Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

12 de febrer de 2016
1 comentari

Un altre Pacte de Munic, aqueix cop a costa de Síria ?

Munic va entrar en la història del segle XX com la seu, l’any 1938, de la claudicació franco-anglesa davant l’Alemanya nazi a costa de l’esquarterament de Txecoslovàquia, un acte tan infame com inútil ja que no va aturar pas l’expansionisme del Tercer Reich ni va estalviar l’holocaust dels pobles europeus.

Ja començat el segle XXI, Munic tornà a ser l’escenari, l’any 2014, d’un pacte desastrós per Occident protagonitzat aqueix cop pel denominat G5+1 i l’Iran a costa d’Israel, amb uns resultats encara per evaluar globalment. I enguany, la capital de Baviera és el punt de trobada entre Rússia i els Estats Units d’Amèrica per acordar ” de facto” el repartiment de Síria, posar fi a la guerra tot mantenint al poder el principal causant de la mateixa, el president Al-Assad, consolidant la influència regional de l’Iran, i com a única nota positiva, establint una regió autònoma kurda, tot desautoritzant de retruc el règim islamista turc liderat per Erdogan.

L’acord precari entre les dues grans potències no resol el conflicte sirià sinó que aboca a una fragmentació de l’estat-nació postcolonial en dos zones d’influència com apunta aqueix article d’Amir Taheri publicat al digital noramericà del Gatestone Institute titulat “Syria: checkered past, uncertain future”. Pel costat israelià, el periòdic Debka analitza el termes del pacte acordat ahir a Munic entre Rússia i els EUA per posar fi a cinc anys de guerra a Síria que ja ha causat 470.000 morts segons publica avui Le Figaro. En principi, per Israel sembla un mal menor.

Pel Líban, en canvi, és una mala solució, especialment per les minories ètniques i religioses contràries a la tutela siriana sobre el país del cedre, com ho deixa ben clar el líder dels drusos Walid Joumblatt, que publica avui mateix a L’Orient-le Jour de Beirut un breu però contundent article titulat “D’une tragèdie à l’autre, l’històire se répète“.

“En 1938, à Munich, Hitler reçut la permission de conquérir la Tchécoslovaquie au nom de la paix, comme le disait Neville Chamberlain. Près de 80 ans plus tard, un nouveau Munich est à l’œuvre.

Le Neville Chamberlain moderne est John Kerry, ange de la paix représentant Barack Obama, prix Nobel de l’indifférence et de l’inaction. John Chamberlain se réunira avec Sergey Nyet, le nouvel André Gromyko, qui représente le Tsar effectif, Vladimir Poutine, l’excellent disciple de Viktor Abakomov. Au nouveau Munich, le gauleiter de Damas, Adolf Assad, sera autorisé à conquérir Alep au nom de la paix.

La plupart des participants à la conférence sont des « jokers », sauf Laurent Fabius, qui a fait de son mieux, mais qui, en raison de l’absence d’empathie d’Obama envers le peuple syrien, démissionne. Dans l’intervalle, le Tsar a envoyé son armée de l’air pour effacer des villes et des villages syriens et laminer la grande partie d’Alep. Il est assisté dans sa mission par les satrapes modernes des Perses, les nombreux mollahs qui descendent de Cyrus le Grand. Leurs légions ont déjà détruit Homs, réduite à des décombres, et se préparent à kidnapper Alep.

Dans cette tragédie, il est honteux pour les Kurdes de Syrie de se battre avec l’oppresseur d’hier, le régime syrien, contre le peuple syrien. Quel anachronisme, qu’au nom de la paix, et aux temps modernes, le peuple syrien soit torturé, tué et déporté… Il s’agit du génocide du XXIe siècle.”

Post Scriptum, 2 de març del 2016.

L’analista algeriana Lina Kennouche publica avui a L’Orient Le Jour de Beirut aqueix article, “La partition de la Syrie selon Moscou:  gage aux kurdes ou pression contre les turcs ?” on explora les variants geoestratègiques d’una possible creació d’una regió autònoma kurda a Síria:

La Russie a fait savoir lundi qu’elle ne s’opposerait pas à l’option du fédéralisme comme issue politique à la crise syrienne. Le scénario à l’irakienne d’une division du pays en ethnies et communautés fédérées proposé à l’origine par Washington a été évoqué par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, quelques jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu traduisant un nouveau succès de la diplomatie russe après le début de l’offensive victorieuse sur Alep. Mais cette déclaration intervient également deux semaines après les errements discursifs de Bachar el-Assad qui, dans un entretien accordé à l’AFP le 12 février dernier, affichait son ambition de reprendre le contrôle de la totalité de la Syrie, déclaration qui semble avoir fortement contrarié Moscou.

Pour Fabrice Balanche, spécialiste de la géographie politique de la Syrie et chercheur invité au Washington Institute, les propos de Sergueï Riabkov sont l’expression de la volonté russe d’appuyer le projet autonomiste kurde en donnant des gages en faveur d’une évolution du système politique qui permettrait à la Rojava (l’administration autonome kurde en Syrie) d’exister sur le modèle du Kurdistan irakien. Le chercheur rappelle que cette proposition ne concerne qu’accessoirement les autres composantes de la population syrienne. Si un système fédéral permet aux Kurdes de se tailler un territoire sur mesure, cette solution présente cependant un intérêt limité pour les minorités alaouites et chrétiennes associées au pouvoir de Bachar el-Assad, dont le sort ne semble plus véritablement en jeu aujourd’hui, du moins pour l’instant. « Cette solution pourrait en revanche intéresser les tribus arabes de la région de l’Euphrate dans la mesure où le président russe Vladimir Poutine prépare aujourd’hui l’après-Daech (acronyme arabe de l’État islamique – EI), et dans cette perspective, il envisagerait un ralliement de ces tribus aux forces kurdes », explique le chercheur.

Mais l’hypothèse d’une fédéralisation contrarie profondément les aspirations du président syrien. « Bachar el-Assad n’est évidemment pas d’accord avec cette proposition qui s’inscrit pourtant dans le deal conclu entre le régime et Moscou, pour qui la seule garantie de succès reste l’alliance avec les Kurdes », explique Fabrice Balanche. Selon lui, les Russes n’offriront pas de victoire décisive à Bachar el-Assad avant d’obtenir des garanties réelles qui inscriraient le projet autonome kurde à l’agenda politique du régime. « L’intérêt stratégique de la Russie est aujourd’hui de protéger l’est d’Alep avec l’aide des Kurdes, mais les Russes savent pertinemment qu’Assad pourrait se montrer déloyal ; et à mesure que le régime reprendrait des forces, il serait enclin à refuser les concessions, notamment en se rapprochant de l’Iran, imaginant qu’il est un peu tard pour les Russes d’envisager un retrait de Syrie avant la réalisation complète de leurs objectifs. Force est de constater que Bachar el-Assad reste très silencieux sur la question kurde », explique Fabrice Balanche.

 Pas de triomphalisme à Moscou
Pour autant, à l’heure actuelle, l’hypothèse d’une fédéralisation de la Syrie comme compromis réaliste de sortie de crise semble peu probable. Si Américains et Russes peuvent converger sur ce scénario, il reste totalement exclu pour les groupes d’opposition et leurs parrains turc et saoudien. Cette option risquerait en outre de renforcer les contradictions entre la Russie et l’Iran, prêt à envisager des concessions, mais non au prix d’une résurgence d’un conflit au Kurdistan irakien. Il est plus plausible en revanche que cette déclaration ait pour but d’accentuer la pression sur l’adversaire turc pour le contraindre à une politique plus coopérative dans le cadre des pourparlers de Genève III, dont le prochain round est prévu le 9 mars.

Alors que les Russes sont aujourd’hui sur le terrain dans une phase opérationnelle ascendante, le durcissement d’une confrontation entre eux et les Turcs avec le risque de dérapages possibles n’est donc pas à exclure. Dans ce contexte, Moscou tenterait de ramener Ankara dans le jeu diplomatique en agitant le spectre d’une option fédérale qui contraindrait la Turquie à revoir sa politique agressive envers la Russie. En ce sens, Moscou s’est déjà dit prêt à examiner de près le respect de la trêve par des groupes comme Ahrar al-Cham et Jaïch al-Islam parrainés par Ankara, et qui pourraient, s’ils remplissent les conditions requises par la Russie, rejoindre le processus de négociations. Il semble donc dans l’intérêt des Russes de réaliser leurs objectifs non seulement militaires, mais aussi politiques, à un moindre coût, en associant le plus grand nombre d’acteurs aux négociations de sortie de crise.

Comme le souligne l’analyste et journaliste Alain Gresh, dans un reportage (Les calculs de la Russie à l’heure du cessez-le-feu en Syrie) réalisé pour le site Orient XXI, « le triomphalisme n’est pas à l’ordre du jour à Moscou. Certes, l’armée syrienne a remporté des succès, mais au prix de destructions massives. À supposer même qu’elle reconquière tout le pays – ce qui est peu probable, les Russes refusant un enlisement –, qui paierait la reconstruction, évaluée à plusieurs centaines de milliards de dollars ? (…) Pourrait-elle réussir en Syrie alors que les États-Unis ont échoué en Irak ? Dès le 1er octobre, dans sa déclaration devant le gouvernement pour expliquer son engagement en Syrie, Poutine insistait : « Nous n’avons aucune intention de nous impliquer profondément dans le conflit. (…) Nous continuerons notre soutien pour un temps limité et tant que l’armée syrienne poursuivra ses offensives antiterroristes. »

Il n’est donc pas exagéré de penser que la promesse russe faite aux Kurdes puisse être révisée en fonction de l’évolution de la positon turque sur le conflit en Syrie et de la redéfinition des priorités politiques de Moscou dans la phase des négociations. Au-delà de la configuration militaire sur le terrain, le rapport de force global reste déterminant dans la crise syrienne. Ainsi, si Ankara s’engage dans la voie d’un apaisement, une convergence russo-turque ne serait pas à exclure, y compris au détriment de la promesse faite aux Kurdes.”

  1. En sóc responsable. M’he mantingut al marge, n’he passat totalment. Això no és bo. Tinc feina amb Catalunya i de fet m’he fet el sord davant tan partiment i tanta injuistícia. Desitjo que Catalunya -com a peó geoestratègic que és- tingui més sort. Els Kurds potser n’hauran sortit beneficiosos però els ha costat molt patiment. Ai las!

    Millor que Catalunya se’n surti de pressa perquè les coses es giren en un tres i no res.

    Salvador Molins, CA i compromesos amb la DUI. Simpatitzant de l’UPDIC.

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