abdelkrim Khattabi. S’en est suivi la projection d’un film documentaire sur les événements du RIF survenus au cours des années 2011, 2012; un documentaire réalisé par Rachid OUFKIR.

A la fin du documentaire, plusieurs membres du mouvement indépendantiste rifain ont pris la parole, notamment Mounaïm EL AYOUBI (Ayujir), Fethi MUSA, Rachid OUFKIR et Fikri El AZRAK. Plusieurs thèmes ont été abordés dont le contexte de la création du Mouvement 18 septembre, la symbolique de la date, la stratégie du mouvement, sa structuration, etc., tous ont publiquement pris l’engagement de lutter pour la cause défendue par le M-18-Septembre en vue de l’indépendance totale du RIF.

La parole fut ensuite donnée aux invités, dont Yella Houha qui représentait le Mouvement autonomiste Chaoui (MAC), Yasmina Oubouzar, porte-parole du Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie (MAK), de même qu’à une délégation de l’organisation des peuples et nations non représentés UNPO, représentés par un allemand, Jeroen Zandberg et une kurde, Hajzah Saleh. (voir ICI leur publication à ce sujet)

Tous ont apporté leur soutien à la cause légitime et souverainiste du peuple rifain. Les invités ont chacun lu leur déclaration avant de participer aux débats qui ont animés les congressistes rifains. Il est à noter que tous les intervenants ont apporté leur ferme soutien à Said Chaoui, victime d’un emprisonnement “préventif” en attendant des preuves qui tardent à être “produites”… Tous se sont dit convaincus que Said Chaou est surtout, et avant tout, victime de son engagement pour le Rif; ce dernier étant, pour rappel, poursuivi en justice aux Pays-bas par le Makhzen.

Nous publions ci-après l’intégralité de la déclaration de la porte parole du MAK, Yasmina Oubouzar, qui a représenté le Mouvement souverainiste kabyle auprès du Mouvement indépendantiste rifain.

Déclaration du MAK au Congrès constitutif du Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif, le 18 septembre 2015, Rotterdam.

AFRANIMAN I TMURT N YIQVAYLIYEN
MOUVEMENT POUR L’AUTODÉTERMINATION DE LA KABYLIE

Déclaration du MAK à l’occasion du Congrès constitutif du
Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif

Azul merra i yimdukkal i d-yefkan afud i wegraw irifiyen,
Azul ameqran i watmaten-negh irifiyen,
Azul ahmayan i yimeghnasen n tegduda tarifit “tis-snat”

En ce jour doublement historique du 18 septembre, j’ai l’honneur et le privilège de représenter ici le Mouvement pour l’Autodétermination de la Kabylie et de transmettre aux militantes et militants rifains les salutations chaleureuses et fraternelles de notre Mouvement et de son président, Mas Bouaziz Ait-Chebib.

Nos camarades et militants pour l’indépendance du Rif ont eu l’heureuse initiative de faire coïncider la tenue du Congrès constitutif de leur Mouvement avec la date hautement symbolique du 18 septembre, date à laquelle Muhend U Abdelkrim Khattabi proclamait, le 18 septembre 1921, la première république moderne, et authentiquement amazighe, d’Afrique du Nord.

Aujourd’hui, à près d’un siècle de la première République du Rif, après son anéantissement par la coalition des entités prédatrices et coloniales du Makhzen, de la France et de l’Espagne, après avoir subi les horreurs de la première guerre chimique de l’histoire de l’humanité, après avoir subi massacres et spoliations en tous genres, le peuple du Rif, jaloux de sa liberté et de son authenticité, œuvre légitimement à rétablir sa république, conformément à ses droits politique et historique, conformément au droit international qui, « théoriquement » reconnait aux peuples autochtones le droit légitime à l’autodétermination.

C’est tout naturellement que notre Mouvement, qui œuvre lui aussi à restituer au peuple kabyle sa liberté, sa souveraineté et son authenticité, exprime ici et aujourd’hui, à l’occasion du congrès constitutif du Mouvement 18 septembre pour l’indépendance du Rif, sa pleine solidaire avec le combat du Rif pour sa souveraineté, comme il l’a déjà mainte fois exprimé, tout comme il est solidaire de celui du peuple Touareg, du peuple Mozabite et de tous les peuples, amazighs ou autres, qui sont injustement privés de leurs droits légitimes à une existence libre et digne sur leurs propres territoires historiques.

Malgré la persistance de nos peuples qui ont réussi l’incroyable exploit de traverser les millénaires sans jamais se perdre, nos peuples demeurent néanmoins les éternels colonisés que nous sommes malheureusement encore aujourd’hui.

Et si, à juste titre, nous cherchons les raisons de nos malédictions dans les vicissitudes de l’Histoire et de ses incessantes invasions, nous ne devons pas non plus manquer de regarder nos propres servitudes, car aujourd’hui, pour se libérer de l’impérialisme arabo-islamique, les peuples amazighs doivent d’abord prendre conscience de leur profonde aliénation.

Combien sont-ils parmi les nôtres à se réclamer fièrement du conquérant Tariq ibn Ziyad ? ce berbère parti conquérir l’Espagne pour le compte des Califes arabes alors qu’ils ignorent le patriotisme, le courage et la vaillance de Dihya qui résista contre l’invasion arabo-islamique ? Combien sont-ils aujourd’hui parmi les nôtres à se perdre et à sombrer dans l’islamisme et son indissociable déshumanisation ?

Si aujourd’hui, nous sommes encore emprisonnés dans de fausses identités que le colonialisme occidental a fabriqué pour nous, traçant nos frontières et dictant ce que nous devons être, au grès de ses propres intérêts ; Demain, si nous ne prenons pas la juste mesure du grave danger qui guettent nos peuples à travers l’islamisme, c’est tous les peuples amazighs qui seront définitivement ensevelis sous le voile opaque de la burqa…

Nous avons tous compris que la solution est en nous. Il est donc de notre devoir de prendre nos responsabilités et surtout de ne pas se tromper d’ennemis. Les peuples amazighs doivent s’allier, s’entraider, et non se neutraliser mutuellement, c’est une impérieuse exigence de l’histoire. Le MAK, à cet effet, appelle à la mise en place d’une solide coordination des peuples amazighs souverainistes.

Enfin, je voudrais évoquer ici l’absence du militant Said Chaou qui aurait dû être aujourd’hui parmi nous. Ce dernier a été préventivement arrêté sur la base d’accusation portées par le Makhzen mais qui, 3 mois plus tard, tardent à apporter les preuves de la prétendue culpabilité de Said Chaou. Pour ma part, je reste persuadée que la seule chose dont il soit réellement coupable c’est de son acharnement et de sa volonté inébranlable à lutter pour restaurer la république du Rif et à rendre au peuple ses droits et sa liberté.

Quoi qu’il en soit, pour reprendre les propos de notre leader… ” Win iteddun ghef tidett yessawad ! “

Tanemirt-nwen,

Post Scriptum, 15 de febrer del 2017.

El digital “L’Unilateral” publicà el proppassat 10 d’aqueix mes de febrer un article del Comitè Catalunya de suport al moviment popular al Rif i al Marroc, titulat “El Rif s’aixeca per denunciar la marginació i la repressió que pateix”, on dóna compte de les mobilitzacions de solidaritat amb el poble rifeny.

Post Scriptum, 14 de febrer del 2018.

Vilaweb informa de la solidaritat dels independentistes rifenys amb els presos polítics catalans prohibides per les autoritats marroquines a instància del govern espanyol. El fet que una nombrosa comunitat rifenya visqui als Països Catalans, participi en el procés independentista català i prengui consciència nacional pròpia inquieta al Regne del Marroc que esdevé per aqueix motiu el tercer estat bel·ligerant contra la causa nacional catalana, després de la República francesa i el Regne d’Espanya.

Post Scriptum, 2 de setembre del 2018.

Xavier Montanyà publica avui a Vilaweb aqueix bon reportatge: “El Rif, un segle de repressió i impunitat”.

Post Scriptum, 4 de març del 2019.

Aziza Mimoun, historiador rifeny, és entrevistat avui per Causeur: “L’islam radical esta arrivé dans le Rif par la Belgique”.

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