Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

12 de gener de 2015
1 comentari

Je suis Charlie Hebdo ?

La massiva concurrència a les manifestacions hagudes ahir arreu de la República francesa, significativament la de París, i a d’altres ciutats europees (llevat de Barcelona) cal analitzar-la tenint en compte, almenys,  aqueixos elements que em semblen especialment rellevants:

En primer lloc, cal recordar que Charlie Hebdo fou acusat d’islamofòbia pels “islamo-gauchistes” que blasmen la laïcitat i els valors republicans, com ha assenyalat la companya d’un dels periodistes assassinats pels gihadistes, Jeannette Bougrab, els mateixos que s’inhibeixen a l’hora de denunciar el totalitarisme islàmic. Aqueixa conducta és àmpliament constatable entre els partits d’esquerra i els opinadors progressistes a Catalunya, que hipòcritament aparenten fer seu el lema “Je suis Charlie Hebdo”.

En segon lloc, el paper dels contra-reaccionaris com els anomena Pierre-André Taguieff, consisteix en diluir el terrorisme gihadista imputant la responsabilitat dels seus atemptats als qui en són víctimes. Com escriu Jacques Tarnero a l’edició francesa de The Times of Israel el primer pas en tot combat és necessàriament “Nommer l’ennemi“, un pas que no estan disposats a donar els que es parapeten darrera el rebuig a la islamofòbia per no lluitar contra el gihadisme.

En tercer lloc, la política d’estat francesa es manté invariable en contra d’Israel, com ha demostrat liderant el suport europeu al reconeixement de l’Estat de Palestina i com es va tornar a posar de manifest ahir, quan cuita i corrents van fer venir al president de l’ANP a la marxa de París en saber que hi assistiria Benjamin Netanyahu a qui no havien pas convidat. La classe política francesa, majoritàriament, ha permès el creixement de la judeofòbia, la deslegitimació d’Israel i la predicació del fanatisme islàmic apadrinat pels inversors àrabs, molt influents en l’economia francesa. Això no canviarà pas arran dels atemptats d’aqueixa semana passada, avui mateix Dieudonné, i no és l’únic, surt en defensa del criminal que va matar quatre jueus al supermercat de Vincennes afirmant “Je me sens Charlie Coulibay“. A veure  què farà ara el govern francès.

Finalment, en quart lloc, certament la presència de caps d’estat que no respecten als seus països la llibertat d’expressió és un acte d’oportunisme indigne com assenyala avui Vicent Partal a Vilaweb en un editorial titulat: “Ells no són Charlie”, incloent-hi a Netanyahu com si fos un assassí de periodistes, quan els que han mort cobrint la guerra a Gaza ho han estat, bé accidentalment, bé ha resultat que eren militants de la Gihad Islàmica. En canvi,  aparenta ignorar la instigació permanent a atacar els jueus que practiquen els mitjans controlats per l’ANP i Hamàs, i la repressió que exerceixen sobre els pocs -i coratjosos- periodistes palestins independents que denuncien la corrupció dels dirigents del seu poble.

Veritablement, molts dels caps d’estats que encapçalaven la manifestació d’ahir no responen, ni respecten, l’esperit dels redactors de Charlie Hebdo. Però en el terreny mediàtic, quants mitjans són congruents amb la denúncia de tots els totalitarismes que practicaven els llibertaris i defensors de la laïcitat assassinats ? Ben pocs poden exhibir honestament el cartell “Je suis Charlie Hebdo”, L’Hamburger Morgenpost, sí.

Post Scriptum, 15 de gener del 2015.

Avui el digital PorIsrael publica en castellà de la carta oberta al president de la República francesa -publicada originàriament al Gatestone Institute– d’un periodista palestí resident a Ramallah que ha de preservar el seu anonimat per denunciar la presència del president de l’ANP a la manifestació de París.

Post Scriptum, 13 d’octubre del 2017.

Abans d’ahir, Charlie Hebdo va publicar un editorial dissortat titulat “La connerie ou la mort !!”, denigrant la causa nacional catalana en uns termes banals que no fan pel prestigi coratjós de la revista en altres àmbits, com front el jihadisme. La prema espanyolista, que obvia sistemàticament aqueix setmanari, se’n ha fet ressò aqueix cop, no obstant això continuaré donant-los-hi suport en la seva defensa de la laïcitat, el republicanisme i la llibertat d’expressió.

Post SCriptum, 7 de gener del 2018.

Chloé Mori, directora de l’Observatoire de l’Opinion de la Fondation Jean Jaurès, publica avui una llarga reflexió al digital Atlantico titulada “Pourquoi le “Je suis Charlie” recrée le clivage droite/gauche plus que tout autre enjeu politique actuel“, observant que aqueixa identificació amb el seminari satíric baixa entre la dreta francesa.

Post Scriptum, 7 de gener del 2018.

L’actual redactor en cap de Charlie Hebdo és entrevistat avui per Le Figaro tot denunciant l’actitud claudicant de bons part de la ciutadania que s’estima més fer veure que ha oblidat l’atemptat jihadista>: “L’époque est fragile pour la democratie”. Per la seva part, Elisabeth Lévy, directora del digital Causeur, se’n plany així: “Quatre ans après, la France n’est plus Charlie Hebdo“:

Il y a quatre ans, les rues de France étaient pleines d’une foule sortie spontanément, brandissant des stylos ou des bougies, pour dire son refus de céder sur sa liberté de penser et de déconner. « Je suis Charlie » : en quelques jours, ce cri silencieux bordé de noir se répandait dans tout le pays ou presque, qui défilait pour sa liberté le 11 janvier. La France est debout, juraient les gouvernants.

Avec le temps tout s’évanouit…

On ne peut pas commémorer éternellement. Quatre ans et une quinzaine d’attentats plus tard, les oursons, les bougies et les incantations sentimentales ne sont plus de mise. On ne s’en plaindra pas, même si on aurait aimé qu’Emmanuel Macron se saisisse de cette occasion pour honorer le journal martyr, dont il n’a pas cru bon, depuis son élection, de prononcer publiquement le nom. Les cérémonies se font plus sobres, les articles sont relégués en pages intérieures et, dans les émissions de télé et de radio, le sujet n’arrive qu’en troisième ou quatrième position, après les gilets jaunes et le procès Barbarin. C’est la loi de l’actualité. On n’oublie pas Cabu, Charb, Honoré, Marris, Tignous, Wolinski et toutes les autres victimes. On se rappelle souvent, à mille petites choses, à quel point le monde est moins joyeux sans eux. La vie, évidemment, a repris ses droits.

Ce lent travail du temps peut attrister, mais il n’a rien de choquant. Ce qui enrage, c’est que la France n’est plus du tout Charlie. Quatre ans après le 7 janvier 2015, elle semble avoir collectivement oublié les raisons qui l’ont fait descendre dans la rue le 11 janvier. Nous défendions, disons-nous, le droit séculaire de la France laïcarde de bouffer du curé de toute obédience. Face à la volonté affichée par l’islam radical de faire taire toute critique et d’étouffer toute dissidence par la menace et l’intimidation, la France de la liberté d’expression, l’un des droits les plus précieux de l’homme selon la Déclaration de 1789, résisterait, c’était juré. On sait ce qu’il en est aujourd’hui.

Au royaume des peureux, l’islamisme est roi

La rédaction de Charlie Hebdo vit dans un bunker (payé par ses soins), des dizaines de personnes, menacées par des djihadistes, sont toujours sous protection policière. Philippe Val, qui publia en 2006 les caricatures de Mahomet, a vu sa protection drastiquement renforcée au printemps après avoir initié une pétition contre l’antisémitisme demandant aux Musulmans de se livrer à une réinterprétation de leurs textes. En décembre, Zineb el Rhazoui, une ancienne de Charlie qui vit également sous haute protection, a reçu des flopées de menaces pour avoir déclaré, sur le plateau de Pascal Praud : « Il faut que l’islam se soumette à la critique, à l’humour, aux lois de la République, au droit français. »

Il est fort probable que, si un journal s’avisait aujourd’hui de publier des caricatures de Mahomet, tout le monde hurlerait à la provocation. On nous expliquerait qu’il est mal de se moquer de la religion des autres, et que c’est le vieux racisme français qui explique cette inquiétude à l’égard de l’islam. De toute façon, personne ne le fera, car tout le monde a peur. Il est vrai que, quand on n’est pas musulman de naissance, on peut écrire à peu près ce qu’on veut sur le sujet, y compris dans des romans. Hier le fanatisme islamiste s’en prenait à Salman Rushdie. Aujourd’hui, il concentre sa haine sur les images, seules capables d’enflammer des foules d’un bout à l’autre du monde musulman. Il continue à se nourrir de notre lâcheté et de notre indifférence. Et, dans nos banlieues, à séduire une fraction notable de la jeunesse (près de la moitié des lycéens musulmans selon une enquête du CNRS). On ne va pas se prendre la tête avec des problèmes pour lesquels on n’a pas de solution simple comme un slogan.

« Sur le front de la liberté d’expression, la situation est désastreuse »

Du coup, avec le recul, toute cette fièvre, toute cette union, toute cette résistance sonnent terriblement faux. Rien ne sera plus comme avant, tu parles Charles. En vérité, comme l’observe Richard Malka, l’avocat de Charlie qui, en 2007, plaida et gagna l’affaire des caricatures devant la justice, tout est pire : « Sur le front de la liberté d’expression, la situation est désastreuse. Entre politiquement correct, invectives, et peur physique, il n’y a plus de place pour la libre discussion. Et ne parlons pas du blasphème ou de la critique des religions. » On assiste plutôt à une extension permanente du domaine de l’intolérance et de l’interdit.

On ne rigole plus du tout

De ce point de vue le mouvement des gilets jaunes a, dans ses marges, révélé un climat qui gagne du terrain, galvanisé par les réseaux sociaux: on menace de mort toute tête qui dépasse ou qui vous déplaît, on tabasse un gendarme. L’adversaire est un ennemi à abattre. Certes, il s’agit seulement de quelques notes de terreur, qui suscitent immanquablement un concert indigné. On ne sache pas que l’indignation ait jamais vaincu les éructations. Rien à voir avec Charlie, dira-t-on. Sauf que, comme type individuel, le casseur/tabasseur chauffé à blanc, qu’il soit nazillon, ultra-gauchiste ou juste aveuglé par sa haine du « système », a quelques points communs avec la racaille convertie au djihad.

Enfin, le fanatisme, comme la soumission sont un état d’esprit qui peut embrasser bien des objets. On commence par avoir peur de parler de l’islam, puis ce sont les femmes, le climat ou la corrida qui sont soustraits au champ de la libre discussion. Et à la fin, non seulement on ne pense plus rien mais on ne rigole plus du tout. Alors, mon cher Charb, passe le message aux copains : il y a des jours où on se dit que vous ne ratez pas grand-chose.

Post Scriptum, 2 de setembre del 2020.

Ahir, Benjamin Sire va publicar a Le Figaro aquest article frapant arran del començament del judici als jihadistes que van causar la massacre a Charlie Hebdo: Procès des attentats de 2015: «Aujourd’hui, l’esprit Charlie est plus que jamais remis en cause».

  1. És un fet objectiu que Charlie Hebdo no era massa amic de la religió islàmica. I que’n volia fer befa dels seus símbols i imaginaris, amb la intenció de faltar el respecte i produïr una reacció entre la comunitat musulmana. Igual es pot dir en quant al cristianisme i, en menor mesura, al judaisme.
    Què qui actua així se’l pot dir què té fòbia? Potser sí. En qualsevol cas, una manca de respecte mai tindria de comportar una resposta en forma d’assassinat (a banda de que això del “respecte” és una cosa molt subjectiva).

    Si hi ha algú que creu que els assassinats a Charlie Hebdo mereixien la mort, o que la seva provocació [ja que el fet de voler provocar, per part de Charlie Hebdo, és inqüestionable] mereix una sanció, doncs vet aquí la continuació de dita argumentació:

    Els dibuixants de Charlie Hebdo van ser assassinats per mancar el respecte a alguns musulmans… Aleshores, les persones assassinades pel terrorista al supermercat ho van ser per la seva condició de jueus. I els polícies, pel fet de ser polícies.
    Realment, per segons quins malalts, és un suicidi ser jueu, polícia o “humorista”. Ja tenim un altre argument exculpatori pels terroristes: els assassinats eren tots ells uns provocadors.
    Algú recorda el cas d’aquella noia que va ser violada “perquè provocava amb la seva minifaldilla”?
    I també una altra raó de pes en mentalitat malalta: “Pel fet de formar part dels habitants d’un Estat assassí…”.

    Atentament

Deixa un comentari

L'adreça electrònica no es publicarà. Els camps necessaris estan marcats amb *

Aquest lloc està protegit per reCAPTCHA i s’apliquen la política de privadesa i les condicions del servei de Google.

Us ha agradat aquest article? Compartiu-lo!