Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

23 de juny de 2016
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Laurent Cohen-Tangui: “Halte au suicide populiste”

Abans d’ahir, Le Monde publicava aqueix breu però contundent article del jurista i assagista francès Laurent Cohen-Tangui contra el populisme transversal (conservador, anticapitalista…) que aflora en qüestions estratègiques com les que afecten a l’existència mateixa de la UE.

Sigui quin sigui el resultat del referèndum d’avui al Regne Unit aqueixa reflexió sobre la devaluació dels principis democràtics que van inspirar la creació de la Unió Europea posterior a la Segona Guerra Mundial és urgent si hom vol evitar un nou cicle de conflictes emergents a tot el continent:

Quelle que soit l’issue du référendum britanique du 23 de juin, la leçon est claire. Et elle n’est pas celle que prédisent la plupart des commentateurs: une prime au chantage en cas de “Remain”, une contagion vers la sortie en cas de “Brexit”. Elle n’est pas non plus celle de la sempiternelle autoflagelation européenne: le vota “Leave” est à la fois spécifiquemeny britannique et relève d’une vague de fond populiste à l’oeuvre dans l’ensemble du monde.

Non, la seule leçon qu’il faille tirer du lamentable feuilleton initié il y a trois ans par David Cameron s’adresse aux chefs d’Etat et de gouvernement européens : arrêtez de jouer avec le feu ! Cessez de sacrifier le projet européen, les États dont vous avez la charge, la posture géopolitique de l’Occident et l’économie mondiale sur l’autel de vos ambitions personnelles et de vos intérêts partisans ! C’est là tout le contraire de la dignité de la fonction politique.

J’entends déjà les cris d’orfraie des pseudo-démocrates anti-européens jubilant au chevet de l’Union : le dernier mot appartient au peuple, il n’existe pas de peuple européen, seuls les peuples des nations européennes ont voix au chapitre ! Mais la faillite des élites européennes – dirigeants nationaux au premier chef, mais bien au-delà -, est précisément d’avoir acheté cet argument simpliste, démagogique et intéressé argent comptant, en abdiquant leurs responsabilités.

La démocratie représentative n’a pas été inventée pour rien, elle demeure plus indispensable que jamais à l’ère d’Internet, ou toutes les opinions qui s’expriment ne se valent toujours pas, et où l’« opinion » auto-entretenue est encore plus mauvaise conseillère que jadis. Qui osera prétendre que la majorité des citoyens britanniques qui s’apprêtent à voter contre l’immigration d’Europe de l’est – que Londres a du reste été le premier à encourager – ont la moindre idée des répercussions désastreuses d’un « Brexit » sur le Royaume-Uni, sur le projet européen, l’Alliance atlantique, et la stabilité du monde ? Quel leader européen aura le courage d’affirmer haut et fort qu’il est grand temps d’en finir – par une interdiction dans les traités – avec les référendums nationaux unilatéraux, opportunistes et démagogiques sur des questions mettant en jeu l’avenir de l’ensemble des Européens ? Jouer à pile ou face l’avenir du Royaume-Uni et de l’Union européenne n’a rien à voir avec la démocratie.

L’Europe a bien mieux et plus urgent à faire que de négocier pendant des années avec M. Cameron ou son probable successeur les suites du 23 juin. Ceux qui seront tentés de suivre sa stratégie irresponsable, et aujourd’hui pathétique, en seront pour leurs frais.

Assez d’énergie gaspillée, de prises de risques inutiles, de lâcheté inexcusable. Halte au suicide populiste !

 

Post Scriptum, 24 de juny del 2016.

Un cop coneguts els resultats de la votació d’ahir el Brexit ha guanyat a Anglaterra i Gal·les, però no pas a Escòcia i Irlanda del Nord, obrint d’aqueixa manera dugues crisis: una amb la UE i l’altra entre les nacions que composen fins ara el Regne Unit. Això pot ser un revulsiu per rellançar i reformar la Unió Europea i per l’autodeterminació dels pobles, però també pot ser el preludi de l’emergència de lideratges populistes que agreugin els problemes estructurals i estratègics d’Occident.

David Cameron probablement cedirà el lideratge del Partit Conservador a un demagog com Boris Jhonson, i el laborista Jeremy Corbyn, amb un partit corcat per l’antisemitisme i el populisme, pot cedir també a aqueixes tendències. Formalment, ha guanyat la democràcia, però els resultats porten mals averanys.

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