Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

14 de juliol de 2016
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14 julliet 2016: preludi de guerra civil ?

Fa pocs dies el cap de la Direcció de la Seguretat Interior alertava els parlamentaris francesos del perill d’un salt qualitatiu en les accions gihadistes, la radicalització dels conflictes socials i l’eventual reacció islamòfoba, qualificant la situació de risc de guerra civil.

Alexandre Mendel és un periodista d’investigació que acaba tot just de publicar un llibre titulat “La France djihadiste” on analitza l’emergència de territoris perduts per als valors republicans d’on sorgeixen els gihadistes que s’afegeixen a l’ISIS al Pròxim Orient o ataquen a França mateix. Aqueix és el contingut d’una entrevista publicada avui al digital Europe-Israël:

Afin d’écrire son livre La France djihadiste le journaliste d’investigation Alexandre Mendel s’est rendu dans les «no-go zones» de la France pour voir de ses propres yeux ces «Molenbeek» français où les lois de la République ne fonctionnent plus et où des imams prêchent ouvertement le djihad. 

RT France : Dans votre livre vous affirmez que des terroristes à 15 minutes de chacun de nous et sont en train de préparer un attentat. Une journaliste vous a reproché de créer de la paranoïa. Est-ce que cette reproche est justifiée ?

Alexandre Mendel (A. M.) : Je conteste le mot paranoïa. D’ailleurs je lui ai répondu que je préfère le mot peur car la peur est quelque chose de rationnel qui crée de l’adrénaline et qui permet de nous défendre. Je veux bien admettre que mon livre évidemment crée de la peur. Il est évident que quand vous avez sur le territoire de la France – et le chiffre est plutôt une estimation basse – 15 000 personnes susceptibles de passer à l’acte, d’une manière ou d’une autre, c’est-à-dire en préparant des attentats terroristes ou en aidant à la préparation de futurs attentats, qu’il y a de quoi avoir peur. Il y a de quoi avoir peur dans les grandes agglomérations où l’on sait il y a des bases, ce qu’appellent les Américains et qui existent réellement, les «no-go zones», où la police et les services de sécurité et de secours ne vont plus. Je pense qu’il y a de quoi avoir peur, mais je ne dis pas aux gens de rester chez eux et de rester enfermés.

Je ne dis pas qu’il faut être paranoïaque et penser que chacun de ses voisins musulmans est un terroriste potentiel, mais il faut arrêter de se mentir, il faut arrêter de penser que nous ne sommes pas en guerre. Ce n’est pas parce que, heureusement, nous n’avons pas d’attentat tous les jours, que nous ne sommes pas en guerre. Mais quand nous avons un attentat d’une intensité qui est très forte en termes de morts et symboliquement tous les deux mois, c’est bien qu’il y a une guerre, c’est bien qu’il a un problème et c’est bien que nous ne savons pas mener cette guerre, sinon il n’y aurait pas les attentats.

RT France : Pensez-vous que la situation va s’aggraver ?

A. M. : L’intensité des attentats – qui de mon point de vue et de celui des renseignements va augmenter – fait que beaucoup de Français pensent qu’ils seront épargnés. Mais les renseignements pensent que la prochaine étape est de viser le cœur de la France, la province reculée, les écoles, les villages. A ce moment-là on a les racines d’une guerre civile. Là il faudra nous expliquer où est le vivre ensemble et s’il a réellement existé. Avant il y avait un vivre ensemble : mes arrières grands-parents russes mangeaient à la française, s’habillaient à la française. Ca c’était le vivre ensemble, cela s’appelait la République. Mais nous avons changé de mot depuis que l’on a installé en France un système communautariste anglo-saxon pour appeler ça le «vivre ensemble». Nous savons très bien que cela ne marche pas, mais nous continuons et persistons à l’utiliser comme un slogan. Aucun Français l’année prochaine qui ira voter en 2017 pour la présidentielle ne croit à la réalité du vivre ensemble, aucun.

RT France : On vous appelle dans la presse le pourfendeur du journalisme du vivre ensemble. Vous considérez-vous comme tel ?

A. M. : Oui, je pourfends le vivre ensemble parce que le vivre ensemble n’existe pas. Il existe dans la tête de journalistes de gauche souvent riches et qui vivent dans des beaux quartiers à Paris et pour qui le vivre ensemble c’est pour les autres, pour ceux qui n’ont pas les moyens de vivre ailleurs que dans des banlieues, dans des «no-go zones». Il suffit d’aller se promener dans ces banlieues où plus personne ne va pour s’apercevoir qu’il n’y a pas de vivre ensemble. Ce n’est pas parce que de temps en temps une mosquée ouvre ses portes à d’autres religions et qu’il y a un goûter avec des pâtisseries orientales et ensuite des chants religieux que le vivre ensemble existe.

Le vivre ensemble n’est qu’un slogan de la gauche française pour faire admettre aux gens les plus pauvres qu’ils ont de la chance de vivre dans un multiculturalisme qui par ailleurs n’existe pas non plus. Le multiculturalisme de ces banlieues consiste à avoir abandonné la loi de la République au profit de la charia ou d’une espèce de «para-charia», au profit d’une loi islamique qui a tendance à s’appliquer de plus en plus sur les territoires abandonnés par la République. Personne ne croit à ce slogan. C’est très cynique.

Je pourfends surtout le cynisme de ceux qui prétendent que cela existe parce que ceux-là ne le vivent pas.  Pour moi le vivre ensemble n’existe pas. C’est la faute de la France. C’était un pays républicain. Aujourd’hui, notre époque dit «gardez vos coutumes». Nous avons accepté l’idée que le «melting pot» américain et anglo-saxon puisse marcher en France. Cela ne marche pas. Si vous expliquez à une communauté qu’elle peut garder toutes ses traditions, qu’elle peut en plus se fondre dans la République, vous créez alors deux camps qui finalement s’opposent.

RT France : Vous parlez dans votre livre des mosquées où l’on vante ouvertement le djihad. Pourquoi les autorités ne ferment-elle pas ces mosquées ?

A. M. : Parce qu’en France nous sommes très attachés à la culture de l’excuse et à la culture absolue des droits de l’Homme. Dans certaines mosquées qui ont été fermées et qui sont ré-ouvertes maintenant, on est allé voir les imams radicaux et on leur a demandé de signer des chartes républicaines les obligeant à ne plus parler du djihad, à justement promouvoir le vivre ensemble et évidemment ces imams ont signé la charte républicaine. C’était mieux que d’aller en prison ou de voir sa mosquée fermer. Mais tout cela est complètement cosmétique. On sait aujourd’hui qu’il y a des mosquées où systématiquement le vendredi, journée de grande prière, il ya des appels à la haine contre l’Occident et contre la France en général.

On ne fait rien contre aussi parce qu’on a une espèce de maladie en France qui est l’antiracisme. On ne veut pas stigmatiser une communauté donc plutôt que de stigmatiser une communauté on explique «regardez il n’y a pas de problème» jusqu’au prochain problème. Jusqu’au prochain attentat, qui sera d’une intensité au moins égale à ceux du 13 novembre, on continuera à fermer des mosquées et on finira trois semaines après – parce que la France oublie vite – à les ré-ouvrir avec de nouveaux imams mais toujours avec les mêmes fidèles. Comme journaliste, on vit une époque incroyable en France. On a un président et un Premier ministre qui parlent ouvertement de guerre qui est un mot très rare dans notre culture. Même la guerre d’Algérie on n’appelait pas cela la guerre d’Algérie, on appelait cela «les événements d’Algérie». Pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale on utilise le mot guerre. Pourtant rien en France ne rappelle que l’on mène la guerre à ces gens qui eux en ce moment-même nous préparent la guerre. Rien n’est fait contre ça. La hiérarchie du renseignement français fait des discours qui sont plein d’optimisme. Les agents du renseignement eux sont extrêmement pessimistes, c’est à peine s’ils ne sont dépressifs. Ces agents connaissent la réalité.

RT France : Que vous ont-ils dit ?

A.M. : Ils disent que la guerre va durer très longtemps et surtout que l’on a pris énormément de retard, justement parce que l’on n’a pas fait attention à l’immigration massive, que l’on n’a pas su intégrer les deuxième et troisième générations, qu’on les a laissés se communautariser, que la haine est si forte et si profonde que cela va durer longtemps et que l’on n’est pas préparé et que l’on n’a pas assez de forces de sécurité sur notre territoire. Nous sommes 67 millions de Français et comptant toutes les forces sur notre sol, les militaires, les gendarmes, la police, les pompiers et les agents de sécurité, ils ne sont que 500 000 pour assurer la sécurité de 67 millions de personnes. Cela ne fait pas beaucoup contre 15 000 personnes qui eux ne craignent pas la mort et qui savent qu’ils finiront par passer à l’action.

Ce que l’on vit en ce moment est ce que j’appelle la drôle de guerre, exactement comme on appelait le début de la Seconde Guerre mondiale 1939-1940, où personne n’imaginait que l’on était en guerre parce que la guerre était loin en Norvège. Il a fallu que l’on perde cette guerre pour s’apercevoir qu’on était vraiment en guerre. Nous sommes un pays en guerre qui ne se rend pas compte qu’il est en guerre. Aller bombarder la Syrie, c’est très bien, et on ne l’a pas assez fait, il a fallu attendre les Russes pour le faire.

L’attitude que la France a à l’égard de la Russie a extrêmement changé, le Français moyen était plutôt atlantiste et pro-américain depuis Barack Obama. Il est devenu depuis les attentats de Charlie Hebdo quelqu’un qui a un regard plutôt positif ou compréhensif à l’égard de la politique dite dure que mène Vladimir Poutine. C’est-à-dire qu’il y a dix ans quand Vladimir Poutine disait qu’il fallait traquer les terroristes jusque dans les chiottes, cela choquait les Français. Désormais cette phrase-là est employée par des Français de gauche comme de droite comme l’exemple de ce qu’il faut faire.

RT France : Faut-il alors aller jusqu’en Syrie pour combattre le terrorisme ?

A.M. : Le vrai problème n’est pas à Raqqa, il n’est pas à Alep, il est en France, au cœur de nos cités. Dans quelques mois, six mois, un an, pas plus, cela nous fera très bizarre de voir l’armée aller dans les tours des banlieues françaises pour aller chercher des terroristes. Là on aura vraiment le sentiment d’être en guerre. Aujourd’hui c’est ridicule, on envoie 18 avions français pour bombarder Raqqa pour se venger d’attentats. Mais il faut remettre la sécurité au cœur de la France et aller dans les zones où on ne va plus pour chasser les terroristes.

Nous sommes un pays en guerre mais nous n’avons pas de loi de guerre, nous n’avons pas de prisonniers de guerre et nous n’avons de soldats dans les rues. Si aujourd’hui la DGSI se dit pessimiste, vous pouvez croire que c’est dix fois pire que ce qu’ils racontent. En privé les agents du renseignement disent qu’ils sont débordés, qu’ils ne sont pas assez, que vous ne pouvez pas surveiller les 15 000 personnes. Vous avez 150 personnes revenues de Syrie et d’Irak, en France, à l’heure actuelle dont on a perdu la trace. Quand vous comparez avec les émeutes dans les banlieues en 2005, il a suffit seulement de 50 personnes pour mettre le pays à genoux avec des voitures qui brûlaient de partout. Imaginez, demain le même genre d’émeutes mais avec une islamisation des émeutes, ça va être une catastrophe. Quand cela va finir par vraiment exploser un peu partout en France, cela va nous faire très bizarre. Là, les gens vont se dire qu’ils ont besoin d’un dirigeant dur, qui arrête de nous parler du vivre ensemble, qui arrête de prêcher les valeurs de la République qui n’existent pas dans la tête de ces gens-là.

RT France :Le patron de la DGSI dit que la France est en grand danger. Partagez-vous cet avis ?

A.M. : Oui. Aujourd’hui la haine de l’Occident est très répandue en Europe. Angela Merkel ces derniers mois a accepté des milliers et des milliers de réfugiés syriens sur son sol et pourtant il n’est pas sûr que cela la préserve. Même les pays qui ne sont pas impliqués dans la guerre sont ciblés par les fanatiques de Daesh. L’Europe a un autre problème que vous connaissez bien. Il est extrêmement difficile pour quelqu’un de Kaliningrad de traverser la frontière mais extrêmement facile pour un terroriste français d’aller de la France en Italie vers la Grèce, vers la Turquie et de revenir. Il est fou de voir qu’il est plus difficile pour un Russe de venir en France que pour un Français d’origine immigrée classé par les services du renseignement de se promener en Europe. C’était le cas d’Abaoud.

L’Europe est en danger du fait de l’ouverture de ses frontières et de son aveuglement. C’est-à-dire que l’idéologie est plus forte que la rationalité qui consisterait à fermer nos frontières puisqu’on est en guerre. Mais cela continue tous les jours. Sachant que la France reste leur cible prioritaire pour tout un tas de raisons dont notre implication en Syrie. On a d’abord dit qu’on voulait renverser Assad, on ne l’a pas fait et les membres de Daesh nous en veulent, pour ensuite aller taper contre nos anciens alliés. L’Etat islamique, Al-Nosra etc. on essaye de renverser des gens qui, il y a  trois ans, avaient le même objectif – renverser Bashar al-Assad. Des gens que l’on a armés et aidés viennent nous détester maintenant. L’Europe est en danger parce qu’on s’est mêlé de choses qui ne nous regardaient pas. Le Levant, cela fait 70 ans que la France a quitté ces endroits-là. Il serait peut-être temps qu’on arrête de penser comme les Américains qu’on peut installer la démocratie partout. Peut-être que Bashar al-Assad n’est pas très sympathique mais au moins il tenait le pays. Au moins on savait à qui on avait à faire et aucun Syrien ne venait traverser la frontière pour se faire exploser en France.

Post Scriptum, 15 de juliol del 2016.

Poc després d’haver escrit aqueix apunt, una nova matança gihadista s’ha perpetrat a França confirmant els negres presagis del director de la Seguretat Interior, Patrick Calvar, i del periodista Alexandre Mendel. L’obcecació  a ignorar l’amenaça islamista interna ha portat a aqueixa situació caòtica al si de la classe política francesa, hom ha tolerat l’antisemitisme i afavorit el palestinisme contra Israel, per descobrir com fa avui Le Monde que els vehicles contra civils fa anys que els empren els terroristes palestins per matar jueus.

Post Scriptum, 20 de gener del 2017.

Els periodistes de Le Monde, Ovier Faye, Abel Mestre i Caroline Monot, mantene de fa anys obert un bloc de seguiment de l’activitat de lles “Droite(s) exteme(s)” en el qual van publicar abans d’ahir aqueix apunt responent a les alertes sobre el perill de guerra civil a França titulat “La nouvelle guerre d’Algérie n’aura pas lieu, réponse au spectre de la guerre civile”:

La menace est brandie par certaines figures politiques, médiatiques ou intellectuelles, en particulier au sein de la droite identitaire. La France, ciblée par des attentats perpétrés au nom de l’islam radical – attaques commises bien souvent par des Français -, se dirigerait vers une « guerre civile ». Certains accentuent le trait en dressant un parallèle avec la guerre d’Algérie, qui, pour reprendre les mots d’Eric Zemmour, « n’a jamais cessé ». Ou comment les tueries de Mohamed Merah et des frères Kouachi réveillent la bataille mémorielle, et un supposé esprit de « revanche ».

L’historien Nicolas Lebourg, chercheur à l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, et le sondeur Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion à l’Ifop, ont publié un opuscule à la Fondation Jean-Jaurès, intitulé La nouvelle guerre d’Algérie n’aura pas lieu, destiné à casser cette rhétorique par les faits. Nous en publions ici un extrait, qui revient en particulier sur l’idée développée ces derniers mois selon laquelle l’ultra-droite pourrait se mobiliser sur le terrain de la violence en réponse aux attentats. Les auteurs nous font notamment revenir aux heures du mouvement Jeune nation de Pierre Sidos. Bonne lecture.

« LA NOUVELLE GUERRE D’ALGERIE N’AURA PAS LIEU » :

« Entendu le 10 mai 2016 par la commission de défense nationale de l’Assemblée nationale, Patrick Calvar, le directeur général de la Sécurité intérieure, déclare : « Les extrémismes montent partout et nous sommes nous, services intérieurs, en train de déplacer des ressources pour nous intéresser à l’ultra-droite qui n’attend que la confrontation. Et cette confrontation, je pense qu’elle va avoir lieu. Encore un ou deux attentats et elle adviendra. Il nous appartient donc d’anticiper et de bloquer tous ces groupes qui voudraient, à un moment ou à un autre, déclencher des affrontements intercommunautaires. » Cet inquiétant diagnostic le devient plus encore quand le même Patrick Calvar lâche quelques semaines plus tard, toujours devant des députés : « Nous sommes au bord de la guerre civile. » […]

On retrouve cette thématique en une de Valeurs actuelles le 13 octobre 2016, avec en couverture une tour Eiffel en flammes barrée d’un « Guerre civile : faut-il craindre l’embrasement ? » Rationnellement, comment saisir cette inquiétude quant à un cycle d’affrontements débouchant sur un conflit intérieur ? Durant la guerre d’Algérie, la vigueur de chaque camp a suscité de fait des réactions en chaîne. Face au FLN sont apparus dès 1954 ceux que l’on nommait alors des « contre-terroristes ». La Main rouge, organisation contre-terroriste qui commet des attentats contre les réseaux nationalistes algériens, et téléguidée par les services français, collabore avec les activistes, par exemple ceux du groupe Jeune Nation (JN) de Pierre Sidos.

Ses assassinats commis sur le sol allemand, entre autres celui de l’ancien SS Wilhelm Beisner devenu trafiquant d’armes pour le FLN, furent sujets de tensions entre Bonn et Paris. De la même façon, la volonté de politiser l’armée dans le cadre de la « guerre contresubversive » aboutit à de nombreux contacts entre activistes et officiers, avant tout attirés par la ligne nationale-catholique, mais aussi, en moindre part, par les groupes néofascistes.

Des militants/militaires

Dans le fichier de JN constitué par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) en 1961, on trouve 21 militaires, pour l’essentiel officiers, tandis que le Centre d’études de défense nationale (CEDN), constitué en 1960 par de jeunes officiers hostiles au gouvernement, compte 348 militants fichés par la DGSN un an après. Ces connexions dans l’armée, ainsi que les liens de l’OAS dans les rangs policiers, furent un sujet constant d’inquiétude pour les services de renseignements dans les années suivantes. En 1965, la Sûreté militaire confiait encore aux divers services une liste d’une cinquantaine d’officiers subversifs d’obédience nationale-catholique, en demandant de lui faire remonter toute information.

Il ne semble pas que la subversion actuelle dispose de ce type de soutiens dans l’appareil d’État. En outre, l’ordre public devait alors surveiller certains secteurs de l’opinion. Il existait également des organisations contre-activistes. Alain Krivine, par exemple, organisa le Front universitaire antifasciste, un organisme chargé de lutter contre les tenants de l’OAS, considérée comme une organisation « fasciste ». L’organisation est allée jusqu’à arrêter des plastiqueurs de l’OAS pour les remettre aux autorités. Mais, par-delà ces cas, les synthèses quotidiennes de la DGSN, remises en 1962 à moins d’une dizaine de responsables élus ou administratifs, montrent que, si les services sont prioritairement concentrés sur les velléités terroristes OAS, ils ont aussi un œil sur l’agit-prop anti-OAS.

Les commentaires qui ont accueilli les déclarations de Patrick Calvar, en particulier après l’attentat à Nice le 14 juillet 2016, où de nombreux intervenants ont mis en cause une « surveillance » de la droite au détriment des islamistes, outre la représentation tout à fait excessive des propos du directeur de la DGSI qu’ils constituaient, témoignent ainsi d’une méconnaissance de la réalité du travail des services de sécurité, soucieux, hier comme aujourd’hui, du maintien de l’ordre public, afin que l’opposition aux terroristes ne vienne pas nourrir un phénomène d’escalade.

Une jeunesse actuelle coupée des conflits

À ces deux questions centrales des liens de certains activistes dans l’appareil d’État et de la constitution d’organisations opposées, s’ajoute un autre oubli dans l’inquiétude vis-à-vis d’un basculement du pays dans le chaos : le facteur générationnel.

Durant la guerre d’Algérie, le groupe activiste d’extrême droite le plus connu était Jeune Nation. Sur les 768 membres fichés par la DGSN en 1961, cette organisation activiste comptait 87 % d’hommes (et 10 % de militants dont nous ne connaissons pas le sexe). Sur les 407 dont nous avons la date de naissance, 56,5 % étaient nés entre 1935 et 1945. Autrement dit, ces activistes étaient des hommes jeunes qui avaient reçu une formation militaire via la conscription, dont les pères avaient été en âge de combattre durant la Seconde Guerre mondiale, tout comme leurs grands-pères lors de la Première Guerre mondiale. Ils pouvaient être enclins à penser que cette guerre-ci était celle de leur génération, et à vouloir la prolonger au-delà des décisions étatiques, puis jusque dans la guerre civile – notamment pour ceux qui étaient trop jeunes pour avoir pu participer aux combats en Algérie.

La jeunesse actuelle est très différente. Les djihadistes français sont certes également des hommes jeunes (même si des événements récents ont aussi mis en lumière un recrutement féminin), entre 25 et 35 ans, d’un niveau de diplôme généralement assez modeste, d’une extraction plutôt populaire. Mais leur assise dans la population et leur degré de structuration sont très en deçà de ce qu’avait développé l’appareil politico-militaire du FLN en métropole.

Et s’il existe également une jeune mouvance radicale d’extrême droite, le nombre de personnes concernées et la détermination à s’engager sur la voie de la violence armée n’a rien à voir avec le climat qui régnait dans les milieux activistes Algérie française. En ce qui concerne l’ensemble de la population, et non plus seulement les noyaux radicalisés, l’effroi d’aujourd’hui est aussi celui de ces générations de moins de cinquante ans qui ignorent quasiment tout de la réalité concrète des conflits. Si un certain enthousiasme semble avoir accueilli la création de la réserve citoyenne, cette formation même souligne le fait que, depuis l’abandon de la conscription en 1997, les nouvelles générations n’ont été familiarisées ni avec le maniement des armes, ni avec l’idée qu’il pouvait potentiellement leur revenir d’y recourir. Différents témoignages renseignent sur le choc et le trouble suscités chez une partie des jeunes engagés dans la Garde nationale.

L’expression d’une inquiètude

Loïc, 19 ans, déclare à un journaliste du Monde : « C’est un monde tellement à part. Je ne m’attendais pas à avoir une arme aussi tôt. Je ne réalise pas qu’elle est vraie. » Cette barrière psychologique est bien identifiée par les officiers encadrant ces jeunes, comme l’explique le commandant Sébastien interviewé dans cet article : « Le tir, c’est le cap, le passage du virtuel au réel. Avant, ils sont habillés en vert, mais ils ne sont pas encore militaires. Après oui. » La guerre étant devenue une affaire technique et technologique confiée à des professionnels, le surgissement de crimes de masse est donc un « imprévu » qui confronte au tragique de l’histoire une population qui l’avait refoulé et externalisé, et qui, dès lors, hésite parfois entre catatonie et croisade.

Si nous prenons au sérieux ceux qui affirment que l’analogie entre guerre d’Algérie et situation actuelle serait fondée, il nous paraît possible de leur répondre qu’au stade où nous en sommes, les conditions objectives ne semblent pas réunies pour rendre possible l’émergence de plusieurs organisations terroristes rivales, internes à la société françaises, structurées et disciplinées, entrant dans une concurrence homicide pour mener au basculement du pays à travers une guerre civile. Les propos de Patrick Calvar doivent sans doute davantage être interprétés comme l’expression d’une inquiétude relevant d’un double niveau : celui d’un schéma potentiel à prévenir et celui d’évolutions personnelles ou de petits noyaux surveillés par ces services. En l’absence pour l’heure de passage à l’acte de cette mouvance, les appels de Daesh à frapper le FN n’ont-ils d’ailleurs pas pour fonction de pallier cette situation, en tentant de générer cette dynamique ? »

 

Post Scriptum, 30 de novembre del 2017.

L’escriptor Christian de Moliner ha publicat al digital Causeurel proppassat 17 d’aqueix mes un article frapant proposant la partició de la ciutadania francesa com a remei a islamització: “Pour éviter la guerre civile, divisons la France“:

De Gaulle et le scénario algérien

En 1961, alors qu’il apparaissait que la France n’avait aucune chance de gagner la guerre qu’elle menait alors en Afrique du Nord, des projets de partitions de l’Algérie ont fleuri. On a sérieusement envisagé de créer une réserve pour pieds-noirs et harkis centrée autour d’Oran et Alger la blanche aurait été, comme Berlin, divisée en deux. Le général de Gaulle a fini par refuser ce plan établi par Alain Peyrefitte, car selon lui, les Européens d’Afrique étaient incapables de vivre sans esclaves musulmanes. Finalement, les rapatriés ont été chassés de leurs foyers et ont dû rentrer en métropole où ils n’avaient aucun serviteur pour les assister.

La guerre de France ne fait que commencer

De tout temps, séparer territorialement deux ethnies ou deux groupes qui ne se supportent plus a permis la résolution des conflits. Ainsi, la Grèce et la Turquie en échangeant leur population en 1922, ont mis fin à une guerre qui a duré 100 ans. Chypre a retrouvé la paix (même si le partage n’est pas égal !). Le Soudan a liquidé une grande part de ses guerres civiles en accordant l’indépendance au Sud du pays. L’autre méthode pour ramener le calme consiste à former des gouvernements proportionnels, comme au Liban, en Irlande du Nord ou en Nouvelle-Calédonie. Mais il faut pour cela un minimum de valeurs communes, la nation pour le pays du cèdre, les lois ordinaires pour l’Ulster et la Kanaky
La « guerre de France » est à peine à ses prémisses. Nombre d’attentats islamistes meurtriers viennent d’avoir lieu et quelques répliques venant de l’autre camp font leur apparition (par exemple, un groupe nationaliste revendique à Dijon de mystérieuses agressions au marteau). En outre, des territoires sont hors du contrôle de la République. La police ne peut y venir qu’en force et pour des durées limitées. Nous sommes à tout moment la merci d’un dérapage et d’une explosion qui dépasserait en violence celle des émeutes de 2005. Verra-t-on alors l’Armée occuper militairement les banlieues pour rétablir l’ordre ? À son apogée, « la guerre de France » sera marquée par une succession d’attentats auxquels plus personne ne fera attention, par un harcèlement sans fin des forces de l’ordre, par des zones « libérées » aux mains des islamistes.

30% de musulmans français pro-charia

Même si le conflit n’est encore qu’à ses balbutiements, la notion de partition progresse dans l’opinion. M. Hollande l’a évoquée en 2016. Tout le monde se rend compte qu’un deuxième peuple s’est formé dans l’Hexagone, un rameau qui veut régler sa vie sur des valeurs religieuses et qui est fondamentalement opposé au consensus libéral sur lequel était fondé jusqu’alors notre pays. Or une nation repose toujours sur un pacte fondamental, un minimum de lois que tous approuvent. Ce n’est plus du tout le cas aujourd’hui. Nous ne pourrons jamais faire rentrer le dentifrice dans le tube et convertir les 30% de musulmans qui exigent l’instauration de la charia aux mérites de notre démocratie et de notre laïcité. Nous laissons actuellement se mettre en place une ségrégation qui ne dit pas son nom. Alors que nous ne sommes pas encore en guerre ouverte, les fidèles du Prophète se regroupent déjà dans des zones parfois régies par des règles particulières ( voile obligatoire, rejet des Juifs en certains ghettos, mariage et vie conjugale réglée suivant les principes coraniques).

Les carillons s’arrêteront

Continuer à ne pas voir la réalité en face, tourner la tête, espérer que par miracle le conflit n’éclatera pas, sera toujours tentant pour le pouvoirs . Par peur de paraître islamophobes, pour contenter cette frange remuante des musulmans, ces gouvernements sont prêts à accepter la généralisation à l’ensemble du pays des pratiques radicales : le voile à l’école et au travail, l’obligation de la viande halal dans toutes les cantines. Si on les suit, empêcher de manger quelqu’un pendant le ramadan ne sera plus une infraction et le blasphème sera puni en tant qu’incitation à la haine raciale, peine qui s’appliquera à tous ceux qui s’opposeront d’une manière ou une autre à l’Islam. Les chrétiens conserveront leurs droits, mais ils devront se montrer discrets. Peu à peu? les carillons des églises s’arrêteront. Il n’y aura pas comme dans le roman Soumission de vague d’adhésion à l’Islam, simplement une minorité religieuse imposera ses règles. Néanmoins, cette politique d’apaisement actuellement pratiquée sera balayée tôt ou tard par une virulente réaction nationaliste. J’ai été étonné de la libération de la parole à l’occasion des attentats. Des opinions « rudes » et quelque peu extrémistes ont été émises sans aucune gêne alors qu’elles étaient inimaginables il y a cinq ans. Si Marine le Pen n’avait été aussi nulle, peut-être aurait-elle été élue en 2017 tant sa politique identitaire parlait à une fraction importante des Français.

La remigration impossible en démocratie

La victoire d’Emmanuel Macron n’a pas fait disparaître les problèmes. Ils ont juste été mis de côté. Si un leader sait incarner le contingentement de l’Islam tout en restant présentable, il deviendra pour longtemps le Président des Français. Mais ce nouveau pouvoir qui refusera la soumission déclenchera par réaction « la guerre de France » et très vite, il cherchera à en sortir, car de même que les Anglais n’ont jamais réussi à dompter les catholiques Irlandais, jamais nous ne pourrons éradiquer l’islamisme radical.

L’expulsion des plus extrémistes, appelée élégamment remigration, est impossible si nous gardons un cadre démocratique. (Mais rien ne dit que « la guerre de France » ne sera pas un marchepied pour des gouvernements autoritaires). De toute façon, faire partir les descendants d’immigrés serait brutal et intolérable et il suffit pour s’en convaincre de regarder le sort dramatique des Rohingyas. Une séparation totale, territoriale et politique, est impossible. Aucune nation viable ne pourra être constituée à partir de multiples ghettos musulmans qui n’ont aucune unité géographique. D’autre part, l’économie de cette entité serait proche du néant : aucune usine, aucune ressource minière ou agricole. Elle ne serait qu’un parasite qui vivrait au détriment du reste de la France.

Retour à l’Algérie coloniale

La seule solution qui me semble convenir aux diverses tendances de la société actuelle, serait un état qui s’inspirerait de l’Algérie coloniale et à la Mayotte du XX ième siècle : un seul territoire, un seul gouvernement, mais deux peuples : les Français avec les lois habituelles et les musulmans avec un statut coranique (mais uniquement pour ceux qui le choisiront). Ces derniers auront le droit de vote contrairement aux indigènes de l’Algérie coloniale, mais ils appliqueront la Charia dans la vie courante, pour régler les lois matrimoniales (ce qui légalisera la polygamie) et pour l’héritage. Ils ne s’adresseront plus à des juges français pour des litiges entre musulmans, mais à des cadis. Par contre, les conflits entre Chrétiens et croyants resteront du ressort des tribunaux ordinaires. Néanmoins, pour que ces concessions aux islamistes soient acceptables aux yeux du reste de la population, les droits des fidèles du Prophète qui choisiront le statut personnel seront plus restreints que ceux des autres habitants de l’Hexagone, ne serait-ce que pour les allocations familiales et aucun empiétement de l’islam dans la législation ordinaire ne sera toléré.

… et à l’édit de Nantes

Ce système impliquerait des établissements scolaires ou hospitaliers réservés aux croyants et donc la création de comités locaux qui les géreront en toute indépendance. Un conseil d’oulémas fixera la loi religieuse, mais l’autonomie s’arrêtera là. Il est évidemment hors de question qu’un embryon de gouvernement musulman ne s’installe en France. Ce système a fonctionné sans trop de problèmes de 1890 à 1940 en Algérie. En outre, il est proche du système instauré par l’édit de Nantes et qui a été une réussite, sauf que les musulmans n’auront pas de place de sûreté et qu’il n’y aura pas de tribunal mixte pour les litiges mixtes Il ramènerait la paix en France, briserait net les débordements de l’Islam et préserverait pour 95% de la population un cadre démocratique.

Post Scriptum, 9 d’agost del 2021.

Charles Rojzman publica avui aqueix negre presagi a Tibune Juive: “Comme un air de guerre civile“.

Les violences collectives se préparent pendant des décennies. Les haines montent et sont visibles seulement dans des petits incidents réguliers auxquels on ne prête pas toujours attention.

Ces haines et ces préjugés, ces méfiances séparent les groupes, les communautés en fonction d’une appartenance ethnique, religieuse, mais aussi en fonction des identités collectives ou des idéologies.

La guerre civile qui vient ne se situe pas nécessairement là où certains le croient, entre musulmans et non-musulmans, entre les banlieues et le reste de la société. La guerre civile occidentale est à l’intérieur des nations, des peuples, des sociétés.

Elle n’est pas seulement ethnique, elle est idéologique ou plutôt émotionnelle.

Elle rassemble des personnes qui ont des visions du monde opposées, antagonistes et manichéennes, qui diabolisent l’autre camp et idéalisent le leur, seul censé représenter la vérité.

Cette guerre civile qui selon moi est déjà “dans les têtes” met en confrontation parfois violente des parties de l’opinion publique qui s’opposent absolument sur la question de l’identité nationale, de l’immigration, de la place de l’islam en Occident mais aussi, surtout depuis la crise sanitaire, sur le rôle que doivent jouer les institutions et la puissance publique.

Nous avons d’un côté des milieux protégés des conséquences fâcheuses de la globalisation du monde, séduits par l’exotisme du multiculturalisme et demeurant dans des centre villes, bientôt végétalisés et piétonnisés par la grâce de la nouvelle écologie urbaine. Ils envoient leurs enfants dans de bonnes écoles et pensent que le monde qui vient est un monde d’opportunité et de réussite.

Et, loin d’eux, dans cette fameuse France périphérique, des masses de travailleurs en chute sociale, inquiets d’un avenir qui leur échappe, sans perspective d’amélioration de leur sort, ayant, eux, tout à perdre dans cette globalisation qui leur arrache leur travail et aussi l’identité collective qui faisait, peu ou prou, leur fierté.

La guerre civile est là : entre ceux qui ont peur qu’on leur arrache ce qui donne du sens à leur vie désormais, leur identité, leur travail, leur tradition, leurs habitudes et leurs civilités et qui demandent la protection d’une autorité qui les sécurise, les rassure, les reconnaît dans leur identité.

Mais le monde des nouveaux bourgeois a aussi ses fractions. Une partie d’entre eux sont des bohèmes relativement pauvres qui n’ont pas peur de perdre quoi que ce soit, parce qu’ils ne possèdent pas grand-chose en dehors de leur capital culturel. Ils attachent plus d’importance à toute autre chose, à leur relation à l’autorité, faite de méfiance et de haine, leur ressentiment à l’égard de tout ce qui représente l’autorité et la puissance, les riches, les capitalistes, la finance, les banques, l’armée, la police…

Ce n sont pas toujours les mêmes groupes qui s’opposent. La haine prend des formes différentes selon les individus et les milieux mais ce qui domine c’est le combat de tous contre tous, sous une autorité qui elle-même est partie prenante de la guerre en cours.

Oui, les banlieues sont malades de la criminalité et de l’islamisme qui détruisent le sentiment d’appartenance à la nation mais elles sont aussi le “malade désigné de notre société“.

Au sens où l’entend la Thérapie familiale, le malade désigné est le porteur du symptôme, celui qui manifeste le plus crûment la maladie du système familial.

La famille ne veut pas savoir qu’elle est malade et se contente de voir qu’un de ses membres manifeste les symptômes les plus visibles de la maladie. Il en est de même pour le corps social : il ne veut pas reconnaître son état et pense que seules les banlieues sont malades de violence et de pauvreté matérielle ou morale.

Mais il n’y a pas que dans les banlieues qu’on montre son désintérêt pour la politique, son scepticisme, qu’on se replie sur sa vie privée, qu’on a le sentiment d’être la victime, souvent avec raison, d’évolutions semblant inéluctables et prises ailleurs.

Il n’y a pas que dans les banlieues qu’on se suicide, se drogue, déprime, se réfugie aussi dans des groupes sectaires ou sous l’aile de religions tribales.

Le sentiment d’impuissance existe partout. Dans des milieux plus privilégiés, il porte le nom de cynisme. Ce sentiment d’impuissance, prolongé souvent par une forme ou l’autre de dépression, s’est soigné longtemps par le divertissement ou la consommation mais la crise sanitaire a rendu difficile cet exutoire.

Certains tenteront désormais de le soigner par la violence, une violence qui risque aujourd’hui de prendre des formes nouvelles, provenant du bas comme du haut de la société.

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