Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

17 de gener de 2015
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Identitaris i islamofòbia: realitat i ficció

Els atemptats gihadistes de París de la setmana passada han donat projecció internacional a un problema covat des de fa temps a Europa, l’emergència de l’islamisme com a conflicte multidimensional amb l’ordre polític i jurídic occidental.

Davant d’aqueix fenomen la islamofòbia latent, (fins al moment només una derivada del supremacisme europeu d’arrels colonials), adopta la forma de moviment populista de caràcter identitari com queda reflectit en aqueix article publicat el proppassat 28 de novembre per l’assagista francès Guillaume Faye titulat “Islam et barbarie: le pire est à venir. France en première ligne”, al seu bloc (avui bloquejat) alertant que el pitjor encara estava per arribar pel que fa al ghadisme a França. L’hegemonia política d’allò mediàticament correcte impedeix abordar directament la realitat del problema i només els reductes intel·lectuals propers al Front National en parlen, d’aquí ve el creixement electoral del FN entre les classes populars. Els atemptats de París la setmana passada han confirmat les seves prediccions.

La islamofòbia com idea-força amb capacitat de mobilització política i social és avui una realitat que encara no ha desplegat totes les seves potencialitats. Però com tot moviment reaccionari sorgeix en resposta a la irrupció, no imaginària sinó ben real, d’un totalitarisme islamista en sòl europeu que no s’havia manifestat fins fa dues dècades. La resposta ha de ser la defensa de les societats obertes, amb la laïcitat al capdavant, emprant els mitjans jurídics i polítics legítims per impedir que el terrorisme gihadista condicioni definitivament la vida pública al conjunt d’Europa occidental.

Els qui des del progressisme europeu només condemnen la islamofòbia -considerant que va dirigida contra el col·lectiu d’immigrants dels països musulmans- sense reconèixer el caràcter totalitari del model de societat que l’islamisme vol imposar per la violència cauen en els errors que fa molts ja va advertir Fred Halliday al seu article “La izquierda y la yihad“. Una mostra d’aqueixa barreja d’ignorància i dogmatisme que impregna l’esquerra alternativa o anticapitalista europea, també la catalana- és l’article que publicà ahir mateix a Vilaweb Xavi Sarrià titulat “Animar Catar”, que potser és un bon músic però com a analista polític li manca -com a mínim- rigor en els seus plantejaments.

Xavi Sarrià afirma que “la islamofòbia és la pitjor onada de racisme que sacseja Europa des dels anys trenta”, obviant que llavors com avui són els jueus les principals víctimes d’aqueix racisme que només percep dirigt contra la comunitat musulmana. En l’obcecació pròpia dels antisionistes nostrats  nega, no solsament la legitimitat d’Israel com a estat jueu i democràtic, sinó que quan parla dels àrabs, inclou “els àrabs jueus i els àrabs cristians”, és a dir, el poble jueu no existeix segons aqueix propagandista del panarabisme. A aqueix personatge li convindria rellegir l’article de Pascal Bruckner, “L’invention de l’islamophobie”.

Reprodueixo, doncs, l’article perdut de Guillaume Faye:

“Le surgissement de ce monstre politico-militaro-religieux qu’est l’État islamique en Syrie et en Irak (le ”Califat”, ou ” Dae’ch”) n’est que le dernier épisode d’une montée en puissance, partout dans le monde, d’un islam qui revient à ses origines, qui régresse pour mieux progresser. Comme les éruptions solaires et les volcans assoupis, l’islam (surtout sunnite, c’est-à-dire originel) est entré dans une phase de réveil, c’est-à-dire de retour vers sa véritable nature qui est totalitaire, conquérante, intolérante et violente.

Véritable ou faux islam ?

Partout la tension monte : jeunes Français fanatisés s’enrôlant dans les rangs de l’État islamique, attentats du Hamas en Israël,  Talibans afghans qui reprennent joyeusement les attentats, massacres de non-musulmans perpétré du Nigéria au Kenya, chaos terroriste quotidien à Bagdad, bandes armées qui ravagent la Lybie et l’Afrique saharienne, etc. La liste est interminable. 90% des guerres civiles, des affrontements armés, des attentats terroristes dans le monde impliquent l’islam. Simple coïncidence ?

Face à ces atrocités – surtout celles de ”Dae’ch – à cette barbarie innommable, à cette sauvagerie bestiale, il faut tout de même se poser des questions. Il ne suffit plus de dire : ” tout cela est certes commis au nom de l’islam, mais…ce n’est pas l’islam ! Pas le véritable islam !”, selon la vulgate partout rabâchée. Ah bon ?   Vous croyez ?

Imaginez qu’on massacre des gens, massivement, dans le monde, et à grande échelle, qu’on fomente des guerres civiles au nom du bouddhisme, du christianisme, du judaïsme, du taoisme de ou n’importe quel ”isme”. On se poserait des questions en légitime suspicion, non ? On assassine, on tue, on s’entretue, on massacre, on torture, on pille, on brûle, on détruit, on viole, on se fait exploser (en martyr), on pose des bombes, bref, on fait couler le plus de sang possible…au nom d’Allah le miséricordieux et  de son prophète si sympathique. Il n’y aurait donc pas de lien de cause à effet ?

Il faut en finir avec cette hypocrisie géante : ” il ne s’agit pas du véritable islam !” Et si, justement, il s’agissait d’un retour au véritable islam, tel qu’il a été pratiqué à ses origines par Mahomet et ses successeurs ? Cette incroyable indulgence, aveuglée par la naïveté, des élites occidentales envers ces crimes perpétrés ”au nom” de l’islam (en réalité par l’islam) ressemble, en plus grave encore, à l’indulgence qui avait été manifestée envers les crimes de masse du communisme stalinien, maoïste, albanais, cambodgien. Ce n’était pas le ”communisme” qui était en cause, mais une ”dérive”…Toujours le même sophisme.

 Comme le démontre l’enquête de terrain de Samuel Laurent, sur le ”Califat Dae’ch”, qu’il a pénétré de l’intérieur, les exactions et les exécutions sanguinaires, « les massacres de populations civiles considérées comme non musulmanes », y compris les chiites, la mort immédiate réservée aux apostats, les pillages, etc. « relèvent d’une obligation pour tous les musulmans qui agissent en plein accord avec la charia ». Les crucifixions, par exemple,  couramment pratiquées par Dae’ch correspondent à une peine « parfaitement en règle avec l’islam, Sourate 5 dite de la table servie, verset 33 ». (Samuel Laurent, L’État islamique, Seuil). De multiples autres versets – appris par cœur par les adeptes – confortent ce constat.

Faiblesse intrinsèque de l’islam ”modéré”

Bien sûr, il existe, notamment en Tunisie et ailleurs, dans l’opinion publique éclairée et cultivée, des fractions de la population qui rejettent avec horreur l’islam radical. Mais c’est l’arbre qui cache la forêt. Certes, les musulmans se combattent entre eux et surtout, il existe nombre de ”musulmans modérés ” anti-islamistes. En Égypte, le maréchal-président Abdel Fattah al- Sissi, copie conforme de Moubarak, n’éradique-t-il pas les Frères musulmans ? Les régimes de plusieurs pays musulmans ne combattent-ils pas l’islamisme ? Ces remarques doivent être atténuées par deux faits : tout d’abord, il y a des retournements spectaculaires de situation, comme par exemple les militaires irakiens de l’ancienne armée de Saddam Hussein, appartenant au pari Baas laïc, qui forment maintenant les cadres de l’armée fanatisée du ”Califat”, État islamique en Syrie et en Irak. Ensuite, dans tout le monde musulman et jusqu’en France, on assiste partout à une montée de la radicalisation des esprits, extrêmement préoccupante.  En silence, on approuve les exactions barbares du Califat, ou même de  plus en plus ouvertement. C’est le syndrome du stade de football : les joueurs sont peu nombreux mais dans les tribunes, les supporters sont innombrables.

Sans parler du double jeu de l’Arabie et des Émirats, ainsi que du régime turc du satrape Erdogan. Les régimes qui luttent contre l’”islamisme” et ses factions terroristes ne le font pas par conviction, par idéal, mais pour préserver leur pouvoir de caste au sommet de l’État.  Ceux qui leur obéissent peuvent facilement se retourner comme un gant.

Les raisons de ce facile retournement des esprits et de la radicalisation se trouvent dans la nature même de l’islam, au cœur du Qoran. Je m’explique : on peut parfaitement avoir une interprétation violente, fanatique du christianisme. Ce fut, jusqu’à l’Inquisition et à Savonarole, parfois le cas dans l’histoire – bien qu’assez rarement. Mais il est impossible de trouver dans le Nouveau Testament des textes qui incitent à la violence, à l’intolérance directe. Ces interprétations fanatiques du christianisme sont donc facilement récusables et assimilables à des dérives schismatiques. Il n’en va pas du tout de même avec l’islam où, tout à l’inverse, c’est l’interprétation tolérante de ce dernier qui peut être accusée de schismatique.

En effet, le Qoran, les Haddiths et la jurisprudence religieuse depuis des siècles (notamment les fatwas de mise à mort) valident explicitement l’intolérance et la violence. Donc, il n’y a pas de distance entre les comportements barbares observés et l’enseignement religieux et son prolongement juridique. La Pakistanaise chrétienne, Asia Bibi,  qui est dans le ”couloir de la mort”, accusée (sans preuves) de blasphème par les tribunaux officiels de son pays membre de l’ONU, n’ont pas l’air d’émouvoir les Occidentaux. Tous les pays qui appliquent peu ou prou la charia, ou loi islamique, violent en permanence la Charte de l’Onu et la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Mais on préfère diaboliser Poutine ou les Israéliens.”

 

Post Scriptum, 30 de gener del 2021.

L’assagista Mathieu Bock-Côté va publicar ahir a Le Figaro una punyent reflexió sobre el propòsit del govern francès de dissoldre el grup Génération Identitaire per compensar la mateixa mesura adoptada amb alguns grups islamistes, «Identitaires et djihadistes: la fausse équivalence»:

Un étrange sentiment d’urgence anime Gérald Darmanin, qui ne cache plus sa volonté de dissoudre Génération identitaire, ce mouvement spécialisé dans les coups d’éclat médiatiques, et qui faisait encore parler de lui, récemment, en essayant de bloquer symboliquement la frontière aux immigrés illégaux, ou du moins, de révéler à l’opinion publique qu’il s’agit d’une passoire. On peut assurément se désoler de sa vision de l’identité française et européenne et la critiquer plus que sévèrement. On peut aussi mettre en garde contre le type d’activisme qu’il privilégie. Cependant, la justice n’a rien retenu contre ses militants. Et on voit mal par quelle contorsion mentale on peut en faire un mouvement factieux, à moins de le juger coupable d’outrage idéologique, ce qui n’est peut-être qu’une forme nouvelle du blasphème. Dans une démocratie, on ne demande pas arbitrairement l’abolition d’un mouvement simplement parce que ses idées nous révoltent. La radicalité, aussi désagréable soit-elle, est tolérée dans un État de droit pour peu qu’elle ne soit pas violente.

Génération identitaire est un étrange sujet de fixation. Car l’appel à sa dissolution est indissociable d’une hantise nouvelle, celle de l’ultradroite, qui menacerait la France de gestes séditieux et violents. S’il existe toujours des groupuscules d’ultradroite qu’il est naturel que le ministère de l’Intérieur surveille, il faut raison garder.

Dans un monde où le fascisme est vaincu, l’antifascisme, devenu parodique, a besoin de se créer artificiellement ses ennemis pour se justifier comme posture rhétorique. L’américanisation des esprits pousse ainsi certains, en France, à voir poindre chez elle la menace d’un suprémacisme blanc imaginaire en ses frontières. Le régime diversitaire révèle ici la névrose à grande échelle qu’il engendre: c’est en réalité l’islamisme qui menace la France mais il ne se donne le droit de le critiquer qu’en n’en faisant qu’un visage parmi d’autres de «l’intolérance», qui ne serait jamais liée à une culture ou une religion particulière. Autrement dit, pour se donner le droit de combattre l’islamisme, il se croit obliger de transformer Génération identitaire en ennemi public et d’en exagérer l’importance. La manœuvre a la subtilité d’un bulldozer.

Une théorie bizarre postule aujourd’hui que la République serait attaquée sur deux fronts, par les islamistes et les identitaires. Elle repose toutefois sur une illusion: tous les «identitarismes» ne s’équivalent pas, et quoi qu’on pense de Génération identitaire, constatons que ses militants se défendent de recourir à la violence, à la différence des djihadistes. Cette théorie a aussi pour défaut de définir trop étroitement l’identité de la France, en jugeant scandaleux le simple rappel de ses racines chrétiennes et le rappel de son substrat historique et culturel. La gauche républicaine, qui n’est pourtant pas sans mérite, voit trop souvent poindre une forme d’identitarisme toxique dans le simple rappel que l’identité de la France ne saurait se réduire à la seule mythologie républicaine.

Cette fixation sur Génération identitaire de la part des autorités est d’autant plus trouble qu’elle s’accompagne d’une tolérance, et peut-être même d’une complaisance pour la mouvance dite antifa qui, elle, n’hésite pas à pratiquer les violences les plus marquées lors des manifestations. En outre, même après la dissolution de Barakacity, les pouvoirs publics se montrent étonnamment indifférents à l’endroit d’associations islamistes, indigénistes et racialistes, infiniment plus agressives, et qui parlent ouvertement le langage de la guerre raciale. C’est encore et toujours la logique du deux poids, deux mesures.

Par ailleurs, nous le savons, l’identitarisme, pour peu qu’il brandisse l’étendard minoritaire, est aujourd’hui considéré comme un vecteur de progrès et favorisé par la technique gestionnaire progressiste. On peut vouloir créer un index de la diversité dans les entreprises, ce qui revient à les ficher selon un critère ethnique en triant les employés au faciès, sans risquer le discrédit politique. On devrait peut-être s’en inquiéter autant que d’une bande de jeunes agités qui demeure globalement très marginale.

La querelle autour de Génération identitaire témoigne d’une déréalisation du débat public, qui s’accroche à un péril fantasmé pour détourner le regard des périls réels. On peut, et on doit, porter la contradiction la plus vigoureuse aux militants de Génération identitaire, mais on ne gagne rien en se faisant croire qu’ils représentent une tumeur annonçant pour demain quelque chose comme un cancer fasciste généralisé. À mener des guerres imaginaires contre un mouvement spécialisé dans les coups d’éclat médiatique douteux, le pouvoir révèle finalement qu’il ne sait montrer ses muscles que devant une baudruche.

Post Scriptum, 17 de febrer del 2021.

Jean-Yves Camus, dirigeix l’Observatoire des radicalités politiques de la Fondation Jean-Jaurès, publicà ahir a Le Figaro aqueixa reflexió: «La dangerosité de Génération identitaire n’est évidemment pas comparable à celle des islamistes radicaux».

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