Jaume Renyer

per l'esquerra de la llibertat

30 de juliol de 2008
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Les relations entre la Kabylie et la Catalogne du point de vue de la démocratie et des droits de l’homme

Aquest és el títol de la comunicació que vaig presentar a l’encontre que va tenir lloc a Barcelona els dies 13 i 14 de setembre de l’any 2002, del qual tot just ara se’n publiquen les actes en el llibre “Kabylie-Catalogne: identités nationales et structures étatiques dans le contexte méditerranéen”, Editions Berbères, Paris, 2008, (www.editions-berberes.com).

La Kabylie et la Catalogne partagent le même espace géopolitique, la Mediterranée occidentale, un passé historique riche de relations d’échange et de conflits, depuis le Moyen Age, lorsque la présence catalana était reconnue sur les deux rives de notre mer. Nous disposons égalment d’un climat similaire favorable à l’agriculture et d’une capacité humaine productive spécifique à nos communautés nationales, avec des formes de sociabilité qui nous caractérisent en tant que peuples et nous différencient des Espagnols et des Arabes. Nous pourrions nous attarder sur les traits culturels et la psychologie collective, qui mettraient en évidence beaucoup d’éléments communs, mais je me concentrerai plutôt sur un élément `´eterminant et partagé: le fait d’ètre des peuples sans Etats propres ou, pour mieux dire, enfermés dans l’ensemble national espagnol ou algérien, selon le cas, et soumis à des mécanismes de domination politique de l’Etat orientés vers l’assimilation.

Ces processus d’aliénation nationale sont imposés par les pouvoirs centraux respectifs au moyen de différents mécanismes et procédés, mais dans le même but d’anéantissement de peuple. La Kabylie et la Catalogne ont aussi en commun le fait de faire partie d’une communauté nationale plus large. La Catalogne stricte, reconnue comme une autonomie par l’Etat espagnol, n’est qu’un composant de la communauté nationale catalane, appelée Pays Catalans, qui regroupe les territoires de la Catalunya Nord (département français des Pyrénées-Orientales), Andorre, la Franja de Ponent (dans la région d’Aragon), le País Valencià (regionde Valence) et les Îles Baléares. Les habitants originaires de ces territoires partagent une même base historique, une culture et une langue, mais ont subi des évolutions ultérieures différentes. Chaque partie a été soumise à des dynamiques internes propres, mais elles ont sourtout été les victimes d’un éclatement du territoire en divisions administratives différentes, promu par les Etats espagnol et français, lesquels ont fait de cette fragmentation une des stratégies fondamentales de leur domination.

Cette situation complexe, d’unité et de diversité propre à l’ensemble national catalan, avec un système compliqué de loyautés locales et générales, existe égalment, je crois, dans le cas de la nation amazighe. Ce point de départ, complexe, est un inconvénient face au processus de reconstruction nationale, mais il a l’avantage d’éviter le recours facile à des possibles formules abstraites, dogmatiques ou trop uniformes, appliqués sans réflexion suffisante.

L’ensemble des individus qui se sentent appartenir à la communauté nationale constitue le sujet du “droit à l’autodétermination”, droit universel qui droit être exercé par des procédés démocratiques et dans les modalités que la dybamique politique que chaque peuple rend possible. La base du droit à la’autodétermination est la reconnaisance d’une identité collective et la préservation des conditions qui garantissent sa continuité. Cette finalité peut être matérialisée à divers niveaux d’institutionalisation. Par exemple, pour les catalaphones de la Franja de Ponent, administrativement rattachée a l’Aragon depuis le XIX siècle, la priorité serait la reconnaisance effective de la coofficialité de la langue catalane avec la langue espagnole. Par contre, on peut observer que les Andorrans ont consolidé leur indépendance au moyen d’un Etat propre reconnu officiellement et présent dans les organismes internationaux.

La conception de l’autodétermination en tant que droit immuable permet son application à des communautés complexes, comme les nôtres. L’exercice de ce droit peut s’adapter au rythme et au degré d’engagement commun que les cytoyens des différents territoires peuvent assumer à chaque période.

La Catalogne possède une charte d’autonomie depuis 1979; celles du País Valencià et des Îles Baléares datent de quelques années plus tard, et ont des compétences différentes. Les régimes autonomistes se sont finalment généralisés aux dix-sept communautés autonomes qui constituent le royaume d’Espagne: une stratégie d’Etat qui cherche à dissoudre l’existence de nations différentes à l’intérieur  de ses frontières. La Constitution espagnole de 1978 ne reconnaît pas le droit à l’autodetermination: elle ne mentionne que de façon générique “les  nationalités et les régions” qui intègrent la “nation espagnole”, dans un jeu d’équilibre né d’une démocratie limitée, mise en place après la transition politique pactisée avec le franquisme. Cet équilibre instable entre unité indivisible de l’Etat et autonomie territoriale a été rapidement remis en cause ces dernières années, notamment après l’arrivée du Partido Popular (parti espagnol de droite) au gouvernement. Ce parti a appliqué un programme stratégique de réarmement de l’Etat et de sa domination politique sur les peuples catalan, basque et galicien. Dans le cas catalan, cet esprit de domination se manifeste sous formes d’assimilation à travers plusieurs exemples comme la reconversion récente de l’Institut Catalan de la Méditerranée en Institut Européen de la Méditerranée.

Loin d’être un simple changement de dénomination, il s’agit en realité de la transformation d’un organisme autonome (crée par une loi du Parlement de Catalogne en 1989 dans le but de contribuer à l’étude et à la diffusion, à l’intérieur et à l’extérieur du pays, des réalités de l’aire méditerranéenne) en un consortium constitué par la gouvernement de l’Etat, celui de la Catalogne (Generalitat) et celui de la Mairie (Ajuntament) de Barcelone, de telle sorte que la référence catalane disparaît: il devient ainsi un organisme étatique au service de la politique extérieure espagnole. Ainsi, au vu et au su du gouvernement catalan, toute possibilité d’une politique extérieure catalane destinée à renforcer l’interculturalité entre les peuples de l’espace méditerranéen a été neutralisé.

Historiquement, l’Etat espagnol n’a jamais vraiment respecté la diversité ni cherché à instaurer la justice et l’égalité entre les peuples qui l’intègrent. Bien au contraire, la necessité de mener à terme sa domination et de faire éclater le conflit contre toute reconnaisance des peuples catalan, basque ou galicien, est structurelle. C’est-à-dire, négation, domination et conflit avant toute sorte de négotiation et de reconnaisance des droits collectifs des peuples opprimés.

Face à cette réalité, et à partir des positions du nationalisme catalan, nou avons tenté de faire des propositions de réforme dans le cadre juridique et politique. Le parti Esquerra Republicana de Catalunya (parti catalan de gauche et independantiste) a élaboré en 1999 un avant-projet de charte nationale de la Catalogne qui propose un système politique basé sur la complémentarité des droits individuels, sociaux et nationaux, et un régime d’Etat libre, associé avec le royaume d’espagne, qui prévoit l’exercice du droit à l’autodétermination par le peuple catalan. Cette charte n’a pas encore été soumise au débat politique et citoyen, mais a été amplement divulgée. Pour les élections au Parlement de Catalogne prévues pour l’automne 2003, toutes les formations politiques catalanes vont présenter des propositions d’amélioration de l’autogouvernement, mis à part la Partido Popular qui penche pour le maintien de la situation de dépendance actuelle.

Au niveau européen, nous avons aussi tenté, à travers le Forum Catalan pour le Droit à l’Autodetermination de faire des propositions, notamment grâce à un document intitulé “Le droit aà l’autodetermination des peuples, fondament de la Constitution européenne”, envoyé a la Convention pour la réforme des Traités Communautaires, présidée par Valéry Giscard d’Estaing. Mais sans succès jusqu’à présent, vu l’idéologie étatique qui imprègne la scène politique européenne et qui est la principale entrave à la création d’une Europe forte, unie, solidaire et respectueuse avec la diversité des peuples qui l’intègrent.

Le débat sur le futur de l’Union Européenne n’est pas un processus ouvert mais plutôt restreint dans ses contenus: les droits sociaux et les droits nationaux n’y sont pas traités, alors que trente pour cent environ de la population européenne appartient aux “nations interdites” (Catalogne, Corse, Euskal Herria…), à des minorités nationales vivant dans un éstat de réference (les Hongrois de Roumanie ou de Serbie, par exemple) ou à des minorités nationales snas Etat de référence (les Gitans, les Kurdes et les Berbères, entre autres). Cers communautés ne peuvent pas espérer voir renconnaître, à court ou à moyen terme, dans leur propre pays d’origine, leurs droits nationaux, et aspirent à avoir des especes de survie au sein de l’Europe, sans que cela puisse être perçu comme une menace pour le système sociopolitique des pays d’accueil.

L’aspiration à la reconnaisance de ces réalités nationales et culturelles, diverses quant à leurs objectifs et à leurs formes d’institutionnalisation, rapproche les Catalans et les Kabyles. En nous singularisant mutuellement en Catalogne et en Europe, nous contribuons à notre survie en tant que peuples. Nous avons, donc, des causes communes qui nous rapprochent et nous donnent un objectif commun: la défense des principes démocratiques face aux Etats algérien et espagnol et face aux institutions communautaires européennes.

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