Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

15 de març de 2016
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Síria entra en el sisè any de guerra

Síria entra avui en el sisè any de guerra multidimensional (ètnica,  religiosa, geopolítica) amb gran nombre d’actors implicats, amb interessos divergents que des de Catalunya estant se segueix amb interès mediàtic i nul·la iniciativa política, sense ni de bon tros les manifestacions massives contra Israel que desperta el conflicte amb els àrabs palestins. Al-Assad té benvolença del progressisme nostrat que encara el veu com un baluard anti-imperialista i antisionista com assenyalava al començament de la guerra Joan B. Culla.

M’indigna especialment la passivitat envers la sort dels cristians d’Orient per part de les institucions catòliques catalanes i  el silenci dels demòcrates autòctons a l’hora de denunciar el totalitarisme islamista, sigui el xiïta o el sunnita, com si el gihadisme fos un perill aliè. Només la causa kurda s’obre pas entre els catalans solidaris amb els pobles que lluiten per la llibertat.

 Daniel Vernet publica avui a Slate.fr un article panoràmic sobre aqueix conflicte titulat “En Syrie, les occidentaux ont commis tous les erreurs possibles”.

Post Scriptum, 3 d’agost del 2016.

Article publicat avui per Fabrice Balanche, ( doctor en Geografia per la Universitat de Lió i investigador convidat al Washington Institute, autor de l’assaig  La région alaouite et le pouvoir syrien, Éditions  Karthala, 2006) , titulat “Acord russo-américain en Syrie: vers la victoire finale de Moscou et Téhéran ?”.

Segons la seva anàlisi el president dels EUA ha acceptat un acord amb Vladimir Putin per tal d’afeblir els «rebels» islamistes, especialment el Front al-Nosra, i donar una avantatge decisiva al règim de Bachar al-Assad i els seus aliats iranians que exerciran un protectorat sobre Síria similar al que ja exerceixen a costa del Líban. Aqueixa és una estratègia claudicant, una mena de pacte de Munic, aqueix cop en favor del totalitarisme xiïta i l’expansionisme rus:

“L’été 2016 sera peut-être celui du dénouement en Syrie, non pas de la fin des combats car le conflit possède sa dynamique propre, mais de la victoire de la Russie et de l’Iran. L’accord de coopération militaire en Syrie contre les groupes djihadistes, que le gouvernement américain a conclu avec Vladimir Poutine fin juillet, est le résultat des désillusions américaines à l’égard d’une crise qui n’en finit pas, du succès de la stratégie russe en Syrie et du besoin de dégager le terrain pour Hilary Clinton. En effet, une attaque djihadiste majeure aux Etats Unis, avant l’élection présidentielle du 6 novembre prochain, risquerait de faire basculer les électeurs vers Donald Trump. L’opinion publique américaine considère que le principal danger, ce sont les groupes djihadistes et non le régime de Bachar al-Assad. Par conséquent, l’objectif du gouvernement américain devrait être de combattre fermement et sans ambiguïté al-Qaïda et l’Etat Islamique. Il semble que cela soit également l’avis de Barack Obama au grand désespoir des partisans du «regime change».

L’accord américano-russe prévoit une coopération dans la lutte contre le Front al-Nosra. Le groupe terroriste a officiellement rompu ses liens avec al-Qaïda le 28 juillet dernier. Mais ce divorce à l’amiable est une manœuvre un peu grossière pour espérer éviter les frappes américaines. Washington a d’ailleurs déclaré que cela ne changerait rien à sa résolution d’éliminer le Front al-Nosra devenu désormais Fatah el-Sham (La conquête du Levant). Les discussions sur cet accord ont débuté au mois de mai. Les détails demeurent encore secrets, mais John Kerry s’est engagé à les dévoiler dans le courant du mois d’août. Sans doute les négociations sont-elles toujours en cours à propos des groupes et sur la délimitation des zones qui seront frappées par la nouvelle coalition. D’après les informations publiées par le Washington Post, un Etat-major commun doit être créé en Jordanie. En échange du soutien américain contre le groupe leader de la rébellion syrienne, les Russes se sont engagés à ne pas attaquer les «rebelles modérés» soutenus par les Etats-Unis. L’armée syrienne et les milices chiites étrangères sont en principe elles aussi tenues par cet accord.

L’élimination du Font al-Nosra se conçoit dans le cadre de la stratégie globale contre le terrorisme que mène les Etats Unis, mais également afin d’éviter qu’il ne comble le vide laissé par l’Etat Islamique une fois ce dernier éliminé. L’inconvénient est que le Front al-Nosra et les groupes rebelles qui combattent le régime de Bachar al-Assad dans tout l’Ouest de la Syrie sont entremêlés. La récente contre-offensive rebelle pour briser le siège des quartiers orientaux d’Alep constitue un excellent exemple. Il semble donc difficile de croire que les «groupes modérés» puissent se détacher du Front al-Nosra et ensuite s’emparer des territoires libérés par les djihadistes. Le scénario le plus crédible est que cela soit l’armée syrienne qui profite des attaques contre le Front al-Nosra pour avancer ou conclure des accords de cesser le feu locaux sur le modèle de la banlieue de Damas. L’accord russo-américain serait donc tout à l’avantage de Bachar al-Assad puisque son départ n’est même pas envisagé. Barak Obama semble renoncer à un changement de régime en Syrie et s’apprête à abandonner le pays à un condominium russo-iranien.

La realpolitik a fini par rattraper le président américain. Ce dernier est conscient que les alliés de Bachar al-Assad ne plieront pas car ils sont trop engagés dans le conflit. Si Vladimir Poutine retirait le «gros de ses troupes» de Syrie, comme il l’a faussement annoncé en mars dernier, l’armée syrienne perdrait tout le terrain gagné depuis le début de l’intervention russe en septembre 2015. Cela serait une véritable humiliation pour Vladimir Poutine qui tente de projeter de nouveau la puissance russe à l’extérieur de l’ancien espace soviétique. L’Iran ne peut pas non plus se permettre de perdre la partie car la Syrie est une pièce maîtresse dans son dispositif géopolitique. Téhéran possède les moyens financiers de soutenir le régime de Bashar al-Assad et il peut puiser dans un réservoir de volontaires chiites suffisant pour contrebalancer la faiblesse numérique de l’armée syrienne. Au besoin, l’Iran peut envoyer quelques unités des gardiens de la révolution, comme ce fut le cas à l’automne 2015. Quant au Hezbollah, il joue tout simplement sa survie dans la guerre en Syrie.

La situation est on ne peut plus différente pour les pétromonarchies du Golfe et la Turquie, les bailleurs de fonds de l’opposition syrienne. Une défaite serait humiliante, mais elle ne modifierait pas les équilibres géopolitiques au Moyen-Orient. Cela ne serait qu’un retour à la situation d’avant 2011. Certes, les pétromonarchies du Golfe possèdent des moyens financiers supérieurs à ceux de l’Iran et de la Russie, mais après cinq années de conflit leur enthousiasme à l’égard de la rébellion s’est émoussé. Qui plus est l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis sont englués dans le conflit yéménite. Quant à la Turquie, elle doit gérer la guerre civile avec les Kurdes avec une armée affaiblie par la tentative de coup d’Etat.

Sur le plan strictement militaire, le rapport de force entre le camp de Bachar al-Assad et la rébellion dans l’Ouest de la Syrie (excluons l’Etat Islamique et les Kurdes) est beaucoup plus équilibré que l’année précédente. Le manque de soldats côté Assad est compensé par les renforts étrangers et surtout par la supériorité technique. La rébellion dispose sans doute toujours d’effectifs supérieurs, mais le réservoir de recrues commence à se tarir. Les pertes énormes qu’elle subit dans les combats dissuadent désormais les jeunes syriens de la rejoindre. Le flux de combattants étrangers se réduit également à mesure que les financements du Golfe s’amenuisent et que les frontières turque et jordanienne se ferment. Après sa visite à Moscou, en novembre 2015, le roi Abdallah II a décidé de geler sur son territoire les activités de la rébellion contre le régime syrien. Le royaume hachémite craint de voir affluer des centaines de milliers de nouveaux réfugiés chassés par les combats.

Barack Obama a fini par prendre en compte qu’il ne peut s’opposer à la stratégie du pire suivie par Bachar al-Assad et endossée par ses alliés russe et iranien. Si Vladimir Poutine décide de lancer son aviation sur les provinces d’Idlib et de Deraa, pour officiellement y éradiquer le Front al-Nosra, cela générerait un million de nouveaux réfugiés. La seule solution pour empêcher ce scénario serait de rentrer dans une confrontation militaire avec la Russie. Mais ce n’est pas la philosophie de Barack Obama et surtout pas en période électorale. Il préfère donc signer un mauvais accord sur la Syrie avec Vladimir Poutine, à la fin de son mandat il peut se permettre d’endosser cette responsabilité. Celui qui a reçu le prix Nobel de la paix avant même sa prise de fonction n’a plus comme objectif que d’arrêter le massacre en Syrie, même au prix d’une reculade devant Moscou et du maintien de Bachar al-Assad à Damas. Libre ensuite à Hillary Clinton de poursuivre cette stratégie ou de se montrer plus faucon que colombe, à condition d’être élue présidente le 8 novembre prochain.”

Post Scriptum, 27 d’agost del 2016.

Mentre les transaccions continuen entre Rússia i els EUA a Ginebra els canvis sobre el terreny són substancials i van en detriment de la causa nacional kurda, dissortadament. El punt de vista nord-americà, fatigat d’una guerra llunyana i sense perspectives de solució satisfactòria, queda reflectit en aqueix extens article de Max Fisher, “Syria’s Paradoxe: Why the War Only Ever seems to Get Worse”, publicat ahir al The New York Times.

Post Scriptum, 1 de març del 2018.

A punt d’arribar al setè any de guerra, Élie Saïkali, publica avui a L’Orient-Le Jour de Beirut, aqueix punyent article: “En Syrie, les Occidentaux n’ont pas de plan B” que exposa com els Estats Units i els europeus no tenen altra opció que pressionar Putin per tal que influeixi en Al-Assad, deixant la sort dels pobles implicats en mans d’aqueixos dos genocides.

Malgré le vote à l’unanimité, samedi 24 février, d’une résolution de l’ONU réclamant une trêve humanitaire de 30 jours en Syrie, le régime Assad continue de bombarder la Ghouta orientale. Lors de ce vote, la Russie n’a pas posé son veto, ce qui a été interprété par certains observateurs comme un signe de bonne volonté. En tant que parrain du régime syrien, Moscou donnait ainsi l’impression d’être sérieux dans sa volonté d’établir les bases d’un processus de paix.

Comme un pied de nez à l’ONU, Moscou a au contraire, dès lundi, décrété ses propres conditions de trêve tout en multipliant les déclarations de soutien à l’égard de l’offensive du régime. À défaut d’un cessez-le-feu, l’ours russe a « ordonné une trêve quotidienne de cinq heures » pour permettre aux civils d’évacuer la zone. Pourquoi alors avoir joué le jeu à l’ONU pour ensuite décrédibiliser tout le processus ? « Les Russes ont choisi d’agir et de voter la résolution du Conseil de sécurité par souci d’image », affirme à L’Orient-Le Jour Michel Duclos, ancien ambassadeur de France en Syrie et conseiller spécial à l’Institut Montaigne. Autrement dit, la Russie a intérêt à continuer de se présenter comme le meilleur intermédiaire pour faire cesser les hostilités et peut se permettre ensuite de faire ce qu’elle veut sur le terrain compte tenu de l’impuissance des Occidentaux.

Ces derniers se refusent d’intervenir militairement contre les forces loyalistes, sauf en cas de nouvelles attaques chimiques, et ils ne peuvent utiliser que leurs leviers diplomatiques pour obtenir gain de cause. Or le Conseil de sécurité est bloqué par le veto russe. Et les seules résolutions adoptées sont systématiquement violées par les parties au conflit.

Paris semble pourtant convaincu que les discussions avec Moscou restent le meilleur moyen de faire entendre ses préoccupations. Lors d’une conférence de presse organisée mardi à Moscou entre Jean-Yves Le Drian, ministre français des Affaires étrangères, et Sergueï Lavrov, son homologue russe, la France a pris les devants. Durant cette rencontre, le chef de la diplomatie française a pu faire part de ses inquiétudes quant à l’application de la trêve ordonnée par la Russie. M. Le Drian a précisé que celle-ci n’est qu’ « une étape » et qu’ « il faut aller plus loin (…) notamment pour que les évacuations médicales dans les cas les plus critiques soient rendues possibles », a-t-il insisté. Sergueï Lavrov a admis, lors de cette conférence de presse, que les « corridors humanitaires » devaient fonctionner dans les deux sens. C’est-à-dire, à la fois pour l’évacuation des blessés et des civils qui le souhaitent, mais également pour l’entrée de convois d’aide humanitaire. Le ministre français a également invité la Russie à faire un geste pour que le texte onusien voté samedi soit respecté.

Paris considère que Moscou est le seul acteur susceptible de faire pression sur Bachar el-Assad. Si les groupes rebelles présents dans la Ghouta ont adressé une lettre au Conseil de sécurité affirmant vouloir respecter la trêve, la France a appelé hier les alliés de Bachar el-Assad à exercer « une pression maximale » sur le régime syrien pour qu’il fasse de même. « Les groupes armés présents dans la Ghouta orientale se sont engagés auprès du Conseil de sécurité des Nations unies à respecter la résolution 2401 et à accepter la trêve », a souligné mardi la porte-parole du ministère français des Affaires étrangères, Agnès von Der Mühll, lors d’un point de presse. « Nous demandons par conséquent aux soutiens du régime syrien d’exercer une pression maximale sur celui-ci pour qu’il mette en œuvre ses obligations », a-t-elle précisé, en pointant du doigt la Russie et l’Iran, soutiens indéfectibles de Bachar el-Assad.

Les Occidentaux se retrouvent ainsi dans une impasse : obliger de continuer à essayer d’activer le levier russe par absence de solution alternative. « Les Russes sont aujourd’hui les maîtres du terrain. On ne voit pas qui peut les contrecarrer », précise à L’OLJ Joseph Maïla, professeur en relations internationales à l’Essec, ancien directeur de la prospective au ministère des Affaires étrangères. « La France, à l’image de M. Le Drian à Moscou, doit continuer à insister et à avoir des proposions concrètes à mettre sur la table », poursuit Michel Duclos.

Pour Joseph Maïla, les Occidentaux doivent concentrer leurs efforts sur deux objectifs : « Le premier, c’est la pression à exercer sur le gouvernement syrien à travers le dialogue avec la Russie. Et le second vise, à moyen et à long terme, à une participation politique pour conforter une solution trouvée dans le cadre de la médiation onusienne. » Si Moscou ne joue pas le jeu, les Européens ne semblent pas avoir de plan B. Ils doivent se contenter d’assister, comme des spectateurs, à la poursuite de l’offensive des forces loyalistes contre l’enclave rebelle. Les Américains, quant à eux, bénéficient d’une autre carte, qu’ils ont toutefois décidé pour l’instant de ne pas utiliser. « Il y a une position européenne qui consiste en l’accompagnement d’une solution politique, une participation à la discussion et une pression faite sur le maître des lieux, à savoir la Russie. Mais il y a aussi une composante militaire dans la position occidentale qui complète la vision européenne qui est l’approche américaine. »

Washington a en effet des troupes dans sa zone d’influence, dans l’est de la Syrie, et a annoncé au mois de janvier, par la voix du secrétaire d’État américain, Rex Tillerson, qu’il comptait maintenir leur présence à moyen terme. Les Américains semblent toutefois vouloir éviter toute escalade militaire avec la Russie en Syrie. Comme lors de l’offensive d’Alep en 2016, les Occidentaux sont victimes de l’illisibilité de leur stratégie en Syrie, principale cause de leur impuissance actuelle.

Post Scriptum, 10 de juliol del 2018.

Avui Jean-oierre Filu publica al seu bloc de Le Monde aqueix apunt: “Pourquoi la guerre en Syrie est loin d’être finie“.

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