Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

2 de juny de 2016
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Pierre Lurçat: “Les penseurs sionistes face à la question arabe: entre réalisme et illusions”

Pierre Lurçat és un jurista i historiador israelià centrat en l’estudi del sionisme que   publicà a The Times of Israel el proppassat 29 de maig aqueix article analitzant les diferents actituds, passades i presents, dels pensadors sionistes respecte de la convivència amb la població palestina d’Israel:

“Martin Buber cite l’anecdote suivante au sujet de Max Nordau, penseur sioniste et successeur de Herzl à la tête de l’OSM : « On rapporte que lorsque Max Nordau avait appris, pour la première fois la présence en Palestine d’une population arabe, il s’était précipité chez Herzl, affolé : «Je ne le savais pas ! Si cela est vrai, nous commettons une grave injustice ! ».

En réalité, les théoriciens du sionisme politique, y compris son fondateur Herzl, n’avaient jamais totalement occulté la question des Arabes résidant en Eretz-Israël, même si certains s’étaient bercés d’illusions quant à la réaction des habitants arabes face au renforcement de la présence juive et à ses conséquences.

S’il est vrai que la question arabe passait au second plan aux yeux de plusieurs penseurs et dirigeants sionistes, notamment ceux de l’aile gauche du mouvement, c’est parce qu’elle était selon eux destinée à se résoudre d’elle-même au sein du futur foyer national juif, en raison des bienfaits économiques apportés par le sionisme à tous les habitants, sans distinction ethnique ou religieuse, ou en raison du caractère secondaire de la question nationale par rapport à celle de la lutte des classes (argument marxiste repris par plusieurs théoriciens du sionisme socialiste).

Celui qui se montra le plus lucide sur la question arabe et sur l’illusion d’une coexistence pacifique fut le dirigeant de l’aile droite du mouvement sioniste, Zeev Jabotinsky. Dans un article fameux, publié en 1923 dans le journal russe Rassviet sous le titre « La muraille d’acier (Nous et les Arabes) », le fondateur du Betar expose sa conception des rapports entre Juifs et Arabes au sein du futur Etat juif.

Considérant que l’opposition arabe au sionisme est un fait inéluctable, il explique qu’il est vain de croire qu’on pourrait berner les Arabes en faisant miroiter à leurs yeux des avantages matériels : « Ce fantasme infantile de nos ‘Arabophiles’ vient d’une sorte de mépris du peuple arabe, d’un genre de vision infondée de cette race comme d’une populace prête à être corrompue et à vendre sa patrie pour un réseau ferroviaire ». (Cette remarque reste très actuelle, si l’on pense aux conceptions développées par Shimon Peres à l’époque des accords d’Oslo, sur le ‘Nouveau Moyen-Orient’ censé apporter aux Arabes palestiniens comme aux Israéliens la prospérité et la paix éternelle…)

Le constat lucide et désabusé du refus arabe de la coexistence (« On ne peut pas toujours parvenir à la paix par des moyens pacifiques », car cela « ne dépend pas de notre attitude envers les Arabes, mais uniquement de l’attitude des Arabes envers nous et envers le sionisme ») s’accompagne chez Jabotinsky d’une reconnaissance des droits inaliénables de la minorité arabe dans le futur Etat juif (inspiré de ses conceptions très avancées sur le sujet des minorités nationales, défendues dans le cadre du Programme d’Helsingfors en 1906) et d’un refus de l’idée de transfert, défendue par certains auteurs sionistes.

Partant d’un constat similaire – celui du refus arabe de l’immigration juive et de l’instauration d’une majorité juive en Eretz-Israël – les intellectuels juifs allemands réunis autour de Martin Buber aboutirent à une conclusion diamétralement opposée : si les Arabes ne veulent pas d’un Etat juif, alors il faut y renoncer ! C’est ainsi qu’ils se firent les ardents défenseurs de l’idée d’Etat binational, remettant en cause tous les principes fondamentaux du sionisme politique (Etat juif, majorité juive, immigration juive illimitée, etc.).

Chaque éruption de violence arabe au cours des années 1920-1940 renforça leur conviction qu’il fallait apaiser les ennemis du sionisme au lieu de vouloir les vaincre, militairement ou politiquement… Ainsi, au lendemain des pogroms de 1929, Buber expliquait : « Si nous nous étions préparés à vivre en véritable harmonie avec les Arabes, les derniers événements n’auraient pas pu se produire ». Par un mécanisme de pensée pervers, la responsabilité des effusions de sang juif était ainsi imputée aux dirigeants sionistes et aux Juifs, accusés d’être eux-mêmes responsables des victimes et des souffrances juives, selon un procédé rhétorique qui perdure jusqu’à nos jours.”

 

Post Scriptum, 22 de juliol del 2018.

Pierre Lurçat va publicar el proppassat 5 de febrer d’enguany un article al seu bloc personal titulat “Comment la gauche israélienne est devenue une minorité tyrannique” on blasma el capteniment jurídic i polític de les elits laiques post-sionistes que tenen en el jutge de la Cort Suprema Aharon Barak el seu referent. Avui, rebla el calu amb un altre apunt titulat “Comprendre le débat autour de la loi fondamentale sur l’État-nation”.

Post Scriptum, 22 d’agost del 2018.

Pierre Lurçat va publicar el proppassat 19 d’aqueix mes un interessant apunt titulat, “La négation du mal et l’angelisme meurtrier de la gauche“, centrat en la crítica a les irreals concepcions de l’esquerra israeliana sobre la pau, la pròpia responsabilitat en el conflicte amb els àrabs i la noció del mal.

Val la pena reproduir-lo tot i que parteix d’un fet aliè al cas israelià: la polèmica sobre l’autoria de l’assassinat d’uns excursionistes americans al Tadjikistan a mans d’un grup jihadista. Significativament, el periodista de Le Monde, Adrien Sénécat dedica un llarg article a l’espai del diari dedicat a desmentir fake news, “Les décodeurs. Venons aux faits”: “L’histoire d’un couple tué au Tadjikistan devenue fable de l’extrême droite“. L’únic que pot qüestionar el periodista francès és la ingenuïtat de la parella d’americans expressada per ells mateixos al seu bloc i aprofitada per l’extrema dreta, però no pas la crueltat dels fets ni l’autoria jihadista. Per això les reflexions crítiques de Lurçat valen no només per l’esquerra pacifista israeliana, sinó també per la francesa i, evidentment, per a la catalana:

La citation placée en exergue (1) m’est revenue en mémoire, en lisant sur Internet l’histoire terrible de ce couple d’Américains jeunes et naïfs, partis au Tadjikistan en vélo, qui ont fini assassinés par des hommes de l’Etat islamique, morts parce qu’ils croyaient que le mal n’existe pas (comme ils l’ont écrit sur leur blog). “Le mal est un concept imaginaire que nous avons inventé pour faire face à la complexité des valeurs, des croyances et des perspectives différentes des nôtres….. En général, les humains sont gentils”, expliquaient ces modernes Candides. L’histoire tragique de ce jeune couple américain n’est pas un simple fait divers : elle illustre l’angélisme d’une partie non négligeable de la gauche en Occident, angélisme qui s’avère souvent meurtrier face à des ennemis sanguinaires qui incarnent le mal aujourd’hui, tout comme il le fut hier, face à Hitler et ses alliés.

Nous croyons souvent être immunisés, en tant que Juifs, contre la naïveté et l’angélisme, après la Shoah et alors que le “devoir de mémoire” est devenu un nouveau commandement universellement partagé, en apparence, au sein du monde démocratique. Pourtant, l’histoire récente, en Israël et ailleurs, nous montre que nous ne sommes nullement à l’abri de cet angélisme meurtrier. Le supplément hebdomadaire du quotidien israélien Makor Rishon le rappelle utilement, dans un numéro spécial publié ce vendredi à l’occasion du 25e anniversaire des accords d’Oslo, sous le titre évocateur : “Du champagne et du sang”.

Le champagne, c’est celui des célébrations officielles qui ont accompagné le “processus de paix” pendant les semaines d’euphorie qui ont précédé et accompagné la signature de ces accords, censés amener la paix et la tranquillité aux Israéliens. Le sang, c’est celui des milliers de victimes innocentes du terrorisme palestinien, dont le nombre a été décuplé après l’intronisation d’Arafat en “partenaire de paix” et son arrivée triomphale à Gaza.

Dans ce supplément spécial, Haggaï Segal rappelle que le principal architecte des accords, Shimon Pérès, avait prononcé devant la Knesset un discours au ton bien différent de l’angélisme qu’il a adopté à l’époque d’Oslo. Cela se passait en 1979, alors que Yasser Arafat venait d’être accueilli à Vienne par le chancelier autrichien Bruno Kreisky, premier chef d’Etat occidental à reconnaître l’OLP comme “représentant officiel du peuple palestinien”. Le Premier ministre Menahem Begin s’exprima avec virulence devant la Knesset, rappelant les attentats meurtriers commis par l’OLP à Kyriat Shemona et ailleurs, et citant longuement la Charte de l’OLP. Après Begin, ce fut au tour du chef de l’opposition d’alors Shimon Pérès, de prendre la parole. Lui aussi s’en prit à l’OLP et à ceux qui prétendaient vouloir négocier avec son chef, concluant son discours par ces mots : “Il est clair à nos yeux que les loups ne changent pas lorsqu’on les caresse”. Alors pourquoi a-t-il fini par caresser les loups de l’OLP?

L’idéologie pacifiste qui a triomphé à l’époque des accords d’Oslo a des racines anciennes (2), qui remontent à l’époque du Mandat britannique, quand une poignée d’intellectuels juifs allemands réunis autour de Martin Buber créèrent le Brith Shalom, ancêtre lointain de Chalom Archav. Ceux-ci professaient le même pacifisme angélique et la même idéologie de “la paix à tout prix”, coupée des réalités de la région et du monde qui entoure Israël. Cette idéologie n’a pas disparu avec l’échec des accords d’Oslo : elle est encore bien vivante aujourd’hui. On en donnera pour preuve les lignes suivantes, écrites par l’éditorialiste Shalom Yerushalmi :

“Nétanyahou est obligé d’entretenir chez chaque citoyen (israélien) une profonde crainte pour sa vie et sa sécurité… C’est la raison de son entêtement concernant la Loi sur la Nation, qu’il va transformer en étendard lors des prochaines élections… Dans quelques années, quand il ne sera plus là, nous pourrons nous demander pourquoi nous avons vécu si longtemps dans la crainte de l’Iran, du Hezbollah et de tous les autres ennemis inventés par Nétanyahou”. (Makor Rishon, 17/8/2018). Ainsi, aux yeux d’une partie importante de la gauche israélienne, le danger n’est pas la bombe iranienne, ou les missiles du Hezbollah pointés sur Israël… Le seul danger véritable, c’est Nétanyahou et la Loi sur la Nation…

Il y a plus de soixante ans, en pleine polémique sur le procès Eichmann, Hannah Arendt tentait d’expliquer à son vieil ami Gershom Scholem son idée de la “banalité du mal” :“À l’heure actuelle, mon avis est que le mal n’est jamais “radical”, qu’il est seulement extrême, et qu’il ne possède ni profondeur ni dimension démoniaque” (3). Cette conception philosophique d’un mal qui n’est ni radical ni démoniaque, développée par celle qui est largement devenue l’icône juive de l’intelligentsia contemporaine, depuis plusieurs décennies, n’est sans doute pas étrangère aux errements politiques de la gauche actuelle, en Israël comme ailleurs.

Post Scriptum, 27 d’agost del 2018.

Pierre Lurçat publica avui a l’edició francesa de Jewish Forum aqueix punyent article que complementa els anteriorment esmentat en aqueix apunt: “La contestation de l’État juif par les élites”.

Post Scriptum, 6 de juliol del 2022.

El proppassat 21 de juny Pierre Lurçat va publicar aqueix punyent article al periòdic Israël 24/7, “A.B. Yehoshua, Amos Oz et le mensonge du “camp de la paix”:

L’écrivain israélien A.B. Yehoshua est décédé alors que s’ouvrait en Israël la “semaine du livre”, la manifestation littéraire qui est aussi une grande “fête du livre”, qui vient clore le cycle des fêtes du printemps israélien. Il est aussi mort avant le shabbat où nous lisons la parachat Chela-Lekha, qui relate la faute des explorateurs. A certains égards, Yehoshua faisait partie, avec ses collègues Amos Oz et David Grossman, des « modernes explorateurs » que sont ces intellectuels israéliens qui n’ont eu cesse, depuis cinquante-cinq ans, de mettre en garde leur pays et ses dirigeants contre les dangers d’une « corruption morale » et de multiples catastrophes dont l’unique cause serait, selon eux, « l’occupation des territoires ».

Disons d’emblée qu’A. B. Yehoshua fut le seul des trois (à ce jour) à accepter de remettre en cause la rhétorique apocalyptique et moralisante de « La Paix Maintenant », dont ils étaient devenus tous trois, à des degrés différents, les porte-parole patentés. En acceptant de se remettre en question pour rejeter la logique des « deux États » et de la création d’un « État palestinien » en Judée-Samarie, Yehoshua a fait preuve à la fois d’une tardive lucidité et d’une forme de courage, inhabituelle dans les sphères de la gauche israélienne. Il était en effet bien plus facile de répéter comme un mantra les slogans éculés de La Paix Maintenant et de gagner ainsi la sympathie des médias – en Israël comme à l’étranger – et le statut confortable et lucratif d’écrivains du « camp de la paix ».

« Camp de la paix » ? L’expression ferait sourire, si elle ne rappelait de sinistres souvenirs. Elle remonte – rappel historique pour les nouvelles générations nées après l’effondrement du Mur de Berlin – à l’Union soviétique et à ses satellites. Le « Mouvement de la paix » était dans l’après-guerre (pendant la guerre froide dont on a oublié aujourd’hui la signification) la courroie de transmission du PCUS et du communisme stalinien au sein des pays occidentaux et de leur intelligentsia, qui était déjà à l’époque le ‘ventre mou’ de l’Occident. L’expression est donc un héritage empoisonné du communisme stalinien et elle est tout aussi mensongère à l’égard d’Israël aujourd’hui, qu’elle l’était concernant l’Occident alors.

Le livre que vient de publier Nili Oz (1), veuve de l’écrivain Amos Oz, sur son mari, intitulé Amos sheli, est d’une lecture agréable et instructive à la fois. On y découvre un jeune homme sensible et sûr de lui, qui a connu le succès dès son premier livre et a apostrophé publiquement tous les dirigeants israéliens, depuis David Ben Gourion jusqu’à Benyamin Netanyahou. Oz – né Klausner – est issu d’une famille bien connue de l’aristocratie sioniste de droite (son oncle était l’historien Yossef Klausner). Son départ au kibboutz Houlda, après le décès tragique de sa mère, fut l’occasion pour lui de “réévaluer” toutes les valeurs dans lesquelles il avait élevé.

En rejetant le monde intellectuel de la famille Klausner, il ne s’éloigna pas seulement de son père (dont il avait rejeté jusqu’au nom de famille). Il fit surtout cause commune avec ses professeurs de l’université hébraïque, Hugo Shmuel Bergman, fondateur avec Martin Buber de « l’Alliance pour la paix », qui prônait « une fraternité sentimentale entre Juifs et Arabes et le renoncement au rêve d’un Etat hébreu afin que les Arabes nous permettent de vivre ici, à leur botte… » (2), rêve utopique que ses parents considéraient comme totalement coupé du réel et défaitiste.

Dans son livre, Nili Oz qui fut la fidèle compagne d’Amos pendant soixante ans, se flatte que son mari ait été le premier à dénoncer “l’occupation” des territoires libérés en 1967, « avant Yeshayahou Leibowitz ». Effectivement, avec la ‘houtspa qui le caractérisait, le jeune Amos – âgé de moins de 30 ans – publia dans le quotidien Davar une tribune adressée au ministre de la Défense Moshé Dayan, pleine de verve et de fiel, affirmant que « nous n’avons pas libéré Hébron et Ramallah… nous les avons conquis ». Et il poursuivait : « l’occupation corrompt » (expression devenue un slogan de la gauche israélienne après 1967), « même l’occupation éclairée et humaine est une occupation».

Ad repetita… Aujourd’hui comme jadis, lors des débuts de notre histoire nationale et de la première conquête d’Eretz-Israël au temps de Josué (livre de la Bible qu’une ministre de la Culture prétendit bannir à l’époque des accords d’Oslo), une poignée de membres de l’élite de notre peuple se sont érigés en donneurs de leçons, en « nouveaux égarés du désert », comme l’écrivait le regretté André Neher en 1969. Avoir donné au terme biblique de « Kibboush » une connotation péjorative n’est pas le moindre péché de ces modernes explorateurs, qui ont instillé la peu dans l’esprit des Israéliens et les ont fait douter de la justesse de notre présence sur cette terre.

Ironie de l’histoire : l’Israël d’avant 1967 était lui aussi le fruit d’une (re)conquête et d’une victoire militaire – celle de 1948 – et la plupart des kibboutzim de l’extrême-gauche, de l’Hashomer Hatzair et du Mapam, étaient bâtis sur les ruines de villages arabes, comme Amos Oz le rappelle sans sourciller, en évoquant le kibboutz Houlda de sa jeunesse. Les pionniers de Judée-Samarie après 1967, eux, n’ont détruit aucun village arabe pour construire leurs maisons. Si « l’occupation corrompt », alors pourquoi s’arrêter à celle de 1967 et ne pas remonter jusqu’à 1948 ?

Les plus conséquents parmi les chantres du pacifisme israélien, comme Martin Buber, ont poussé leur funeste logique jusqu’à l’absurde, en affirmant que l’idée même d’un État national juif en Eretz-Israël était immorale. En réalité, comme le rappelait Jabotinsky il y a cent ans, en répondant aux pacifistes de son temps, « La paix avec les Arabes est certes nécessaire, et il est vain de mener une campagne de propagande à cet effet parmi les Juifs. Nous aspirons tous, sans aucune exception, à la paix ». Toutefois, comme il l’écrivait dans son fameux article « Le mur de fer », la question d’un règlement pacifique du conflit dépend exclusivement de l’attitude arabe. Propos qui demeurent d’une brûlante actualité jusqu’à ce jour.

Post Scriptum, 12 de desembre del 2023.

L’edició en espanyol d’Ynet publicà el proppassat 7 d’aqueix mes aqueix article d’Avi Shilon:   “Crónica de un conflicto previsto por los padres fundadores del estado sionista.

Los padres fundadores Herzl, Ben-Gurion y Jabotinsky tenían dos cosas en común: conocían de antemano la profunda oposición palestina al sionismo y, sin embargo, trataron de lograr la coexistencia. Una de las críticas más conocidas al contrato estatal de Theodor Herzl radica en el hecho de que su visión ignoraba la oposición palestina al sionismo. Pero la verdad histórica es más compleja. Herzl ciertamente reconoció la existencia de los palestinos, y que podían ser un obstáculo. En 1899, dos años después del Primer Congreso Sionista, recibió una carta del ex alcalde de Jerusalem Yusuf Khalidi, quien sorprendió al reconocer la “belleza” e incluso la “justicia” de la aspiración sionista de renovar la independencia judía. Pero, agregó Khalidi, sería un error que los judíos creyeran que pueden reasentarse en el país debido a la “fuerza brutal de las circunstancias”, es decir, la presencia de palestinos. Khalidi escribió que los judíos sólo podían tener éxito con “cañones”, es decir, por la fuerza, y sugirió que eligieran establecerse en otro país. En muchos sentidos, previó el conflicto. Herzl estaba decepcionado, pero seguía creyendo que los desarrollos económicos provocados por los judíos también elevarían el nivel de vida de los palestinos y, por lo tanto, su oposición se debilitaría.

Como socialista, David Ben-Gurion originalmente creía en la cooperación de clases con los árabes del país. Más tarde, como describió en su fascinante libro Reuniones con líderes árabes, propuso una federación y una confederación, pero sus ideas fueron rechazadas. Ben-Gurión también se sintió decepcionado, pero siguió buscando formas de reconciliación, cuando a partir de mediados de la década de 30 adoptó la idea de dividir la tierra como formato de coexistencia.
Zeev Jabotinsky se adelantó a otros líderes cuando entendió bien el rechazo palestino al compromiso, e incluso afirmó que su oposición era natural porque veían al sionismo como un movimiento colonial de invasores. Por lo tanto, propuso, en su ensayo Sobre el muro de hierro, publicado hace cien años, confiar en el poder en lugar de ilusiones de acuerdo. Pero Jabotinsky también siguió buscando vías de reconciliación, y en la segunda parte de su artículo explicaba que el “muro de hierro” tenía la intención de disuadir a los palestinos de creer que lograrían vencer al sionismo. Pero cuando eso sucediera, y él creía que llegaría el día, ambas partes, no sólo los palestinos, tendrían que comprometerse a llegar a un acuerdo. En otras palabras, el padre de la derecha sionista no propuso confiar sólo en la espada, sino usarla como medida temporal hasta que se logre la paz.
En retrospectiva, los encuentros de los padres fundadores con la cuestión palestina tienen algo en común. Una es que, desde el comienzo mismo del movimiento nacional palestino, éste ha sufrido el hecho de que, en lo que a él respecta, la dimensión positiva, es decir, la aspiración a la independencia, nunca ha superado a la dimensión negativa, es decir, la oposición al sionismo. Desde entonces, la tendencia hacia la política victimista, que busca la justicia histórica en lugar de un compromiso realista, se ha intensificado y está en el centro de la dificultad de comprometerse con ellos.
Pero lo segundo que tienen en común los padres fundadores es que, a pesar de reconocer la dificultad, ninguno de ellos renunció a su aspiración y visión de convivencia. Esto es importante a la luz de la creciente necesidad de planificar el “día después” en Gaza: por un lado, después del 7 de octubre, está claro que no se puede aceptar la continuación del gobierno de Hamás, y cualquier régimen futuro tendrá que tener en cuenta las demandas de seguridad, incluso a expensas de lo que los palestinos definirán como una violación de la justicia. Pero otra lección es que el intento del gobierno de Netanyahu de eludir el problema palestino a través de los Acuerdos de Abraham ha fracasado, y el hecho es que han logrado volver al centro de las cosas. Por lo tanto, incluso con respecto al futuro de Gaza y los territorios al final de la guerra, debemos ser realistas y recordar lo que los padres fundadores entendieron: a pesar de la necesidad de estar atentos, el interés sionista requiere que sigamos buscando socios entre los palestinos que acepten llevar a su pueblo a una vida compartida en la región.

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