Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

7 de gener de 2016
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Un any després de la matança de Charlie Hebdo

Avui s’escau l’aniversari de la matança de redactors del setmanari satíric Charlie Hebdo que va marcar l’inici d’un any en el qual França s’ha vist immersa de ple en la guerra declarada pel gihadisme islàmic contra les societats obertes occidentals.

També avui mateix un individu ha estat abatut a trets a París per la policia quan intentava atacar els agents amb un ganivet cridant Al·là Akbar com fan els palestins des de l’octubre passat davant la indiferència -quan no l’hostilitat- europea. Els atacs aviat seran a França tan quotidians com ho són des de fa molts anys a Israel. Malgrat això, bona part dels mitjans de comunicació i la classe política encara miren de trobar causes endògenes a aqueixa violència en un exercici d’autoinculpació preventiva inútil i contraproduent  ja que retarda la presa de consciència d’estar enfrontats a una guerra per imposar una ideologia totalitària basada en dogmes religiosos.

Presentint potser la seva mort, poc abans de la matança el director de Charlie Hebdo conegut pel seu renom “Charb”, va publicar un llibret titulat “Lettre aux escrocs de l’islamophobie qui font le jeu des racistes” (Lés Échappés, París, 2015) denunciava la perversió dels moviments antiracistes a França per tal de convertir-los en agents protectors de la difusió de la religió islàmica tot qualificant-ne d’islamofòbica tota crítica que li és adreçada.

Ahir, Gérard Biard, actual redactor en cap del setmanari insistia en una entrevista publicada al diari espanyol El País en que els europeus -i en primer fila els francesos- ens enfrontem a noves formes de totalitarisme que superen, tot adoptant-ne alguns elements, el nazisme i el comunisme que arranaren Europa al segle XX.

El filòsof Pascal Bruckner propugnava en una entrevista a Le Figaro el 18 de desembre darrer que “Il faut un front anti-fasciste contre l’islamisme“, sense gaire èxit de moment entre les esquerres que segueixen una acreditada història d’errors (pacifisme front a Hitler, antimilitarisme davant Stalin) que ara semblen repetir-se adoptant una postura de submissió passiva front al gihadisme. L’escriptor Gilles-William Goldnadel, des de les pàgines del mateix diari tres dies abans precisava que que calia “Un front républicain contre l’islamo-gauchisme ?”.

La resposta republicana encapçalada pel president François Hollande i el primer ministre Manuel Valls no aconsegueix més enllà de les mesures d’excepció adoptades un mínim comú denominador per bastir una estratègia per aturar el creixement del gihadisme entre el jovent i derrotar socialment les derives totalitàries que aqueix fenomen desperta. Ja ho ha advertit l’expert en contra-subversió Jean-Claude Vannier a una entrevista a The Dissident el 15 de desembre proppassat: “Il y aura un chaos en France et est ineluctable”.

Serà clau el paper que puguin arribar a tenir al si de les comunitats musulmanes entitats com Fils de la France promoguda per Camel Bechikh o el partit que es va estrenar a les darreres eleccions municipals denominat Union des Democrates Musulmans de France, o l’associació de dones Ni putes ni soumises en pro de la integració social dins del conjunt de la ciutadania.

Post Scriptum, 10 de gener del 2016.

Veient el contingut dels missatges institucionals commemoratius del primer aniversari de la matança de Charlie Hebdo i de l’Hyper Cacher jueu, Ivan Rioufol publica avui a Europa-Israel aqueix article significativament titulat: “Les dirigeants restent paniqués à l’idée de désigner et combatre l’ennemi interieur”. Els qui no tenen cap problema per manifestar-se malgrat la prohibició de fer-ho arran de la declaració de  l’estat d’urgència són els antisionistes del BDS que ahir van concentrar-se davant l’Opera de París per protestar per l’actuació d’una companyia israeliana.

Post Scriptum, 18 de gener del 2016.

Brice Couturier, conductor del programa “Les Idées claires” a France Culture és un dels pocs intel·lectuals no jueus que s’han solidaritzat amb els seus compatriotes denunciant el proppassat 15 d’aqueix mes “L’antisémtisme nouveau et la grande solitude des Juifs de France“:

“Le 7 janvier de l’an dernier, les frères Kouachi assassinaient 12 personnes à Charlie Hebdo. Le même jour, Amedi Koulibaly abattait quatre personnes à l’hypermarché cacher de la Porte de Vincennes. Le 11, nous étions plus de quatre millions à défiler dans les rues en chantant la Marseillaise. Pourquoi de telles manifestations n’avaient-elles pas eu lieu après les attentats commis contre des enfant juifss, le 19 mars 2012, par Mohamed Merah, à l’école Ozar-Hatorah de Toulouse ? Ou encore, après les crimes commis au Musée juif de Bruxelles par Mehid Nemmouche ? Voire même, dès la séquestration et le meurtre d’Ilan Halimi par Youssouf Fofana en janvier 2006, alors que la motivation antisémite était clairement assumée par le chef du gang des barbares ? Et quelle part tenaient la série de ces crimes antisémites dans notre indignation collective du 11 janvier ?

Quinze ans de solitude. Tel est le titre du livre récemment publié par Shmuel Trigano, sociologue et philosophe, qui avait créé, en 2001, un Observatoire du monde juif. Il avait relevé, dès cette époque, une montée des agressions visant les Juifs dans notre pays. Et il témoignait du sentiment d’abandon ressenti par eux, face à ce phénomène inquiétant. Le phénomène date, en effet, de l’année 2000 qui constitue à cet égard un tournant. Mais, comme le relève Trigano, à cette époque, il a fait l’objet d’un déni, d’une dissimulation, tant de la part des médias que des pouvoirs publics. Un ministre de l’Intérieur de l’époque, Daniel Vaillant a reconnu après-coup que ce silence avait été motivé par le souci de « ne pas jeter de l’huile sur le feu ».

« On ne parla pas d’antisémitisme », dit Shmuel Trigano, dans une interview », « car ce dernier ne pouvait émaner que de l’extrême droite et pas de la population immigrée – ce que prouvaient pourtant les faits – mais de « tensions intercommunautaires », ce qui laissait entendre que les victimes étaient autant coupables que les agresseurs, et de fait, le mythe d’une communauté juive s’installa dans les médias. Puis, on parla de « conflit importé », opposant « deux communautés ». Il a fallu attendre le massacre de Toulouse pour que le caractère franco-français de cet antisémitisme soit reconnu, du bout des lèvres. » (fin de citation)

Un certain sociologue du nom de Guillaume Erner a montré dans un essai fort éclairant, Expliquer l’antisémitisme, qu’on ne pouvait pas rendre compte de toutes les manifestations de la haine envers les Juifs à travers l’histoire en les ramenant à une sorte d’essence éternelle, ni à une seule, théorie, trop passe-partout pour être éclairante – celle du bouc émissaire. A cet égard, écrivait-il, le mot antisémitisme lui-même est trompeur. Il renvoie, en effet, à une « théorie des races » formulées à la fin du XIX° siècle et responsable de la Shoah, mais tombée aujourd’hui dans une heureuse désuétude.

C’est pourquoi Pierre-André Taguieff, qui, l’un des tout premiers, avait mis en garde dès 2002 contre la montée d’une hostilité aux Juifs toute nouvelle, avait titré son étude, La nouvelle judéophobie. Ce n’est plus le « sémitisme » qui est diabolisé, dit-il, mais le « sionisme », fantasmé comme superpuissance mondiale occulte. Le paradoxe, en effet, selon Taguieff, c’est qu’une partie des nouveaux ennemis des Juifs se réclament… de l’antiracisme. On l’a bien vu lors des émeutes de juillet 2014, à Paris comme à Sarcelles, où des manifestations pro-Hamas ont été l’occasion d’attaques contre des synagogues et des commerces réputés appartenant à des Juifs. Y participaient des militants d’extrême gauche, qui n’hésitent pas à collaborer avec des islamistes radicaux, malgré leurs programmes ultra-conservateurs sur le plan moral, ouvertement misogyne et homophobe, dans une même diabolisation d’Israël.

Depuis, le discours du pouvoir politique a nettement changé. Manuel Valls a dénoncé « un antisémitisme d’une forme nouvelle, qu’il est hors de question de nier ou de cacher, et qu’il faut regarder en face (…) qui cache sa haine du Juif derrière un antisionisme de façade ».

Mais la société ? Le gouvernement a réagi avec courage, en faisant garder militairement les écoles juives, refuge d’enfants trop souvent harcelés dans le circuit public, et les synagogues. Mais cela contribue à isoler, comme dans un ghetto, les Juifs français, qui constatent, avec tristesse qu’il semble plus facile, dans un pays comme le nôtre, de faire disparaître la kippa que la burqa…. Alors que la seconde, contrairement à la première, constitue un geste d’hostilité envers notre pays.

Depuis, on apprend que le nombre de Juifs quittant une France, trop dangereuse, pour Israël, est en forte augmentation. Et en lisant la presse étrangère, on apprend que nombre de familles juives quittent Paris, Marseille, pour des villes plus sûres, comme Londres, New York, Montréal.. Où en sommes-nous arrivés pour que, 60 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale et de l’Occupation, les Juifs de France, sur lesquels notre pays a toujours su pouvoir compter, en soient réduits à abandonner leur pays ?”.

Post Scriptum, 16 de maig del 2022.

Fa quatre dies a Le Figaro el professor de dret públic Pierre Egéa respon a les qüestions jurídiques que es plantegeen en el sistema constitucional francès les llistes electorals de les comunitats ètni-religioses, “Union des démocrates musulmans français: peut-on vraiment interdire les listes communautaires ?“. Aqueix partit islamista presenta un cartell de campanya amb una dona amb hijab i el lema, “Votez pour nos libertés ! la France c’est Nous Tous”. En aqueixa línia el professor Christophe Boutin es preguntava el proppassat 4: «Pourquoi le “front républicain” ne s’applique qu’à la droite» i no als partits islamistes i islamogauchistes que es contraposen a l’ordre republicà ?

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