Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

18 d'agost de 2016
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Còrsega, terra d’acollida pels jueus

El poble cors té una llarga tradició d’acollida pel poble jueu: alguns dels expulsats l’any 1492 hi trobaren refugi, la novel·lista Carolina Maroselli-Matteoli narrà l’origen dels seus ancestres a l’obra “La sefardita” (Pagès Editors, Lleida, 2007).  Però durant el segle XX és quan més patent ha quedat aquiexa solidaritat: els corsos s’alliberaren ells sols, els primers l’any 1943, de l’ocupació nazi, havent estat el territori menys col·laboracionista durant el règim de Petain. Els jueus autòctons escaparen a la deportació gràcies a l’ajuda de la població que els amagà a les muntanyes del cor de l’illa.

Al moment del naixement d’Israel, Còrsega fou escala imprescindible en la ruta de proveiment d’armes i voluntaris al nou estat. Posteriorment no s’hi ha fet cap acte de caire antisionista significatiu, ben al contrari del que s’ha esdevingut al conjunt de la República francesa, i la petita comunitat jueva local viu confiada entre els seus conciutadans corsos. Així ho vaig poder comprovar personalment en un estada l’estiu del 2001. Alguns d’aqueixos jueus provenen de famílies que hagueren d’abandonar Algèria arran de la independència d’aqueix país magribí.

Un resum de la història dels jueus de Còrsega està refflectida en aqueix article del digital Harissa de data 1 de setembre del 2015:

“L’histoire des Juifs en Corse remonte à plusieurs centaines d’années. Les premières traces d’une présence juive dans l’ile se situent aux alentours de l’an 800.

A cette époque, une importante immigration venue d’Egypte s’est installée dans le Sud de la Corse ; une grande partie de ces femmes et hommes juifs parlaient et écrivaient l’hébreu. La majorité d’entre eux s’est implantée à proximité d’un village dénommé Levie (la bien nommée), situe à l’intérieur des terres à 20 km environ de Porto-Vecchio. Par la suite, les membres de la communauté se sont dispersés un peu partout dans l’ile en devenant partie intégrante de la population autochtone et dans certains villages de montagne, des églises gardent encore la trace de documents rédigés en hébreu à côté de ceux rédigés en latin. Bien des siècles plus tard, dans les années 1500-1530, environ 1000 Juifs de la région de Naples trouvèrent refuge en Corse, fuyant très certainement une persécution locale, et ils s’installèrent dans les régions montagneuses du centre de l’ile. En l’an 1684, la ville de Padoue, située en Italie, qui était peuplée en grande partie par des Juifs qui habitaient un ghetto édifié en 1516, fut le théâtre de violences dirigées contre ses citoyens juifs, dont une partie faillit se faire lyncher. Une rumeur malveillante selon laquelle leurs coreligionnaires de Buda, avaient commis des actes de cruauté contre les Chrétiens de la ville hongroise, déclencha cette flambée de brutalité dirigée contre la communauté juive de la ville. C’est grâce à l’intervention d’un père Franciscain nomme Père Marco qui écrivit une lettre afin de dénoncer cette mystification, que la communauté juive échappa au massacre annoncé. Une grande partie de la communauté juive de Padoue décida à la suite de ces événements d’émigrer sous d’autres cieux plus cléments. Certains arrivèrent en Corse, et les habitants les nommèrent Padovani, ce qui signifie : venu de Padoue. Le nom de famille Padovani est un nom très répandu de nos jours en Corse.

Les Rois de France expulsent les Juifs, les Corses les invitent pour régénérer l’ile

Mais la plus importante vague d’immigration juive qu’ait connue la Corse se situe entre les années 1750 et 1769. La première république constitutionnelle et démocratique d’Europe venant de naitre, le leader de l’époque Pascal Paoli fit venir en Corse entre 5000 et 10000 Juifs du nord de l’Italie, (les chiffres varient selon les sources) de Milan, de Turin ainsi que de Gènes pour revitaliser l’ile suite à 400 ans d’occupation génoise. Afin de les rassurer sur leur intégration et sur la volonté du peuple corse de les considérer comme leurs égaux, ce même Paoli fit une déclaration destinée aux nouveaux venus : “Les Juifs ont les mêmes droits que les Corses puisqu’ils partagent le même sort”. Cela fit comprendre aux Juifs qu’ils étaient des citoyens à part entière et qu’ils bénéficiaient d’une totale liberté de culte, ce qui n’était pas le cas dans bon nombre de pays.

En réalité, c’est plus de 25% de la population corse qui aurait des origines juives.

Ces immigrants portaient pour la plupart des noms à consonance ashkénaze, qui étaient très difficilement prononçables par la population locale. Une partie d’entre eux étant roux, ils se virent affubles du surnom de Rossu qui signifie rouge et désigne les rouquins ce qui donne au pluriel Rossi, nom extrêmement répandu en Corse. En réalité, c’est plus de 25% de la population corse qui aurait des origines juives. En lisant les états civils, on peut facilement s’en rendre compte : les noms tels que Giacobbi, Zuccarelli, Costantini, Simeoni… très communs dans l’ile de Beauté, ne laissent planer aucun doute quant à leur origine.

Le nombre peu important des membres de la communauté juive, ajoute au fait que les Corses n’ont fait aucune différence entre les originaires de l’ile et ces nouveaux venus, est très certainement à l’origine d’un grand nombre de mariages mixtes qui déclenchèrent une assimilation quasi-totale. Malgré cela, les signes sur l’ile de beauté d’une ancienne présence juive y sont très nombreux ; un exemple probant en est le nom d’un village Cazalabriva qui selon plusieurs sources concordantes viendrait de: casa di l’ebreo, littéralement la maison de l’hébreu (le mot juif n’existant pas en Corse). Ou bien encore, de nos jours dans certaines régions, il subsiste une tradition très ancienne de donner aux nouveau-nés des prénoms d’origine hébraïque tel que Mouse (Moise) etc. …

Plus proche de nous, durant la seconde guerre mondiale, alors que la Corse était occupée par les fascistes italiens, les habitants de l’ile se mobilisèrent pour aider les Juifs à se cacher. Avec les moyens du bord, ils aidèrent hommes, femmes et enfants à se refugier dans les villages de montagne. Un haut fonctionnaire français accomplit un travail admirable et, au mépris de sa vie, sauva à lui seul, plusieurs dizaines de Juifs. Il s’agit du sous préfet de Sartène Pierre-Joseph Jean Jacques Ravail. Il travaillait avec le réseau mis en place par les partisans de Paul Giacobbi, grand père de l’actuel préfet de Haute-Corse qui refusait d’opter pour la voie de la collaboration.

La Corse apporta sa contribution à la création de l’Etat d’Israël.

La Corse eut donc une attitude plus qu’honorable envers les Juifs persécutés, et pas seulement pendant la Seconde guerre mondiale. En effet, c’est le seul endroit en Europe ou l’on n’eut jamais à déplorer des actes antisémites, et cela mérite d’être dit. En 1947, la Corse apporta sa contribution à la création de l’Etat d’Israël. Des Corses d’alors décidèrent de secourir les combattants juifs luttant pour leur indépendance et pour former leur Etat. Leur mission: accueillir des avions qui vont être bourrés d’armes pour s’envoler vers des lieux gardés par la Haganah. Ajaccio est alors choisie comme piste d’atterrissage. Des hommes, parmi eux des policiers mais aussi des voyous, rendent visite au préfet de l’époque; il a pour nom … Maurice Papon.

L’homme a un passé confus, trois Corses lui expliquent que l’aéroport d’Ajaccio sera réservé à ces transports d’armes. Les Corses bénéficient de l’accord du gouvernement socialiste qui ne peut agir ouvertement. Maurice Papon ferme donc les yeux et il laissera filer parait-il le bébé. Les armes transiteront par la Corse pour s’évaporer vers le futur Etat juif. Il ne faut pas oublier de souligner qu’hormis toutes les vagues d’immigration juive qu’ait pu connaitre la Corse, des individus isolés sont venus s’y installer, provenant notamment des communautés juives d’Afrique du nord. De nos jours, la communauté juive de l’ile, très peu nombreuse, se concentre essentiellement à Bastia. Son président Mr Ninio, natif de Tibériade, ouvre deux fois dans l’année la synagogue qui possède deux Rouleaux de la Torah en parfait état: pour Roch Hachana, le jour de l’an Juif et Yom Kipour. Les jeunes, pour la plupart, quittent l’ile pour aller étudier sur le continent et bien souvent ils y rencontrent leur moitié et s’y installent définitivement. Il existe en Corse de très nombreuses personnes soutenant l’Etat d’Israël dans la période difficile qu’il traverse actuellement. Parmi ces amis d’Israël, certains sont allés jusqu’a écrire des missives au président français Jaques Chirac, à la Haute Cour internationale de La Haye ainsi qu’aux medias français, afin de dénoncer la politique européenne et française, en particulier, toujours pro palestinienne. Ce soutien inconditionnel s’explique en partie par le fait que beaucoup de corses ont le sentiment qu’il y a un gouffre entre ce qui se passe réellement et ce qui se dit dans les medias Français au sujet de ces deux communautés. Du reste, une association Corse – Israël s’est créée afin de rapprocher les deux communautés et de développer le dialogue entre elles.”

Post Scriptum, 2o d’agost del 2016.

El digital francòfon Jewish Forum publicà ahir una informació ampliada sobre la vinculació dels jueus amb Còrsega.

Post Scriptum, 5 de desembre del 2020.

El digital Israel Valley, en versió francesa, publica avui aqueixa informació sobre la col·laboració de l’Agència de Desenvolupament de Còrsega amb entitats israelianes: “Un dialogue entre Israël et la Corse sur l’innovation.

Post Scriptum, 4 de novembre del 2023.

El proppassat 12 d’octubre Corse Matin publicava aqueixa informació: “À Ajaccio, les Corses solidaires du peuple israélien confronté à la barbarie du Hamas. Plusieurs dizaines de personnes étaient rassemblées hier soir place Foch à Ajaccio à l’appel de l’association Terra Eretz Corsica Israël, pour manifester leur soutien au peuple d’Israël et pour “dire non à la barbarie terroriste”. A diferència de la Catalunya autonòmica antisemita,  la Còrsega nacional és terra d’acollida pels jueus, no s’hi ha detectat cap dels actes anti-israelians habituals a casa nostra, segons informa avui JForum: “La population corse solidaire du peuple juif. Des juifs du continent réfléchissent à vivre en Corse où aucun acte antisémite n’est à déplorer”. Avui, el portal Desinfos publica aqueix manifest: “Des dizaines de personnalités Corses appellent à défendre les Français juifs et du monde face à la résurgence de l’antisémitisme.

Post Scriptum, 6 de novembre del 2023.

Avui, Le Figaro publica íntegrament el manifest i la llista de signants: “Face aux résurgences de l’antisémitisme, suivons l’exemple de la Corse”.

Dans son histoire, la Corse s’est toujours illustrée par sa défense des Juifs. Face aux résurgences de l’antisémitisme que notre pays a successivement connu, la Corse s’est toujours tenue debout, face à sa responsabilité et fidèle à ses valeurs. Au XVIIIe siècle Pascal Paoli déclare que « les Juifs ont les mêmes droits que les Corses puisqu’ils partagent le même sort ». L’auteur de la première constitution écrite du monde sacralise les Juifs comme citoyens au même titre que les Corses. Plus tard encore, en 1915, alors que l’Union sacrée n’a pas effacé les stigmates de l’affaire Dreyfus, 800 juifs expulsés de Palestine par l’empire Ottoman débarquent à Bastia, puis à Ajaccio, et forment de nouvelles communautés.

Durant la Seconde Guerre Mondiale, quand l’antisémitisme est à son comble, la Corse s’honore de ne dénoncer aucun Juif à l’Occupant. Elle est aujourd’hui considérée par de nombreux spécialistes de la Seconde Guerre Mondiale comme une « île des Justes parmi les Nations ». C’est cet esprit de résistance, forgé dans la conscience de devoir toujours se dresser contre toutes les injustices que notre île devient « le premier morceau de France » libéré selon l’expression du Général de Gaulle.

La Corse a toujours su se faire défenseuse de l’Universel. C’est sur cette terre que sont nées de grandes résistantes comme Danielle Casanova (Vincintella Périni), fille d’instituteurs ajacciens, emportée à Auschwitz dans les camps de la mort et avec elle, tous ceux qui ont défendu les valeurs de l’île : solidarité, hospitalité, honneur, résistance, dont la mémoire nous éclaire et nous oblige.

Tout récemment encore, en 2017, des Ménoras d’or ont même été symboliquement remises à tous les Corses pour saluer 12 siècles d’engagement de la population Corse en faveur des Juifs. Aujourd’hui face à la résurgence de la haine des Juifs, nous, Corses, ne pouvons rester silencieux. Fidèles à notre histoire commune, nous honorons la mémoire de nos ancêtres et de nos aïeux Corses qui ont toujours protégé les Juifs face à ceux qui les opprimaient.

Que nous soyons élus ou de la société civile, de l’île ou de la diaspora, quels que soient nos avis sur le conflit israélo-palestinien, quels que soient nos engagements politiques ou personnels, quelles que soient nos divergences, nous le disons solennellement : nous ne laisserons pas nos frères et nos sœurs Juifs être persécutés sur le sol français comme ils le furent dans les années 1930 et 1940.

Face aux allusions antisémites, aux pochoirs aux étoiles de David, au cyber harcèlement et aux menaces, nous nous mettrons entre les antisémites et les Juifs. L’antisémitisme n’est pas le problème des Juifs, c’est le problème de tout être humain. Souvenons-nous de ces paroles : « quand ils sont venus chercher les Juifs je n’ai rien dit je n’étais pas Juif… » Ceux qui aujourd’hui terrorisent les juifs, français ou d’ailleurs le feront demain avec vous-mêmes. Amis Juifs, nous sommes avec vous.

Résistons ensemble. Resistemu inseme !

Post Scriptum, 6 de març del 2024.

Avui, a Tribune Juive. L’association Terra Eretz Corsica Israël communique :

Dans une motion votée le 29 février 2024 comme un réquisitoire à charge, l’assemblée de Corse demande le lendemain de la visite de l’émir du Qatar à l’Élysée un cessez le feu immédiat et sans conditions et condamne Israël.

Le texte relaie en tous points le narratif du Hamas et reprend les chiffres propagandistes de l’organisation terroriste pour contraindre la seule démocratie du proche-orient à perdre cette guerre.

La première question, qui se pose est de savoir en vertu de quel mandat cette assemblée se fait le porte-voix d’un groupe terroriste génocidaire sans avoir un seul mot pour les civils israéliens déplacés (200 000 personnes) et bombardés chaque jour par le Hezbollah et le Hamas et victimes d’attentats terroristes ?

Les deux présidents de la collectivité reprennent les demandes du Hamas faisant du cessez le feu un préalable et ne demandent même pas la libération des otages israéliens, hommes, femmes, enfants, vieillards et bébés affreusement maltraités et dont on ne peut même pas savoir s’ils sont toujours vivants!

Le tragique le dispute au ridicule lorsque Madame Maupertuis, présidente de cette assemblée, et à l’origine de cette motion, fait référence dans un tweet aux “valeurs de Pascal Paoli”, alors qu’elle demande à un peuple qui se bat pour sa survie de tomber les armes “sans conditions”.

Ignorer que les terroristes et leurs dirigeants déclarent vouloir refaire le 7 octobre et se battre en martyrs jusqu’à la destruction totale d’Israël est une faute grave.

U TROPPU STROPPIA !

L’association TERRA ERETZ CORSICA ISRAËL rappelle : 

1  Que le précédent cessez le feu a été rompu par le Hamas

2 Que lorsque l’on prétend défendre des valeurs humaines, le préalable à un cessez le feu est la libération de tous les otages.

3 Que le peuple juif sur sa Terre ancestrale a le droit indéfectible de défendre son existence et assurer sa survie dans un moment terrible, où seule la victoire sur les terroristes permettra demain de poser en termes raisonnables la question de la paix.

Nous savons que cette motion de l’Assemblée de Corse faisant crédits au Hamas est totalement déconnectée de l’opinion publique corse. Celle-ci soutient à une immense majorité le peuple israélien et a bien compris que le même terrorisme a déjà frappé l’Europe et que le combattre est l’affaire de tous.

  1. Pail Giacobbi n’est pas préfet, il est député, maire du village de Venaco, et jusqu’à décembre était président du gouvernement local corse

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