Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

5 de juny de 2015
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Aliança fàctica entre Al-Assad i el Califat Islàmic contra el drusos de Síria ?

Avui mateix, el periodista libanès Antoine Ajoury publica al diari francòfon L’Orient-Le Jour de Beirut un article titulat “Assad veut punir-il les druzes de Syrie ?”, on detalla els propòsits punitius del règim d’Assad contra la minoria drusa, tot acusant-la de desafecta, empentant els gihadistes del Califat Islàmic a ocupar el seu territori situat a prop de la frontera amb Israel.

Els drusos sirians s’han mantingut, fins ara, relativament al marge de la guerra sense optar obertament per cap dels bàndols en conflicte. Els drusos que habiten a Israel són majoritàriament lleials a l’estat hebreu i els seus liders han demanat públicament fa pocs dies que els EUA bombardegin els gihadistes de l’ISIS per tal d’aturar la seva ofensiva contra les zones de població drusa al sud de Síria. Els drusos del Líban són obertament contraris a l’eix Hezbol·là, Síria i Iran, i demanen als seus germans de fe que prenguin les armes contra aqueixes forces i alhora també contra els gihadistes del Califat Islàmic.

Hezbol·là ha intentat, sense massa èxit, aixecar una milícia integrada per drusos del Golan per obrir un front contra Israel. L’estat hebreu ha evitat implicar-se en operacions de llarga durada amb els seus enemics que operen desde Siria, pero protegir la minoria drusa tot impedint que els gihadistes se situin a les seves fronteres pot fer que les FDI intervinguin com els demanen els dirigents drusos israelians.

La temença que els drusos siguin objecte d’un atac combinat per part del règim d’Al-Assad i dels gihadistes es real ja que ambdós coincideixen en l’animadversió a les minories ètniques i religioses que no encaixen en els seus respectius projectes totalitaris, congriats al voltant de l’antoganisme entre xiites i sunnites.

Aqueixa connivència entre el règim d’Al-Assad i l’ISIS no és nova, ben al contrari, té els precedents del setge a la ciutat kurda de Kobane, de l’assalt al camp de refugiats palestí anomenat Yarmouk, i fa tot just tres dies, la cobertura aèria de l’aviació siriana a l’atac del Califat islàmic contra la ciutat rebel d’Alep, denunciat per l’opositora Coalició Nacional Siriana i pels mateixos EUA.

Atesos aqueixos precedents l’article d’Antoine Ajoury té un profund significat que ajuda a preguntar-se el per què de la inexplicable incapacitat de la coalició multinacional per derrotar l’ISIS i per la naturalesa mateixa d’aqueix grup, imposible d’entendre sense les múltiples complicitats que el fan posible.

Publico aqueix article com a mostra de solidaritat amb la comunitat drusa sense confiar massa en què des de Catalunya estant hi hagi mobilitzacions al seu favor, com tampoc no n’hi ha hagut amb els yazidites, ni amb els kurds, ni amb els cristians d’Orient. Només n’hi ha quan els palestins entren en conflicte amb Israel, si són altres àrabs els qui els liquiden a ningú sembla importar.

“Il semble qu’il y ait une politique délibérée de la part du régime pour encourager l’avancée des jihadistes de l’EI afin de sanctionner les druzes de Soueida pour leur manque de coopération.

Alors que les minorités chrétiennes et kurdes font l’objet d’une prolifique littérature médiatique, les druzes sont les grands oubliés du conflit en Syrie. Résultat d’une politique du profil bas ou manque d’intérêt, cet oubli ne doit pas cacher aujourd’hui que la communauté druze syrienne est en danger.

La Syrie compte près de 600 000 druzes, qui représentent à peine 2 % de la population. Ils sont présents en nombre dans la région de Soueida, dans le sud du pays. Ordinairement, ils sont un demi-million à vivre dans cette région pauvre, mais actuellement, ils ne sont plus que 350 000. Un grand nombre d’entre eux sont partis travailler dans les pays du Golfe. Il y a en outre, aujourd’hui, près de 500 000 déplacés d’autres régions syriennes dans cette zone, c’est-à-dire plus que la population autochtone.

On trouve également des druzes dans le secteur du mont Hermon (Sud-Ouest) et dans la province de Damas, notamment à Jaramena et Sehnaya, près de Daraya. Au nord, une petite communauté druze (près de 22 000 personnes) est établie dans la région d’Idlib, éparpillée entre 18 villages dans le rif de ce district aujourd’hui sous le contrôle du Front al-Nosra.

Prise de conscience

Les druzes, notamment ceux du Sud, ont refusé de rejoindre la rébellion contre le régime de Bachar el-Assad, et ce malgré les appels répétés, dès le début de la révolte, du leader druze libanais Walid Joumblatt à ses coreligionnaires syriens à combattre aux côtés de l’opposition.

Mais aujourd’hui, la situation commence à évoluer. Ce début de changement dans l’attitude des druzes intervient après l’avancée des jihadistes de l’organisation État islamique (EI) vers le sud de la Syrie, et la prise de conscience par cette communauté minoritaire que le régime d’Assad n’est pas prêt à la défendre en cas d’attaque contre les villages de Soueida.

Selon une source proche de la coalition de l’opposition syrienne, le cheikh Akl druze Hamoud al-Hennaoui a explicitement affirmé dans un discours, il y a quelques jours seulement, que « les habitants de la région de Soueida ne peuvent plus compter sur ce qui s’appelait l’armée arabe syrienne ». Il a appelé à armer cette région pour qu’elle puisse se défendre. Il a en outre appelé à n’écarter aucune faction ou groupe « qui lutte pour la dignité du citoyen et la défense de l’intégrité du territoire ».

Le cheikh Hennaoui a par ailleurs vivement critiqué des propos de la conseillère du président Assad, Louna el-Chebel, qui a refusé aux druzes toute aide de la part du régime face aux jihadistes de l’EI, qui se rapprochent dangereusement de leur région, si les druzes ne s’enrôlent pas dans l’armée.

Toujours selon cette même source, les habitants du village d’al-Haqf répètent à qui veut les écouter que, récemment, le régime syrien a coupé l’électricité et les communications une heure avant une attaque de l’EI. Le même scénario s’est répété pour le village de Jneiné, au sud-est de Soueida. Cette source de l’opposition syrienne qui a requis l’anonymat rapporte par ailleurs les propos de druzes de la région assurant que les forces du régime n’ont même pas essayé d’intervenir pour aider les habitants du village d’al-Haqf, sachant qu’il y a deux casernes militaires aux environs du bourg, laissant les villageois seuls face à la menace des jihadistes.

Connivence entre l’EI et le régime ?

Cette source avance deux éléments pour expliquer ces derniers événements. « D’abord, d’une manière générale, il y a une sorte de coopération tacite entre le régime de Damas et les jihadistes de l’EI », dit-elle. Selon cette source, « il y a au moins un croisement d’intérêts entre l’EI et le régime syrien, pour ne pas parler de connivence constante entre eux ». Ensuite, concernant plus particulièrement la région de Soueida, « il semble qu’il y ait une politique délibérée de la part du régime pour encourager l’avancée des jihadistes afin de punir les druzes de cette région pour leur manque de coopération et surtout pour leur refus de s’enrôler dans l’armée régulière ».

Un responsable libanais druze, cadre du Parti socialiste progressiste de Walid Joumblatt, qui suit de près le dossier druze syrien, confirme cette thèse en donnant un exemple : quand les forces du régime se sont retirées du camp de Mastouma, dans la région d’Idlib (Nord), face au Front al-Nosra, elles ont dynamité les dépôts d’armes et de munitions. Quand elles se sont retirées de Palmyre, prise par l’EI, les militaires n’ont pas pris une vis avec eux.

La source proche de l’opposition syrienne renvoie, dans ce contexte, à un communiqué publié sur le site de l’ambassade des États-Unis à Damas (fermée) le week-end dernier : les États-Unis ont accusé l’armée syrienne de mener des raids aériens pour appuyer la progression des jihadistes de l’EI face à des groupes rebelles rivaux près d’Alep.

L’EI ou l’opposition ?

Expliquant la politique du régime sur le terrain ces derniers temps, la source libanaise souligne que « quand le régime ne peut plus défendre une position, il laisse les jihadistes de l’EI s’en emparer pour que ces derniers entrent plus tard en confrontation avec la rébellion syrienne. Cela entraînera un affaiblissement des capacités militaires de l’opposition syrienne ».

Selon cette source, la menace jihadiste sur le sud de la Syrie, qui comprend les régions de Deraa, Qoneïtra et Soueida, est bien réelle. « Elle survient après l’échec du régime, appuyé par des miliciens iraniens et du Hezbollah, à reprendre cette région en février et mars derniers. En effet, l’Armée syrienne libre (ASL), présente en force dans la partie sud du pays, a repoussé l’offensive des forces loyalistes, et elle a même repris de nouvelles positions comme le poste-frontière de Nassib avec la Jordanie et la ville de Bosra al-Cham. » Dans cette région, l’ASL dispose de près de 25 000 combattants alors que le Front al-Nosra n’a que trois à quatre mille activistes.

« Puisque le pouvoir n’a plus le contrôle de cette partie du pays qui est désormais sous le contrôle effectif de la rébellion syrienne modérée, il serait donc plausible qu’il facilite l’avancée des jihadistes de l’EI vers cette région pour affaiblir l’opposition », accuse le responsable druze libanais.

 Le « chantage » de Bachar

La source libanaise revient sur la rencontre qui a eu lieu, il y a un mois, entre les deux cheikhs Akl de Syrie, Youssef Jarbouh et Hamoud al-Hennaoui, et le président syrien. Ce dernier aurait indirectement proféré des menaces à l’encontre des druzes en leur affirmant que les jihadistes approchaient de la région de Soueida et refusant d’envoyer des renforts ou des armes. Il a toutefois insisté auprès des deux cheikhs pour qu’ils fassent pression sur leur communauté afin d’enrôler les druzes réfractaires dans l’armée. Il leur aurait dit que 27 000 soldats (c’est le nombre de réquisitionnés druzes réfractaires) suffiraient à changer la donne sur le terrain.

Prendre position contre Assad

Contrairement aux druzes du Sud qui s’en sont tenus à une certaine neutralité, les druzes d’Idlib ont soutenu les rebelles de l’ASL dès le début de la révolte. « À cette époque, les combattants de l’ASL installaient leurs familles dans les villages druzes pour aller combattre le régime, explique la source libanaise. Puis al-Nosra a pris le contrôle de la région. La relation entre les druzes et les combattants d’al-Nosra a été assez bienveillante, sans incident. Plus tard, les jihadistes de l’EI ont contrôlé cette région durant plusieurs mois avant d’en être chassés. Or, durant cette période, les druzes d’Idlib ont été protégés par les combattants d’al-Nosra. »

Le responsable du PSP explique que Walid Joumblatt a d’ailleurs toujours fait la différence entre les jihadistes d’al-Nosra et ceux de l’EI. « Il s’agit évidemment d’un groupe extrémiste, mais il faut admettre que la majorité des combattants d’al-Nosra sont des Syriens, alors que la majorité des combattants de l’EI sont des étrangers », souligne la source libanaise, ajoutant que « M. Joumblatt a été le premier à affirmer que les combattants d’al-Nosra ne sont pas des terroristes ».

Prenant exemple de la coopération constructive entre les druzes du Nord et la rébellion, la source druze libanaise estime qu’il « faut impérativement renforcer les relations déjà établies depuis des générations entre la communauté druze de Soueida et leurs compatriotes sunnites de Deraa, surtout que ces derniers sont prêts à soutenir les druzes, à l’opposé du régime de Bachar ». « Notre conseil est clair pour les druzes de cette région : alliez-vous avec la rébellion de Deraa, vous combattrez le jihadisme extrémiste de l’EI d’une part, et le régime criminel d’Assad d’autre part. Vous n’avez pas d’autre choix », conclut-il.”

Post Scriptum, 5 de juny del 2016.

El suport israelià als drusos de Síria ha estat essencial per preservar la seguretat d’aqueixa comunitat enmig de la guerra multidimensional que des de fa més de cinc anys ensagna aqueix estat artificial i fallit, com es dedueix d’aqueixa informació publicada el 28 d’abril passat per Jewish Forum.

Post Scriptum, 28 d’octubre del 2017.

El diari àrab editat a Londrs Asharq Al-Awsat publicà el proppassat 24 d’aqueix mes un article titulat “Syria’s Druze mobilize to counter Hezbollah advance” que ha estat versionat al francès per JForum:

Les résidents du Djebel Druze dans le Sud de la Syrie ont commencé à former des services locaux dans le but d’affronter le risque de l’expansion de l’Iran et de son bras armé, le Hezbollah dans leur région.

« Le mouvement pour l’Identité Druze Arabe » (Harakat al-Hawiya al-Arabiya al-Dirziya) et le groupe « Les Hommes de Dignité » (Rijal al-Karama) ont été formés dans ce but. Ils marchent dans les pas des « Cheikhs de Dignité (Mashayikh al-Karama), qui était dirigé par Whid al-Balous, avant qu’il ne se fasse tuer par les services secrets syriens, dans une explosion, pour avoir été à la tête d’un front refusant le déploiement militiare de Druzes hors de la région de Suweida.

Les reportages provenant de Syrie démontrent que le Hezbollah exploite le contrôle qu’il a pris dans la région du sud-syrien qui comprend le Jebel Druze, dans le but de prendre pour cible la communauté druze (et au-delà d’elle Israël), en propageant sa prédication, afin de convertir les locaux à la secte chiite et de prendre le pouvoir sur cette population. Suweida reste fermement et de façon prédominante druze.

Les sources de Suweida informent le journal saoudien Asharq Al-Awsat qur le Hezbollah se dépeint dans le rôle d’un défenseur des Druzes dans la région, mais adopte en réalité une approche consister » à diviser pour mieux régner » et conquérir le secteur. Le Hezbollah déclenche et injecte des controverses internes au sein de la communauté druze, pour ensuite les exploiter en sa faveur.

« Le Parti du Hezbollah, à l’instar du régime syrien, tentent de mettre les Druzes à genoux, dans le seul but de les forcer à combattre aux côtés du régime et de l’Iran », dit-elle (cette source).

Des milliers de jeunes Druzes ont rejeté tout enrôlement militaire parce qu’ils refusaient de combattre leurs voisins, en particulier de la région de Dera’a, qui se situe juste à l’ouest de Suweida.

Une personnalité locale prédominante a déclaré en conservant l’anonymat : « Nous remarquons que beaucoup de gens se sont convertis au Chi’isme. Il y a un nombre significatif qui s’est porté volontaire pour combattre les organisations takfiries dans plusieurs régions, en échange d’argent ».

Les Druzes subissent des conditions économiques défavorisées depuis l’irruption de la crise syrienne et les sources locales signalent que le Hezbollah exploite cette situation.

« Le Hezbollah travaille à leurrer les jeunes pour qu’ils se convertissent à une forme de Chiisme tel que vécu au Hezbollah, de façon à propager l’idéologie chiite iranienne. Les dirigeants religieux du Jebel Druze perçoivent ces démarches comme une menace existentielle contre la communauté druze, parce que le Hezbollah, grâce à ses financements iraniens, fait en sorte de semer la sédition parmi les locaux ».

Il a révélé que le fils d’un dignitaire religieux local prédominant a adopté « l’école khomeiniste de la pensée chiite ».

« Cette personnalité a même affiché des portraits de lui doté de symboles chiites. Son comportement n’a rencontré que du rejet et des critiques acerbes. Certains sont allés aussi loin que de le traiter purement et simplement de « traitre », ajoute cette source.

Parallèlement, d’autres sources affirment que des poètes traditionnels appelés « Nabtis » ont été rémunérés pour composer des poèmes à la gloire du Hezbollah et de son chef, Hassan Nasrallah.

De plus, nos informateurs révèlent que plus de 80 acres de terres ont été achetés par le Hezbollah à l’Est du mausolée d’un grand leader national Sultan Basha al-Atrash. Plus de 360 acres ontaussi été achetés entre les villes de Salkhad et al-Mneidra, dans la zone la plus au sud du Jebel Druze.

Une personnalité prédominante de Suweida a alerté du fait que l’achat de terre, par le Hezbollah, dans le Djebel druze, en particulier près de la tombe d’Atrash, qui a une grande signification pour l’histoire de la communauté druze. Atrash est un symbole de la résistance druze syrienne contre les lois de la colonisation française. Notre interlocuteur a alors expliqué au journal saoudien que l’Iran tente de coincer la communauté druze et de la forcer à fusionner dans la secte chiite, et notamment les croyances au Wilayat al Faqih, qui est la soumission au guide suprême, « représentant de D. sur terre », dans toutes les règles de vie.

« En se fondant sur plusieurs témoignages de divers responsables sociaux, religieux et politiques, ils d »écrivent une image sombre de la situation de la communauté duze dans le Jebel Druze » a t-il poursuivi.

Il a aussi critiqué le manque de toute aide arabe à cette communauté, qui, a t-il dit : « est pris entre les mâchoires du régime syrien, du Hezbollah et de l’Iran et les mâchoires des groupes islamistes, tels qu’al-Nusra (HTS) et Daesh ».

En outre, un autre signe des stratagèmes du Hezbollah, c’est l’ouverture par un juge d’une « bibliothèque pour étudier les enseignements druzes », dans le quartier druze de Jarmana, dans la capitale Damas. Cette bibliothèque est en fait une simple vitrine pour propager l’idéologie chiite et elle n’a rien à voir avec la foi ni les coutumes druzes.

Post Scriptum, 13 de novembre del 2013.

Jacques Benillouche ha publicat un dels seus sempre ben documentats articles al seu bloc “Temps et contretemps”, el proppassat dia 7, titulat “Les Druzes du Golan face au choix entre Israël ou la Syrie“:

Les Druzes du Golan avaient défilé le 17 avril 2017 pour commémorer la journée de l’indépendance syrienne en portant des portraits de Bachar El-Assad et en scandant des slogans anti-israéliens.

Malgré l’annexion du plateau du Golan, qu’ils refusent de reconnaître, ces Druzes ont voulu conserver en majorité la nationalité syrienne alors qu’Israël leur offrait d’acquérir la citoyenneté israélienne : «Nous conservons notre identité syrienne et nous voulons suivre la voie de la résistance nationale». Il ne faut y voir aucun entêtement ni aucune animosité mais une ambiguïté liée à leur doctrine nationaliste.

Les Druzes, professant une religion musulmane hétérodoxe, sont installés au sud du Liban (350.000), au sud de la Syrie (700.000) dans le djebel Druze et au nord d’Israël en Galilée et au Golan (130.000). Leur religion, fondée sur l’initiation philosophique, est considérée comme une branche ismaélienne du courant musulman du chiisme.

Mais cette secte, ayant abandonné certains préceptes islamiques, s’est transformée en religion à part en se distinguant des autres musulmans avec lesquels les relations sont souvent houleuses. Leur doctrine est dérivée de l’ismaélisme et constitue une synthèse du mysticisme musulman et de la pensée coranique. Courant monothéiste par excellence, il insiste sur l’unité absolue de Dieu.

La religion, qui ne comporte ni liturgie et ni lieux de culte, reste très secrète et n’est révélée aux fidèles qu’après divers degrés d’initiation. Cette discrétion s’imposait en raison des persécutions qu’ont subies les membres de cette communauté de la part des autres musulmans, et même des chrétiens.

Des locaux sans signes distinctifs extérieurs abritent les lieux de prière, sans minaret, sans fioritures ni décorations murales pour ne pas attirer l’attention. Il n’existe aucune hiérarchie religieuse parmi les imams.

Les Druzes, rejetant la charia et les obligations rituelles qui en découlent comme le jeûne du Ramadan, sont devenus suspects à la fois aux yeux des chiites que des sunnites.

Bien que ces petites communautés soient disséminées autour de plusieurs frontières, elles représentent une société écoutée par les gouvernements dont ils dépendent. Leur propension à la révolte et leur esprit d’indépendance leur permettent de constituer un groupe de pression efficace.

Les Druzes refusent la conversion et ne participent donc à aucune action de prosélytisme. Les dogmes de leur religion leur imposent d’être fidèles, loyaux et reconnaissants envers le pays qui les héberge.

À l’opposé des Kurdes, ils n’ont aucune revendication territoriale et aucune aspiration à créer un État druze et, en tant que minorité, ils tiennent à être forts pour donner beaucoup au pays où ils habitent.

C’est ce qui explique le lien qu’ils vouent à Israël ou à la Syrie, dont ils défendent les frontières avec acharnement. Très attachés à la notion de territoire, les Druzes s’engagent militairement pour défendre le pays qui les accueille.

Les Druzes du Golan annexé par les Israéliens sont restés attachés à leur appartenance à la Syrie, sans aucune motivation politique. Ils sont donc très favorables à l’assimilation dans le pays qui les héberge mais, pour éviter les persécutions, ils préfèrent vivre isolés dans leurs propres villages et se marier entre eux.

Ils participent à toutes les instances politiques et militaires, avec une grande propension à s’engager dans l’armée pour protéger leur communauté.

Ce nationalisme exacerbé en faveur de leur pays explique l’antipathie affichée des Druzes du Liban ou de Syrie à l’égard d’Israël. En fait, ils n’agissent pas au nom d’une appartenance à une même communauté, comme les Juifs par exemple, mais en tant que nationalistes chargés de soutenir le pays où ils vivent.

En Syrie, les adeptes du terrorisme ont cependant transformé les Druzes en véritables dhimmis. Leur situation est aussi tragique que celle des Chrétiens puisque leurs villages sont aussi tombés entre les mains de Daesh et qu’ils ont dû abandonner leurs habits traditionnels pour la tenue islamiste, sous peine de perdre la vie.

Israël surveille de près la scène syrienne et se refuse à intervenir dans la guerre civile. Les Druzes d’Israël ont appelé à l’aide au nom de leurs frères de Syrie qui ont toujours montré leur loyauté envers Bachar Al Assad, réclamant même d’Israël un appui logistique armé, une transmission des renseignements, le brouillage des communications, et le survol du territoire par avions et drones.

Les dirigeants druzes israéliens, dont plusieurs sont de hauts officiers de Tsahal, sont prêts à défendre leurs proches en Syrie et ils affirment «qu’ils n’hésiteront pas à traverser la frontière pour protéger leurs parents si nécessaire». Sensible aux pressions de sa minorité, le gouvernement israélien envisage à présent la création d’un corridor humanitaire sur le versant syrien du Golan, pour venir en aide aux Druzes.

Cette zone tampon serait administrée par des ONG humanitaires et par l’ONU le cas échéant : «Nous n’avons aucune intention d’accueillir les Druzes en Israël, mais ayant vécu un génocide, nous n’avons pas l’intention d’ignorer la possibilité d’un massacre de la minorité druze».

Mais la situation s’est envenimée au Golan, à la périphérie de la localité de Hader, à la suite d’une attaque djihadiste qui a fait neuf morts druzes. Un kamikaze terroriste du Front al-Nosra a fait exploser une voiture piégée.

Le porte-parole de l’armée, le général Ronen Manelis, a confirmé que «l’armée israélienne est prête à éviter que le village d’Hader soit attaqué ou occupé, dans le cadre de notre engagement envers la population druze».

20.000 Druzes habitent la partie annexée du Golan. Habituellement, l’armée israélienne n’intervient de l’autre côté de sa frontière que lorsqu’elle estime que la sécurité du pays est directement menacée. Son attitude est cette fois-ci différente car elle se dit prête à intervenir pour empêcher que le village de Haider soit occupé par les djihadistes.

Elle justifie sa position par son «engagement à l’égard de la population druze» qui garde des liens étroits avec ses coreligionnaires de l’autre côté de la ligne de séparation, souvent des membres de leur famille.

L’attentat à Hader a été suivi par des combats entre l’armée syrienne et les djihadistes de l’ancien Front al-Nosra. Ce mouvement, baptisé Fatah al-Cham, est l’ex-branche d’Al-Qaeda en Syrie. Les violences ont fait des morts dans les rangs des deux belligérants. L’offensive djihadiste empêche l’évacuation des blessés graves.

Des habitants druzes vivant sur le versant israélien, qui avaient réussi à traverser la ligne de démarcation pour venir en aide à leurs frères syriens, ont été rattrapés par les forces de sécurité israélienne. Ce n’est pas la première fois que les violences en Syrie débordent sur le Golan.

En juin 2015, deux blessés venus de Syrie, ayant franchi la frontière à bord d’une ambulance pour se rendre dans un hôpital en Israël, avaient été lynchés par des Druzes du Golan.

Les habitants druzes de Majdal Shams ont exprimé leur colère face à la décision de l’armée israélienne de les empêcher de traverser la frontière pour venir en aide au village druze. Ils continuent de blâmer Israël, accusé de soutenir les assaillants du village affiliés au Front Al-Nosra.

Ils menacent, si ces incidents se reproduisent, de briser la clôture par la force afin d’aller aider les habitants de Hader, ouvertement hostiles à Israël. Israël fait donc face à un nouveau dilemme. Il a donc pris la décision stratégique de privilégier son alliance avec la communauté druze plutôt que son soutien stratégique aux rebelles qui agissent pour éloigner l’armée syrienne des hauteurs du Golan.

En conséquence, Israël a exigé des rebelles qu’ils cessent de s’en prendre aux Druzes même si ceux-là soutiennent, par nationalisme, le régime d’Assad.

La question a été résolue lorsque l’armée syrienne a réussi à chasser les rebelles de la région de Hader et à reprendre le contrôle des postes conquis par les rebelles. Israël a intérêt à ne pas avoir de présence syrienne dans la région pour éviter la libre circulation des miliciens du Hezbollah du sud du Liban vers le nord du plateau du Golan.

Ce n’est pas la première fois que Tsahal vient à la rescousse des Druzes. En juin 2015, les militaires israéliens avaient empêché un pogrom à Hader lorsque des forces rebelles, dirigées le Front al-Nosra, ont voulu venger le lynchage de deux Syriens blessés et transférés en Israël dans une ambulance militaire pour des soins médicaux.

Israël a assuré la communauté druze qu’il protégera bien sûr les intérêts des membres de la communauté du Golan mais aussi ceux de Syrie même si ces derniers persistent à ne pas vouloir coopérer avec Israël par nationalisme syrien.

Post Scriptum, 27 de juliol del 2018.

L’Orient-Le Jour informà ahir d’una sèrie d’atacs dels milicians del Califat islàmic han fet més de dos-cents cinquanta morts entre la comunitat dels drusos de Síria, Hesbol·là i el règim d’Al-Assad ho han aprofitat per acusar els EUA i Israel de complicitat amb els autors, però el fet cert és que aqueixos jihadistes provenen dels grups que van sortir de Damasc amb el vist i plau de les autoritats i l’exèrcit rus.

Avui, Juliette Rech publica aqueixa interessant anàlisi a L’Orient Le Jour: “La minorité druze syrienne en proie au terrorisme et à l’instrumentalisation“:

Durant sept ans, la communauté druze de Soueida avait relativement bien réussi son pari difficile de rester un non-sujet de la guerre syrienne. Soueida est le chef-lieu de la province du même nom administrée par le régime syrien, dont les quelque 375 000 habitants sont à 90 % druzes. Une poignée a rejoint les rangs de la rébellion, tandis qu’une majorité campe sur une loyauté défensive minimale au régime de Bachar el-Assad. Mercredi, le coupe-gorge du Sud-Ouest syrien, où les forces pro-Assad combattent les dernières poches insurrectionnelles tenues par le Jaïch Khalid Ibn Walid, affidée locale de l’État islamique, s’est brutalement refermé sur la communauté. Quatre kamikazes de l’EI se sont d’abord fait exploser dans la ville de Soueida aux premières heures de la journée. Simultanément, plusieurs petits commandos jihadistes ont effectué des descentes dans les villages du nord de la province. Des habitants y ont été assassinés dans leur maison. Le bilan est grimpé à 252 morts hier, des chiffres fournis par l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Il s’agit là de l’un des plus lourds tributs infligés par l’EI en Syrie depuis le début du conflit. Les funérailles de plusieurs des victimes ont été retransmises hier en direct sur la télévision publique syrienne.

Les précédentes offensives finales contre les bastions de l’EI en Irak et en Syrie ont montré que les pires déchaînements de violence coïncident avec la déperdition territoriale des jihadistes. Concentrant tout l’effort de guerre du régime, qui en a fini avec les autres groupes rebelles dans la région, l’EI sort sa dernière carte consistant à suroccuper les esprits à défaut de pouvoir définitivement maîtriser le sol. L’offensive de la coalition des forces pro-Assad est néanmoins laborieuse dans cette zone mi-désertique, mi-montagneuse. Le flanc est de Soueida, où l’EI défend ses dernières lignes, est naturellement fortifié par le relief, idéal pour monter des embuscades sur un adversaire obligé d’avancer à découvert.

Le régime et l’opposition syrienne ont chacun apporté leur réponse à la question « à qui profite le crime ? » Une partie des rangs de l’EI opérant sur le Golan syrien est constituée des « résidus » du camp palestinien de Yarmouk, qui borde la capitale Damas au Sud. Lorsque le camp était sur le point d’être repris par le régime fin mai, les derniers jihadistes avaient été transportés par bus avec leurs proches vers des zones désertiques, dont la Badiya, à l’est de Soueida. C’est de là que sont partis les auteurs du bain de sang mercredi matin. « Le régime a déplacé environ un millier de combattants de Yarmouk vers Badiya, à l’est de Soueida », affirme Leila Kiki, directrice exécutive de The Syria Campaign, une ONG qui a notamment popularisé l’action des Casques blancs. « Cette attaque ne serait pas arrivée sans la facilitation du régime. C’est un chantage aux habitants, une façon de dire : lorsque vous ne soutenez pas totalement le régime, vous en payez le prix. » Walid Joumblatt a également soufflé l’idée d’une collusion entre Damas et l’EI. « Comment ces groupes de Daech sont-ils arrivés si vite à Soueida et ses alentours, et ont commis leurs crimes (…) ? Le régime héroïque n’a-t-il pas prétendu, après la bataille de la Ghouta, qu’il n’y avait plus de danger Daech ? » s’est interrogé le chef druze libanais dans une série de tweets. « L’unique crime des cheikhs de la dignité est d’avoir refusé de s’enrôler dans l’armée » du régime, a-t-il ajouté. Les cheikhs de la dignité est le seul vrai mouvement politique druze à avoir émergé durant la guerre syrienne, dans une communauté adverse au bouleversement du fait de sa minorité politique. Son leader, le cheikh Wahid al-Bal’ous, appelait à un changement de régime si Bachar el-Assad ne « s’engageait pas à préserver la Syrie ». Mais le mouvement n’a jamais catégoriquement prôné l’option révolutionnaire, lui préférant une « troisième voie » consistant à réformer localement le régime en place. La nuance avait été mal comprise. Cheikh al-Bal’ous et plusieurs de ses associés ont été mortellement fauchés par une bombe qui a explosé sur leur passage à Soueida le 4 septembre 2015.

Tobias Lang, spécialiste autrichien de la minorité druze et animateur du blog MENA minorities, prône cependant la prudence à propos des « théories conspirationnistes ». « Des rumeurs (d’une connivence Damas-EI) ont déjà circulé avant les attentats contre les druzes à Soueida et sur le mont Hermon. On a vu des protestations majeures et de nouveaux leaders émerger dans de pareilles situations d’insécurité en 2014/2015, quand le régime était accusé de “laisser les druzes se battre seuls”. Les hommes du mouvement de la Dignité ont, dans ce contexte, pallié puis défié le monopole de la force par le régime à Soueida », explique l’analyste.

Les mouvements contestataires qui ont émergé à partir de 2014 à Soueida ont marginalement remis en cause le régime Baas. Les revendications portaient davantage sur la pauvreté de l’administration et la dérogation au service militaire. Damas a traité ces complications avec une aptitude inhabituelle au compromis, allant jusqu’à limoger en 2014 le chef de la branche locale des renseignements militaires Wafiq Nasser « sur demande » des manifestants, après que l’un des meneurs religieux eut été arrêté. La délicatesse du régime dans ce cas précis est originale. Se présenter comme le bouclier des minorités syriennes face à une opposition sunnite radicalisée est un élément de langage privilégié de Bachar el-Assad. Le massacre de mercredi pourrait être à double tranchant pour la publicité du régime, soit en corroborant le discours du « moindre mal » face à l’islamisme, soit au contraire en soulignant l’incapacité de Damas à servir son rôle de rempart. « Les deux peuvent se produire. Un soutien accru au régime et en même temps des forces plus critiques comme le mouvement de la Dignité, suppose M. Lang. Le régime peut saisir l’opportunité de resserrer son contrôle sur la province qui évolue vers l’anarchie. »

Post Scriptum, 15 de desembre del 2022.

Avui, a JForum: “Le chef de la rébellion druze dans le sud de la Syrie met en garde contre un désastre imminent du régime d’Assad“.

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