Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

30 d'agost de 2016
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Atenció a les noves formes de racisme que emergeixen a França

Seguir atentament la política francesa és una manera d’intentar prevenir que els conflictes que afloren a l’hexàgon no emergeixin brutalment a Catalunya. Un d’aqueixos fenòmens és el racisme que practiquen col·lectius que es reclamen ells mateixos víctimes del racisme i la islamofòbia. El cas del ciutadà xinès assassinat a Aubervilliers fa unes setmanes és un exemple de l’hostilitat que pateix aqueixa comunitat sense que els vigilants de l’anti-racisme hagin fet res per impedir-ho.

A França, i també comença a passar a Catalunya, s’ha establert un antiracisme arbitrari que només reacciona front a les conductes supremacistes dels identitaris francesos, però que justifica l’antisionisme i el segregacionisme islamista.

Aqueixa mateixa setmana hi ha hagut un campament d’estiu “décolonial” a Reims, interdit als blancs, una iniciativa que s’afegeix a les campanyes contra el mestissatge de races i comunitats en vistes a formar una “nació àrab-musulmana” que es contraposi -amb voluntat de substituir-la- a la nació dels colonitzadors. Tot això passa amb la complicitat dels islamo-gauchistes, com ha denunciat reiteradament l’historiador Jacques Julliard.

La defensa del republicanisme, de la laïcitat, i de la nació oberta i integradora en base a la continuïtat històrica dels pobles, (el català inclòs), hauria de ser la resposta valenta i necessària a aqueixes tendències reaccionàries que esberlen la coexistència a les societats europees contemporànies. En aqueixa direcció apunta l’article que Fatiha Boudjahlat, secretària nacional per a l’educació del Mouvement Rèpublicain et Citoyen (MRC) publicà el proppassat 18 d’agost al setmanari Marianne titulat: “Edwy Plenel, PIR, CCIF, identitaires….. les nouveaux racistes”:

“Edwy Plenel a encore frappé fort en comparant le burkini aux « bains habillés » du début du siècle. Ce faisant, il lie lui-même, sans le vouloir, la nature du vêtement à la place des femmes dans l’espace public et à leur accès sous conditions aux loisirs. Cette émancipation par le vêtement est corrélée à l’émancipation sociale et politique de la femme. Oui, un vêtement n’est pas que du textile, c’est un horizon tout autant qu’il peut être une entrave. Cette obsession de Plenel vient en appui de l’idéologie postcoloniale faisant du blanc un coupable éternel et des minorités des victimes structurelles. Cette idéologie se double d’une critique de la République en ce qu’elle émancipe des solidarités subies, celles des origines ethniques. M. Plenel a des « partenaires dans le crime », inattendus mais tout aussi militants, du côté des identitaires : faire rendre gorge à l’arrogante République française.

Oui, un vêtement n’est pas que du textile, c’est un horizon tout autant qu’il peut être une entrave.
La critique du colonialisme et du colonisateur, sans cesse mis en cause, entraîne paradoxalement les Indigénistes et les gauchistes islamophiles dans un rejeu colonial permanent. Mme Bouteldja du Parti des Indigènes de la République (PIR) condamne les mariages mixtes parce qu’une race doit préserver sa pureté. Les voilà créant la race musulmane : la pratique religieuse permettant de se purifier de l’influence occidentale, plus elle est rigoriste, plus elle se distingue de la société, mieux elle permet d’affirmer une identité ethnique et de recouvrer fierté et authenticité. Mais ce faisant, ils prolongent eux-mêmes le processus colonisateur.

Prenons l’exemple de l’Algérie française :

« Les musulmans d’Algérie étaient non pleinement Français parce que s’appliquait à eux la charia (la loi musulmane), dont certaines dispositions étaient contraires au Code Civil. Certains d’entre eux se convertirent au catholicisme et allèrent devant le juge pour que leur soit reconnue la pleine nationalité française. Devenus catholiques, ils ne respectaient plus la charia (…). Mais, en 1903, la Cour d’Appel d’Alger déclara : “Le terme musulman n’a pas un sens purement confessionnel mais désigne au contraire l’ensemble des individus d’origine musulmane qui, n’ayant point encore été admis à la naturalisation, ont nécessairement conservé leur statut personnel musulman, sans qu’il y ait lieu de distinguer s’ils appartiennent ou non au culte musulman.” »[1]

M. Plenel et ses amis accommodants donnent le sentiment de vouloir créer la race musulmane, exactement comme l’administration coloniale l’avait fait en son temps, ressuscitant les anciennes nomenclatures. Se trouvent ainsi validées ces paroles d’Etienne Picard, professeur de droit public : « Les identités ethniques défendues par les leaders indépendantistes sont des inventions forgées antérieurement par les administrations coloniales, au détriment des réalités locales qu’elles ont contribué à détruire. »[2] Cette indigénisation permettait à l’Etat colonial d’exclure des populations d’une citoyenneté politique pleine, de maintenir la sujétion. Les Indigénistes, dont les actes et les textes rappellent en tous points ceux des Afrikaners, réclament la même différenciation. Y compris dans la partition de l’espace, comme ces espaces revendiqués comme affranchis de la mixité ethnique.

Le raciste est celui qui interdit de penser en dehors de son épiderme et de la communauté ethnique dans laquelle il assigne l’autre à résidence.

Ce nouveau racialisme se traduit par la volonté de renouer avec une authenticité originelle mythique et se traduit par la racialisation des rapports sociaux. Une activiste indigéniste, Sihem Assbague, voit dans le classement faisant d’Omar Sy la personnalité préférée des Français, la preuve du racisme Français face au noir que l’on aime comique. Participer à la société, se sentir bien dans ses baskets et bien dans la République, c’est trahir la cause, se soumettre, faire le blanc. M. Plenel, lui, prétend défendre la liberté d’expression en général et celle de monsieur Ramadan en particulier. Dans les faits, il ne défend que la pratique la plus rigoriste.

Mais cette conception communautariste, l’apartheid à l’envers, c’est-à-dire à l’initiative des minorités, entre en convergence avec les identitaires selon la même volonté de différentiation, de personnalité des lois et des droits : laissons-les entre eux, leurs règles, leurs mœurs. Il n’y a qu’à lire ces propos de Jean Mabire, parus dans la revue Terre et Peuple de 2003, revue dont il était le président d’honneur, et repris dans le cadre d’un hommage posthume dans le numéro de juillet-août 2016 de la revue Eléments pour la civilisation européenne :

« Pour les [immigrés] comme pour nous, hormis une minorité de garçons et surtout de filles qui voudront changer d’âme à défaut de changer de peau, il faut leur permettre et même les encourager à cultiver leurs différences. Donc oui au voile, oui aux écoles traditionnelles, oui aux mosquées, oui au Ramadan et même à Tariq Ramadan qui a provoqué un tel scandale chez les bien-pensants de la pensée unique. Que la République ne traite pas les Arabes et les Kabyles comme elle a traité les Bretons et les Alsaciens ! Ce serait créer, au lieu du communautarisme de tolérance mutuelle, un communautarisme de refus et de haine. »

Tout est dit. Et je suis certaine qu’Edwy Plenel, Mme Bouteldja, le CCIF (Collectif contre l’islamophobie en France), Tariq Ramadan signeraient ce texte. L’adversaire est bien la République qui émancipe, ainsi que la territorialité des lois. Le projet est bien le communautarisme de type ethnique et religieux, que les accommodants drapent souvent dans les habits plus dignes du culturel. Cette République « qui saoûle » Marion Maréchal-Le Pen, je reprends ses mots prononcés l’année qui a vu 85 de nos compatriotes assassinés pour avoir participé à la fête de la Nation, fête de la République. Vouloir s’émanciper et penser par soi-même ? C’est « changer d’âme à défaut de changer de peau ». Il faut rester dans sa communauté ethnique et religieuse, la revendication politique étant en filigrane. Pas de mixité, pas de conflit. Et chacun ses règles. C’est l’assignation identitaire. Ainsi, quel est l’argument le plus entendu ? Etre contre le signe d’asservissement qu’est la burqa dans le principe et pour soi-même et les siens, défendre ce droit pour ‘les autres’, parce que conforme à l’identité culturelle qu’on leur prête. Mais n’est-ce pas du racisme sous couvert de bons sentiments ?  Assigner un comportement, une unanimité de mœurs, de revendications, d’idées à une communauté…ethnique ?

Le raciste interdit ou criminalise l’émancipation, c’est à dire l’autonomie, la pensée par soi-même.

D’où la crispation des gauchistes, des islamistes et des identitaires sur la laïcité, parce qu’elle est ce qu’il y a de plus républicain dans le projet politique d’égalité des droits et d’émancipation.  Il n’y a qu’à lire le  Fatima Moins bien notée que Marianne de M. Durpaire et Mme Mabilon-Bonfils :

« La ’”laïcité’’ est pour certains politiques devenue un instrument d’agression des minorités. (…) Cette laïcité conquérante se cherche et se trouve de nouvelles frontières, à moins que l’enjeu ne soit, derrière les objectifs affichés ‘émancipation’ de la femme, avancée de la rationalité, lutte contre le dit ’communautarisme’, de réduire le plus possible la visibilité des minorités au sein de l’espace public, tout en donnant des gages aux mouvements d’extrême-droite en progression électoral ».

Le fameux jeu du FN quand eux font le jeu des Identitaires et des Afrikaners-Indigénistes. Les enfants d’immigrés sont réduits dans ce livre au prénom « Fatima », religieux, quand les blancs, forcément hostiles, apparaissent sous le vocable politique de Marianne. Les ennemis sont désignés : les musulmans contre la République.  C’est de l’essentialisme : tous les choix de vie, les opinions, les actes, les goûts sont ramenés à cette essence, à ces viscères, à ce biologique.

L’identité religieuse n’est pas l’identité première ou irréductible d’un individu.Voila pourquoi ils haïssent la République : ne reconnaissant que les citoyens, elle permet l’émancipation de sujets autonomes et politiques. Le religieux, comme le biologique, interdisent cette autonomie du sujet. « La laïcité, on l’avait un peu oubliée, comme acquise, ou passée de mode », écrivait l’historien Claude Nicolet dans un recueil rassemblant en 2000 ses articles[3].

« Mais qui ne voit que l’ère des migrations, dans laquelle nous sommes entrés sans le savoir ni le vouloir, comme le retour en force de la transcendance, des religions et même le réveil de l’irrationnel, nous contraignent à en redécouvrir et en méditer la signification et les valeurs ? »

Quelle clairvoyance ! Cette laïcité dont Claude Nicolet nous dit « qu’elle n’exclut rien, sauf les prétentions irrecevables et illégitimes des particularismes exclusifs ». Et il répond par anticipation à cette déclaration racialiste de Jean Mabire : « La juxtaposition haineuse ou, au mieux, indifférente de communautés», les idées mêmes de Mabire sur le communautarisme de tolérance ou de haine, «auxquelles on abandonne sans recours ceux qui doivent leur « appartenir » qui est la norme aux USA, en Angleterre, en Allemagne, n’est tout simplement pas recevable chez nous. » L’autonomie et l’émancipation grâce à la laïcité les enragent, parce que le projet est politique et passe par le contrôle de clientèles captives.

Oui, qui est le plus raciste? De nos jours, c’est celui qui somme une fille d’immigrés de retourner à une prétendue origine et authenticité, celle de la religion, pratiquée de manière radicale. Le raciste est celui qui interdit de penser en dehors de son épiderme et de la communauté ethnique dans laquelle il assigne l’autre à résidence. Le raciste est celui qui empêche de vivre heureux et libre ici, en faisant du lien avec l’ailleurs une chaîne qui aliène et oppresse. Le raciste interdit ou criminalise l’émancipation, c’est à dire l’autonomie, la pensée par soi-même.

Parce que l’identité se construit, elle est individuelle, évolutive, multiple, apaisée et alors elle est heureuse. Elle ne se reçoit pas, que se soit par le sang ou par la contrainte, elle n’est ni communautaire ni collective, encore moins religieuse. On n’est pas heureux quand on est enrôlé dans une guerre contre le pays dans lequel on est né et dans lequel on a grandi. Les islamo-gauchistes et les identitaires posent cette alternative : aimer la France, c’est trahir les siens et ce que l’on est. Comme Salomon, la justice réclame de se débarrasser de celui qui impose l’alternative, piège de la pensée. L’identité religieuse n’est pas l’identité première ou irréductible d’un individu. Il faut sortir de ce chantage à l’authenticité et à la fidélité. On ne trahit pas en aimant la France.

Post Scriptum, 20 de juny del 2017.

Ahir, a Le Monde, una vintena d’intel·lectuals francesos (molts jueus antisionistes) van publicar una article col·lectiu titulat “Vers l’émacipation, contre la calomnie. En soutien à Houria Bouteldja et à l’antiracisme politique“.

Avui mateix, Jack Dion, des de Marianne replicava aqueixa article col·lectiu així: “Touche pas à ma raciste ! (ces intellectuels qui soutienent Houria Bouteldja)“, blasmant el sectarisme dels qui desfensen la portaveu del Parti des Indigènes de la Reppublique, una demagoga islamista, racista anti-occidental, antisionista que declara pertànyer “a sa família, l’islam i Algèria”.

Post Scriptum, 10 d’agost del 2017.

Avui, des de les pàgines de Le Figaro, Céline Pina publica aqueix article punyent “Un camp décolonial interdit aux Blancs se tient à nouveau dans l’indifférence générale“.

Post Scriptum, 1 d’octubre del 2018.

Céline Pina, assagista militant de la laïcitat, denuncia el racisme anti-blanc en aqueix article: “Le clip de Nick Conrad illustre la monté de la haine raciale en France”, publicat per Le Figaro el proppassat 28 de setembre.

Post Scriptum, 22 de juliol del 2019.

El professor universitari de Rouen, Mamoudou Barry, de nacionalitat guineana, va morir víctima d’una agressió racista fa tres dies per part d’uns participants a les manifestacions de joia per la victòria de la selecció algeriana de futbol a la Copa d’Àfrica, segons publica avui Le Figaro.

Post Scriptum, 9 d’octubre del 2021.

Abans d’ahir, a Le Figaro: “À Lyon, une plainte a été déposée pour «injure publique en raison de la race» par un homme agressé et insulté de «fils de pute de blanc». Pour le sociologue Tarik Yildiz, (sociologue et essayiste, auteur de “Le Racisme anti-blanc. Ne pas en parler, un déni de réalité” -en 2010- et “De la fatigue d’être soi au prêt-à-croire. Lutter contre la délinquance pour combattre le radicalisme islamiste” -en 2020- aux Éditions du Puits de Roulle), l’idée que le racisme anti-blanc serait nécessairement un thème d’extrême droite doit être combattue: “Racisme anti-blanc: «Traiter la question sans attiser les haines.»

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